J’étais chez Dorian comme à mon habitude ce soir. Nous venons de finir de dîner et nous nous étions assis près du feu. Il faisait étonnamment froid ce soir par rapport à d’habitude. Loki n’arrêtait pas de faire des allers-retours, de gratter à la porte, de revenir. J’avais essayé de l’attraper pour lui faire des câlins et le calmer mais, ça n’avait pas marché. Je trouvais ça bizarre qu’il soit si agité alors que d’habitude, on ne remarquait qu’à peine sa présence. Finalement, Dorian devait en avoir eu marre et alla voir ce qui lui arrivait. Un cri, un appel à l’aide nous arriva aux oreilles lorsqu’il ouvrit la porte. Ca me glaça le sang. Je me précipitai aux côtés du beau brun lorsque je le vis esquisser un pas pour aller voir ce qu’il se passait. Malgré que je sois pieds nus, je le suivais dehors. Il y avait un élève blessé. Dorian l’amena dans sa chambre pour qu’il s’y allonge. Je n’avais pas entendu ce qu’il lui avait dit mais, Dorian avait finit par me le dire. J’avais profité qu’il ait le dos tourné pour enfiler mes chaussures et me précipitai vers la porte. Je n’avais pas été assez rapide apparemment. « Ecoutes moi, se précipiter dedans tête baissée n'aidera personne, je sais que tu penses à ton cousin, mais crois moi, on doit réfléchir et bien agir, ait confiance en moi. » J’allai répondre mais, il ne me laissa pas le temps. « Casey, prends dans mon armoire des bandages, et toute les fioles pouvant soigner des blessures que tu trouveras, j'arrive. » Je n’eus même pas le temps de lui répondre ou d’en placer une. Il prenait les devants et me disait quoi faire. Je le retins par le bras et ouvris la bouche pour parler mais encore une fois, je n’avais pas eu le temps de dire quoique ce soit. « Je vais aller atteler les sombrals aux carrioles, il y'aura sûrement un grand nombre d'élèves à évacuer, de blesser, des choses comme ça. On va avoir besoin de les transporter. Je fais ça et je viens te chercher, et ensuite on ira se charger des choses tout les deux. Je te promets. » Et il partit. Je n’avais même pas eu le temps de dire ou de faire quoique ce soit que je me retrouvais seule dans le salon. Je soupirais. « A vos ordres chef. » Je me dirigeais vers l’armoire pour récupérer tout ce dont je pouvais avoir besoin au château. Je retournais dans le salon avec une partie de mes trouvailles pour chercher un sac dans lequel tout mettre. Je ne trouvais rien d’autre que mon sac de cours alors je le vidais des livres et y mis tout le nécessaire. Je récupérais une fiole et en donnai à l’élève tout en lui demandant des informations sur ce qu’il se passait là-bas. Il m’expliqua que l’entrée du château était encerclée par des inferis et qu’on ne pouvait pas vraiment y accéder. Lorsque j’entendis Dorian revenir, je filais le rejoindre. « J’ai soigné comme je pouvais l’élève pendant que tu étais partit. Je lui ai demandé des informations et il m’a dit que l’entrée du château était bloquée par les inferis. »

Une fois arrivés à l’arrière du château, Dorian lança un reducto et me demanda d’écrire un mot sur un papier. Heureusement pour lui que j’avais pris mon sac de cours, sinon j’aurais eu un peu de mal. J’écrivis sur le morceau de papier ce qu’il voulait et je lui tendis. « Et maintenant on fait quoi ? » Ca me rendait malade de rester là à ne rien faire alors que mon cousin était peut-être là-dedans. « Je peux pas rester là à rien faire alors que Vitali est peut-être en danger là-bas. » Et finalement, il n’eut pas le temps de me répondre, des élèves commencèrent à sortir par la fenêtre. Je pris les plus petits avec moi et les emmenai dans les carrioles. « Quand les carrioles seront pleines, on les emmènera à Près-au-lard, pensez à amener les blessés aussi, on pourra faire un trou plus gros dans le mur tan pis pour le château. Fais dire à Jeremiah que ça ira pour nous ! » Je m’arrêtai net lorsque j’entendis que nous allions aller à Pré-au-lard. « Dis moi qu’on va aller chercher Vitali. Que tu ne comptes pas m’obliger à partir en le laissant peut-être dans le bordel qui se passe là-bas » J’imaginais déjà ce qu’il allait dire mais cette fois ça n’aura aucun impact sur moi. Je comptais bien ne pas perdre le seul membre de ma famille qu’il me restait sur terre.

