Les cours n'avaient pas commencé que Jordyn était déjà fatiguée. Sa flemmardise aigue ne s'arrangeait pas avec le temps, ni les années, elle ne faisait visiblement qu'augmenter, et bien qu'elle soit une bonne élève, tout le monde savait que ça la perdrait un jour ou l'autre. Elle n'avait pas révisé quoique ce soit durant l'été, comptant sérieusement sur son intelligence naturelle pour écouter suffisamment durant les cours et se souvenir de tout quand un test surgirait de nulle part. Elle avait toujours fonctionné comme ça, et elle ne changerait pas ses mauvaises habitudes si elles continuaient à marcher comme elle le souhaitait. La Poufsouffle était une fille bien spéciale: née d'un père moldu, et d'un mère sorcière, ses parents lui ont directement inculqué la religion moldue qu'est celle du catholicisme. Elle y avait adhéré, et était aujourd'hui particulièrement pieuse, même si tout cela était complètement inconnu dans le monde sorcier. De plus, la jeune fille était quelqu'un de très contradictoire, ce qui en énerve beaucoup, qui en amuse d'autres, et qui attendri probablement le reste des gens. Mais tout cela importait peu à la préfète, puisqu'elle savait bien que tout le monde la respectait, et que la grande majorité de ses camarades, et plus précisément des filles, voulaient à tout prix être son amie, ou du moins, être dans ses faveurs, parce que c'était de renommée poudlarienne que se retrouver avec la miss Wright contre soi n'était jamais de très bonne augure.

Fatiguée, comme je le disais plus tôt, ou plus réalistement flemmarde, l'hawaïenne descendait les escaliers en direction des cachots pour se rendre dans sa salle commune, dans laquelle elle n'avait pas remis les pieds depuis son lever ce matin. Elle avait passé sa journée à discuter, gossiper, déambuler dans le château, bref, à ne rien faire de très productif. Arrivée dans le quartier général des élèves de Poufsouffle, elle croisa le regard de son ami Phil. Voilà un ami sur lequel elle aimait compter, et savoir qu'il pouvait, comme un nombre très restreint de personnes, aussi compter sur elle, à n'importe quel moment du jour ou de la nuit. Elle lui fit un large sourire sincèrement amical, et se dirigea vers son dortoir, où elle avait décidé de retoucher son maquillage rapidement, avant de retourner dehors, retrouver ses copines au niveau du Lac.

Quelle ne fut pas sa surprise et son effarement lorsque ses yeux se posèrent sur son lit. Désemparée, elle s'approcha de ce qui n'était plus qu'un tas d'affaires balancées sur son sommier. Le choc fut tel qu'elle dût pousser quelques affaires sur le côté, pour se faire une place afin de s'assoir. Elle n'en revenait absolument pas. Ses vêtements avaient été balancés et certains même déchirés. Ses lunettes de vue étaient complètement ruinées. Ses manuels scolaires éventrés. Alors que tous ses produits de beauté avaient été vidés au-dessus de ce foutoir. Sans voix, Jordyn ne savait pas réellement ce qu'elle devait penser de ça, ni qui avait pu faire une telle chose. Elle savait bien que même si elle était peste, elle laissait montrer son bon fond à qui voulait bien le voir, alors qui était donc responsable de ce carnage? Elle ignorait ce qui avait pu se passer, ni même si d'autres personnes avaient été témoin de l'acte.

Après ce moment de faiblesse, la colère s'empara d'elle, et c'est résolue qu'elle se rendit d'un pas énervé dans la salle commune, où se trouvait toujours Phil, ainsi que d'autres élèves. A bout de nerfs plus rapidement qu'on ne peut articuler le mot "Magie", elle hurla à qui voulait bien l'entendre:

« QUI EST RESPONSABLE DE CE CARNAGE? QUE L'AUTEUR DE CETTE CONNERIE SE DENONCE DE SUITE! SI PERSONNE N'AVOUE ET QUE J'EN VIENS A TROUVER LE COUPABLE, JE VAIS LUI FAIRE MORDRE LA POUSSIERE COMME PERSONNE N'A JAMAIS OSE LE FAIRE. »

La sincérité de ses mots pouvait se lire sur son visage, dans ses yeux noirs. Elle était énervée, et personne ne pourrait l'arrêter. Si personne ne se dénonçait dans l'instant, quelque chose de mauvais, de très mauvais allait se produire sous peu. Les yeux de la jeune Poufsouffle fixaient un à un les élèves présents dans la salle. Phil y compris.