De drôles de choses se passaient en ce moment dans le monde magique. Des choses qui n’annonçaient rien qui vaille. Des dérèglements, une météo folle et bien d’autres choses dont je passerais. Tous les sorciers commençaient à se poser des questions, à mener leurs petites investigations de leur côté, à en parler à droite et à gauche pour recueillir l’avis d’autres sorciers. Personnellement, je ne savais pas quoi penser réellement. Un côté de moi craignait ce qui allait arriver parce qu’il était persuadé que quelque chose de mauvaise augure allait se passer mais, l’autre côté de moi me disait de continuer ma vie et de vivre au jour le jour quoiqu’il arrive. J’avais bien trop vécu de choses pour faire attention et ne pas vivre pleinement, alors j’avais décidé de ne pas chercher à comprendre tout en restant sur mes gardes. J’avais décidé de sortir faire un tour aujourd’hui. Il y avait du vent, il faisait frais mais, je n’avais pas envie de rester chez moi, seule, à m’ennuyer. Alors, j’avais décidé d’aller faire un tour à pré au lard, un de mes endroits préférés à Poudlard depuis que je suis arrivée. Je n’avais pas fait tout le tour de la ville depuis mon arrivée mais, le seul endroit que j’avais eu envie de découvrir était celui-là. Je marchais tout en admirant le paysage et ses couleurs d’Octobre.

J’arrivais à la hauteur des Trois Balais et décidais d’y entrer. Je jetais un œil dans la salle et vis qu’il y avait du monde mais, personne que je ne connaissais. Je décidais d’aller m’asseoir à une table un peu à l’écart du reste du monde. Je n’aimais pas tellement l’attention sur moi alors, plus je pouvais éviter la foule mieux je me porterais. Je commandais une bièreaubeurre, une de mes boissons favorites, et sortis le livre que j’avais commencé à lire. J’aimais bien lire lorsque je buvais quelque chose. Ca peut paraître bizarre mais, personnellement, je prends plus de plaisir à lire en buvant ma boisson qu’en regardant ce qu’il se passe tout autour de moi. Peut-être une habitude que j’avais prise après la mort de mes parents pour éviter les regards de pitié et plein de jugements. Lorsque je levais mon nez de mon livre, je regardais autour de moi pour voir si de nouvelles personnes étaient entrées, je vis un homme qui était assis au milieu de la pièce et ne pouvait m’empêcher de penser qu’il avait de la chance de ne pas être gênée d’être au milieu de l’attention parce qu’il avait l’air très à l’aise avec sa position dans la salle. Je pris une gorgée de ma boisson lorsque je vis qu’une silhouette se dirigeait vers moi. Je levais les yeux pour voir si c’était quelqu’un que je connaissais et je fus surprise de voir que c’était l’homme que j’observais peu de temps avant. Je ne savais pas pourquoi il venait vers moi, je ne le connais pas ou alors, je ne me rappelle peut-être plus de lui mais, c’était peu probable car les seules personnes que je connais ici, à Poudlard, sont les seules personnes dont j’ai mémorisé les visages et les noms avant d’arrivée.

Finalement, il prit la parole. « Bonjour. Pardon de vous déranger mais ... quel est votre nom ? » Je le regardais, interloquée par sa question peu commune. Je n’avais pas l’habitude que l’on vienne me demander mon nom directement après m’avoir dit bonjour. Je ne comprenais pas ce qu’il cherchait à faire ou à savoir mais, j’allais restée polie et surmontée ma timidité. Il avait l’air sympathique et il n’avait pas l’air d’être dangereux même si, depuis la guerre contre l’OS, je me méfie de tout le monde maintenant. Je ne savais pas comment répondre à sa question qui m’avait quelque peu déstabilisée mais finalement, je pris mon courage à deux mains et lui répondis. « Bonjour. Vous ne me dérangez pas vraiment pour tout vous dire. Je m’appelle Casey, Casey Larson. Et vous ? » Je lui tendis la main comme tout le monde le fait lors de présentations officielles. « Je suis désolée de vous demander ça comme ça mais… nous connaissons nous ? Il fallait que je sache si j’avais perdu la mémoire ou si je ne le connaissais vraiment pas.