Exceptionnellement ce soir, je me trouvais dans ma chambre. Pas de transformations en vue, même involontaires. J’étais en train de faire une séance d’abdominaux pour me calmer. Depuis le repas je me sentais mal à l’aise. Excité et nerveux. Etait-ce un effet indésirable comme mes changements de température ? Il se passait vraiment des choses étranges en ce moment. Des choses sur lesquelles je n’avais aucun contrôle et ça me terrifiait. Je m’évertuais à m’épuiser, à faire redescendre l’adrénaline lorsque j’entendis un grondement. Fort. Prenant. Je me relevais aussi vite que je pouvais, tous mes sens en alerte. Les murs se mirent à trembler comme si le château était secoué telle une boule à neige. Ce n’était pas bon signe. Du tout. J’enfilais un t-shirt sur mon bas de jogging ainsi qu’une paire de basket, coinçais ma baguette dans l’élastique de mon pantalon et sortis du dortoir. Quelques élèves de ma maison se trouvait dans la salle commune, visiblement aussi surprit que moi. Je ne voyais pas Ludwig, ou pouvait-il bien se trouver ? Sans hésitation je quittais la tour des Gryffondor. Je devais savoir ce qu’il se passait.

Des cris. Des hurlements même. Des élèves paniqués. J’arrivais rapidement au niveau du hall. Là s’étaient rassemblés de nombreux élèves, des professeurs. Je vis même des étudiants. Mais que se passait-il ? J’essayais de comprendre ce qu’il se disait autour de moi. Le château était attaqué par des inféris. Quelques secondes où je restais figé. Jamais je n’aurais imaginé que le paisible château de Poudlard serait attaqué par de telles créatures. Je repris mes esprits et vient me placer au premier rang, non loin d’Hayleen, après qu’un professeur ait requis l’aide des plus âgés. Je n’avais pas peur. Je ne connaissais pas la peur. Ce château n’était ma maison que depuis quelques mois, mais je n’hésiterais à me battre.

Je reconnais des visages, des camarades, des amis. Hayleen. Daisy. Ludwig. Des sorts fusent, frappent, rebondissent. C’est comme un mauvais rêve. Un combat se livre entre les élèves et inféris, entre les vivants et les morts. J’essaie tant bien que mal de me faufiler à travers la foule, j’aide à relever des élèves à terre. J’entends des Incendio, des Aguamenti. Je ne sais pas si c’est efficace. D’une oreille j’écoute les directives, les idées. Nous devons unir nos forces. Des visages se décomposent devant les créatures. De ce que je sais, les inféris sont des morts capables de se mouvoir avec la magie noire. De par la terreur que je vois chez les anglais, je comprends que certains inféris sont des proches, des amis. Je n’imagine pas ce qu’on doit ressentir face à cette vision cauchemardesque. Ca me renvoi à mon épouvantard. Mon cœur se serre, mais je n’ai pas le droit de m’attarder là-dessus.


Je vois Van Tassel mener les élèves. Bien que je ne l’apprécie pas, je ne peux qu’admirer son courage. Et ça me poussait à le suivre. Un bombarda maxima ouvrit un passage au milieu des créatures. Si j’avais bien compris, le but de la manœuvre était d’attirer ces cadavres sur pattes dans le parc, le plus loin possible du château. Parfait. J’en étais. Je remarquais que Daisy se trouvait aussi dans le lot des étudiants combattants. Je n’allais pas laisser cette petite se faire blesser une fois de plus, je la couvrirais. « Daisy, ne t’éloigne pas de moi. » Mon égoïsme s’atténuait. Je me souciais d’autrui. Je ne voulais pas qu’elle soit blessé comme à Beauxbâtons. Je ne pu m’empêcher de passer en revue tous les gens auquels je tenais ici. Je ne voyais pas Simba, peut-être était-elle à l’arrière, à l’abri. Casey. Ma cousine. Si elle n’était pas ici, c’est qu’elle devait être àl’Université, ou peut-être à Pré-au-lard. Elle était en sécurité. Si je pensais à mes amis, je ne serais pas efficace au combat. Dans ma tête, tous les sorts appris à Durmstrang défilaient. Mes connaissances me serviraient surement à quelque chose. Mais ce qui aurait pu aider, ça aurait été une transformation. Je répugnais ce côté sombre de mon être, mais je pouvais aider avec, je n’hésiterais pas. Je priais intérieurement pour qu’une transformation ait lieu. Une forme de magie différente ne pourrait être que bénéfique. Les inféris n’étaient peut-être pas protégé des morsures d’un félin, ou d’un coup de patte d’un ours. Jamais de ma vie je n’avais autant voulu me servir de ma malédiction. « Allez. Maintenant, il le faut.. On en a besoin... » grognais-je entre mes dents. Je resserrais ma main sur ma baguette, mes pieds au sol.

Ludwig avait été réveillé par un bruit puissant. Une explosion ? Il n'en savait rien, mais il avait mis longtemps avant de comprendre qu'il se trouvait à Poudlard et non pas à Dürmstrang. D'autant plus qu'il était un lourd dormeur, et que le temps qu'il émerge complètement, malgré la panique ambiante, il était seul. Il était seul, et il ne savait pas où aller. Il avait essayé de se guider avec le bruit, mais il était tellement diffus qu'il lui semblait venir de partout. Il avait déambuler longuement, avant de réussir à arriver dans le hall, et il était dépourvu face à la situation. Pourquoi ces créatures infâmes se trouvaient-elles là ? Il savait qu'il y en avait à Beauxbâtons, mais à Poudlard ?

