Samedi après-midi, le soleil n'est pas loin d'être à son apogée et je me trouve encore à étudier mes runes alors que je pourrais profiter du magnifique temps qui s'offre à moi. Mais je n'avais pas le choix, il fallait que je termine ce maudit devoir avant ce soir. Je ne voulais pas me le trainer jusqu'à demain alors que je suis dessus depuis près de deux semaines. Et i lest à rendre pour lundi, alors je n'ai pas le choix, il fallait absolument que je m'y mette sérieusement pour ne pas le repousser une fois de plus. Mais le cœur n'y était pas, malgré ça, je m'efforçais de me concentrer pour le terminer le plus vite possible et si possible sans le bâcler. Mais la chaleur et le soleil faisant rage dehors ne m'aidaient pas du tout.
Au bout d'une heure et demi, j'avais enfin terminé le devoir que j'avais mainte et mainte fois repoussé. Il était loin d'être parfait mais au moins, il était fait et prêt à être rendu. J'étais bien contente de l'avoir enfin terminé. Je pouvais désormais profiter du soleil et de la chaleur ambiante. Je suis donc sortie de mon dortoir sans oublier de saluer la grosse dame, toujours aussi occupée dans son tableau. Je n'avais pas réellement de but, je pensais tout simplement aller me promener aux alentours de Poudlard, peut-être profiter de son magnifique parc naturel. Mais c'est lorsque je suis sortie de l'école, que je me suis rendue compte que la poisse me poursuivait. Le temps s'était assombri et la chaleur n'y était déjà plus. Mais tant pis, j'ai quand même pris la peine de sortir du château. Le temps resta stable jusqu'à ce que j'atteigne Pré-au-lard. J'eus à peine atteint les Trois Balais que la pluie commença à se faire connaître. Je suis donc rentrée dans cette petite battisse dans l'intention de me commander une bièraubeurre. Autant en profiter tant que je suis là et ce n'est pas tous les jours que je me laisse aller de la sorte. Les occasions ne sont pourtant pas rares, mais je préfère largement étudier que de venir m'amuser dans un bâtiment quelconque. J'aurai toujours l'impression de ne pas faire ce qu'il faut côté études. Et il faut que j'y arrive, je ne veux surtout pas devoir à rester chez moi une année de plus. Quand je rentre chez moi pour les vacances, c'est toujours pour entendre mes parents se disputer et subir les innombrables frasques de mon abominable demi-frère. Je me suis faite une raison et cette raison étant que je dois tout faire pour réussir à Poudlard, pour enfin pouvoir me trouver un petit logement à Londres, de sorte de ne plus avoir à subir toute cette pression venant de mes parents et de mon atroce demi-frère. Mais une fois n'est pas coutume et aujourd'hui faisant exception à la règle, j'allais prendre du bon temps. Enfin, même si ma définition du bon temps ne se résume pas vraiment à boire une bièraubeurre aux Trois Balais. Mais peut-être allais-je y rencontrer des têtes connues ? Je priais pour ne pas tomber sur mon horrible demi-frère. Il a bien-sur eu l'autorisation de nos parents pour se rendre à Pré-au-Lard, et même si il lui faut l'accompagnement d'un adulte pour se faire, il trouve toujours un moyen d'échapper au règlement de Poudlard. Mais c'est comme ça et pour ça aussi je me suis fait une raison. Il faut juste que je ne le rencontre pas sinon les choses allaient encore dégénérer.

J'ai essayé de trouver une place assez loin de l'entrer du pub, ne voulant pas connaître la vie de tous les sorciers qui y rentreraient. Et j'ai finalement trouvé mon bonheur non loin d'une fenêtre. Je m'y suis assise et heureusement pour moi, la table était libre, j'étais donc seule et tranquille de ce côté là. La propriétaire du pub ne tarda pas à venir prendre ma commande. Je lui ai demandé une bièraubeurre et elle est tout de suite repartie prendre la commande des autres tables. Le pub commençait à se remplir du fait du temps fluctuant.
Dans un tic nerveux, j'ai vérifié si ma baguette magique était présente à sa place habituelle, qui n'est autre dans une des poches de ma cape de sorcière. Et c'est en relevant la tête une fois ma vérification faite, que je vis Ibrahim entrer dans le bâtiment. Il semblait être seul alors je lui ai fait signe de venir me rejoindre. Et je le vis s'approcher à grands pas, c'est alors que je lui ai dit :

« Tu as été surpris par la pluie toi aussi ? Fichu temps! » Puis je lui souris. Ibrahim est le seul garçon à qui je parle sans bégayer. Il est aussi le seul à qui je confie mes secrets. Nous nous connaissons depuis ma première année à Poudlard et c'est pour ça que je lui fais entièrement confiance. Il m'a tout de même fallu énormément de temps pour se faire. Mais ça en valait la peine du fait qu'aujourd'hui, je sais que je peux tout lui confier sans qu'il ne le répète à personne. Et c'est biens-sur réciproque.

