VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
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Save my soul ♥ Alistair (PM)
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
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Message Posté Lun 23 Avr - 2:03.



If there’s no one beside you when your soul embarks
Then I’ll follow you into the dark.

★ noms des participants: Fulmina C. Pletorn & S. Alistair Silverpyre
★ statut du sujet: Privé (flashback)
★ date: 24 juin 2056.
★ heure: 21h00.
★ météo: Assez froid, venteux, brumeux.
★ saison: Saison 1.
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: INTRIGUE 001 : Une ère de paix retrouvée.
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: Prélude à la saison 2 : Renaissance.
★ intervention de dominus: Non merci.
★ récompenses: Non.



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Message Posté Lun 23 Avr - 2:06.
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Maintenant. Maintenant. Maintenant. Tu te répétais ce mot en boucle dans ta tête, sans pouvoir empêcher les battements de ton cœur de s’accélérer à une vitesse folle. Maintenant. Tu ne savais pas comment tu étais parvenue en haut de cette tour sans que tes jambes te lâchent. Maintenant. Le sang tapait à tes tympans alors que tu levais la main pour attraper une pierre. Maintenant. Tu t’élèves lentement au-dessus du vide, sur la rambarde, et tu continues à te tenir solidement. Maintenant. Le vent souffle à tes oreilles, fait virevolter tes cheveux. Maintenant. Tu fermes les yeux si fort que des larmes en jaillissent doucement. Maintenant. Tu n’entends plus que le battement de ton cœur et le son bruyant que fait ta respiration. Tu as mal à la tête, et tout semble tourner autour de toi. Tu as le vertige et tu ne sais même pas pourquoi. Tu ne l’avais jamais eu. Le vent sèche les larmes sur tes joues, laissant des traînées froides sur celles-ci. Maintenant. Tu ne sais toujours pas comment tu en es finalement arrivée là. Pourtant, tu as l’impression que c’est la chose à faire. La crise épouvantable que tu as dû subir ce matin a fini de te convaincre. Puis, tu étais allée en cours, tu as agis comme tu agissais toujours. Personne n’a rien remarqué. Personne n’a vu la flamme qui s’était éteinte dans tes yeux, personne n’a vu le souffle de la vie t’échapper lentement. Toi, tu les voyais autour de toi, et tu te demandais comment ils avaient fait pour ne rien voir. Ce moment, tu l’as ressenti toute la journée, tantôt avec appréhension, tantôt avec excitation. Tu avais prévu ce moment depuis des années, déjà. Tu connaissais la date, le moment, la façon dont tu le ferais. Tu n’étais tout simplement pas encore convaincue du lieu, mais maintenant que tu y étais, tu savais que tu avais choisi le bon.

Tu avais choisi la tour d’astronomie parce qu’il t’y avait amené, la soirée de votre rencontre. Depuis, tu y revenais régulièrement lorsque tu étais seule, ou même parfois lorsque vous étiez ensemble, et tu t’étais toujours dit que ta vie ne pouvait pas se terminer d’une plus belle manière. Et maintenant que tu y étais, tu en étais de plus en plus convaincue. Tu regardais le sol comme si c’était la première fois que tu le voyais. Comme s’il te retenait par-derrière et qu’il t’empêchait de tomber, comme la première fois. Seulement, cette fois-là, tu avais l’impression que tu revivais, que tu pourrais vivre une vie meilleure. Cette fois-ci, tu savais que c’était la fin, et tu regardais le paysage qui s’étendait sous tes yeux non pas avec émerveillement, mais avec une froide détermination. Tu t’étais promis de ne pas flancher. Tu t’étais dit que tu pourrais prendre le temps que tu voulais, pour t’assurer d’être prête. Mais tu savais, au fond, que c’était la fin, que le compte à rebours était presque terminé. Les minutes s’égrenaient rapidement, leurs secondes martelant ton cerveau avec agressivité. Doucement, tu pousses du bout de tes orteils le soulier que tu as mis ce jour là. Il vacille quelques instants à ton pied, puis il tombe dans le néant, tournoyant dans le vent et disparaissant finalement de ta vision. Ton cœur se serre dans ta poitrine. Demain matin, c’est ton corps qu’ils retrouveront ainsi, disloqué, comme une poupée désarticulée. Sans vie.

Ton esprit vagabonde alors qu’il ne te reste plus beaucoup de temps. Tu t’étais fait dire qu’à la veille de notre mort, on voit notre vie passer en accélérer devant soi. Tu comprends ce qu’ils voulaient dire. Tu vois tes parents, ta vie lorsque tu ne savais pas encore que tu avais cette maladie, lorsque les premiers symptômes n’étaient pas encore apparus. Tu te rappelles rêvant d’un prince charmant et d’une famille nombreuse que tu pourrais chérir avec l’homme que tu aimerais. Puis, tu te rappelles de la première fois où tu as eu tes tremblements. Tu avais tout échappé ce que tu tenais dans tes mains et tu étais restée plantée au beau milieu de la rue pendant cinq bonnes minutes en les regardant trembler, fixement. Tu n’avais alors rien compris de ce qui t’arrivais. Lentement mais sûrement, tu avais commencé à te rendre compte du mal qui te rongeait. Tu te rappelles des personnes qui ont eu peur et qui sont parties. De celles qui sont restées et que tu apprécies beaucoup. De celles à qui tu ne veux pas penser, parce qu’elles sont probablement les seules à être capable de te faire rester. Tu penses aussi à ceux qui t’appuieraient probablement dans ta décision s’ils savaient ce que tu comptais faire, et qui ont précipité ton choix.

Puis, tu penses à lui. À Alistair. À celui qui t’avais permis de vivre une merveilleuse dernière année en vie. À lui qui n’avait pas pris peur, et qui avait osé s’attacher à toi encore plus que tous les autres. À lui qui, s’il se pointait ce soir, pourrait probablement trouver les mots pour te faire redescendre d’où tu étais montée. Mais ce n’était pas ton but. Alors, te débarrassant de ton deuxième soulier, tu avances doucement ton pied droit. Doucement.

Maintenant.
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Message Posté Lun 23 Avr - 21:25.


Tout le monde ment. C'est la seule vérité, la seule réalité qui lie les être humains. Le mensonge. Les toiles tissées. Les stratégies engendrées. Oui, tout le monde ment, c'est un fait, une constante. L'important, c'était de savoir pourquoi. Adossé contre le mur, il attendait qu'elle arrive. Comme tous les soirs, à la même heure, il l'attendait pour lui dire bonne nuit. Un petit rituel. Leur destin avait été tellement chamboulé par la guerre, la bataille, par la mort, le sang, que la routine les rassurait. Les habitudes, quotidiennes, les mêmes faits et gestes, jour après jour. Tout était prévu. Accord tacite qui scellait leur union. Accord tacite qui liait leurs peurs et les transformait en force. Il avait attendu ce moment toute la journée. Ces quelques instants, passés avec elle, juste avant d'aller dormir. Lorsqu'ils étaient seuls, isolés dans les couloirs, il se sentait fort. Comme si rien ne pouvait lui arriver. Comme si rien ne pouvait leur arriver. Comme s'ils étaient protégés de tout. La seule parcelle de bonheur et d'espoir qui lui restait dans ce monde en ruines. Fulmina était sa force. Elle était la première personne à qui il pensait en se levant, et la dernière qu'il voyait avant de s'endormir. Elle était son chemin vers la rédemption. Elle lui avait pardonné ce qu'il n'arrivait toujours pas à se pardonner. Elle l'avait entendu. Jamais elle ne l'avait jugé. Avec elle, il savait qu'il était en sécurité. Que tous ses secrets seraient bien gardés. Il lisait dans ses yeux, ni la peur ni la haine, mais l'amour, l'espoir. La vie.

La porte de la salle commune des Poufsouffles s'ouvre. Il se redresse, sourit. Mais ses espoirs sont vains. Non seulement ce n'est pas Fulmina qui en sort, mais c'est Phil, son cousin. Il fronce les sourcils et regarde sa montre. Pourtant, c'est l'heure.

«  Tiens, cousin, qu'est-ce que tu fais là ? »
« J'attends quelqu'un. »
« Qui ça ? »
« Ca ne te regarde pas, Phil. »
« Allez, dis-moi.  »

Il n'allait pas le lâcher avant qu'il ne le lui dise. Alistair soupira, en levant les yeux au ciel. Il n'avait aucune envie de discuter avec Phil. Il la voulait elle, c'était tout.

« J'attends Fulmina. Voilà. T'es content ? Maintenant dégage. »
« Fulmina ? »
« Fulmina Pletorn. T'en connais d'autres toi ? »
« Non, je sais qui c'est, c'est juste que... Elle est partie il y a dix minutes je crois... »
« Qu'est-ce que tu dis ?  »

Alistair se rapprocha de son cousin. Il avait beau être complètement stupide, Phil avait le mérite d'avoir toujours été honnête avec sa famille. Il avait l'air étonné, mais aussi inquiet. Inquiet parce qu'elle ne manquait jamais leur rendez-vous. Inquiet parce qu'il ne l'avait vu que quelques minutes aujourd'hui et qu'elle lui avait dit à ce soir.