Il ne perdit pas de temps à se questionner, et s'avança vers le groupe qui proposait d'attirer les inferis hors de l'école. C'était suicidaire, il le savait, mais il ne réfléchit pas une seconde, auquel cas il aurait suranalysé la situation et serait resté pétrifié. Il se devait d'aider, quelles qu'en soient les circonstances, quels qu'en soient les risques. Il avait, heureusement, sa baguette sur lui. Il fallait dire que le chaos dont il avait entendu les prémices depuis la tour des Serdaigle n'avait pas laissé de doute quant à la nécessité de l'avoir sur lui. Son cerveau fonctionnait à 100 à l'heure. Que pouvait-il faire ?

Un impedimenta ? Impossible, les prendre un à un ne serait jamais assez productif, cela prendrait trop de temps et trop de gens seraient blessés pendant ce temps. Et si… Il se tourna vers l'adulte présent dans le groupe, peu sûr de ce qu'il allait avancer.

« Monsieur ? Que pensez-vous d'essayer de lancer un sortilège de glue perpétuelle sur eux, pour qu'ils ne fassent plus qu'un et que leurs mouvements soient entravés ? Je sais que le but est de les éloigner d'ici, et que ce sortilège est conçu pour des objets, mais n'est-ce pas la peine d'essayer ? Peut-être pourra-t-on ensuite conjuguer nos efforts, et les immobiliser ensuite à l'aide d'un incarcerem collectif ? Les cordes pourront nous servir à les trainer et à la ramener d'où ils viennent, ou que ce soit… »

Il ne savait pas si c'était possible, ni même réalisable, mais ils étaient pour lui dans une impasse. Une impasse qui lui semblait insurmontable, bien qu'il n'en dise rien. Si ça ne fonctionnait, ils pourraient utiliser des sortilèges insectisants, peut-être ? Après tout, les tentacules ou antennes qui pousseraient sur la tête des inferis les rendraient non seulement incapables de parler, mais surtout incapables de marcher. Ils ramperaient, et il serait plus facile de se débarrasser d'eux. Il secoua la tête, prenant conscience que ça ne les aiderait pas

for the one who became a marthyr and the one who brought fire

L'univers repose sur un équilibre si fébrile que la moindre cassure peut le faire exploser. Il n'a de repos que lorsque tout est à sa place. Il n'a de répit que lorsque chaque partie qui le compose s'emboite régulièrement. Les vivants dans la cité des hommes. Les morts, loin, dans la cité des dieux. Mais ce soir-là, les morts avaient quitté leur cité. Par un phénomène qu'elle ne s'expliquait pas, ils revenaient pour infliger à ceux qui avaient survécu la pire des punitions. Tuer ceux qui étaient déjà morts. Tuer ceux qu'ils pleuraient depuis des mois, déjà. Elle aurait voulu aider. Elle aurait voulu se battre. Mais elle ne pouvait que contempler en silence la guerre déjà perdue contre l'ange noir. Elle laissait le vent l'étreindre et la fumée l'envahir. Elle laissait son regard fixer la cause perdue de toute une génération. Elle voulait agir, mais elle ne le pouvait plus. Tétanisée par l'attaque des morts, elle regardait le monde s'écrouler devant elle sans pouvoir rien faire. Elle aurait aimé faire partie de ceux qui se battent, mais elle n'en avait pas la force. Trop de sang avait coulé, ici. Alors elle regardait l'histoire se répéter sous ses yeux impuissants.

Elle trembla lorsque le feu embrasa la grande salle. Elle s'étouffa lorsque la fumée s'infiltra dans ses poumons. Elle trembla lorsqu'Aubépine tomba au pied des inferi. Elle pria pour que le sort du professeur Van Tassel réussisse. Elle contempla le chaos dont elle faisait partie sans bouger. L'angoisse rongeait sa gorge, elle ne pouvait pas crier. Mais lorsqu'elle vit Ludwig, affaibli, contre un mur, elle ouvrit la bouche pour le faire. Cet imbécile jouait encore au héros alors qu'il avait déjà du mal à tenir debout. Sans réfléchir, elle se mit à courir vers lui et l'aida à s'asseoir contre le mur. En le regardant, elle se rendit compte qu'elle n'avait plus peur pour elle, mais pour lui. Il était mal en point, comme s'il avait reçu un coup. Elle fronça les sourcils, il ne fallait pas qu'il s'endorme. Elle s'assit à côté de lui et prit sa tête entre ses mains pour le forcer à la regarder, et à rester éveillé. Ses doigts fins firent le contour de son visage, comme pour le rassurer. Elle, elle lui souriait, mais c'était d'un sourire inquiet, presque faux.

« Mon pauvre Ludwig, qu'est-ce que t'as encore fait ? »

C'est à ce moment là qu'Aubépine arriva, en glissant sur le sol. Elle aussi était blessée. Elle détestait voir ses camarades ainsi. Elle détestait le fait qu'elle n'avait rien pu faire. Elle détestait le fait que les forces du destin s'acharnaient encore sur eux. Ils étaient la génération sacrifiée. Celle que la vie abandonnait. Celle pour qui il n'y avait plus d'espoir. Celle qu'on s'acharnait à tuer.