- Salut ma p'tite ! Je ne comprend pas oui, il faisait un temps splendide, et pouf, une pluie torrentielle.

- Je t'offre quelque chose ?

Ce maudit temps n'avait finalement pas que des mauvais côtés. Il m'avait permis de passer un moment en compagnie de Ibrahim et autant dire qu'étant dans la même maison mais avec un an d'intervalle, ce n'est pas facile de se voir pour parler. Et j'avoue que ne pas pouvoir lui parler est parfois pesant car je lui confie pas mal de choses dont je n'ose même pas aborder avec quiconque. Mais il n'y a finalement pas seulement notre année d'écart qui nous empêche de nous voir souvent, je suis une élève assidue et concernée par ce qu'elle étudie, ce qui n'est pas tout à fait le cas de Ibrahim. Je m'amuse d'ailleurs bien souvent à le taquiner à ce sujet. Enfin, j'essaye d'être sérieuse lorsque l'on parle d'études, mais ça vire vite à la taquinerie du fait qu'il prend un malin plaisir à me surnommer « ma ptite ». Surnom auquel je n'adhère pas vraiment, mais j'essaye de ne pas en faire une maladie. Enfin bref, il était là, assis en face de moi et c'était le plus important non ? Et lorsqu'il me répondit au sujet du temps, j'ai grimacé pour rétorquer :

« Et oui que veux-tu... Nous n'avons malheureusement pas d'emprise sur le temps, même en étant sorcier, ce qui est frustrant en soi... »

Puis j'ai souris. Il appela ensuite une des serveuse du pub, qui allait très vite se retrouver débordée par tous les sorciers affluant aux trois balais à cause de ce maudit temps. Et j'ai répondu à mon ami :

« Quelqu'un a déjà pris ma commande mais merci. »

Ce n'est pas sans sourire que j'ai regardé Ibrahim se rincer l'œil face à la serveuse en question. Je me suis même retenue de ne pas pouffer, je n'ai pu m'empêcher de soupirer malgré tout. Alors une fois que nous nous sommes retrouver de nouveau seuls, enfin aussi seuls que nous le permettait le pub bondé, j'ai ajouté toujours en souriant :

« Je vois que les mauvaises manières persistent « mon grand » »

Je n'avais pas utilisé ce surnom par hasard. Je voulais en quelque sorte me venger de son « ma ptite » de toute à l'heure. Et puis de ma bouche, ça n'eut pas du tout l'effet escompté. A croire que les répliques de ce genre n'étaient pas faites pour moi. Tant pis, ce qui était dit n'était plus à dire donc je devais m'attendre à une réplique bien plus percutante de la part de mon confident. Ne voulant pas rester là-dessus, j'ai repris la parole pour ajouter :

« Je parie que tu as délaissé un devoir quelconque pour profiter du temps et puis tu as été surpris par la pluie. Si j'ai raison tu devras arrêter de m'appeler « ma ptite » pendant toute une semaine. »

Un sourire triomphant prit place sur mon visage. Je n'avais pas ma réponse mais je connaissais malgré tout assez bien Ibrahim pour prédire des choses telles que celle-ci. J'attendais malgré tout son oui approbateur, me doutant un peu qu'il ne prendrait pas en compte le défi que je venais de lui lancer. Je n'eus pas le temps d'ajouter quoi que ce soit d'autre du fait que le pub se remplissait de plus en plus, et qu'il devenait de plus en plus difficile de s'entendre parler. Les sorciers arrivants faisaient un bruit d'enfer, tel un magyar à points affamé. Ce n'était pas bon à entendre. Mais bon, avec la pluie régnant à l'extérieur, il n'y avait rien d'étonnant à voir affluer un peuple pareil dans le pub. Il était même comparable à une foule en délire lors d'un match de quidditch.