« Phil, écoute moi. Dis moi où elle est allée, c'est important. »
« J'en sais rien, moi. Elle a juste dit qu'elle s'en allait. Qu'il ne lui restait plus de temps. Un truc du genre.  »

Et soudain tout s'en va. Les yeux exorbités, la bouche semi ouverte, l'inquiétude cède la place à la peur. A la colère. Il se met à courir comme si sa vie en dépendait. Mais ce n'est pas de la sienne dont il est question. Il ignore les appels de Phil. Il se fiche complètement des réprimandes qu'il aura si on le surprend en train de courir dans le château. Il grimpe les marches, quatre à quatre. Il sait exactement où elle est. Il sait exactement ce qu'elle est en train de faire. Et il la hait pour ça. Il hurle dans le vent. Son souffle se fait court. Il ne veut pas arriver trop tard. Il a déjà trop perdu. Il ne veut pas que son nom soit rajouté à la longue liste des morts. Il l'aime dans le vide. Mais il la hait, aussi. Il la hait parce qu'il ne veut pas qu'elle le laisse tout seul. Sans elle, il n'est rien. Sans elle, il a peur. Il a peur de tout, du vide, du noir, de la mort, du sang. Il a peur de la solitude et de lui, aussi. Il se rappelle de ses tremblements à elle. De ses mains, dans les siennes. De son souffle, dans sa nuque. De ses lèvres sur les siennes. Il tient trop à elle pour la laisser faire ça. Il tient trop à elle pour la laisser mourir. Et pourtant, sans le savoir, c'est ce qu'il fait, jour après jour depuis là nuit où ils se sont rencontrés. Il laisse la maladie empiéter peu à peu sur le sourire de Fulmina. Et il laisse ses espoirs, ses illusions, remplacer la réalité. Il se demande depuis quand elle y pense. Il se demande si elle s'est servi de lui. Elle se demande si elle pensait tout ce qu'elle lui a dit. Il se demande pourquoi. Mais il n'a aucune réponse. Il bouscule quelques élèves, mais il s'en fiche. Il se fiche de tout, parce qu'il n'a plus rien à perdre. Plus rien à part elle.

Il arrive en haut de la tour. Il prie pour qu'elle soit encore là. Il prie pour qu'elle soit là, tout simplement. Mais au fond, il a espéré qu'elle n'y serait pas. Il a espéré qu'il ne verrait pas ses boucles blondes flotter dans les airs. Ses pieds, nus, posés sur la vieille pierre. Sa robe, virevolter dans le vent. Son souffle, s'évaporer dans le ciel. Il a espéré qu'il s'était trompé, que c'était une blague. Mais lorsqu'il a ouvert la porte. Lorsqu'il l'a vue, là, à quelques mètres de lui, prête à sauter, il a compris. Tout semblait avoir un sens. Tous ses mots. Ses phrases. Sa manière de parler du temps. De sa maladie. Tout avait toujours été fait dans la perspective de cette nuit là. Sa rage de vivre, sa rage de vaincre, ce feu qu'elle avait en elle et qui brûlait, brûlait et scindait la nuit en deux. Cette lumière dans ses yeux, cet éclat dans son sourire. Cette tranquillité dans sa voix. Parce qu'elle savait qu'elle allait mourir.

Et il se sentait con. Elle lui avait livré tous les indices, et il ne s'était jamais douté de rien. Jamais il n'aurait cru qu'elle voudrait en finir. Avec tout ça. Avec la maladie. Avec lui. Et il ne voulait pas que ça se termine. C'était égoïste. C'était purement égoïste. Mais il avait beau essayer, il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle. C'était comme si elle était devenue une part de lui. Et si elle mourrait, alors il mourrait aussi. Il la regarda, un instant, sans rien dire. Il ne voulait pas lui faire peur. Ses mains étaient avancées devant lui. Il voulait lui montrer qu'il ne lui ferait aucun mal. Mais il la suppliait. Il l'implorait.

« Ne saute pas. »

Sa voix tremblait. Il ravalait ces larmes qui obstruaient sa gorge. Le vent, violent, balaya ses mots. La brume le séparait d'elle. Un peu trop. Alors il s'avança. Il se fraya un chemin dans les nuages, froids.

« Ne saute pas, s'il te plaît. »

Tout le monde ment. C'est ça, la nature humaine. Une vérité inébranlable. Tout. Le. Monde.Ment. C'était la constante, la condition. Tout ce qui change, c'est pourquoi. Pourquoi est-ce qu'elle lui avait menti ? Pourquoi est-ce qu'elle lui avait caché ce désir secret et morbide ? Mais c'était des fausses questions qui amenaient des fausses réponses. La véritable question, elle était simple. Pourquoi est-ce qu'il n'avait rien vu venir ?
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Message Posté Mar 24 Avr - 2:47.
Le doute. Alors que ton pied vacille au dessus du vide, tu doutes soudainement. Tu penses à ce qui t’as poussée à en arriver là. Tu en avais fait, du chemin, depuis l’apparition de ta maladie. Tu ne te rappelais plus quand l’idée avait commencé à s’insinuer en toi, insidieuse, malsaine. Tu trembles. Tu t’accroches plus fermement aux pierres autour de toi. Ton souffle se fait court, formant un petit nuage sur le bord de tes lèvres. Ton corps est secoué de tremblements. Tu te tiens plus fort. La chute te semble désormais beaucoup moins libératrice. Le vertige te prend de nouveau, plus fort que jamais. Tu recules. Un pas. Tu te tiens toujours debout au-dessus du vide, mais ce n’est plus de la détermination que nous pouvons voir dans des yeux. C’est le doute. Le simple, le plus petit doute qui s’est insinué en toi et qui t’empêche désormais d’accomplir ce dont tu rêves depuis des années. Tu ne comprends pas. Ta tête te hurle de sauter. Tu es là pour ça. Tu dois le faire. Tu veux le faire. Mais ton cœur se serre. Puis tu le vois. Encore. Tu ne peux t’empêcher d’y penser, lui qui t’a fait revivre, lui qui s’est incrusté dans ta vie sans que tu t’en rendes vraiment compte. Mais, désormais qu’il y était, plus question de l’y enlever. Il faisait partie de toi, et tu faisais partie de lui. Alors, si tu sautais, n’emmenais-tu pas une partie de lui avec toi? Chose rassurante de ton côté, puisque tu aurais quelque chose à quoi te raccrocher dans l’au-delà. Mais lui? Tu partais pour laisser derrière toi un monde meilleur. Un monde heureux. Pas de deuils, ni de pleurs, ni de regrets. Tu ne souhaitais que son bonheur. Et tu doutais finalement, alors que tu n’étais qu’à deux doigts de le faire, que tu avais pris la bonne décision.

Tu doutais parce qu’au fond, tu savais que ce n’était pas la bonne chose à faire. Tu t’es battue toute ta vie contre ta maladie, tu as répété à qui voulait l’entendre qu’il ne fallait jamais abandonner. Tu t’es dit que tu pouvais y arriver. Peut-être te battais-tu justement parce que tu savais qu’il y avait une date limite? Qu’un jour toutes tes souffrances s’en iraient en même temps que le dernier souffle de vie en toi? Peut-être. Peut-être vivais-tu pour cet instant. Peut-être l’as-tu attendu toute ta vie. Alors pourquoi hésitais-tu? Pourquoi ne pouvais-tu pas simplement passer de l’autre côté? Là où tout serait plus simple, là où tu pourrais veiller de loin sur tes proches sans jamais les faire souffrir. Là où tu ne serais plus malade. Plus jugée. Plus obligée de supporter tous les regards de tes camarades. Là où tu pourrais être bien, toi-même, sans autres considérations. Mais n’avais-tu pas ses sentiments glorieux dans ses bras, bien serrée contre son torse? Ne te sentais-tu pas toi-même, avec lui, à jouer dans ses cheveux et à lui murmurer toutes les merveilles du monde à l’oreille? Tu l’avais accepté comme il était, avec ses défauts, ses vices. Il t’avait rendu la pareille, oubliant que tu étais malade et t’aimant comme si tu étais normale. Mais toi, tu ne pouvais pas oublier. Parce que tu n’étais pas normale et, rapidement, il ne pourrait plus se voiler la face. Il ne pourrait plus faire comme si tout allait bien, comme si vous étiez encore sur votre petit nuage rose. Toi, en tout cas, tu ne pourrais plus. Tu ne pourrais plus faire semblant. Tu ne pourrais plus dire que tout va bien, que tu vas t’en sortir, parce que tu saurais que c’est de moins en moins vrai. Et jamais, jamais, tu ne voulais lui imposer ta maladie ainsi, si grave et terrifiante. Ni à lui, ni à personne d’autre.

ALISTAIR « Ne saute pas. »

Tu te figes. Ton cœur arrête de battre quelques secondes, puis repart à un rythme effarant. Mais qu’est-ce qu’il fiche ici?