« Lulu, t'as intérêt à me soigner quand tu auras eu ta potion. Je veux pas être laissée pour compte. Je veux me battre. Je me débrouillerai, même pas soignée, c'est clair ? Tu n'as pas intérêt à me laisser derrière, avec les petits. »

Emma sourit. Elle s'empara de la potion et la fit boire à Ludwig. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait, mais si Aubépine pensait qu'il irait mieux après, elle ne posa pas de questions. Mais elle, elle allait mal. Elle peinait à respirer et la fumée qui se propageait dans la Grande Salle ne faisait qu'empirer les choses. Elle entendit, au loin, le professeur Van Tassel dire que les blessés devraient être évacués par derrière. Alors que Ludwig commençait à reprendre des couleurs, elle se tourna vers la Serdaigle.

«  Je sais que tu veux te battre, mais si tu y vas, tu ne tiendras pas deux minutes. »

Elle prenait à présent un air sévère, même si on pouvait lire l'angoisse qui animait son regard. Elle l'avait vu en rêve, ce château démoli, enflammé. Elle l'avait vu en vrai, il y avait des mois de ça. Et maintenant tout recommençait. En voyant Aubépine et son envie de combattre, de défendre sa maison, elle se rendit compte qu'elle avait été lâche. Elle avait abandonné avant même d'avoir commencé. Et puis elle se rappela des salles que les maraudeurs avaient découvert. Elle se rappela de la salle de l'engrenage. Ce n'était qu'une supposition, mais si elle arrivait à y parvenir, si elle arrivait à enclencher un des mécanismes, peut-être que tout rentrerait dans l'ordre. Mais pour ça, il fallait retrouver les autres, elle n'y arriverait pas toute seule. Il n'y avait pas de temps à perdre, et la fumée était trop obscure pour qu'elle puisse retrouver Hayleen ou Simba, ou encore Emrys. Elle regardait tout autour d'elle, sans rien voir d'autre que l'obscurité. Elle se tourna vers Ludwig.

«  Je vais amener Aubépine chez les blessés, je reviens. Surtout ne bouge pas, tu m'entends ? Rho et puis merde, je sais bien que quoi que je te dise, tu feras une de tes conneries de Gryffondor. Reste prudent. S'il te plaît.  »

Elle avait pris sa main entre ses doigts et elle le suppliait presque. Elle ne supporterait pas de le voir mourir, lui aussi. Alors elle déposa un doux baiser sur sa joue avant de se retourner vers Aubépine. Elle l'aida à se relever et passa son bras par dessus son épaule et elle commença à s'éloigner.

«  Ne t'inquiète pas, on ne va pas vraiment chez les blessés.  »

Il ne leur restait plus qu'à retrouver la trappe et à s'infiltrer dans la salle des engrenages. Elle savait que c'était elle qui avait tout déclenché. Peut-être que c'était elle qui pourrait tout arrêter.

Est-ce que j’avais eu raison de vouloir me transformer ? Je l’avais pensé, voulu. Et c’était arrivé, presque aussi tôt. Etrange. J’avais l’impression que la magie était plus puissante à ce moment-là de la soirée, comme si l’arrivée de ses créatures avait déclenché un dérèglement. J’avais fait quelques pas avant que la brûlure caractéristique d’une transformation imminente ne me parcoure l’échine. DU bas du dos jusqu’à la nuque. Lent. Intense. Aussitôt je m’étais stoppé. Je doutais que ce soit une bonne idée au final. Mais je ne pouvais pas faire marche arrière.
La brûlure avait laissé place à la douleur, profonde et sourde. Ca me coupa l’estomac, me crispant les muscles un à un. C’était plus rapide, plus intense que d’habitude. Tout s’évaporait autour de moi. Le bruit me parvenait de loin, tout ce sur quoi j’arrivais à me concentrer était le picotement dans mes membres. Du bout des doigts, des pieds, des épaules. Je posais mon regard sur mes mains. Ma baguette m’avait glissé des doigts. Des flocons de neige vinrent se poser sur ma peau… Mon pelage. L’épiderme autre fois rosé, se recouvrait de poils de teinte terreuse, les phalanges et métacarpes se brisaient net. Mes mains se changeaient en pattes. La douleur me frappa de plein fouet. Je ne pus réfréner un hurlement. Déchirant.

Les changements allaient plus vite. Chaque os se brisait pour en devenir un autre, me rapprochant du sol peu à peu. Le plus douloureux vient de ma mâchoire. Les mandibules s’étirèrent avant de céder en un craquement sinistre. Comme assez souvent, le sang emplit rapidement ma bouche. La cause ? Mes dents qui s’allongèrent, transperçant mes lèvres et faisant couler le liquide poisseux. Dans la malédiction qui m’animait, je distinguais une voix. « Tu peux le faire… » Une main qui se pose sur moi. Je vrille brusquement mon regard sur cet intrus qui me touche. Je ne comprends pas tellement ce qu’il se passe. Cette fille. J’ai l’impression de la connaître. Mais il y a quelque chose d’autre. Je me sens mal, différent. J’ai l’impression qu’un autre combat se joue. En moi. Quelque chose semble m’attirer vers le fond. Je ne sais plus trop où je suis, ce que je fais. Qui je suis. « Lâche-moi… »grognais-je, serrant les dents. Je retire ma main vivement, laissant les choses continuer.

