Ben avait pris cher. Sa trop grande nonchalance au cours du dernier cours de Sortilèges lui avait valu les remontrances de son professeur qui n'avait pas hésité à lui coller une punition des plus carabinée. Il faut croire qu'il n'avait pas apprécié que Ben dorme au cours de son cours. Étrange.

En réalité, Ben n'avait rien contre le sujet qu'ils avaient traité au cours de cette heure-là ( la stupéfixion c'est marrant ) mais disons qu'il n'avait pas été à même de mettre tout son coeur et son âme dans ce cours. La nuit dernière, il n'avait pas réussi à fermer l'oeil tant il s'interrogeait sur les fondements même de l'univers et de sa propre existence après qu'un élève de Serdaigle lui ait posé la question : " Mais peut-on considérer l'homme en tant qu'animal conscient ? ". La question avait tourmenté l'esprit du jeune garçon pendant des heures car elle lui ouvrait un nouvel angle de réflexion pour ses convictions hippies. Qu'était-il au fond ? Quel était son rôle ? Que lui arriverait-il peut-être demain ?
Et bien "demain", il avait été collé pour s'être endormi en cours de Sortilèges. Mr Denforth lui avait donné un gros devoir à rédiger sur le sortilège de Stupéfixion et son utilisation à travers les âges. Autant dire qu'il en avait pour des heures. De plus, il avait exigé que ce dernier le fasse dans une salle de classe, histoire d'être sur qu'il soit seul.

C'est ainsi que Ben était arrivé dans une des salles vides du Sixième Étage. On lui avait donné la consigne de s'installer ici et de disserter pendant trois heures sur la Stupéfixion. Il jeta son sac sur la table et sortit ses affaires. Ben soupira un grand coup et se mit à l'oeuvre. Au bout d'une demie-heure, il n'avait écrit que cinq lignes. Et encore, il avait barré son " Le sortilège de Stupéfixion sert à stupéfixer. " ce qui faisait un total de quatre lignes. Décidément, il était mal barré.

Son regard se perdit sur la porte qu'il avait laissé entrouverte. Elle donnait sur le couloir et il s'amusait ( comme il pouvait ) en regardant les gens passer. Puis soudain, il vit passer le préfet des Serpentard. Ni une, ni deux, il se leva de sa chaise et s'aventura jusqu'à la porte avant de lancer un magnifique : " Hé, le préfet, tu peux m'aider à sortir de là ?! J'vais mourir d'ennui sinon ! "

Cesare venait de passer une journée exécrable. Des petits morveux de premières années, n‘avaient pas arrêtés de le faire tourné en bourrique. ‘C’est quoi la différence entre le philtre et la potion ? ’ ‘Comment on fait pour accéder au cours de Métamorphose vu que l’escalier du centre est en réparation ?’ ‘Tu trouves pas que les Beauxbattoniennes étaient vachement mignonnes ?’ Ah… non pardon, ça c’était sa question à lui. Enfin, en gros, on n’arrêtait pas de lui demander de l’aide et cela l’énervait au plus haut point. Et le pire dans cette histoire était que cela n’avait pas arrêté de la journée !! Il n’en pouvait plus, il se sentait comme un pigeon avec écrit la poste sur le front. Alors quand un nouvel individu vint l’arrêter dans les couloirs du sixième étage il lui fallut toute sa retenue pour que cela ne tourna pas au désastre. C’est donc froidement qu’il se retourna vers son nouvel interlocuteur. Il avait bien remarqué que la voix était nettement plus grave que celle des premières années, il ne fut donc pas étonné de voir un ‘grand’ se tenir face à lui. Ils devaient faire la même taille à quelques centimètres près, mais Cesare ne reconnaissant pas cet élève pensa qu’il devait être une année avant lui. Il haussa un sourcil, surpris qu’un élève plus âgé vienne lui demander de l’aide. Pourtant, ce fut avec un grand sourire qu’il se retourna vers le garçon.

