Nathanaël ne voulait pas se faire remarquer. Il marchait d'un pas rapide, rasant les murs, voulant rentrer au plus vite dans sa salle commune, s'étendre le long de son lit et laisser son esprit vagabonder dans les méandres de son imagination. Sa main droite effleurant le mur pour seule guide, il progressait dans le couloir du 4ème étage rapidement, tel une ombre. Son sens du toucher l'alerta alors. Le garçon se stoppa, laissant ses doigts lui indiquer ou il était. Il passa sa main sur la statue, effleurant la moindre parcelle de l'œuvre. Ses doigts touchèrent tout d'abord le nez du sorcier avant de remonter vers ses yeux de pierre. Enfin, il descendit et toucha le corps tout entier de la statue. Quand il senti le livre de pierre sous ses doigts le jeune homme jura, donnant un coup de pied dans le vide. Au lieu d'être non loin de l'escalier le menant à l'étage inférieur il se trouvait en face de la bibliothèque ! Le garçon s'appuya contre le mur, la respiration tremblante d'agacement. D'un geste presque mécanique, il replaça ses lunettes de soleil sur son nez en soupirant.

L'ancien prince des serpentard jura, sa journée n'avait été que suite d'emmerdes, et ce dès le matin. En effet, le garçon s'était coupé en sa rasant. De plus il avait failli quitter le dortoir avec son pantalon à l'envers. Et ce n'est que grâce à une première année que le jeune homme avait éviter cette bourde. Risible ? Pas pour le garçon qui fut pendant un temps le plus populaire de l'école Poudlard, aujourd'hui obligé se de faire aider par ceux qu'il méprisait autrefois. Drôle de retournement de situation, quelle ironie !
La mauvaise journée aurait pu s'arrêter là, seulement le destin se joue bien des hommes, et la journée fut de mal en pis. Premier cours de la journée : Défense contre les forces du mal. Difficile de se battre en duel en étant aveugle n'est-ce pas ? Résultat le jeune homme avait du attendre, assis, à écouter ses camarades. Ensuite, soins au créatures magiques où le jeune homme s'était fait aspergée de bave verte qu'il n'avait pu éviter. Et donc avait du subir les rires mesquins de ses camarades. Et la journée continua ainsi. Nate se cogna, se trompa. Mais le pire moment de la journée se déroula alors que le jeune homme rentrait du cours de soins aux créatures magiques. Poussé violemment par un garçon de sa maison, il avait terminé les genoux écorchés, ses affaires dans la flaque d'eau. Dépité, le jeune homme avait terminé sa journée dans le mutisme le plus total, tentant malgré son handicap d'éviter les gens. D'éviter toute confrontation avec autrui. Et pour finir, alors que j'aveugle regagnait sa salle commune voilà qu'il se trompait de chemin ! C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Nate appuya sa tête contre le mur, laissant la fraicheur de la pierre faire frissonner sa nuque. Le souffle court, il laissa son esprit vagabonder dans le labyrinthe des souvenirs. Tentant de se détendre. Il se revit, jeune et encore insouciant de ce qui allait lui tomber dessus. Beau, le corps sculpté, un regard d'azur, il était la coqueluche des filles de l'école. Il était sorti avec plus de la moitié des filles de sa promotion, sans jamais rester avec une fille plus de deux semaines. En plus d'être séduisant, il était un sportif de talent et un élève prometteur. Riche et puissant, il se servait de sa grande influence pour maltraiter les autres, par plaisir de provoquer, par pur sadisme. Comment aurait-il pu seulement se douter ? Aurait-il seulement pu prévoir sa chute, aussi brutale que celle d'un oiseau narguant de son vol touché d'une balle. Pourtant une fille l'avait mis en garde, une seule. Un instant il avait envisagé qu'a cette époque elle aurait pu avoir raison. Un instant. Le temps d'un battement de cil, d'un battement d'aile. Pourtant aujourd'hui, ces mots lui apparaissaient d'une dangereuse clairvoyance. Ces mots étaient ancrés dans son cœur, comme gravés à même sa chair. Ils résonnaient dans son esprit, inlassablement. « Pour le moment tu es le plus fort O'Donnell, tu est beau riche intelligent, sportif et parce que tu as tout ça tu te permet de mépriser les autres. Mais la roue tourne et tout ça n'est éphémère, un jour tu chutera et crois moi ta chute sera lourde. Oh comme j'aimerais être là pour y assister ! ». A cette époque le jeune homme ne se doutait pas du sens de ces mots. « Par Merlin, comme j'ai été stupide » songea t'il en laissant reposer sa tête sur le pierre.