Savannah annonça avoir déjà commandé pour sa part. Ibrahim prit un air faussement étonné, écarquillant les yeux tel un hibou. En même temps, la très belle serveuse s'approcha d'eux, étant donné qu'ibrahim l'avait appelée. Elle attendait donc avec une certaine impatience que le jeune homme lui passe sa commande. Ibrahim lui sourit, charmeur, et s'appuya sur le dossier de sa chaise, en effectuant une demi rotation pour la regarder en face, et garder Savannah au coin de l’œil.

- Je prendrais une Biéraubeurre. Et ... à tout hasard, vous n'auriez pas quelques mois à vendre ? C'est pour la p'tite, elle aurait aimé être un peu plus ... Grande ! -

Il pouffa et la serveuse qui le connaissait bien pouffa à son tour. Elle regarda Savannah d'un air désolée, et décida de prendre son parti.

- Bien sur Ibrahim, je t'apporte ta boisson dessuite. Et avec ça, permet moi de te proposer un calendrier, j'ai appris par ton professeur de potion que tu 'navais encore pas rendu son devoir à temps...

Elle fit un clin d'oeil à Savannah, remettre en place le jeune Polonais était un passe temps auquel la jolie serveuse se prétait volontier. Après tout, elle était adepte de la solidarité féminine. Elle s'éloigna alors pour prendre d'autres commandes, sourire aux lèvres.

Ibrahim quant à lui savait les risques auxquels il s'exposait en lançant des petites à Savannah comme ça, mais il n'aurait pas cru que la serveuse se mette de son coté aussi. Il fit une mine boudeuse, tout en ne pouvant s'empêcher de sourire à son amie. Celle ci profita de sa position de force suite à l'intervention de la serveuse pour lancer :

- Je parie que tu as délaissé un devoir quelconque pour profiter du temps et puis tu as été surpris par la pluie. Si j'ai raison tu devras arrêter de m'appeler « ma ptite » pendant toute une semaine.

Ibrahim fit une moue désobligeante. Elle n'avait pas tort, mais en même temps, c'était trop facile.

- Non désolée, mes parents m'ont toujours interdit de faire des paris, c'est un principe que j'ai acquis durant ma tendre enfance et que j'ai promi de ne jamais rechigner. Il m'est donc absolument impossible de parier avec toi, mais je suis bon prince, je vais au moins répondre à ton interrogation : En effet, un devoir de potions m'attends. Mais j'en ai assez de cette matière, c'est pas fait pour moi. D'ailleurs ... Tu voudrais bien m'aider .. ?

Il lui fit son plus beau sourire, en général, il n'avait même pas besoin de ça pour qu'elle accepte. Il ne se servait pas d'elle, n'allez pas croire ça, bien au contraire. C'était également un prétexte pour passer un peu de temps avec cette fille qu'il appréciait beaucoup. Et il était toujours flatté de savoir qu'elle se confiait à lui comme elle le faisait avec peu de gens. Son égo était reboosté et en plus de celà, il se sentait utile, important aux yeux de quelqu'un.

Une serveuse s'avança près de nous pour prendre la commande d'Ibrahim. Aux regards qu'ils échangeait, je ne mis pas longtemps à comprendre qu'ils se connaissaient que mon confident était un coutumier de cet endroit. J'écoutais en n'intervenant pas. Je me délectais de la façon dont répondait cette serveuse à mon ami. A l'entendre, elle se faisait un malin plaisir à le taquiner, nous allions devenir de grandes amies si ça continuait. C'est donc après la remarque de la serveuse que j'ai répliquer à l'attention de mon cher ami, au sujet d'un devoir qu'il n'avais pas encore rendu. Et la réponse du jeune homme me fit sourire. Il m'expliquait qu'il ne pouvait pas parier ceci dut à une règle imposée par ses parents. Je ne me suis pas privée de lui répondre :

« Mais bien sur, tu ne perds rien pour attendre Frydrysza. »

Ibrahim ne manqua pas non plus de me demander de l'aide au sujet de son devoir de potions. Ce à quoi, généralement, j'aurais répondu oui tout de suite. Mais aujourd'hui, j'avais envie de faire durer le suspens si on peut appeler ça comme ça. Avec ses histoires de « mois » et de « petite », je n'allais tout de même pas me laisser faire! Je devais me rebeller! Bon d'accord, c'est un peu exagéré de le dire de la sorte. Mais j'avais aussi le droit de m'amuser un peu, c'est pourquoi quand j'ai repris la parole, ce fut pour dire :