D’apparence, Cesare avait toujours l’air heureux et jovial. Il avait compris depuis bien longtemps que paraître heureux lui permettait plus de pouvoir sur les autres. Paraître en forme, en bonne santé et souriant, c’était donner l’image qu’on avait une vie réussit, et en tout cas plaisante. Au contraire de la majorité des gens qui n’arrivaient pas à cacher leur malaise, Cesare avait toujours était un fin menteur. Il jouait donc son rôle de Monsieur heureux à la perfection. Malheureusement, son impulsivité et son envie de taper du poing jouaient parfois contre lui… La plupart du temps, il s’excusait poliment de tant de violence avant de reprendre son masque d’apparente sympathie et son sourire ne le quittait plus. Personne ne semblait vraiment comprendre que seuls ces moments de violence pure révélaient la véritable personnalité du garçon. Personne, jusqu’à présent.

Il jaugea rapidement le garçon. Sa cravate rouge et or faite trop rapidement pour qu’il s’agisse d’un élevé soigneux lui révéla qu’il n’avait aucun intérêt à se fier au garçon. De part son appartenance à la maison rouge, il entrait de base dans la catégorie des cons. Cependant, Cesare ne savait pas comment lui faire comprendre que sa présence l’indisposait. Au final, il décida que l’adolescent face à lui ferait un bon chalenge personnel : Combien de temps pourrait-il réussir à faire croire à ce niais qu’il était un gentil !? Cette perspective fit prendre à son sourire une allure un peu sardonique mais cela ne dura pas... Bientôt, il secoua la tête, comme s’il sortait d’une brève rêverie avant de prendre la parole.

« Eh bien mon petit on est perdu !?» ... « Qu’est-ce que je peux faire pour toi !? »

Sa voix était avenante, chaude de sympathie et légèrement rieuse. Ses yeux, brillaient d’une malice qui les réchauffait et les rendait joyeux et rieur.

Ainsi, l'élève que Ben venait d'interpeller s'était retourné pour faire face à celui qui l'avait appelé. Il était de taille moyenne, brun et avait les yeux bleus. Visiblement surpris, il affichait toutefois un large sourire qui amusa le Gryffondor. En effet, il était rare de voir un Serpentard sourire de la sorte, surtout à un rouge & or. Ben était-il tombé sur un serpent qui ne mord pas ou bien sur le pire des simulateurs ? Car chez son interlocuteur, son visage, sa posture, son attitude... tout transpirait la sympathie... Ce qui, encore une fois, n'était pas dans les habitudes de la plupart des Serpentard que l'on croisait ! Quel terrible secret se cachait derrière ce masque ?
Ben n'en avait aucune idée vu que sa réflexion s'était limitée à un " Cool, il sourit, c'est bien ! Comme ça, on est deux. ". C'est donc tout "attendri" par l'attitude que le Serpentard semblait adopté qu'il écouta ce dernier.

« Eh bien mon petit on est perdu !?» ... « Qu’est-ce que je peux faire pour toi !? »

Ben rit aux éclats. Décidément, ce gars-là n'était pas commun. Il avait limite l'impression de parler à un de ses camarades de maison. C'était plutôt cool d'entretenir autre chose que des rapports belliqueux avec les représentants de la maison du Serpent. Sa crise de rire finie, il reprit son souffle et s'avança vers le jeune homme avant d'arriver à sa hauteur.

A vrai dire, je suis collé dans la salle là, dit-il en pointant la porte qui se trouvait derrière lui. Vu que tu es préfet, tu as pas un super pouvoir magique pour me sortir de là ? Vous avez pas des super avantages genre coller les élèves ? Il me semble... donc tu pourrais me décoller ? Ca serait vraiment super cool ! C'est grave la classe d'être préfet ! ... ou je confonds peut-être avec les préfets-en-chef... Mince...