La jeune femme décida d'adopter un ton poli et détaché pour répondre a Jey. Elle avait eu l'air vraiment surprise par sa question ... qui ne l'aurait pas été ... mais elle avait vite repris contenance. Un bon point pour elle, ses réflexes étaient apparemment en bon état de fonctionnement. Elle eu même la courtoisie de dire qu'il ne la dérangeait pas. Fort aimable. Il sourit en lui serrant la main, un peu gêné tout de même de son interruption.

- Je m'appelle Jeremiah Van Tassel. Non, on ne se connait pas. Pas vraiment.

Il s'interrompit un moment, pensif, pesant une décision. Il avait le sentiment qu'il devait lui demander. Larson était le nom d'un joueur de quidditch hélas décédé. Vu l'âge de la demoiselle, et le fait qu'il lui ait semblé la reconnaitre, elle devait certainement être sa fille. Mis s'il s'était trompé ? Ou si au contraire il avait vu juste mais que réveiller un tel souvenir était trop douloureux. Jey avait un doute. Il avait fort heureusement ses deux parents, et ne savais pas l'effet que cela faisait de grandir sans eux, mais il avait eu souvent a annoncer des décès a des enfants, des parents, ou autre famille. Il avait vu le désespoir et tout un monde intérieur qui vacille ou s'effondre. Il se demandait si voir un crétin venir lui parler de son père mort n'était pas la dernière chose dont elle avait besoin. Arf ... parfois il vaut mieux ne pas se poser des milliers de questions et foncer. Suivre son instinct. Et il fallait dire que Jey n'avait jamais vraiment été le roi de la finesse. Il reprit son sourire pour finalement lui poser la question fatidique.

- Est ce que par hasard, votre ... père, ou quelqu'un de votre famille, était joueur de quidditch ? J'ai l'impression de vous avoir déjà vue.

Il se rendit compte aussitôt qu'il aurait dut se taire. Il allait passer pour le fan encombrant, ce qu’il pouvait être par ailleurs, qui ne savait pas respecter la dignité des gens et qui posait des questions embarrassantes. Pourtant, ses intentions n’étaient pas malsaines. Il ne voulait pas tout savoir de sa vie, et de la mort de ses parents. Il voulait juste savoir si son impression était la bonne. Si elle lui disait de partir, de la laisser tranquille, il le ferait. Il était lourd, mais pas fou non plus. Il la regarda en se grattant la tête.

- Enfin ... je comprendrai si vous ne voulez pas répondre. Euuuum ... c’était peut être un peu déplacé comme question. Désolé.

Il se prenait les pieds dans le tapis, il s’en rendait compte. Il sentit une brusque chaleur sur ses joues et comprit qu'il était certainement en train de rougir. Ben tiens, manquait plus que ça. A 29 ans, se mettre a rougir comme un ado devant une jeune femme, c'était presque risible. Pour se donner contenance, il but un peu de sa boisson, dont il avait gardé le verre a la main quand il s'était levé pour aller voir la demoiselle. Détend toi Van Tassel, reste cool, fait semblant que tout va bien. C'était le stade où, le plus souvent, les gens s'enfuyaient en se demandant qui était ce taré qui les avait abordé. Seuls ses amis comprenaient que ce n'était que l'expression de sa maladresse et de son caractère peureux. Il essaya un sourire rassurant par dessus son verre. Mouep, pas fameux comme sourire, on avait vu mieux. Il essaya de ne pas imaginer a ce qu'elle devait penser de lui. Son imagination était trop débordante parfois, et avait un net penchant pour prévoir des scenarii catastrophes, voire des films de zombie. Comprenez : la panique totale avec des types qui courent partout et des immeubles en flamme.

- Je peux peut être m'assoir ... ou peut être pas ... comme vous voulez.

Il ne voulez pas s'imposer non plus, mais a force de rester planté debout au milieu de la salle, les autres clients allaient se poser des questions et penser qu'il était un pédobear ou quoi ... et le mettre en prison. Enfin ... ou pas. Ils avaient peut être mieux a faire après tout.