« Oh je ne sais pas... Il me faudra bien plus que ton magnifique sourire pour flancher cette fois-ci... »

Je ne sais pas si ça allait oui ou non fonctionner, ce qui est certain, c'est que je n'allais pas flancher tout de suite. D'ailleurs, je ne pus pas ajouter quoi que ce soit du fait que la serveuse revint en nous apportant nos commandes. Je lui fis un clin d'œil, lui montrant que j'étais de son côté et à son tour, elle ne se priva pas de dire :

« Et voici pour notre charmant retardataire et son amie du jour. Les mois sont en cours de fabrication, mais lorsqu'ils seront prêt, monsieur le retardataire aura peut-être la chance d'avoir terminé son devoir... »

Je n'ai pas pu me retenir de rire. Elle était forte, très forte. J'aurais aimé être aussi forte qu'elle en la matière. Elle nous laissa ensuite reprendre là où nous en étions resté. Il me fallut un certain temps pour ne plus rigoler, ce après quoi j'ai repris la conversation là où nous l'avions laissée :

«  »Monsieur le retardataire », pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?! Et voilà, tu as deux super surnoms rien que pour toi maintenant, tu as une chance inouïe. »

Je fis un clin d'œil à Ibrahim avant de répondre enfin à la question qu'il m'avait posée au sujet de l'aide que je pourrais lui apporter. Et il savait très bien que je ne pouvais pas lui dire non et puis les occasions de se voir sont tellement rares que toutes propositions d'aide est bonne à prendre.

« Et bien sur que je t'aiderai, monsieur le retardataire. »

J'avais bien pris soin d'insister sur le nouveau surnom que venait de trouver la serveuse. Ça c'est certain, elle aura droit à un pourboire...

Finalement, malgré la pluie, je m’amusais pleinement en taquinant mon cher confident. J’avais fini par lui trouver deux super surnoms, qui avouons-le, n’étaient pas très glorieux. Mais je m’en fichais pas mal car je savais pertinemment que Ibrahim ne se priverait pas à la première occasion, de m’en trouver un encore bien pire. Hormis ses affreux surnoms, je me fis un malin plaisir de le faire patienter quant à son devoir de potions. Mais il me connaissait assez bien pour ne pas prendre ce que je disais au premier degré. Et puis il savait également qu’à un moment donné, j’allais lâcher prise pour enfin accepter sa demande. Et puis c’est Ibrahim, il représente beaucoup à mes yeux, jamais je ne cesserai de l’aider. Alors lorsqu’il me remercia, je lui souris et lui répondis à mon tour :

« Oh quelle chance, des places pour un match de Quidditch ! J’ai bien fait de t’aider dis donc… » j’avais prononcé ces mots plus sur le ton de l’ironie que sur celui de la vérité. Le Quidditch et moi n’avons jamais réellement fait bon ménage. Je n’ai jamais vraiment aimé ça du fait que mon atroce demi-frère Joshua ne manque jamais une occasion de me rabacher combien il est fort à ce jeu. Et puis même, nos parents ont toujours été fiers de lui à cause de cela, deux bonnes raisons qui font que ce sport et moi ne sommes pas tellement copains. Bien sur, c’est différent lorsqu’il s’agit d’Ibrahim et de Gryffondor. Mon point de vue diffère en tout point lorsqu’il s’agit de ma maison et de mon confident. Il faut être fidèle à sa famille et ma famille, c’est Gryffondor. Mais Ibrahim ne prit pas mal ce que je venais de lui dire du fait qu’il connaît mon point de vue à ce sujet. J’ai tout de même ajouté : « Je rigole, je serais ravie d’être bien placée, je pourrai peut-être te gratifier d’un super mal de tête made by Savannah. Je crierai tellement fort que tu regretteras de m’avoir proposé de si bonnes places. » C’était plus fort que moi, il fallait toujours que j’en rajoute dès que je me trouvais en présence d’Ibrahim. C’est fou à quel point j’aimais le taquiner. Mais j’ai tout de suite cessé lorsque j’appris qu’il allait peut-être être recruté dans une équipe très réputée. Bien que je n’y connaisse pas grand chose au Quidditch, je connais tout de même l’équipe de Fraquemares. Mon horrible demi-frère m’en parle sans arrêt, c’est pour dire… Je n’ai donc pas caché mes émotions en répondant à Ibrahim…