ALISTAIR « Ne saute pas, s’il te plaît. »

Tu as soudainement de la difficulté à respirer. Tu resserres ta prise sur les pierres. Tu te sens vaciller. Défaillante. Tu doutes, encore plus. Sa voix, bien que tremblante, t’enveloppe, te caresse. Pleine de promesses. C’est vrai, dans le fond. Tu n’étais pas obligée de sauter. Tu pourrais redescendre, vivre ta vie avec lui, virer folle et mourir prématurément… Ah, oui. Tu te ressaisis juste assez pour ouvrir la bouche.

FULMINA « A… Alistair, il faut que tu partes. »

Tu ne veux pas le regarder. Parce que tu sais que si tu croises ses yeux, toute ta volonté va s’effondrer et que tu ne pourras pas résister à redescendre aller le serrer dans tes bras. Puis, soudainement, tu comprends. Votre rituel. Tu étais supposée aller lui dire bonne nuit. D’ailleurs, tu le lui avais dit, lorsque vous vous étiez croisés dans l’école. À ce soir, que tu avais dit, sourire aux lèvres. Tu n’y avais pas songé. C’était un automatisme, une routine que tu appréciais beaucoup plus que tu ne voudrais jamais te l’avouer. Ces quelques instants passés avec lui, seuls dans le couloir, juste avant d’aller dormir, tu ne pouvais plus t’en passer. Tu ne t’y étais pas pointé parce que tu savais que tu n’aurais jamais pu lui cacher, quelques minutes seulement avant l’acte final, ce que tu comptais faire. Tu te demandais encore comment tu avais réussis à le lui cacher tout ce temps. Peut-être parce qu’à un moment donné, tu étais si heureuse que tu oubliais ce que toi-même tu comptais faire. Peut-être était-ce pour cela qu’il ne t’avait jamais semblé soupçonneux. Parce que vous étiez heureux, et que tout allait tellement bien entre vous. Tu n’avais aucune raison de faire ce que tu t’apprêtes à faire. Aucune. D’ailleurs, il n’avait absolument rien à voir avec ta décision, si ce n’était que tu voulais lui épargner toutes les douleurs de voir celle qu’il aime dépérir sous ses yeux sans rien pouvoir y faire.

FULMINA « S’il te plaît. Je ne peux pas supporter que tu voies… Ça. »

Tu ne sais comment te décrire en ce moment. Comment décrire cette chose horrible que tu allais faire. Car, à tes yeux, le mot « suicide » ne décrit pas l’intensité de la situation. C’est juste un mot. Juste un mot qui ne veut absolument rien dire et qui décrit platement les faits, sans aucune émotion. Pourtant, c’est sur les émotions que cela se joue. S’enlever la vie, ce n’est pas une décision qu’on doit faire à la légère. Tu y avais pensé. Réfléchi. Tu savais ce que tu faisais. Maintenant… Un peu moins. Maintenant, tu doutes. Tu doutes et ce doute qui s’insinue de plus en plus profondément dans ton esprit sera peut-être ta porte de salut, s’il sait bien y jouer. Car tout repose sur ses épaules, néanmoins. Mais toi, tu l’ignore. Tu veux qu’il parte. Tu ne veux plus entendre sa voix, tu ne veux plus t’imaginer dans ses bras, tu ne veux plus sentir la chaleur de ses lèvres contre les tiennes, tu ne veux plus qu’il joue dans tes cheveux, tu ne veux plus l’entendre rire, tu ne veux plus qu’il t’attende pour te dire bonne nuit le soir, tu ne veux plus qu’il te taquine juste pour te voir rougir. Tu ne veux plus y penser, parce que tu sais que chacun de ces petits instants de ta vie avec lui vont te faire rester.

Tu ne peux pas rester. Tu ne peux plus songer à vivre. Ta maladie va te ronger, te détruire de l’intérieur. Tu ne veux pas te voir dépérir. Tu ne peux pas. Tu ne te sens pas apte à le vivre, à te sentir mourir. Tu sais que tu prends un risque. Peut-être que tu vas être chanceuse, que ta maladie ne va pas se propager. Peut-être que tu as encore cinquante merveilleuses années à vivre. Mais peut-être aussi qu’il t’en reste seulement cinq et qu’elles seront atroces, car tu devras les passer sur un lit d’hôpital, à divaguer. Et, surtout, tu as peur. Même si tu te pensais forte par rapport à ta maladie, elle te fait peur. Tu ne veux pas perdre la mémoire. Tu ne sais pas si c’est possible, mais tu as déjà l’impression que parfois, tu oublies des choses simples. Tu es perdue. Paranoïaque. Tu ne veux pas perdre tes souvenirs, perdre tous ces moments qui te sont si chers, qui font ce que tu es maintenant.

Et, par-dessus tout, tu ne veux pas l’oublier.
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Message Posté Sam 19 Mai - 18:09.


« A… Alistair, il faut que tu partes. »

Elle ne le regardait même pas. Et ça le tuait. Ca le tuait de voir qu’elle lui avait caché ça. De voir qu’elle avait décidé ça sans lui en parler. De voir qu’elle avait fait son choix. Et tout ce qu’il se demandait c’était : depuis combien de temps ? Depuis combien de temps avait-elle décidé de partir ? Depuis combien de temps jouait-elle un rôle ? Depuis combien de temps est-ce qu’elle le trompait, comme ça, avec ce désir noir ? Ca lui arrachait le cœur de la voir, à quelques millimètres du vide. Tout semblait si fébrile. Comme s’ils étaient sur un château de cartes. Il ne suffisait que d’un souffle pour que tout s’écroule. Un petit souffle. Un mot de travers. Une volonté qui se brise et qui meurt. Un cri dans le vent. Il ne sait pas quoi faire. Il ne veut pas la perdre. Il ne veut pas qu’elle parte. C’est trop tôt. Trop tôt. Il ne comprend pas. Puis il comprend. Il comprend tout. Depuis le début, elle le lui avait dit. La maladie. La maladie est au centre de leur vie. Au cœur de ses veines. Mais c’est injuste. Peut-être que c’est parce qu’il a toujours été un enfant pourri gâté. Peut-être que c’est parce qu’il tient trop à elle. Mais il ne peut pas supporter ça. L’impuissance. De ne pas pouvoir obtenir ce qu’il veut. Il ne peut pas supporter la vue de celle qu’il aime, prête à sauter, à partir, pour toujours. Il n’est pas prêt. Il ne s’y est jamais préparé. Et si elle saute. Si elle meurt. Alors il n’y a plus d’avenir. L’avenir, il le voit avec elle ou il ne le voit pas. Fulmina est devenu une part de sa vie. Elle a pris trop de place pour s’enfuir, comme ça. Il veut la prendre par le bras, la tirer vers lui, la sauver. Mais il sait qu’un geste de trop, et c’est la fin. Il est torturé. Partagé. Enragé. Et il déteste ce vent, qui souffle, et qui fait battre son cœur à cent à l’heure. Elle est si fragile qu’il se dit qu’elle peut tomber à tout moment.

« S’il te plaît. Je ne peux pas supporter que tu voies… Ça. »

Ca. C’est comme ça qu’elle appelle ce qu’elle va faire. Et plus il l’entend, plus il sent qu’elle est persuadée que c’est la meilleure chose à faire. Et ça le révolte. Et ça le brise. Il se demande pourquoi elle ne se rend pas compte à quel point elle est merveilleuse et à quel point la maladie ne peut rien contre elle. Il l’a vue. Cette maladie. Ces crises de tremblements. Il est resté avec elle. Il l’a aidé à surmonter ça. A se battre. Il l’a vu, ce courage, qu’elle a, toujours. Cette force, qui est à la fois la pire de ses failles. Ce qu’il aime et ce qu’il déteste chez elle. Tout n’est pas blanc ou noir, il s’en rend compte à présent. Cette vision est bien trop simple, et elle est loin de s’appliquer à eux. Il sait qu’il a fait des choses horribles dans sa vie. Et qu’elle est la seule à le voir tel qu’il est réellement. Non pas comme un monstre. Non pas comme un saint. Mais comme un être, blessé, tout comme elle. Comme quelqu’un qui a vécu des choses qu’il n’aurait jamais dû vivre. Et comme quelqu’un qui doit se battre contre ses vieux démons.

