VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
Merci à tous pour avoir pris part à cette formidable aventure.

en savoir plus
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Le printemps aura du retard. || Daisy [PM]
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Le printemps aura du retard. || Daisy [PM] Empty
Message Posté Ven 11 Oct - 1:07.
Le Printemps aura du retard.
Vous m'embêtez avec vos citations èé


informations particulièrement pas importantes
ϟ dénomination courante des participants ▬ Daisy McBerry & Ezekiel Sullivan.
ϟ  étiologie du statut subjectif ▬  Privé.
ϟ  datation approximative du moment exact ▬ Premier samedi du mois de Mars.
ϟ  cadran lunaire appréciable ▬ 15h.
ϟ  météorologie sorcièrement acceptable ▬  Il fait froid et gris.
ϟ  saison saisissante et palpitante ▬  Saison 3.
ϟ  intrigue globalement intriguante ▬  Prélude.
ϟ chatiment divin exigible ▬  Non, on se débrouillera tout seul Le printemps aura du retard. || Daisy [PM] 278701
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Le printemps aura du retard. || Daisy [PM] Empty
Message Posté Ven 11 Oct - 2:27.

Il ne parvenait plus à désincruster la terre et la crasse qui s’étaient accumulées sous ses ongles. Il avait maigri, ses joues s’étaient creusées et ses yeux semblaient ressortir de son visage. Il était fourbu, ses os craquaient et ses muscles grinçaient. Tout cela, il pouvait l’endurer. Leurs dîners infects, leurs dortoirs infestés, les corvées qu’il accumulait tant par son travail que par sa classe ; il pouvait l’endurer. Il avait connu situation pire que ses ongles noirs lorsqu’il s’était occupé d’un enclos de Scroutts à pétards, il avait survécu à plusieurs jours de jeun involontaire, et subi d’autres revers de fortune en tentant de ramener une foule de Doxy dans leurs cages respectives. Tout cela, il pouvait l’endurer.

La réclusion ? Il en était incapable.

Les doigts crispés sur ses genoux remontés contre sa poitrine, Ezekiel contemplait, l’air songeur, la pelouse grise et les carcasses décharnées des arbres du parc ; à cet instant, l’endroit lui semblait bien plus grand que dans son souvenir. Il se disait que c’était sans doute un tour de son esprit, que le fait d’en être privé le rendait plus important, plus attrayant qu’il ne l’était en réalité ; d’autres fois, qu’il n’avait jamais assez pris la mesure de la chance qu’il possédait. Quel imbécile avait-il été ! Comment avait-il pu croire que la chose lui était acquise ? Peu importait qu’il soit garde-chasse, ou professeur stagiaire en Soins aux créatures magiques ; il n’y avait pas de liberté lorsque sa seule autorisation de sortir de l’enceinte du Château était pour s’occuper de ses corvées. Des corvées. Toute sa vie, il n’avait jamais rechigné à s’occuper des animaux ; des diables de Tasmanie de la réserve de ses parents aux Botrucs inertes de la Forêt interdite, peu lui importait qu’il doive se casser les ongles ou se rompre le dos, tant qu’il restait à l’extérieur, dans cet univers dont la seule limite était l’horizon, Samson l’observant à la manière d’un souverain assistant aux travaux qu’il avait ordonné à son peuple. Il avait toujours aimé ce qu’il faisait ; ce qu’il avait à faire. Qu’elles deviennent des corvées lui était intolérable. Les bêtes étaient devenues nerveuses en sa présence. Samson avait commencé à renâcler, sans jamais le menacer ; mais ce jour-là n’était pas loin.

Pire encore. Peu lui avait importé ses tâches, tant qu’il pouvait respirer dans un endroit trop immense pour sa maladie. Entre quatre murs, elle se répercutait avec une force décuplée par une animosité et une aigreur qui lui sciait le ventre. Il avait commencé à fuir les autres. Il avait commencé à les considérer d’un œil sombre. Il avait commencé à perdre le charme qu’il avait toujours exercé sur les autres, un charme qui lui avait valu de donner corps à un mensonge plus vrai que nature, et auquel on avait pu croire encore, il y a quelques mois.

Certains disaient que c’était normal, que les conditions de vie de la Classe 3 étaient intolérables. D’autres affirmaient qu’ils avaient toujours su que ses airs de garçon parfait n’étaient qu’un masque comme les autres, qu’il n’était qu’un mensonge fait chair. Leur pitié ou leur condescendance l’irritait. L’impatientait. L’exaspérait. Il avait eu envie d’étrangler pour étouffer leurs paroles, d’écraser leur visage contre un mur pour effacer leurs sourires, leur casser un bras pour les empêcher de le toucher. Bien sûr, toute personne affirmerait que de telles pensées sont normales ; qui n’a jamais rêvé de recourir à la force pour abattre l’humiliation ? La différence, c’était qu’Ezekiel en était capable.

Il avait entendu dire qu’il n’était qu’un lâche. Qu’il méritait sa place en Classe 3, parmi ceux qui ne méritaient aucune considération. D’autres l’avait plaint, parce qu’il y avait encore dans leur esprit les vestiges de cette réputation usurpée qui l’auréolait ; la réputation de ce garçon qui n’avait jamais eu peur de regarder l’ennemi dans les yeux. Le directeur, comme les membres de la Garde. Il voyait les regards de ses pairs s’arrêter sur la cicatrice blanche scintillant sur sa joue ; marque indélébile de ce qu’il avait subi en silence pour une menace qu’il avait ignorée. Par certaines fois, il croyait déceler dans leur regard cette étincelle d’espoir désespéré. Vous vous trompez de héros.