Cette noirceur. Elle m’attire. Elle me force à avancer. Elle m’emprisonne dans ses noirs desseins. Mes jambes usent leurs dernières forces pour m’avancer au milieu des ennemis. Ces créatures me semblent différentes. Elles me comprennent, elles sont avec moi. Lentement je me laisse attirer par elles. Je suis spectateur de mon corps. Le sol m’apparait brutalement, mon corps s’étant courbé sous la douleur. J’essaie de résister mais c’est peine perdue. Ma vue se modifie, colorant tout de gris et en face de moi, je ne sais plus à qui j’ai à faire. Qui sont ces gens ?

Je grogne. Je hurle. Je souffre. Ça me fait mal. J’ai l’impression d’être en dehors de mon corps. Tout cette magie, elle s’empare de mon corps et agit selon sa volonté. Mes mains ne sont plus humaines. Mes vêtements ne m’entravent plus. Je n’entends plus ma voix. Ce n’est plus que grognement et râle. Je suis différent. Je suis quelqu’un d’autre. Autre chose . La colère. La peur. Je peux tout ressentir. Ca transpire par tous les pores de leurs peaux. Ces êtres de chair et de sang, ils sont inconscients du danger que je représente. J’ai envie de faire mal, de massacrer. Cette soif de douleur et de sang me tord l’estomac, me force à hurler ma rage. Je vais blesser. Je vais tuer. Et sur cela, je n’ai aucun contrôle.

It's a revolution, I suppose

L'enfer se déchaine

A peine as-tu proposé qu'un groupe se sacrifie pour attirer les Inferis au loin pendant que les plus jeunes se sauvaient par l'autre côté que tu regrettes ton intervention. Tu ne vas pas avoir d'autre choix que de te porter volontaire, tu en es bien consciente, et les Inféris te fichent un peu, totalement la trouille. Tu essayes, néanmoins, de trouver du réconfort dans le fait que tu ne sera pas la seule à leur faire face, mais la sueur froide qui coule le long de ton échine te rappelle la vérité: ta plus grande phobie, c'est ce que vous êtes entrain d'affronter pour l'instant. Toi qui peux voir des morts que d'autres ne peuvent pas voir, tu crains par dessus tout ces êtres morts qui se relèvent de leur tombe. Tu crains de pouvoir les contrôler, ce qui ferait de toi... Quoi donc, au juste? Tu ne le sais pas, et tu ne veux pas le savoir. Tu ne regardes jamais de films d'horreur pour une simple raison: les films de zombies te terrifient et là, en cet instant, tu vas devoir traverser une marée humaine de ces erreurs de la nature: ces anciens sorciers que tu as connus, pour certains, et qui ne peuvent goûter en paix à leur mort. Quelle est donc l'obscure raison de leur retour? Tu voudrais trouver une réponse. Tu voudrais pouvoir les apaiser, tous autant qu'ils sont, mais comment?

Une chose est sûre, tu aurais préféré que l'ancien auror ne soit pas d'accord avec toi, qu'il refuse ton plan, mais il a été d'accord. D'un coup, tu te mets à trembler comme une feuille alors que ta respiration s'accélère, que tu essayes de te forcer à te calmer. Plus facile à dire qu'à faire alors que tu t'apprêtes à te jeter dans la gueule du loup. Tu essayes de te convaincre que la clé de votre salut se trouve dans le nombre. Vous êtes nombreux, après tout, à être sur le point d'affronter les mort-vivants pour les emmener loin de l'enceinte du château qui leur a ouvert grand ses portes.

Au final, tu prends une grande inspiration avant de sortir avec les autres, espérant que, par miracle, vous vous en sortirez vivants. Ce qu'il faut, c'est ouvrir un chemin à travers cette foule qui commence à se décomposer, à se putréfier. L'odeur, alliée à celle du brûlé un peu plus tôt, te donne envie de vomir et tu dois combattre des haut-le-coeur de plus en plus fréquents qui font monter les larmes à tes paupières. Tu vois un de tes camarades entamer une transformation difficile et tu trembles pour lui alors qu'une petite voix dans ta tête crie Non! Mais il est trop tard, sa transformation finalement achevée, tu le vois devenir menaçant et, comme dans un cauchemar, il se précipite vers toi qui dois exsuder la peur par chacun de tes pores tant ta terreur est grande.

Tu n'as pas le temps de jeter un stupefix que l'animal s'est jeté sur toi, te renversant au sol. Tout juste as-tu le temps de porter ton bras au dessus de ton visage pour empêcher Vitali de t'arracher la gorge. Ses crocs se plantent dans ton bras, profondément et tu ne peux retenir un hurlement de douleur qui te donne l'impression que tu vas tourner de l'oeil.