Alistair s’était toujours dit qu’il n’avait aucun sentiment. Qu’il était bien oublieux de toutes ces choses que les êtres normaux disaient ressentir. L’amour, bien peu pour lui. Il n’avait jamais aimé personne. Ni même ressenti un quelconque attachement pour qui que ce soit. Et puis il l’avait rencontrée. Et elle l’avait sauvé. Elle avait su saisir la lumière parmi ses ténèbres. Elle était passée outre toutes les horreurs commises. Et elle l’avait accepté. Aujourd’hui, il savait qu’il ressentait quelque chose. Il ne savait pas si c’était de l’amour. C’était dur de placer des mots sur ce genre de choses. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il ne voyait pas sa vie sans elle. Et qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle ne saute pas. Pour qu’elle ne fasse pas ce qu’elle avait prévu de faire. Pour qu’elle ne le laisse pas seul. Parce que c’était ce qu’il serait, sans elle : seul. Oh, il avait des amis. Une famille. Mais aucun d’entre eux ne le connaissait vraiment. Aucun d’entre eux n’avait vu le vrai Alistair comme elle l’avait vu. Tout ce qu’ils avaient vu, c’était des mensonges. Une illusion qu’il avait créée pour se protéger. Parce qu’il savait que personne ne supporterait la vue de sa noirceur. Personne à part elle. Elle était trop précieuse. Trop. Elle comptait trop à présent pour s’en aller comme une voleuse. Alors il ne céderait pas à ses supplications. Il ne s’en irait pas. Il ne la laisserait pas mourir, pas sans s’être battu, comme elle le lui avait appris. Dans la vie, les choses qui ont de la valeur sont celles pour lesquelles on se bat. Pour lesquelles on est prêt à mourir, à saigner, à hurler, à tout compromettre. La vie en faisait partie. Il était prêt à mourir pour elle. A mourir avec elle. Il était prêt à donner sa vie pour qu’elle puisse vivre la sienne.

« Non. »

Le ton était sec. Froid. Déterminé. Rien ne le ferait partir d’ici. Du haut de cette tour. Et il y resterait jusqu’à ce qu’elle le rejoigne. Si elle croyait qu’il la laisserait mourir tranquillement, elle se trompait. Alistair pouvait se montrer très persévérant lorsqu’il voulait quelque chose. Un pas en avant. Sa voix ne tremblait plus.

« Non. Je ne partirai pas. Regarde-moi, Fulmina. Regarde-moi bien. Je ne te laisserai pas faire ça. »

Une pause. Il ne savait pas comment lui dire. Comment lui dire qu’elle ne devait pas partir. Qu’il ne pourrait pas continuer sans elle. C’était égoïste. Mais c’était comme ça.

« Regarde nous. On est jeunes. On a la vie devant nous. On a trop de choses à vivre pour se laisser mourir. Alors non. Non je ne partirai pas. Non je ne te laisserai pas gâcher tes chances. Parce que tu as encore trop de choses à voir, à découvrir. Trop de voyages à faire, de gens à aimer, à haïr, à regretter. Ne laisse pas une putain de maladie définir ta vie. Tu es plus forte que ça. »

Son coeur battait à cent à l'heure. Tout se jouait là, maintenant. Ce qu'il se passerait ce soir définirait le reste de sa vie. Et il en avait rêvé, de ces journées de vacances passées avec elle, de ce futur qu'ils avaient en commun. Il en était trop persuadé pour laisser tomber.
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Message Posté Lun 4 Juin - 4:22.
Ton cœur allait finir par exploser. Tu en étais absolument certaine. Dans un sens, c’était peut-être mieux ainsi. Tu n’aurais pas à faire le pas de trop, celui qui te précipiterait dans le vide. Tu mourrais d’une crise cardiaque, voilà tout. Ce n’était rien de glorieux, c’était même plutôt pathétique compte tenu de tout ce que tu as enduré, mais en même temps, ce serait logique. Ton cœur n’a pas tenu le coup. Plus tu y pensais, plus cette mort te semblait enviable. Du haut de la tour d’astronomie, tu prenais conscience de l’ampleur de ta décision, et de tout ce qu’elle impliquait. Et tu te sentais égoïste. Tu te sentais affreusement, horriblement égoïste. Tu n’avais pensé à personne d’autre. Tout ce que tu voulais, c’était t’épargner tous ces tourments, t’épargner l’attente de la mort, t’épargner des épreuves que tu n’étais pas sûre de pouvoir surmonter. Tu t’étais dit, pour que ça passe mieux, que tous seraient heureux de te voir partir. Que, dans un sens, ce serait un soulagement pour eux. Ils n’auraient plus à s’occuper de leur amie malade qui prenait trop de place, de leur amie qui était un peu trop dépressive et qui souffrait en silence, de leur amie dont personne ne savait exactement quoi faire avec. Quoi lui dire. Quoi lui faire croire. Quoi penser d’elle. Personne ne le savait, et tu voulais leur éviter ces tourments, à eux aussi. Tu voulais sortir définitivement de leur vie pour qu’ils arrêtent de penser à toi et pour leur permettre de vivre une vie normale, avec des gens normaux qui ont une belle et longue vie devant eux. Tu ne voulais pas qu’ils se sentent obligés de rester avec toi, de te protéger, de t’aider. Tu n’avais pas besoin d’aide. La preuve : tu partais, maintenant, sans aide. Et aucune aide ne pourrait plus t’être apportée, à présent. C’était fini, terminé. Game over.

Pourtant, tu ne te sentais pas mieux, et c’était définitivement ce qui te faisait douter. Tu devrais te sentir bien. Libre. Délivrée. Et pourtant, tu ne sentais que ton cœur qui battait, battait à n’en plus finir, peut-être pour battre en quelques minutes toutes les années où il ne battrait plus. Et plus tu y pensais, moins tu voulais le faire taire. Tu voulais continuer à l’entendre battre ainsi, à l’écouter pomper le sang dans tes veines, à le sentir t’insuffler le souffle de la vie. La mort, maintenant que tu y étais directement confrontée, te faisais plus peur que tu ne le pensais. Ce n’était pas une libération, comme tu l’espérais, mais un doute, un monde inconnu dans lequel tu n’étais pas sûre de vouloir plonger. Le néant ne te semblait plus si enviable et le vide qui s’ouvrait à tes pieds te semblait bien plus menaçant qu’accueillant. Et pourtant, tu devais le faire. Tu ne pouvais rester sur cette terre. Ta maladie finirait par avoir raison de toi. Elle empièterait bientôt sur toute ta vie et t’empêcherait de faire les activités qui te plaisaient réellement. Et puis, réalisais-tu, tu en avais horriblement honte. Tu avais honte de toi, honte de tes mains qui tremblaient, de ton esprit incertain, de ton manque d’équilibre, de tes troubles de mémoire, de la folie qui semblait lentement prendre le dessus sur ta lucidité.

Tu fermes les yeux. Peut-être que ça passerait mieux si tu ne voyais pas le vide qui s’étendait à tes pieds, si tu ne voyais pas les rochers acérés qui deviendraient bientôt ta tombe. Peut-être que, si tu fermais les yeux, tu ne verrais plus la mort en face, et tu n’aurais plus peur. Et alors peut-être, peut-être accepteras-tu de partir. Tu croyais être prête, pourtant. Tu savais que ta vie se finissait ce 24 juin 2056. Tu le savais. Tout était prévu, tout était calculé. Tout. Tu n’avais rien laissé au hasard, tu avais ensevelis tes doutes sous une montagne de certitudes. Tu savais que tu avais raison. Comment pouvais-tu avoir tort? Tu n’avais rien à faire ici. Tu ne causais que du tort sur ton passage et tu obligeais les gens autour de toi à s’occuper de toi, à s’arrêter pour te donner la main, à ralentir le pas pour s’assurer que tu suivais bien la cadence. Tu ne supportais plus d’être un poids. De ralentir ceux qui avaient des ailes pour voler. Tu ne voulais pas les faire couler avec toi. Tu voulais qu’ils partent, qu’ils soient heureux, et qu’ils te laissent en arrière. Mais ils ne pouvaient pas. Ils tenaient à toi, apparemment. Alors tu devais le faire toi-même, pour les aider à avancer. Pour les obliger à avancer. Ton souffle se calme. Tu reprends le dessus. Ta détermination chasse peu à peu le doute dans tes yeux, et lorsque tu les rouvres, tu es prête. Tu le sais. C’est maintenant ou jamais.

ALISTAIR « Non. »

Le seul problème, c’était lui. Lui qui était venu, qui avait finalement compris même si tu t’étais bien efforcée de lui cacher ton sombre secret. Tu ne voulais pas qu’il sache, parce que tu savais comment cela se terminerait. Tu savais, avant même de l’entendre, qu’il ne voudrait pas partir, qu’il insisterait pour rester à tes côtés, et qu’il t’obligerait à descendre de là. Et tu savais que tu voudrais l’écouter. Tu savais qu’il avait raison. Et tu savais qu’avec lui, tu n’aurais plus peur, et tu savais que tu n’étais pas un poids pour lui. Même si, en cet instant, tu faisais tout pour t’en convaincre. Tu n’avais jamais compris pourquoi il tenait tant à toi. Ça aurait pu être n’importe qui d’autre. Une autre, plus jolie, avec plus de caractère, qui lui ressemblait plus. Quelqu’un de mieux. Quelqu’un qui le méritait vraiment. Toi, tu n’étais pas grand-chose, juste une pauvre fille qui dépérissait lentement. Il méritait bien plus, quelqu’un en santé, premièrement. Quelqu’un qui pourrait le suivre dans ses rêves, quelqu’un qui pourrait lui donner une famille, un foyer, beaucoup d’amour. Toi, tu ne lui donnais que de l’incertitude. Tu ne savais pas comment se dessinait ton avenir. Comment évoluerait ta maladie. Comment aurais-tu pu le savoir? Tout ce qui était clair, dans ta tête, c’est qu’il méritait beaucoup mieux. Beaucoup mieux qu’une fille malade qui ne pouvait même pas lui assurer un avenir stable.