Un nuage blanchâtre s’échappa de ses lèvres alors qu’il soupirait silencieusement ; du plat de la main, il nettoya la buée sur les carreaux de la fenêtre à meneaux qui le séparait de cet endroit rendu terne par les affres cruels de l’hiver. Quelques élèves y déambulaient telles des ombres abandonnées, emmitouflés dans leurs capes d’hiver et leurs écharpes qui leur mangeaient la moitié du visage ; il entendait leurs pas résonner dans le hall d’entrée tandis qu’ils s’ébrouaient à la lueur de la torche la plus proche en se plaignant de la température. Le printemps aura du retard. Un maigre sourire flotta sur ses lèvres. C’était fondamentalement inutile, mais comme certains savaient lire dans les étoiles, il pouvait estimer quand une saison s’achèvera. Ezekiel remonta les manches de son pull sur ses mains ; il n’y avait que derrière une fenêtre qu’il pouvait ressentir le froid plus vif, un ersatz de la morsure qui le prendrait au cou s’il était à l’extérieur. Un bien pâle artifice.

Il ne sut pas exactement comment, ni même pourquoi ; il le sentit sans doute plus qu’autre chose. Derrière le verre inégalement dépoli de la fenêtre, où les formes prenaient des courbes inattendues, il observa une tâche claire qui se détachait contre l’obscurité persistante de la Forêt interdite. Quelques secondes lui furent nécessaires pour comprendre ce qu’il contemplait ; planté solidement sur ses jambes, l’allure fière, un hippogriffe dardait son regard étincelant d’intelligence dans sa direction, et Ezekiel avait la certitude qu’il ne regardait pas dans sa direction par hasard. Samson avait toujours su avec une précision déconcertante où il se trouvait.

Sautant du renfoncement dans lequel il s’était installé, Ezekiel traversa les couloirs en se remémorant les habitudes qu’elle entretenait, les endroits où il était susceptible de la trouver ; la bibliothèque dans laquelle il n’avait pas le droit de se rendre, la Grande salle dont les portes lui étaient closes, les chambres que les Classe 1 occupaient…


    « M. Sullivan ! »

La voix claqua, impérieuse, dans le couloir à peine réchauffé des feux de bois que les elfes entretenaient, quand ce n’étaient pas eux qui s’y occupaient ; beaucoup de Classe 3 avaient déjà vu l’intérieur d’une chambre d’un Classe 1 sans pouvoir y toucher. Une façon, sans doute, de leur exprimer tous le dégoût que la société pensait d’eux ; observe ce que tu ne posséderas jamais, ou travaille pour un jour en voir la couleur… si Dieu te garde. Faisant volte-face, Ezekiel darda sur la femme qui s’approchait de lui un regard insensible, indifférent ; d’autres l’auraient sans doute mis à terre pour moins que ça.


    « Vous n’avez pas… »
    « Mademoiselle McBerry m’a fait demander. »

L’excuse était aussi belle qu’audacieuse. La femme le dévisagea sans cacher le dégoût qu’il lui inspirait, avec son air maladif et ses mains sales ; il soutint son regard sans broncher, dissimulant ses mains dans ses poches pour ne pas en trahir la rigidité. Au bout de longues minutes, elle hocha la tête ; il sentit sa présence dans son dos lorsqu’il se pencha pour frapper à la porte. Le printemps aura du retard. Peut-être qu’il aurait dû interpréter ce qu’il voyait comme ceux qui lisaient dans les étoiles, en fin de compte.

Quand elle ouvrit la porte, son sang ne fit qu’un tour. Il ne prit conscience qu’à cet instant de ce qu’il avait retenu son souffle. Elle était échevelée, ses prunelles brillaient sous l’éclat vacillant de la torche du couloir. Avant que son accompagnatrice n’ait pu dire quoique ce soit, Ezekiel se pencha en avant, prenant appui sur le chambranle de la porte, et murmura :


    « Demande-moi quelque chose. N’importe quoi. »


Il entendit la femme derrière lui s'époumoner sur son insolence, mais il l'ignora. Il contemplait Daisy comme à bout de souffle, et c'était sans doute ce qu'il était ; à bout de souffle. S'il ne sortait pas maintenant, s'il ne sortait jamais, il ne regretterait sans doute jamais ce qu'il ferait.


    « Demande-moi de t’accompagner à l'extérieur. »


Il s'arracha plus qu'il ne se déroba à la main tyrannique que posa soudainement la femme sur son épaule, et retint de justesse un mouvement brusque de son poignet, rejetant ses doigts autour de son propre cou pour en contenir les tics. Si cela passait encore pour de la nervosité, il pouvait s'estimer chanceux. Il serra la mâchoire en reculant contre le mur, faisant face à son adversaire ; celle-ci, tournée vers Daisy, lui demandait s'il était juste qu'elle avait demandé à ce qu'il vienne.

    « Je t'en prie », lâcha-t-il dans un souffle.

Le printemps aura du retard. || Daisy [PM]

T H E . F E A T H E R . O F . A . P H O E N I X :: Saison 3

Sujets similaires

-
» Heartbeat. || Daisy
» Les joies de la famille... ♥ [Daisy]
» ELF HOUSE DAY △ juliette & daisy
» DAISY&DESTINY Ϟ we are prisoners [PM]
» I WATCHED IT BEGIN AGAIN ● DAISY&DEHLI [PM]

Réponse rapide

pour répondre plus vite que le vent, t'as vu !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: