Aubépine avait passé une adorable matinée: levée aux aurores, elle enfila un legging, puis un short, et un t-shirt aux manches trois-quarts. Elle descendit de la tour de Serdaigle jusqu'à la Grande Salle pour prendre son habituel petit-déjeuner de céréales, puis se rendit d'un pas entraînant dans les jardins de Poudlard. Motivée, la jeune fille commença à courir. Sa foulée était assez rapide, et on pouvait déchiffrer une très bonne endurance, comme si elle s'entraînait chaque jour. Et bien pour tout dire, elle courait en effet quotidiennement. Elle adorait prendre dans son visage de porcelaine l'air frais et doux du matin. La blondinette adorait le mois de Mars. Il commençait tout juste à faire bon, et l'on pouvait enfin faire les premières ballades matinales, certes courtes, et pas avant une certaine heure, mais oui, les promenades des lève-tôtts étaient déjà possible, et quelle joie pour la jolie Serdaigle. Donc elle avait le tour du Lac Noir, puis était revenue, montant tous les escaliers jusqu'à la tour de sa maison, en petites foulées, évitant tant bien que mal les élèves qui s'étaient réveillés les derniers. Elle prit une douche fraîche, puis enfila rapidement son uniforme, avant de se diriger vers sa salle de classe. Un de ses cours préférés était L'Histoire de la Magie; tellement intéressant, parfois drôle, grâce au professeur, et entraînant. Aubépine rêvait de vivre à chacune des époques enseignées; la pauvre enfant ne faisait parfois que rêvasser en cours d'Histoire de la Magie, mais comme à chaque fois, si son oreille gauche était fermée, son oreille droite écoutait toujours attentivement les récits de son professeur. La preuve en était qu'elle n'apportait que d'excellents points à sa maison, pour ses réponses pertinentes, ses questions passionnées, et ses examens plus que parfaits. La jolie blonde adorait étudier, elle aimait savoir, apprendre, transmettre, bref, les études étaient son point fort, et ce depuis toujours. Ne perdons pas le cours de l'histoire: après ce cours d'Histoire de la Magie, Miss De Séverac n'avait que dix petites minutes pour se rendre de l'autre côté du château, à son cours d'Etude des Moldus. Grâce à on-ne-sait-quelle-divinité, elle arriva juste à temps, juste une demi-minute avec que le professeur ne ferme les portes de la salle. Elle pensa très fort à une solution, car il était hors de question de faire ça toutes es semaines, et deux fois par semaine. Après ce double cours, Aubépine décida d'aller se relaxer un peu au Parc.

Quand elle passa entre les portes du château, elle se rendit compte que la grande étendue de pelouse verte était déjà bien remplie, et qu'elle allait devoir marcher encore avant de se trouver un coin tranquille, où elle pourrait pratiquer un peu sa gymnastique. Seulement avait-elle commencé à penser aux combinaisons qu'elle allait travailler qu'on lui tapa sur l'épaule. Elle se retourna brusquement, surprise et surtout étonnée, et vit alors Louise. Qu'est-ce que cette fille venait donc faire ici. Aubépine n'avait pas réellement de problèmes avec elle. Seulement... Avouons qu'elles ne s'étaient jamais réellement bien entendues. Elles auraient pu, mais elles sont aussi bornées l'une que l'autre. Ayant chacune leur point de vue sur toute chose possible, elles s'étaient accrochées dès la première année. Mais n'oublions pas que cette petite bataille n'est pas de mauvaise foi. Elles sont camarades, et ne s'entendent pas mal. Elles ont juste toujours ce petit argument l'une contre l'autre, qui ne finira probablement jamais d'être, et qu'elles voudront sûrement toujours défendre si elles en reparlent.

"Louise, hey. Disons que j'avais juste besoin d'un peu de calme après une matinée essouflante. Et toi? Que fais-tu donc ici?"

Bizarre... Elles n'allaient normalement pas trop l'une vers l'autre pour être sympa mutuellement. Elles ne faisaient normalement que se croiser, se dire bonjour. Mais que Louise s'arrête comme ça, au milieu de nulle part, et qu'elle lui adresse la parole pour autre chose qu'une autre discussion sur leur infini argument, cela lui paraissait bizarre. Peu importait à la petite blonde, elle n'était pas de mauvaise guerre, et allait écouter ce que la brunette de Serpentard avait à lui dire. Elle n'était pas méchante, et était très bonne amie, très à l'écoute, même avec ses ennemis, bien qu'elle n'en ait aucun, mais elle était sûre qu'elle le serait dans tous les cas. Soudainement, l'autre fille se laissa tomber sur le sol si lourdement qu'elle se cogna sans douceur. Le bleu commençait en effet à faire son apparition sur son bras. Que cette chute avait dû lui faire mal. Dans un élan de surprise et de gentillesse, comme toujours, Aubépine se jeta à genoux, et attrapa le bras de Louise, sans brutalité, tout en finesse. Elle l'observa une demi-seconde, puis leva la tête vers elle:

"Tout va bien? Tu vas avoir un joli bleu."

Puis elle se rappela avoir entendu la Serpentard parler d'un philtre de Force.

"Un philtre de Force? Louise, pourquoi aurais-tu besoin de cette potion?"

Aubépine n'était pas très méfiante, plutôt naïve en fait, mais avec les Serpentard, il y avait souvent une double pensée. Elle avait de très bons amis à Serpentard, et elle les appréciait tous énormément, et c'était bien pour ça qu'elle savait que rien ne venait jamais sans arrière-pensées pour eux. Curieuse, elle attendait donc la réponse de la jeune malchanceuse.