ALISTAIR « Non. Je ne partirai pas. Regarde-moi, Fulmina. Regarde-moi bien. Je ne te laisserai pas faire ça. »

Il avait l’air si sincère. Si déterminé à te garder en vie. Mais pourquoi? Qu’est-ce qu’il voyait en toi que tu n’arrivais décidément pas à voir? Qu’est-ce qui pouvait bien le pousser à vouloir te garder près de lui alors que tous les autres étaient partis en courant? Pourquoi, même alors que tu étais sur le point de trahir toute la confiance qu’il avait mise en toi, qu’il restait là et qu’il continuait de se battre pour toi? Confuse, ça, tu l’étais. Tu savais bien que tu aurais fait pareil pour lui. Il méritait de vivre. Il fallait qu’il vive. C’était essentiel. Mais toi? Toi, tu n’avais absolument rien à faire sur Terre, si ce n’était pour vivre à ses côtés. Et encore là, tu étais loin de penser que tu le méritais, et tu ne pouvais t’empêcher de te répéter que tu serais un poids pour lui. Qu’avec toi, il ne pourrait jamais avancer. Tu te retournes finalement vers lui, lentement, et tu le regardes. Et ton cœur se serre. Il se serre, parce que tu voudrais redescendre de là-haut et te retrouver dans ses bras. Tu voudrais lui dire que tu voulais passer le restant de ta courte vie avec lui. Mais tu ne peux pas. Tu ne peux pas, parce que c’était égoïste, et que tu ne pouvais pas lui infliger encore plus de mal que tu ne l’avais déjà fait.

ALISTAIR « Regarde nous. On est jeunes. On a la vie devant nous. On a trop de choses à vivre pour se laisser mourir. Alors non. Non je ne partirai pas. Non je ne te laisserai pas gâcher tes chances. Parce que tu as encore trop de choses à voir, à découvrir. Trop de voyages à faire, de gens à aimer, à haïr, à regretter. Ne laisse pas une putain de maladie définir ta vie. Tu es plus forte que ça. »

Non! Non. Tu ne voulais pas l’entendre. Tu ne pouvais pas le laisser continuer à te dire tout ce que tu avais toujours voulu entendre. Tu n’y arrivais pas, parce que malgré tout ce qu’il croyait, tu n’étais pas si forte que ça. Tu voulais juste en finir avec tout ça, avec toutes ces larmes, avec toute cette souffrance, avec tous ces tremblements qui t’écœuraient.

FULMINA « Non! Non, je ne suis pas plus forte que ça. Non, je n’ai pas la vie devant moi. On ne m’a même pas laissé ce droit-là. Je n’ai pas de chances. Je n’ai pas de vie, tu comprends? Que je la laisse ou pas, cette putain de maladie, comme tu dis, elle définit ma vie et j’y peux rien. »

Tu pleures, maintenant. Les larmes dégoulinent le long de tes joues et tu te sens faible. Tu t’accroupis lentement sur le muret de pierre, et tu t’accotes contre le mur, le visage entre les mains. Tes épaules tremblent, tout ton corps tremble, et tu as l’impression qu’une simple poussée pourrait te faire tomber. Tu te sens vulnérable, insécure. Faible. Terriblement, horriblement, affreusement faible.

FULMINA « J’y peux rien… »
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Message Posté Mar 17 Juil - 23:18.
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« Non! Non, je ne suis pas plus forte que ça. Non, je n’ai pas la vie devant moi. On ne m’a même pas laissé ce droit-là. Je n’ai pas de chances. Je n’ai pas de vie, tu comprends? Que je la laisse ou pas, cette putain de maladie, comme tu dis, elle définit ma vie et j’y peux rien. »

Elle pleurait. Et le pire, dans tout ça, c’est qu’il avait l’impression qu’il ne pouvait rien faire. Elle se tenait là, à quelques mètres de lui. A quelques centimètres du vide. Une vie de plus qu’il aura laissé s’échapper. Et ça, il ne pouvait pas s’y résoudre. Il ne pouvait pas la regarder partir alors qu’il venait à peine de la laisser entrer dans sa vie. C’était plus fort que lui. Il combattait la mort parce qu’il l’avait bien trop souvent causé. Parce qu’il avait vécu avec elle pendant toute cette année. Il avait vu le sang couler sur le sol de Poudlard. Il avait vu les cris, scinder le vent de Beauxbâtons. Il avait vu la mort souiller la neige blanche de Durmstrang. Il avait vu des masques et des sourires détruire sa ville natale. Il avait vu le chaos. Il avait vu l’emprisonnement. Et à présent qu’il était libre, à présent que tout semblait s’arranger, enfin, elle décidait de s’en aller. Mais c’était trop tôt. Et il n’était pas prêt. Il n’était pas prêt à vivre ça. Personne ne pouvait se préparer à vivre une telle chose. Comment est-ce qu’elle pouvait le regarder dans les yeux et lui dire de la laisser partir ? Elle le connaissait mieux que ça. Et elle savait qu’il n’abandonnerait pas.

Au fond, il savait que ça finirait par arriver. Rien n’est éternel. La vie l’est encore moins. Fulmina était malade. Elle le lui avait dit dès le moment où ils s’étaient rencontrés. Il savait qu’elle ne profiterait pas de la vie comme lui allait en profiter. Il savait que la maladie l’emporterait trop tôt. Mais pas déjà. Ils n’avaient pas assez vécu pour partir comme ça. Pour se séparer ainsi. Ils leur restaient trop de choses à faire. Trop de choses à voir. Trop de choses à sentir.

« J’y peux rien… »

La vie est faite de souvenirs. Ce n’est pas ce que l’on fait qui compte, mais la manière dont on s’en souvient. Fulmina n’était pas, pour lui, une pauvre fille malade, vouée à la mort dès sa naissance. Certes, la faucheuse avait taillé ses veines depuis longtemps. Mais à ses yeux, elle était bien plus qu’une maladie. Elle était la vie incarnée. Ce sourire, cette voix, ce regard. Il n’y avait rien, chez elle, qui la faisait paraître malade. Rien dont on ne pourrait se douter, au premier abord. En regardant bien, on voyait les tremblements. Et l’inquiétude, parfois. Mais rien de tout ça ne pouvait effacer ce sourire qui la caractérisait tant. C’était du gâchis. Du pur gâchis. A ce moment-là, il détestait la magie de ne pas être assez forte pour surmonter ça. Il détestait la maladie d’exister. Il aurait voulu être à sa place. Souffrir à sa place. Brûler à sa place. C’est pour ça qu’il s’avança en secouant la tête. Il regardait droit devant lui. Il monta sur le rebord de la tour. Il tourna la tête vers elle. Il avait l’air déterminé.

« Je ne te laisserai pas faire ça. Pas toute seule. Si tu sautes, je saute. Ca a toujours été comme ça. »

Il se rappelait de tous les bons moments. De tout ce qu’ils avaient vécu. Il ne voulait pas que ça s’arrête. C’était égoïste. Il était égoïste. Mais il s’en foutait. Il ne la laisserait pas partir. Pas comme ça. Pas sans lui. Il ne savait pas encore ce qu’il ressentait. Tout était trop flou. Confus.

« J’peux pas faire ça sans toi, ‘Mina. »

Vivre. Il ne pourrait pas continuer sans elle. Sans crier gare, elle était devenue son roc, son pilier. La vie sans elle était inimaginable. Comme si elle était devenue une part de lui. Il s’approcha un peu plus du rebord, tout en la regardant, droit dans les yeux. Comme pour lui dire qu’il la suivrait, peu importait où elle irait, il serait toujours avec elle, à ses côtés. Parce que dans la vie, il y a ceux qui laissent faire le destin, comme si tout était écrit, inéluctable. Il y a ceux qui pensent que leur passé les définit dans un déterminisme qui les consume, petit à petit. Et puis il y a Alistair, qui ne réfléchit qu’après avoir agi. Qui ferait tout pour ceux qu’il aime, même se tuer à leur place s’il le fallait.