Ben interrompit son petit monologue et se gratta la tête, cherchant désespérément à se rappeler les droits respectivement accordés à ces deux grades pour le moins différents. Il ne se souvenait plus trop qui pouvait faire quoi et se racla la soupière. Après tout, ces postes ne l'avaient jamais intéressé et il se voyait mal à l'un d'eux ( douce ironie quand on sait ce qui lui arrivera... enfin j'espère... ). Ce n'était pas trop son genre de courir après les gens pour leur crier dessus ou veiller à ce que chacun regagne bien son dortoir... Trop fatiguant... Puis c'était même pas payé quoi.
Quoi qu'il en soit, il n'arrivait plus à se rappeler lequel de ces deux entités de la vie poudlarienne pouvaient l'aider et c'est d'un air dépité qu'il reprit la parole devant ce garçon qui devait le prendre pour un timbré.

J'sais plus... Enfin bon, si tu peux faire un truc, c'est cool ! Sinon, bah... Tant pis.
Mais par contre...

Il se rapprocha de Cesare pour lui glisser quelque chose à l'oreille.

Ne t'avise plus jamais de me traiter de "petit " ou je te brise les deux jambes, compris ?

Ben avait dit tout cela d'un ton sec et tranchant qui ne laissait place à aucune contestation. Il avait été ferme et avait du se faire comprendre. Il y avait des choses avec lesquelles il ne fallait pas rigoler. La tension était palpable suite à sa petite déclaration et un long silence s'installa. Puis, il se brisa.

Non, mais je rigolais, hein ! Te pisse pas dessus non plus !

Moi c'est Ben Heafy, dit-il en tendant sa main à son cadet.

Sa réponse avait apparemment fait mouche. En tout cas, le garçon face à lui rit au éclat. Cesare le regarda avec une sympathie apparente, un sourire toujours scotché à ses lèvres. Mais c’était tout autrement qu’il pensait. S’il souriait, ce n’était que parce que ce garçon lui semblait idiots, et s’était bien de son attitude à lui et non de la sienne que Cesare s’amusait. Mais rien ne pouvait trahir ses vils pensées car à vrai dire, Cesare avait toujours agit ainsi et il avait toujours menti de la sorte. Si bien que les mensonges étaient devenus son quotidien, sa vérité presque.

Spoiler:

Ceci dit, il fallait avouer qu’il me mentit pas quand il rit des paroles de son interlocuteur. Ce garçon était sérieusement attaqué. Cesare avait l’impression de parler à un enfant de 10ans tant ses expressions étaient enfantines. ‘Super pouvoirs’, ‘super avantage’, ‘super cool’… Cesare avait l’impression d’être dans une ‘super BD’. Soudainement, il comprenait mieux pourquoi cet élève l’avait interpellé. En vérité il ne devait pas être plus âgé mentalement que tous ses fauteurs de troubles de premières années. Amusant.

D’ailleurs, le garçon n’avait pas l’air très sur de lui car il conclut sur un ‘Je sais plus’ qui fit remarquer à Cesare que son interprétation du bonhomme était tout à fait vrai. Il se sentit soudainement très fort. Parce qu’une fois de plus, il avait été ‘super fort’. Cette pensée le fit sourire, le garçon qu’il avait en face de lui, lui plaisait finalement. Dommage qu’il partage sa couche avec des poules aussi cruches que les Gryffonnes… Cependant, il ne devait pas dépasser les 40 de QI alors il devait bien avoir sa place dans la plus idiote des maisons. Un sourire fier passa sur ses lèvres et il ne chercha même pas à s’en cacher. De tout façon, vu le discours flatteurs que son aîné venait de aire sur son poste, ce sourire pouvait trouver une explication très simple.

Il allait répondre quand il réalisa que le garçon s’était approcher l’air de rien. Son regard c’était durcit et Cesare se doutait que son attitude ne signifiait rien de bon. Il hocha un sourcil et perdit son sourire. Il ferma son visage, essayant de le rendre le plus froid possible. Il n’avait pas peur. Et si ce garçon cherchait la confrontation alors Cesare l’attendait. Et s’il y avait bien une chose que Cesare adorait c’était bien la violence. Surtout quand il n’en était pas à l’origine et qu’il avait une excuse toute trouvée pour s’en prendre à quelqu’un. Sa lèvre se leva légèrement du coté gauche alors qu’il entendait les paroles que le garçon lui murmura. Cesare le fixa droit dans les yeux. Il n’avait rien à dire, rien à ajouter. Les paroles du garçon se suffisaient à elle-même. Ainsi donc il n’appréciait pas d’être traité de petit. Il se demanda un instant s’il ne s’agissait pas là d’un aveu d’une atrophie sur un certain membre. Mais il ne releva rien, c’était un préfet et il ne voulait pas (dèjà) perdre son étoile.

Enfin, le Gryffondor cessa son petit jeu et repris son expression simplette et joyeuse. Cesare le regarda en fronçant légèrement les sourcils, un peu perdu. Ceci dit, il ne riait plus ; Et son sourire s’était plus qu’envoler. Si le garçon c’était cru drôle, il était maintenant certain que sa place dans sa stupide maison était méritée.

Ensuite seulement, le garçon se présenta et lui tendit même la main. Cesare ne voulait pas paraître pédant ou touché par l’attitude étrange de son camarade. Il réfléchit un moment, s’imaginant ce que son frère aurait dit et fait et qu’elle aurait été sa réaction. Puis, il décida que JP ne se serait jamais mis dans une telle situation… Il opta donc pour reprendre sa manipulation et s’adapter au garçon.

Il rit. D’un éclat fort et franc, qu’il n’avait pas chercher à feindre.

« T’es vraiment chelou toi, mec ! Cesare Alberthany, appelle moi Ces’ ! »

il était fier d’être un Alberthany, cette grande famille de sorcier si pure et si respectée… Mais il se doutait que le garçon n’appartenait pas à son monde car il ne l’avait jamais vu à aucune réception entre gens du même monde… Ceci dit, l’avoir dans ses amis énerverait encore plus son frère et Cesare voulait que JP se rende compte que son attitude de cet été envers lui n’avait pas été celle d’un ‘frère’.

« Donc, tu t’es fait collè là dedans ? Désolée mec, j’peux pas faire grand-chose, par contre… j’pense pouvoir te faire sortir de là ! » Il pénétra dans la salle. Une seule table était utilisée. Cesare s’approcha des fenêtres et s’assit sur le lourd rebord de pierre. « Tu peux fermer la porte steuplé ? » Ensuite, seulement, il sortir de sa poche un paquet de cigarette ainsi qu’un briquet. Il en plaça une entre ses lèvres et l’alluma. « J’te jure qu’avec ça tu vas voyager très loin mec ! » Il tira sur sa ‘cigarette’ et s’approcha du garçon. Le tabac ainsi que le reste vint lentement se fondre dans sa gorge avec un plaisir que Cesare n’avait jamais pu retrouvé ailleurs. Il s’insinua puis, il le dégagea en soufflant contre la fenêtre qu’il avait préalablement légèrement entre ouverte. La fumée blanche s’enfuit. L’odeur seule resta. Et ce n’était pas tout à fait le tabac que l’on pouvait sentir. Ensuite seulement, il tendit l’odorante cigarette vers le Gryffondor.

Cesare rit aux éclats après la petite intervention de Ben.

« T’es vraiment chelou toi, mec ! Cesare Alberthany, appelle moi Ces’ ! »

La réaction du préfet amusa le jeune gryffon qui le trouvait bien sympathique pour un serpent... Enfin c'était avant de remarquer une chose...

J'suis peut-être chelou mais toi t'es pas très poli. La moindre des choses quand je te tends la main c'est de la serrer... Sinon ça sert à rien de me faire un grand sourire tu sais ! dit-il d'un air visiblement perplexe. On t'a rien appris chez toi ou quoi ? Mais c'est pas grave, je t'avoue que la politesse c'est pas trop mon truc non plus Cesare, j'te comprends !

Ben se retourna pour rentrer dans la salle de classe. Il était bloqué ici et ne pouvait guère espérer en sortir pour aller plus loin que le palier de la porte avant quelques heures. Soupirant comme à son habitude, il alla se poser sur sa chaise tandis que le préfet des Serpentard pénétrait dans la pièce.