Aubépine trouvait bizarre que Louise demande quelque chose comme ça. Cette potion était puissante et pouvait se révéler dangereuse, si utilisée à de mauvaises fins. Ainsi, elle se demandait quelles étaient les motivations de sa camarade de Serpentard qui la faisait lui demander une telle chose. Une fois qu'elle lui eut répondu, de manière vague et étrange, la jolie Serdaigle savait que quelque chose clochait, cela sonnait faux, et elle était sûre que la brunette cachait une explication beaucoup plus plausible et rationnelle, qu'un simple renseignement. Elle lui demanda une nouvelle fois:

"Allons, Louise, qu'est-ce que tu veux faire avec ce philtre de Force?"

Attendant la réponse de sa camarade, imaginant toutes sortes d'explications qu'elle était capable de lui donner, Aubépine entendit un bruit sourd et étouffé derrière elle, suivi d'un râle de douleur. Sursautant, elle se retourna rapidement, et ses jolies yeux bleus se posèrent sur une personne qu'elle connaissait relativement bien: Ibrahim Frydrysza. Elle l'avait vu s'entraîner plus d'une fois, et le trouvait admirable sur un balai. Elle l'observait, venait le voir se préparer à sa sélection, puisqu'elle avait déjà entendu qu'il avait été sélectionné par la célèbre équipe de Flaquemare.
La blondinette s'était toujours demandé ce qu'il dirait si elle lui demandait de s'entraîner avec lui. Aubépine était une folle de Quidditch. Elle ne connaissait pas réellement ce sport avant d'être venue à Poudlard, mais la seconde où elle y avait mis les pieds, elle avait su que c'était un sport fait pour elle. Quelque chose de différent de la gymnastique, mais tout aussi périlleux et acrobatique. Elle savait qu'elle allait adorer cette nouvelle activité. Dès sa première année, Miss de Séverac s'était faite remarquer à son tout premier cours de vol. En effet, elle avait été capable de manier et prendre le contrôle sur son balai, sans aucun problème, ni effort. Epatée, son professeur lui avait donné, en privé, des cours plus approfondis, lui expliquant qu'un peu plus tard, elle pourrait sûrement intégrer l'équipe de Quidditch de sa maison, vu ses facilités à utiliser un balai.
Coupée dans ses pensées par la jeune Serpentard courant auprès d'Ibrahim, elle la suivit sans attendre, et s'accroupit auprès de lui. Il faisait une sale grimace, et l'on pouvait déchiffrer que le pauvre garçon avait vraiment mal au pied. Probablement une entorce, mais quand on est sur le pied pour des sélections importantes, Aubépine savait mieux que personne que la forme physique était ce qu'il y avait de plus important, mais surtout de plus précieux. Elle avait fait de la gymnastique artistique pendant toute sa vie, était en haut niveau, et si elle n'avait été attirée à Poudlard, elle savait qu'en ce moment, elle serait probablement en train de s'entraîner, dans une atmosphère compétitive, et sûrement en équipe nationale,puisque cela avait toujours été ce qu'on lui avait prédit pour le futur, vu son talent indiscutable. Toujours était-il que cela ne lui était jamais arrivé à cause de ces aptitudes magiques, dont elle n'avait, à l'époque, aucune idée. Mais maintenant, peu lui importait. Elle aimait sa vie, s'y amusait, avait d'excellents résultats, et faisait partie de l'équipe de Quidditch de sa maison, où elle brillait par son talent. Donc pas de problèmes, elle faisait toujours partie du milieu du sport, qu'elle ne voulait jamais quitter.
Inquiète en voyant les expressions douloureuses de son camarade de Gryffondor, elle pose une main réconfortante sur son avant-bras, lui permettant de retirer la main que le jeune homme posait sur sa cheville. Déjà, son articulation semblait colorée d'un ton bleuté, voire même violacé. Jetant un coup d'oeil autour d'elle, Aubépine remarqua à une dizaine de mètres d'eux, une élève de Poufsouffle qui s'apprêtait à boire d'une bouteille en plastique. Sortant sa baguette, la blondinette lança un sort en direction de la pauvre fille, puis s'excusa dans la seconde qui suivait:

"Accio Bouteille.
J'en ai besoin, mais je te la rendrais."

Ignorant les paroles de l'autre fille, elle pensa très fort à une série de sorts qu'elle pourrait utiliser pour aider le garçon. Soudain, tout lui vint à l'esprit, et elle formula:

"Glacius!"

L'eau contenue dans la bouteille devint alors glace, lorsqu'un jet glacial sortit de du bout de la baguette de la jeune Serdaigle, après qu'elle ait lancé son sort. Elle posa alors la bouteille sur la cheville maintenant enflée du jeune homme, puis formula directement un nouveau sort, qu'elle avait appris après s'être blessée pendant un entraînement de Quidditch. Ce sort était facile, efficace, et d'une grande aide en cas de blessure.

"Ferula!"

Du bout de la baguette d'Aubépine sortit à présent une attelle, qui se posa sur le côté opposé à la blessure d'Ibrahim, puis suivirent des bandages, qui se formèrent autour de sa cheville et de l'attelle, puis qui firent le tour de la bouteille, et la fixèrent juste au-dessus de sa malléole. Ainsi, le temps de l'aider à se déplacer jusqu'à l'Infirmerie, elle était sûre qu'il pourrait mieux marcher, et que sa cheville arrêterait un moment d'enfler.
Pas peu fière d'elle-même, la blondinette se leva, et adressa enfin la parole au jeune homme:

"Donc, direction l'Infirmerie j'imagine, non?"