Spoiler:

Je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait dans le château, mais on entendait les cris, les hurlements, et les sorts jetés. Je sentais que Casey n'arrivait plus tenir en place. Comment lui en vouloir alors que son cousin était à l'intérieur ? Ca devenait presque impossible de la faire rester avec moi mais je refusais qu'elle aille au devant d'un danger qui finirait par nous rattraper. J'étais prêt à lui lancer un pétrificus totalus si ça me permettait de la garder saine et sauve. Mais je n'étais pas fou, le faire aurait briser quelque chose entre nous; Casey était une tête de mule qui n'aurait vu que le coté : Tu m'as empêché d'aller sauver mon cousin avant de voir la partie : Je voulais vraiment protéger ta vie. J'aimais ma belle brune plus que tout au monde, et parfois monter qu'on tenait à quelqu'un, s'était aussi le laisser partir, et mener sa vie comme il l'entendait bien que ça nous brise le coeur. La retrouver à l'infirmerie pour des blessures aussi minimes soient-elle ou pire à Sainte-Mangouste aurait été... Un drame personnel difficile à avaler, mais pour le moment, elle ne voyait pas ça. J'attrapais les blessés aussi bien que possible pour les placer dans les carrioles. Heureusement pour nous, pour le moment il n'y avait rien de vraiment méchant. Nous allions bientôt pouvoir faire un premier voyage vers Près-au-lard. Du moins j'espérais. "Ca va Casey ? Ca se remplis trop ou on a encore de la marge ?" Je n'arrivais pas voir ou on en était, si elle m'abandonnait j'allais finir par être perdu. Il y avait tout de même des limites avec mon handicap je n'étais pas un super héros.

Un 7ème année arriva à la fenêtre en courant, disant qu'il voulait partir. J'essayais de le calmer avant pour qu'il fasse passer en priorité ceux qui étaient mal en point. "Vous comprenez pas !!! Un élève c'est transformé en.... en je sais pas en lion, hyène, loup... J'en sais rien, j'ai juste vu un monstre plein de poils se rejeter sur Kathaleen et lui mordre le bras violemment, je veux pas me faire bouffer, je veux partir de ce château maudit !!!!!" "Okay mai calme toi avant, tu sors, mais tu m'aides à évacuer les autres, on va avoir besoin d'yeux et de bras, et après tu resteras à PAL avec eux pendant que je reviendrais en chercher des autres." Il accepté, alors que je cru entendre Casey descendre d'une carriole et aller vers le château. Je la pris par le bras le plus rapidement possible, manquant de tomber. "Hé où tu vas comme ça ? J'ai besoin de toi avec moi, on est une équipe maintenant..."

Poudlard était en feu. Tel un sablier qui venait de se retourner, tout se répétait à l'identique. Une attaque. Du feu. Des cris. La mort. La faucheuse, accompagnée de sa horde d'inféris avait pris le contrôle de Poudlard. Une véritable armée de morts-vivants avait été créée. Et lui, agenouillé au sol, ne parvenait pas à agir. À la vue des inféris il s'était effondré. Du coin de l’œil, il avait pu reconnaître certains de ses anciens camarades.

Cette odeur de mort qui emplissait ses narines, Ray la connaissait trop. Il y avait été confronté de trop nombreuses fois. Il avait assisté à la mort de trop de ses proches. Se battre contre ceux qu'il avait aimé et chéri, quand bien même il ne s'était jamais réellement attaché à quiconque au sein de ce château, était l'épreuve de trop. Le jeune homme ne pouvait pas se résoudre à cela. Il ne pouvait pas les attaquer. Alors, il s'était laissé tomber et était resté, là, béat, face à ce spectacle. Face à cette danse macabre qui serait sûrement la cause de biens des problèmes. De nouvelles personnes allaient périr au cours de cette attaque. De nouveaux morts allaient être mis en terre après tout cela. De nouvelles larmes allaient rouler sur les joues rosies des plus jeunes. Trop de sang avait déjà coulé.

Recroquevillé sur lui-même, Ray se releva et alla se placer à l'écart du hall. La fumée qui s’imprégnait des lieux rendait l'atmosphère irrespirable. Alors qu'il s'apprêtait à fuir les lieux, il put entendre une bribe de paroles. « Ne t'inquiète pas, on ne va pas vraiment chez les blessés.». Il arqua un sourcil, toussota, essuya rapidement une larme et se hâta de retrouver Emma -qu'il avait reconnu à sa voix.

«Je vous suis.» C'était une affirmation. Il croisa les bras et comme une ultime provocation envers Emma, il sourit. Un sourire qui se voulait narquois. Alors qu'il s'était précédemment effondré en voyant les inféris s'introduire au sein de l'école, Ray venait de retrouver son mépris habituel. Celui qu'il s’efforçait d'exposer lorsqu'il sentait la situation lui échappait. Il était déterminé. Déterminé à tout stopper. Lui qui avait faillit fuir sentait naître en lui une certaine hargne. Une hargne qui lui permettrait de se surpasser. Une hargne qui portait le nom de Emrys. Sans vraiment comprendre pourquoi, le visage de la belle rousse s'était imposé à lui, comme une évidence. Ray se rappelait de leur première rencontre. Ils étaient à la fois si proches et si différents. Il ne pouvait pas abandonner. Ray avait agi de nombreuses fois en lâche, il ne pouvait pas vivre encore et toujours de cette manière là. Il devait s'affirmer ; il ne devait être un homme. Pour lui... pour Emrys.