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Message Posté Lun 23 Juil - 6:22.
Tu regardais le vide. Ce vide qui te t’attirait depuis des années, ce vide qui t’obsédait, qui signifiait la liberté, la fin de ta maladie, la fin de ton inquiétude, la fin de tous tes mensonges et la fin de ce poids qui pesait sur tes épaules. Tu en avais rêvé, tu l’avais regardé avec envie lorsque tu passais à côté, mais jamais tu n’aurais cru hésiter lorsqu’enfin le moment tant attendu arriverait. Tu avais cru être assez détachée de ta vie pour pouvoir partir sans regrets, sans arrière-pensées et surtout, quitter ce monde sans personne pour pleurer ta mort. Pourtant, tu n’avais pas pu t’empêcher de vivre. Tu savais que tout ceci se terminerait bien vite, mais tu avais voulu en profiter le temps que cela durerait. Et, à ton grand désarroi, tu avais rencontré des gens merveilleux. Tu avais discuté des heures avec des gens qui s’intéressaient à toi, qui te voulaient dans leur vie et qui n’étaient pas prêts à te laisser partir. Tu avais rencontré des gens qui étaient devenus d’incontournables piliers dans ta vie. Et puis, tu avais rencontré Alistair, et tu avais compris que tout sur quoi tu te reposais était faux. Que c’était impossible de vivre sa vie sans s’attacher, impossible de rencontrer des gens sans penser qu’ils avaient le droit au bonheur, et tu t’étais trouvée égoïste. Tu t’étais dit, à plusieurs reprises, que tu devais couper les ponts avec Alistair. Lui dire que c’était fini, que tu ne voulais plus entendre parler de lui et que tu le détestais, voilà. Que tu avais peur de lui, même. Tu t’étais préparée, tu avais tout un discours à lui faire, et tu savais exactement quoi dire pour le blesser profondément. Tu voulais renier tout ce que vous aviez réussi à construire, tu voulais nier les qualités qu’il appréciait chez toi, tu voulais lui dire que c’était un monstre et qu’il t’effrayait. Tu voulais qu’il parte et qu’il soit si blessé qu’il ne chercherait pas à t’empêcher de partir. Et tu savais que, si tu osais faire une pareille chose, si tu osais ternir la lueur que tu voyais dans ses yeux lorsque vous étiez ensemble, tu savais que tu voudrais partir, parce que tu ne te voyais pas vivre dans un monde où Alistair te détestait.

Tu avais essayé de lui dire. Tu t’en rappelles bien, maintenant. Tu lui avais dit que tu avais quelque chose de très important à lui dire, que c’était très sérieux, et qu’il ne devait pas rire de toi, parce que ce n’était pas une blague. Et tu t’étais plantée devant lui, tu l’avais observé, tu avais ouvert la bouche… Et rien n’était sorti. Tu voyais ses cheveux en bataille et tu revoyais ta main jouer dedans, tu voyais ses yeux qui t’observaient tendrement, tu voyais ses lèvres que tu voulais embrasser encore et encore, tu voyais en lui tout ce que tu avais toujours voulu. Alors tu avais souri, et tu lui avais dit que tu ne voulais jamais le perdre, jamais, et tu lui avais avoué, toute rougissante, que tu avais ressenti un pincement au cœur en le voyant avec cette fille, là, cette blonde qui minaudait toujours quand elle était avec lui. Il avait ri, il t’avait prise dans ses bras et il t’avait dit que tu étais la seule qui comptait pour lui. Alors tu lui avais souri, rassurée, et vous vous étiez embrassés. Et tu n’avais plus jamais repensé à ce moment où tu avais failli lui dire que tu le détestais, que tu avais failli le repousser alors que tu voudrais qu’il reste à jamais à tes côtés. Tu ne t’étais encore jamais pardonné cet épisode qui te faisait encore frémir lorsque tu y pensais. Et si tu l’avais fait? Si tu lui avais dit qu’il te faisait peur et que tu ne voulais plus être à ses côtés? Pire, que tu avais trouvé quelqu’un d’autre? Tu te détestais juste d’avoir pensé à le faire. Il ne méritait pas ça. Et cela avait renforcé cette idée qui te trottait depuis un moment dans la tête : il ne méritait pas quelqu’un comme toi. Il méritait mieux. Beaucoup mieux.

C’était en te répétant qu’il méritait mieux que tu t’étais rendue à la tour d’astronomie. Tu te le répétais, peut-être en pensant que tu finirais par y croire. Mais tu avais toujours été égoïste. Tu le savais. Ta décision de te suicider démontrait que tu ne pensais pas vraiment aux autres, même si tu essayais désespérément de te convaincre du contraire. Alors tu t’étais dit que tu avais bien de la chance que quelqu’un comme Alistair te veuilles à ses côtés, et que tu serais bien stupide de gâcher cette chance. Mais en même temps… Tu savais que tu ne pourrais jamais lui donner ce qu’il finirait par vouloir : une famille stable. Des enfants, peut-être. Vous n’en aviez jamais parlé – vous ne parliez jamais du futur. Il te faisait bien trop peur. Vous viviez au jour le jour, chérissant chaque moment passé ensemble comme s’il pouvait être le dernier. Un jour, vous auriez raison, et tu le savais pertinemment bien. Mais en attendant, tu te disais qu’il valait mieux couper les ponts avant qu’il ne s’attache trop, avant que tu ne t’attaches trop. Avant qu’il ne soit trop tard, et que tu ne voudrais pas partir à cause de lui – et qu’il ne te laisserait pas partir non plus. Cependant, plus tu attendais, moins tu trouvais le moment opportun. Et maintenant, c’était définitivement trop tard.

ALISTAIR « Je ne te laisserai pas faire ça. Pas toute seule. Si tu sautes, je saute. Ca a toujours été comme ça. »

Les yeux rougis d’avoir pleuré, des traînées humides sur les joues, tu le regardes. Tu le regardes monter à tes côtés, et te regarder bien en face, te montrer qu’il ne riait plus, te montrer qu’il était très sérieux. Ta détermination à toi faiblissait de minute en minute. Tu essayas quand même de le raisonner, même si tu savais que tes tentatives étaient vaines. Il ne flancherait pas.

FULMINA « Mais tu ne peux pas… Tu as toute la vie devant toi. Et puis je suis sûre qu’une des… Des filles qui te courent après saura te combler mieux que je ne pourrai jamais le faire. »

Tu impliquais tant de choses dans cette innocente phrase. Une famille. Un foyer stable. Des enfants, si c’était son souhait. Et bien plus encore.

ALISTAIR « J’peux pas faire ça sans toi, ‘Mina. »

Mina. Tu ne saurais dire pourquoi, mais plus que n’importe quoi d’autre, ce petit surnom, ces quatre lettres innocentes eurent raison de toi. Ta détermination flanche, et tes jambes flageolantes aussi : tu tombes dans ses bras et tu t’accroches à lui comme si ta vie en dépendait. Ce qui était probablement vrai. Tu respires son parfum que tu aimes tant, un parfum de sécurité et d’amour. Tu le relâches quelques instants pour le regarder dans les yeux, et tu caresses doucement sa mâchoire de ton pouce en souriant faiblement, contrite.

FULMINA « Je suis désolée… Je suis tellement désolée, Alistair… »

Tu sais que tu as fait le bon choix, mais au fond de toi, tu sais que votre futur est plus qu’incertain, et tu doutes encore de ta capacité à le rendre parfaitement heureux. Et ça te fait peur, plus que n’importe quoi d’autre.

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Message Posté Lun 30 Juil - 13:32.



Vous connaissez ce sentiment ? On regarde dans les yeux de l’autre, et on voit quelqu’un qu’on semble connaître depuis si longtemps. Si longtemps que ça semble exactement parfait. Comme si on avait été fait pour se rencontrer. Alistair regardait les yeux de Fulmina de cette façon. Il plongeait son regard dans ses larmes. Il y cherchait une réponse. Une raison. Une raison de la laisser partir. Mais il ne la trouvait pas. Tout ce qu’il trouvait, c’était des raisons de vivre, encore, encore longtemps. Il se fichait bien des autres filles. Tout ce qu’il voulait, c’était elle. C’était elle et son sourire, elle et cet éclat dans ses yeux, elle et son rire cristallin, elle et ses blagues vaseuses, elle et sa patience. Oui, tout ce qu’il voulait, c’était elle, mais la maladie voulait la lui prendre.

Alors il se battait. Il se battait contre le temps qui passait. Contre les aiguilles d’une horloge malsaine. Contre tout ce en quoi il avait toujours cru. Parce que plus rien n’était certain. Plus rien n’était certain face à la mort. Le vide les entourait. Ils étaient comme en lévitation, au- dessus du monde, dans un univers qui n’appartenait qu’à eux. Il voulait la rassurer. Il voulait lui dire qu’il serait toujours là pour elle. Mais le silence, le silence était plus important. Parce que les mots s’envolaient dans le vent qui les attaquait de plein fouet. Les mots s’évaporaient dans la nuit qui tombait. Le silence, lui, restait. Fermement campé sur ses lèvres. Il la regardait, avec détermination. Il ne la laisserait pas tomber. Il ne la laisserait jamais tomber. C’était comme ça, il n’y pouvait rien. Et si elle sautait, il la suivrait. Il pouvait être très con quand il le voulait. Et c’en était encore une preuve.

Et soudain, elle tombe dans ses bras. Et il la sert contre lui comme si le vent menaçait de l’emporter avec lui, dans le vide de la mort. C’était comme si deux âmes écorchées vives tentaient de résister aux faveurs de la tempête. C’était comme si les éléments se déchaînaient. Comme si la mort s’offusquait. Mais que la vie résistait coûte que coûte. C’était comme s’ils hurlaient leur amour dans le vent, et dans la poussière. Elle se réfugiait contre lui, et il la protégeait. Elle relâcha son étreinte, mais il la tenait toujours entre ses bras, trop peureux qu’il était qu’elle ne lui échappe, encore une fois.