« C’est génial ! Je suis super contente pour toi ! Le recrutement se passe comment ? Quand est-ce que tu sauras si tu es pris ou non ? » Je commençais à m’emballer. C’était une super occasion qu’il ne fallait surtout pas rater. Mais pour rester fidèle à moi-même, je me suis tout de même sentie obligée d’ajouter non sans bomber les épaules : « Mes formules magiques ont finalement fonctionné. Tu peux me dire merci une fois de plus. » J’exagérais, même si j’étais super heureuse pour lui, je ne pouvais pas m’empêcher de le charrier. Ca en devenait maladif…

J’ai bien lu dans les yeux d’Ibrahim, que ma réaction n’était pas ce qu’il avait souhaité. C’est pourquoi j’ai ajouté que je rigolais et qu’une fois le jour du match arrivé, il regrettera de m’avoir proposé des places de cette importance. Et c’est à cela qu’il sourit sincèrement, ce pour quoi je fus rassurée. Je ne cherchais pas à le blesser, oh ça non. Il a toujours été là pour moi quand j’avais besoin de lui alors mon but n’est surtout pas de le blesser. Il y a des choses qui ne plaisent pas à tout le monde, tout comme le quidditch n’est pas vraiment ma tasse de thé, les runes ne sont probablement pas la sienne. Les goûts sont différents suivant les personnes et c’est tant mieux, même si nous avons tous plus ou moins du mal à intégrer le fait que nous n’aimons pas telle ou telle chose. C’est comme ça… En revanche, lorsque Ibrahim me parla de son possible recrutement dans une équipe de quidditch qui semblait être très importante à ses yeux. J’étais fière de lui et surtout heureuse que ses efforts payent enfin. Et c’est à partir de là qu’il commença à m’expliquer comment ça allait se passer. Je l’écoutais attentivement, ne voulais pas lire une fois de plus dans ses yeux sa déception. Et puis j’étais tellement contente pour lui que je ne perdais pas une miette de ce qu’il me racontait. Malgré ça, il s’excusa, m’expliquant qu’une fois lancé sur le sujet, il ne pouvait plus s’arrêter. Je lui ai souri et je le comprenais tout à fait. J’étais pareille lorsqu’il s’agissait des créatures magiques et de tant d’autres choses. C’est pourquoi je lui ai répondu en souriant :

« Non mais ne t’excuse pas, c’est vraiment super ! Je suis super contente pour toi et je suis encore plus contente de savoir que les entraînements auront lieu durant les vacances. Tu pourras continuer à étudier comme ça et on pourra continuer à se voir, c’est une super nouvelle ! Et j’irai te voir lorsque tu seras célèbre, c’est certain. Mais tu ne m’oublieras pas hein ? Parce que la gloire monte vite à la tête alors j’espère sincèrement que tu te rappelleras de ta petite Savannah quand tu chevaucheras ton balai avec ta super équipe. » Je ne le charriais plus, j’étais sérieuse. On ne plaisante pas avec l’avenir. Et même si je n’aime pas particulièrement ce sport, il s’agit d’Ibrahim, ce n’est donc pas rien.

Le ton de la conversation, qui avait été très plaisantin jusque là, se mit tout à coup à virer beaucoup plus sérieux. Il le fallait de temps en temps, et c'est donc avec ou sourire franc qu'Ibrahim accepta la réponse de son amie Savannah.

- Évidemment que je ne t'oublierais pas. Je vais d'ailleurs te charger d'une mission. Si jamais tu vois que j'ai pris la grosse tête ou quoi que ce soit du genre, tu seras chargée de me remettre sur le droit chemin. Après tout, ça ne changera pas de d'habitudes, si tu n'étais pas là, je ne suis pas certain que j'arriverai à travailler autant en cours..

Il se mit alors à rire. Il remarqua qu'après tout ceci, leur verre était bien vide, et il proposa donc à la gryffondor :

- Tu veux boire un autre verre ?

Il inspira ensuite profondément. Même si son avenir lui semblait prometteur et excitant, l'idée de partir de Poudlard le tracassait un peu, quitter ses amis, changer de vie. C'était vraiment trop étrange, et surtout, ce serait très difficile. Ils allaient tous lui manquer, et il ne savait comment il arriverait à gérer tout ça. Mais une chose était certaine, il reviendrait souvent les voir, et ferait en sorte de garder le contact avec chacun d'eux.