Il ne savait pas quel était le plan de Emma, mais il était certain qu'il pouvait lui accorder sa confiance. Ces deux-là ne s'étaient jamais réellement entendus, pourtant, il était indéniable qu'Emma faisait partie des personnes les plus futée de Poudlard. Ne pas l'écouter ou remettre sa parole en question était un acte des plus audacieux. «Bon, on bouge ou on attend que les autres se fassent bouffer ?»

Il ne m’avait pas répondu, me laissant là, comme une imbécile à attendre la réponse. J’avais préféré passer au-dessus et continuai à installer les élèves dans les carrioles. J’avais l’impression que plus j’aidais les élèves à monter, plus il y en avait. Je n’en voyais plus vraiment le bout et je commençais à être quelque peu déboussolée par toute cette situation. J’étais surtout préoccupée à me demander si Vitali allait bien, s’il avait réussi à s’échapper ou si simplement, il n’était pas au château ce soir. J’espérais de tout mon cœur que la dernière hypothèse soit la bonne. Ca serait plus simple pour lui comme pour moi. Mais, je savais qu’espérer que cette hypothèse soit la bonne revenait à me faire de faux espoirs et je n’avais pas envie. J’avais surtout peur de finir par le retrouver et qu’il soit en mauvais état ou pire encore. J’avais peur de ce que pourrait être le pire. « Ca va Casey ? Ca se remplis trop ou on a encore de la marge ? » Je m’arrêtai et fis un bref « état des lieux » pour pouvoir lui répondre avec précision. J’étais stupéfaite du nombre de carrioles déjà pleines d’élèves. Il avait l’air perdu ou un peu affolé je ne savais pas trop réellement. Je savais que ce n’était pas le moment de flancher non plus. Alors, je respirai un bon coup pour me ressaisir et lui repondis. « Il y en a trois de pleines et je commence à remplir la quatrième. Ca va de ton côté ? »

Ais, alors que j’aidais un élève blessé à monter, j’entendis un élève arriver en courant. J’entendais Dorian lui demandait d’attendre et de se calmer. J’allais intervenir mais, ce qu’il dit me figea. « Vous comprenez pas !!! Un élève c'est transformé en.... en je sais pas en lion, hyène, loup... J'en sais rien, j'ai juste vu un monstre plein de poils se rejeter sur Kathaleen et lui mordre le bras violemment, je veux pas me faire bouffer, je veux partir de ce château maudit !!!!! » Oh mon dieu. Vitali s’était transformé. Il avait attaqué une élève. Non, je ne pouvais pas rester là à ne rien faire. J’en profitais que Dorian soit occupé à essayer de le calmer pour descendre de la carriole en douceur afin de partir vers l’entrée du château. Malheureusement pour moi, son ouïe super développée me trahit et il m’attrapa par le bras. « Hé où tu vas comme ça ? J'ai besoin de toi avec moi, on est une équipe maintenant... » « Tu ne comprends pas. Vitali s’est transformé. C’est Vitali qui attaque les élèves. J’en suis sûre. Je peux pas…je peux pas rester là à ne rien faire. Je dois essayer de le raisonner… » Je soupirais. Je regardai autour de moi. je savais que je ne pouvais pas le laisser seul ici et, essayer de raisonner Vitali serait dangereux surtout avec des inferis… « Je reste t’aider et une fois que tout le monde est dans les carrioles, j’irais là-bas ! » Je revins à ma place et aidai à nouveau les élèves à monter non sans être nerveuse.

Lentement je remonte à la surface. Je m’extirpe hors de cette mer d’angoisse et de colère. Tout est flou. Etrange. Que m’arrive-t-il ? Des frissons me parcourent, comme si mes membres étaient engourdis. Mes yeux papillonnent, ayant du mal à se fixer sur un point précis, tandis que je me relève, sur mes genoux. Comment suis-je arrivé là ? Que s’est-il passé ?
Ma peau est nue. Je suis nu. Et sale. Du sang me tâche à plusieurs endroits. Mon esprit est confus. Je suis dans le hall, entouré de nombreux élèves. Leurs regards ne me quittent pas, me brûlant de leur intensité. J’essaie de comprendre ce qu’il s’est passé en observant tout autour de moi. Daisy, non loin de moi, le regard affolé. Lui ai-je fait du mal ? Une autre fille, à terre, le bras ensanglanté. Mes yeux se posent sur son bras visiblement meurtri, et mon cœur rate un battement. Des blessures. Des morsures. Tout me revient en pleine face. Je vois l’agression comme si j’y étais, comme si j’étais l’attaquant. Je comprends, un peu tard, que je suis bel et bien l’attaquant. Ma mâchoire s’est refermée sur le bras de cette fille, enfonçant mes crocs dans la chair. Je l’ai blessé. Sans le vouloir.