« Je suis désolée… Je suis tellement désolée, Alistair… »

Les nuages menaçants qui fendaient le ciel se mirent à tout laisser tomber. La pluie. La pluie glissait contre leur peau. Et le vent les fouette. Il la serre encore plus contre lui. Parce qu’il ne veut pas qu’elle s’en aille. Parce qu’il a peur. Au fond, on est tous égaux devant la mort. On finit toujours par lui faire face, mais ce qui importe, ce sont les circonstances dans lesquelles ça se passe. On peut la laisser nous prendre, loin. Ou on peut l’affronter, tant qu’on en a encore la force. Il était loin d’être soulagé, encore abasourdi par ce qui venait de se passer. Il ne lui répondit pas. Il se contenta de l’embrasser. De profiter d’elle tant qu’elle était encore là. On ne se rend jamais assez compte de combien la vie peut-être précieuse, jusqu’à ce qu’on finisse par la perdre. Il voulait la sentir. Sentir qu’elle était bien là, contre lui. Et que tout était fini. Mais ils étaient trop près du vide. Alors il descendit le premier. Mais il la tenait par la main. Il ne voulait plus la lâcher. Seulement, le sol était devenu glissant. Et alors qu’elle voulait descendre elle glissa.

Lorsqu’il se retourna, il vit son visage, tristement paisible. Comme si le destin la rattrapait. La malédiction d’Orphée et Eurydice. La fatalité de la mort dont il s’était joué. C’est fou comme parfois, le temps semble s’arrêter. Les aiguilles de l’univers se figent dans la pluie et l’orga. Et tout s’arrête. Il ne voit qu’elle, plongée dans le vide, et lui, les pieds sur terre. Parce qu’il vivait pour elle. Et qu’il ne la laisserait pas mourir pour lui. Oui, c’est fou comme parfois, le temps s’arrête, mais lorsqu’il repart, tout s’en va. Les minutes deviennent secondes, et les secondes s’évaporent dans le néant. Tout se joue là, maintenant, en quelques courts instants. Il se jette par-dessus le muret et attrape sa main de justesse. Il stoppe sa chute. Il suspend sa mort. Il regarde le vide. Les rochers. Il imagine la scène. Il ne peut pas voir ça. Alors il sert sa main, encore plus fort. Elle ne lui échappera pas. Pas comme ça. On dit parfois que la vie ne tient qu’à un fil. En l’occurrence, elle ne tenait qu’au bras d’Alistair.

« Fulmina, ne me lâche pas. Ne me lâche pas, tu m’entends ? »

A l’aide de son autre main, il attrapa son bras. On s’attache à ces moments-là. Ces moments où la vie a été plus forte. Ces moments où la douceur a été plus forte que la violence. Ces moments où le silence a apaisé les cris. On se dit que le passé ne nous définit pas. On se dit que l’histoire est derrière nous, et que l’avenir est incertain. Le seul temps qui compte, c’est le présent. C’est ces instants qui les séparent de la vie, et de la mort. C’est ces secondes, passées à prier pour un miracle. C’est ces regards, échangés dans le vide, qui hurlent leur amour. C’est cette force étrange qu’il a trouvé pour lutter contre le vent et la pluie. C’est ce râle de rage qui s’échappa de sa gorge lorsqu’il la souleva. C’est tous ces micro moments qui se succèdent et qui suffisent à transformer une vie en destin.



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Message Posté Jeu 9 Aoû - 4:47.
Tu avais failli te tuer. Plus tu te répétais cette phrase dans ta tête, et moins elle ne faisait de sens maintenant que tu étais dans ses bras. Tu comprenais tes motivations de départ, celles que tu avais lorsque tu avais l’impression que tout le monde se fichait bien de savoir si tu déambulais les couloirs ou si on retrouvait ton corps mort sur un rocher acéré. Ce moment où tu avais l’impression que ta disparition ne changerait rien à ce monde. Poudlard perdait une bonne élève. Et alors? Il y en avait des tonnes, des bons élèves, dans cette école, et des meilleurs que toi également. Alors, tu avais fini par te convaincre que personne ne voulait de toi sur cette terre. Pas même tes parents, qui finançaient certes tes études, mais qui ne semblaient pas vouloir passer les dernières années de ta vie en ta compagnie, probablement déjà en deuil de leur unique fille qu’ils allaient devoir enterrer. Tu ne leur en voulais pas. Tu comprenais le détachement qu’ils essayaient d’avoir, même si tu savais que tu aurais fait exactement le contraire si tu avais été à leur place. Mais bon, qui étais-tu réellement pour discuter de leurs choix? Tu te souvenais de tes premières réactions à l’annonce de ta maladie, à l’annonce de ta vie qui t’échappait. L’annonce de ta mort prochaine. Tu te rappelles t’être enfermée des jours dans ta chambre, à, alternativement, lire tout ce que tu pouvais sur le sujet, écouter de la musique déprimante et dormir le plus possible pour oublier le mal qui te ronge. Tu te rappelles des plateaux repas que tes parents mettaient devant ta porte, tu te rappelles des lettres qu’ils y glissaient, voyant ton refus complet de leur en parler. Tu lisais ces lettres pour mieux les brûler ensuite. Tu avais souffert. Et tu t’étais dit que tu ne pouvais pas souffrir éternellement jusqu’à ce que ta maladie t’emporte. Alors, tu t’étais fait un ‘code’ à suivre, et tu avais échafaudé ton plan.

Première règle : ne jamais s’attacher. Tu ne comptais plus les fois où tu avais brisé cette règle pourtant fondamentale de ton plan. Tu t’étais laissé avoir dès ton entrée à Poudlard, avec Euphyllidia, ta meilleure amie, qui t’avais toujours soutenue dans tout ce que tu faisais. Puis avec Meryc, cet ami qui te faisait rire et tu arrivais toujours à te remonter le moral quand tu allais moins bien. Puis il y avait eu Phil, celui qui jouait de la guitare pendant que tu chantais dans la salle commune des Poufsouffles. Tu avais rencontré Benjamin, un Gryffondor qui avait à cœur tes problèmes et qui ne permettait à personne de rire de toi, et qui t’appréciait pour ce que tu étais, sans te juger d’aucune sorte. Perpetua, avec qui tu ne parlais pas si souvent que cela, mais avec qui tu avais bien du plaisir à rigoler pendant les cours que les Poufsouffles et les Gryffondor avaient en commun. Aaron aussi, avec qui tu t’étais battue dans la bataille des gradins. Et tous les autres que tu oubliais mais qui ont toujours été là pour toi dans tes moments les plus sombres. Tu y repensais, et tu te disais que tu aurais manqué quelque chose si tu avais tenté de les laisser de côté, si tu les avais repoussés, si tu avais refusé qu’ils fassent partie de ta vie. Si tu ne t’étais pas ouverte à eux, si tu ne les avais pas laissés prendre soin de toi, s’inquiéter pour toi, être de véritables amis. Et puis, tu avais fait la gaffe qui avait fait capoter complètement ton plan qui aurait pourtant dû marcher. Tu avais rencontré Alistair.

Deuxième règle : ne pas se faire remarquer, être discrète. Invisible. Facilement oubliable. Tu voulais être un visage parmi tant d’autres. Sans rien de distinct pour qu’on te reconnaisse dans les corridors. Tu ne voulais pas que les gens autour de toi s’attachent à toi, pour éviter que tu t’attaches à eux, évidemment. Tu préférais qu’on se moque de toi plutôt qu’on t’aide à te relever lorsque tu tombais, qu’on ramasse tes livres lorsque tu les échappais. Tu appréciais ces moments où tes camarades de classe, sans le savoir, te poussaient toujours un peu plus vers l’idée du suicide qui s’ancrait à chaque jour plus fort dans ta tête. Troisième et dernière règle : vivre ta vie tant que tu le peux encore. Tu vois bien comment cette dernière règle est en conflit avec la règle précédente. Pourtant, c’est ce que tu as fait : tu voulais créer ton groupe avec Nolan et Robyn, tu disais toujours ce que tu pensais dans les débats, tu avais une opinion arrêtée sur à peu près tout et tu savais ce que tu voulais. Lorsqu’on te demandait ce que tu voulais dans la vie, tu répondais ‘être heureuse.’ Parce que cela ne générait pas vraiment de questions, juste des sourires, et que ‘avoir une vie normale’ aurait eu plus d’échos négatifs. Et, évidemment, tu ne voulais pas attirer l’attention.

Il est fou comme tous ces moments, toutes ces petites décisions nous mènent à un endroit, à une discussion, à rencontrer quelqu’un qui va changer notre vie. Si cette soirée-là des Serpentards ne t’avaient pas frappée, tu ne serais jamais allée te réfugiée dans la Forêt Interdite et tu n’aurais probablement jamais connu Alistair aussi bien que tu le connais désormais. Car maintenant, tu le connaissais par cœur. Vous vous connaissiez si bien que vous pouviez terminer les phrases de l’autre. Si bien que si tu avais eu un quelconque talent en dessin, tu aurais pu reproduire les traits de son visage sans même ouvrir les yeux pour le regarder. Tu savais ce qui le rendait heureux, ce qui lui faisait peur, tu connaissais son épouvantard et son patronus, sa couleur préférée, ce qu’il détestait manger, le truc qui le rendait fou chez quelqu’un, la couleur de cheveux qu’il préfère chez une fille (de toute façon s’il n’avait pas dit blond tu l’aurais tapé), tu connaissais ses forces et ses faiblesses, tu connaissais les qualités qu’il avait et qui te faisaient défaut, et par-dessus tout, tu savais que toutes ces petits détails inutiles que tu savais à son propos avaient contribué au fait que tu étais tombée amoureuse de lui. Mais malgré tout ça, tu lui avais quand même menti. Tu l’avais trahi et pendant un an tu lui avais tenu la main, tu lui avais juré qu’il savait absolument tout à ton sujet et tu l’avais embrassé sans le moindre remords. Maintenant, tu regrettais. Tu regrettais d’avoir douté de toi, d’avoir douté de vous. D’avoir douté de lui. Tu te trouves complètement stupide t’avoir oublié votre rituel, celui qui a fini par te sauver la vie. Tu te sens conne d’avoir pensé qu’il ne chercherait pas à savoir où tu étais. Qu’il ne chercherait pas à te sauver, lorsqu’il comprendrait. Tu te sentais stupide, parce que si les rôles avaient été inversés, tu aurais fait exactement pareil.

La pluie dégoulinait sur vous, le vent soufflait fort autour de vous. Le rebord de pierre devint mouillé. Glissant. Tu te retenais néanmoins à lui, pensant naïvement que si tu ne le lâchais plus, tout irait bien. Il descendit le premier de la pierre pour se retrouver à l’intérieur, en sécurité, et surtout, en vie. Tu t’apprêtes toi aussi à descendre, mais tu perds pied et ton corps est projeté à l’extérieur. Vers le vide. Vers ton destin. Ta main est brusquement arrachée à la sienne, et tu te sens tomber. Lentement. Comme si le temps s’était brusquement arrêté. Cette demi-seconde qui pourtant avait passé comme toutes les autres demi-secondes du monde avait semblé longue, alors que lentement tu tombais dans le vide, que lentement tu t’éloignais d’Alistair et de ton bonheur. Le destin te rattrapait. Tu tombais, mais tu ne criais plus. Ton visage était serein. Déterminé. C’était comme ça que ça devait se passer. Tu devais mourir cette nuit. C’était prévu. Le destin était de ton côté et il ne semblait pas prêt à te laisser vivre. Tu tombais, le vide se rapprochait de toi, et pourtant, tu étais parfaitement calme. Tu l’avais calculé. Tu l’avais prévu. Dans le fond, c’était mieux ainsi. Mieux pour toi. Mieux pour lui. Tu espérais simplement qu’il n’aurait pas la folle idée de sauter pour venir te rejoindre, comme il l’aurait probablement fait si tu avais sauté de ton plein gré, tout à l’heure. Puis, la demi-seconde qui t’avait semblé une éternité se termine, et les autres passent beaucoup plus rapidement. Tu avais même fermé les yeux pour embrasser cette destiné que tu savais être tienne. Mais Alistair n’allait pas rester là à te regarder tomber. Il t’attrape le bras et tu ouvres les yeux pour découvrir les siens, pour voir sa bouche articuler : « Fulmina, ne me lâche pas. Ne me lâche pas, tu m’entends ? » Cette pensée n’avait même pas traversée ton esprit. Parce qu’au fond, tu ne voulais pas vraiment mourir. Tu le lui avais même dit, lorsque vous vous êtes rencontrés. Je ne veux pas mourir. Alors tu t’accroches à lui. Tu t’accroches à la vie. Tu lui fais confiance.

Il te remonte, et tu t’écroules sur le sol, avec lui. L’orage fait rage derrière vous, mais le pire est passé. Vous avez évité la mort. Vous l’avez même défiée, et vous avez réussi à vivre. Ensemble. Ça avait toujours été comme ça, depuis le jour où vous vous êtes rencontrés et où il avait essayé de te tuer. La mort avait toujours fait partie de votre relation, mais vous aviez réussi à l’apprivoiser. À l’amadouer. Tu te retournes vers lui. Tu souris, légèrement.

FULMINA « Je veux vivre. Et je veux vivre avec toi. »
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Message Posté Ven 19 Oct - 14:05.

"how lucky you are,,

do you know


Il y a la vie. Et il y a la mort. Entre les deux, la frontière est si mince qu’on si perdrait presque. En vérité, elle disparaît même parfois. Elle s’estompe, au point qu’on ne sait plus très bien si on est là, ou si on est déjà parti. Il la tient. Il la tient fermement. Parce que c’est tout ce qui le sépare de la mort. C’est tout ce qui le sépare de la vie. Sa main. Sa main fragile, qu’il sent déjà trembler. Il la regarde. Il la regarde dans les yeux. Il voit une lueur d’espoir. Il voit une lueur de vie. Et alors, il sait que c’est déjà gagné. C’est une illusion. Une illusion éphémère. On n’a jamais vraiment gagné face à la mort. Elle attend, elle attend le moment propice. Mais à cet instant-là, ils avaient gagné. Ils l’avaient défié. Ils l’avaient emporté, contre toute attente. Et le vide ne comptait plus. Et l’orage n’existait plus. Il n’y avait plus qu’eux, dans un instant qui semblait éternel. Ce genre de moment qu’on n’oublie pas. Ce genre de moment qui, à lui seul, suffit à changer un homme.

Allongés sur la pierre humide. Il se passe un instant de silence. Deux âmes qui hurlent leur victoire dans une nuit sans fin. Il tient fermement sa main dans la sienne, de peur qu’elle ne lui échappe, à nouveau. Mais il n’ose pas la regarder. Pas encore. Il a peur. Il a peur de ce qu’il va se passer. Il a peur du futur. Incertain. Dangereux. Il a peur de devoir vivre sans elle. Alors il se contente de regarder le ciel noircit par les ténèbres de l’orage. Il fixe les éclairs qui zèbrent la nuit. Il souffle. Il respire. Son cœur bat à tout rompre. Ils avaient tant vécu. Peut-être qu’ils avaient trop vécu. La mort semblait rôder autour d’eux, dans une ronde sans véritable fin. Comme pour leur rappeler chaque fois que, s’ils avaient beau tenter de dominer le monde, du haut de leur tour, ils n’en restaient pas moins de simples humains. Et les humains étaient, nécessairement, destinés à mourir.

« Je veux vivre. Et je veux vivre avec toi. »

La vie ne leur épargnait rien. Et ça continuerait encore et encore. Il en était certain. Elle aurait des crises. Elle serait de plus en plus malade. Et lui, il aurait beau tout faire, rien ne s’arrangerait vraiment jamais. Pourtant, c’était ça qu’il voulait. Il voulait profiter d’elle, de sa peau, douce, de ses cheveux qui tombaient en boucles sauvages dans son dos. Il voulait vivre avec ce sourire, comme si rien d’autre ne comptait. Il se fichait des conséquences. Il se fichait de la peine, du malheur, et même de la mort. Il la voulait elle, avec tous les risques que ça comportait. Il la voulait elle, dans toute sa splendeur et son infinité. Il la voulait elle, et tout ce qui comptait, c’était qu’elle le voulait lui.

Alors, il se tourna vers elle. Il posa sa main contre sa joue, comme pour s’assurer qu’elle était bien là. Il ne dit rien, parce qu’il n’y avait rien à dire. Mais il la regardait dans les yeux pour y trouver la vie. La vie écorchée qu’ils allaient finir par perdre. Ils savaient tous les deux qu’il y avait une échéance. Mais il ne voulait plus y penser. Parce qu’entre temps, ils vivraient. Ils deviendraient fous, fous de vivre parce qu’ils avaient déjà rencontré la mort trop de fois. Ils brûleraient, jusqu’à leur dernier soupir. Rien ne les empêcherait plus jamais. Ils n’avaient plus aucun obstacle, aucune barrière. Et la pluie tambourinait contre la pierre comme un signe du destin.

Il se fichait bien d’être trempé. Il se fichait bien d’avoir froid. Tout ce qui comptait, c’était qu’elle était avec lui. Alors il l’embrassa. Il s’empara de ses lèvres, et, sans s’en défaire, bascula sur elle. Parce qu’ils étaient seuls. Parce que rien ne les arrêtait. Parce qu’ils s’étaient battu, et qu’ils se battraient ensemble encore longtemps. Parce qu’elle était la seule personne qui le rendait humain. Parce qu’elle était la seule personne qui le comprenait vraiment. Parce qu’elle était la seule à pouvoir le sauver.

Il s’arrêta un instant, un sourire aux lèvres.

« Tu sais quoi...J’ai décidé que ma vie était trop simple. Et j’ai décidé que je voulais la compliquer… Avec toi. »

Il lui adressa un clin d’œil avant de se relever. Il lui tendit la main, pour l’aider. Il commençait à faire sombre, la journée avait été longue. Mais qu’importe. Une nouvelle vie commençait.


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