« Donc, tu t’es fait collè là dedans ? Désolée mec, j’peux pas faire grand-chose, par contre… j’pense pouvoir te faire sortir de là ! »

Enfin une bonne nouvelle ! Ben lui adressa un sourire radieux alors que Cesare s'approchait du rebord de la fenêtre, entrouvrant cette dernière et posant son derrière sur la pierre. Il jeta un coup d'oeil furtif vers la porte avant de s'adresser au gryffon.

« Tu peux fermer la porte steuplé ? »

Ben lui adressa un signe de tête approbateur et se dirigea vers la porte pour la fermer. Il se demandait bien pourquoi le préfet désirait ainsi les isoler du couloir mais il était impatient de voir ce que le jeune homme lui réservait. La porte fermée, il se rassit sur sa chaise, observant le Serpentard.
Cesare sortit un paquet de cigarettes de sa poche avant d'en prendre une et de se la mettre dans le bec. Ben le regarda fumer sans broncher jusqu'à ce que le jeune homme se souvienne de sa présence et daigne s'adresser à lui. Il avait l'air content de la qualité de sa cigarette, son sourire faisait plaisir à voir. Seulement après, il lui proposa de partager son petit plaisir personnel.
Ben s'avança vers le 5eme année et s'assit à son tour sur le rebord en pierre, à côté de Cesare. L'odeur provenant de la cigarette était assez forte. Ben la fixa plusieurs secondes, visiblement troublé, avant de tourner sa tête vers le ciel bleu qu'il pouvait voir à travers la fenêtre.

J'ouvre, j'ai besoin d'un peu d'air.

Il ouvrit complètement la fenêtre de la salle, respirant l'air frais du dehors et resta quelques instants à admirer ce soleil pâle qui lui faisait face avant de finir par se retourner vers Cesare qui le regardait, impassible. Ben se leva tandis que son camarade était toujours sur le rebord en pierre, la clope à la main, attendant sûrement que quelque chose se passe et prenant certainement Ben Heafy pour le pire des faisans qu'il avait pu rencontrer. Mais Ben finit par briser ce silence pesant.

Tu sais, Cesare, je suis vraiment quelqu'un de gentil. J'aime les gens, je les respecte et je suis souvent prêt à les défendre corps et âmes et ce, même si parfois ils ne le méritent pas. J'apprécie énormément de choses dans la vie, de la plus insignifiante à la plus extrême car j'estime que beaucoup de choses valent le coup sur cette planète, qu'elles soient magiques ou non, de la plus simple à la plus complexe. Je suis vraiment quelqu'un d'assez ouvert. Mais malgré tout ça, ça ne m'empêche pas d'avoir des défauts...

Il attrapa Cesare par le col et le fit basculer en arrière, retenant son corps au dessus du vide tandis qu'une mine blasée s'affichait sur le visage du Gryffondor.

J'exècre tout ce qui est cigarette, pétard et autres merdes... Leur odeur, leur forme, les gens qui en prennent,... tout ça me rend malade... Alors, évite devant moi, merci !

Il tira le jeune homme vers lui pour le faire échapper à cet équilibre précaire dans lequel il venait de le mettre puis partit en direction de la porte.

J'attends dehors que tu aies fini.

Le discours sur le soi disant manque de politesse du garçon ne perturba pas le moins du monde le prefet. Il continua de regarder le garçon en souriant bien qu’une lueur malicieuse aurait pu indiquer que tout ceci n’avait peut-être pas été anodin. Mais le garçon semblait trop imprégné de bonne humeur ; ce qui énervé d’ailleurs prodigieusement Cesare. Trop de bonne humeur tue la bonne humeur voyons !, pour promulguer l’hypothèse d’un choix personnel. Ils pénétrèrent ensuite dans la salle de classe et laissèrent là cette question des bonnes manières.

Ensuite, la gentillesse que Cesare prit pour de la naïveté décida certainement Ben a accéder à la requête du préfet à savoir fermer la porte de la salle dans laquelle il était enfermé. Cesare commença ensuite à fumer. Pour lui cette pause, ce moment de détente qu’il acceptait de partager avec Ben ne pouvait qu’être une bonne idée. Malheureusement il se rendit compte que le garçon ne semblait pas partager son avis. Comme c’est étonnant… Cesare comprit sa méprise mais n’en démorda pour autant pas. Il continua de fumer, comprenant qu’il ne faudrait pas compter sur le petit gryffondor tout gentil tout candide et certainement avec l’idée que ce que papa et maman présente comme mauvais l’est même s’il ne l’a jamais essayé. Un sourire railleur passa sur le visage du Serpentard alors que le garçon continuait son petit discours. Un vrai bébé… Sa mentalité était celle d’un gamin. Il s’en voulu presque (mais comprenait bien toute la valeur de ce presque) d’avoir eut l’idée de salir avec sa cigarette un si petit ange. Au final il lui sembla qu’il l’avait bien compris et bien jugé des ses premières paroles. ‘Petit’. Ce mot avait beau ne pas plaire au gryffondor, il lui correspondait pourtant totalement…

La surprise s’imprima sur le visage de Cesare alors que Ben l’attrapait par le col et il sentit l’air du vide sur ses cheveux. La peur totale se peignit sur le visage de Cesare. Une peur panique qu’il n’arrivait pas même à cacher. Sa phobie était la hauteur ; sa peur panique était ce vide qui se montrait à ses yeux. Et cette fenêtre ouverte laissait planer l’ombre noir d’un oiseau qui fit tressaillir Cesare. Autant dire que le préfet ne prêta aucune attention aux paroles du rouges et ors bien trop intéressé par sa propre survie. Il avait même totalement délaissé son marque d’apparence. La mort était trop proche à ses yeux pour qu’il puisse continuer de feindre. Il redevint le petit Albethany, l’enfant Cesare aux prises des cygnes de son lac. Ce souvenir violent et soudain laissa l’enfant tout pantois. Son souffle était court tant la peur le tenait.

Enfin, l’affreux et violent Gryffondor qui n’avait apparemment rien, vraiment rien des proportions de caractère que lui avait imaginé Cesare desserra son emprise et Cesare du se faire violence pour ne pas rendre son coup au garçon. Seul le souvenir de cette terreur encore ancré chez le Serpentard le retint de ne pas s’élancer contre le Gryffondor. Ses excès de colères étaient discrets mais Cesare connaissait sa force. Il en fallait pour résister aux vagues de la cote californiennes. Il savait que son corps entretenu et musclé par les sports qu’il affectionnait et auquel il cédait de nombreuses heures l’avait gâté physiquement. Le garçon qui lui faisait face ne semblait pas en reste mais il parait que la peur donne plus de force… Dans tous les cas, Cesare du se contenir et se contenta de serrer férocement les poings. Son visage était sévère et avait perdu toute trace de ses factices sourires. Enfin, avant que le gryffondor ne sorte, l’humeur du préfet fut à son paroxysme. Il vit avec un regard glacé le garçon lui échappé.

« Tutut ! Tu es assigné dans cette salle pour un nombre d’heures précis et il ne me semble pas que ce décompte soit arrivé à sa fin. Oserais-tu donc braver les ordres de ton professeur en présence du préfet ? »

Le prefet baissa la tête, s’occupant de refaire sa mise. On n’avait pas idée de paraitre mal ! Il s’occupait de remettre correctement le col de sa chemise, s’intéressant peu de ce que ferais le gryfondor car sa résolution était prise : Il allait le réduire en poussière. Ses moqueries à son égard était innacceptable.

« Remarque… Telle bravade ne serait pas si surprenante de la part d’un membre de ta maison »

L’ironie suintante dans l’intonation qu’il prit sur le terme ‘maison’ signifiait bien sa façon de voir la maison rouge, et tous les Gryffondor dans son ensemble. La colère sourde qui rongeait le garçon empêchait la clairvoyance de son jugement et c’était bien facilement qu’il dévoilait ainsi son jeu. Un jeu qui n’était cependant pas un secret… Cesare détestait les Gryffondor, et c’était de notoriété publique.