Je resté figé. Mon secret. Il n’a plus lieu d’être. J’ai attaqué cette fille sous forme animale devant la moitié de l’école. Tout ce que je redoutais s’est produit. Un véritable cauchemar. Je ne sais comment agir. Mes yeux se posent sur un visage familier, Daisy. Mon cœur se serre à l’idée que j’ai pu la blesser elle-aussi. La gorge serrée je m’adresse à elle « Est-ce que je t’ai… » Cette idée me révulse. Cette fille, cette inconnue ne méritait pas de se trouver sur ma route. Aucun ne méritait cela. Je voulais juste aider, faire quelque chose. Tout s’est enchaîne tellement vite sans que je prenne conscience de la dangerosité de mes actes. Daisy me tendit un morceau de tissu, mon pantalon. Je prends conscience qu’outre le fait que je me suis transformé en bête enragée, que j’ai quasi arraché le bras d’une pauvre fille, je suis complètement nu. Mes joues s’échauffèrent à cette pensée, tandis que j’enfilais tant bien que mal mon pantalon tout en protégeant mon intimité. Je testais la solidité de mes genoux avant de me lever. Chancelant un peu, je pris appuis sur mon amie. Je devais savoir ce que j’avais fais.

Spoiler:

It's a revolution, I suppose

L'enfer se déchaine

Tu penses ta dernière heure arrivée quand la mâchoire qui visait ta gorge se referme sur ton bras. Tu ne vois plus rien d'autre, et la peur gonfle de plus en plus en toi. Tu cries, tu hurles, tu pleures. Tu te débats ce qui a pour effet de raffermir la prise de ton agresseur. Tu es à deux doigts de tourner de l'oeil, de vomir et pourtant, cette même douleur qui te tient à la limite de la conscience t'empêche de sombrer, te retient dans le monde des vivants. L'adrénaline qui pulse en tout est la seule chose qui fait tenir ton bras levé. Tu le sais, si tu le baisses, tu vas mourir. Il aura libre accès à ta gorge et pourra te tuer. Tu as conscience que ta dernière heure est arrivée, mais ce n'était pas comme ça que tu pensais la vivre. Les larmes coulent sur tes joues, silencieuses à côté de tes cris de douleur. Tu es incapable de te concentrer sur autre chose que sur ces yeux fous qui ont trouvé leur proie et qui refusent de la lâcher. Dire que, seulement quelques instants auparavant, il s'agissait d'un élève. Je suis trop jeune pour mourir... songes-tu, sachant pourtant que tu n'as plus aucun contrôle sur ce qu'il se passe au-dessus et autour de toi. Tu ne veux pas devenir comme Tim un fantôme. Pire, tu ne veux pas devenir comme ces cadavres, une inféri. A cette idée, une nouvelle onde de peur déferle sur toi, augmentant encore l'odeur de ta peur et la pression sur ton bras. Bientôt, il va finir sectionné, si la hyène continue de serrer ainsi. Non! Non! tu ne veux pas perdre ton bras!

Cette réaction animale te pousse à te débattre alors que, jusque là, tu étais restée plus ou moins immobile. De ta main libre, tu essayes de serrer la gorge de l'animal. De tes jambes, tu essayes de lui donner des coups dans le ventre pour le forcer à te lâcher, l'espace d'un instant. Tu es sourde à la fille - Daisy - qui essaye de raisonner la créature. Et puis, tout à coup, tu sens la terre trembler sous toi et la pression sur ton bras se relâcher, enfin. De la bave tombe sur ta blessure, mais tu n'y prêtes pas attention. Tu fermes les yeux et baisses ton bras sur ta poitrine, incapable de le laisser en l'air. Est-ce que tu perds connaissance, difficile à dire. Tu espères que oui. Tu espères que tu ne sentiras pas le coup fatal arriver. De fait, tu ne sens rien d'autre que la terre frémir sous ton dos meurtri et puis plus rien. Ca y est... C'est la fin. Pourtant, tu respires encore. Tu ouvres péniblement les yeux et essaye de te redresser. Un vertige impressionnant t'en empêche et tu te rallonges. Autour de toi, tout n'est que chaos. Combien y a-t-il de blessés? De morts? Tu ne sais pas, et, à dire vrai, tu ne veux même pas le savoir. Ce que tu sais c'est que toi, tu es encore vivante et que tu ne sais même pas comment c'est possible. Face à toi, le garçon qui t'a attaqué, nu et visiblement mal à l'aise. Tu resserres ton bras blessé contre toi, reculant sur les fesses en t'aidant de tes jambes et de ton bras intact pour ramper, jusqu'à butter dans les pieds de quelqu'un d'autre. Ne... Ne m'approches pas... penses-tu, incapable de parler.

Tu as beau savoir que ce n'est pas de sa faute, il te fait peur quand même. Il est pourtant tout aussi victime que toi dans cette histoire. Tu regardes la personne contre les jambes de laquelle tu te trouves - Roseleen - et tu parviens à dire, avec peine: "Tu peux m'aider à rentrer chez moi?" Car pour la première fois de ta vie, tu as envie de fuir Poudlard que tu as toujours considérée comme ta maison. Ce qu'il va advenir de l'école et des inféris encore présents, ce n'est plus ton problème ce soir. Tu as trop donné de ta personne, et tu as bien failli y rester, pour rien...