Affamée, Jordyn avait décidé de se rendre aux cuisines pour aller trouver de quoi grignoter, alors que le début du dîner ne saurait pourtant pas tarder. Mais elle n'avait pas faim, juste envie de trouver quelque chose de sucré à savourer, comme de la gourmandise, de la vraie. Grâce à des pas légers, et des mouvements de bras fluides, sa démarche était particulièrement gracieuse, et d'ailleurs admirée par bon nombre de filles, mais c'était naturel, non-travaillé. La jeune fille était orgueilleuse depuis toujours, et cette façon de se déplacer en était une preuve affligeante. En pensant à ça, au fait d'être plutôt admirée par la gente féminine, tout autant que masculine aussi, mais d'une autre façon, la Poufsouffle laissa un léger sourire satisfait se dessiner sur son joli visage naturellement mâte à cause de ses origines hawaïennes. Mais bien trop rapidement à son goût, un bruit sourd et répétitivement agaçant la tira de ses pensées narcissiques. Elle s'avança vers ce qu'elle pensait être la source du bruit, et au détour d'un couloir, elle aperçut ce garçon, élève de Serpentard secouant sa main. Par déduction, elle comprit qu'il avait probablement frappé dans le mur, et logiquement, le connaissant, il devait être énervé pour avoir fait ça. Qu'est-ce qu'elle le comprenait sur ce sujet-là. Et probablement mieux que personne. Ils étaient bien trop similaires, c'en était un peu effrayant.

Curieuse, la brunette s'appuya à l'un des murs glacés des cachots, la tête penchée, observant son camarade d'un an son aîné. Elle l'avait connu dans des colères bien plus noires qu'il ne semblait l'être actuellement, mais frapper dans les murs n'était pas vraiment dans les habitudes qu'elle lui connaissait, alors elle décida d'attendre calmement que sa crise se calme, pour pouvoir d'abord le réconforter un peu, comme ils avaient l'habitude de faire l'un pour l'autre, puis de lui demander ce qui n'allait pas, au cas où elle puisse lui donner un petit coup de main amical. Lentement, la tête de Petrus se releva, et ses yeux clairs se dirigèrent vers elle. Elle esquissa un sourire léger, puis l'interrogea du regard assez fortement, avant d'ouvrir la bouche et prononcer calmement ces paroles:

« Bon ça y est, t'es calmé? Nom d'un Lutin de Cornouailles, mais qu'est-ce qu'il te prend de frapper dans les murs maintenant? »

Jordyn s'approcha de son camarade encore tremblant d'énervement, et lui attrapa gentiment la main pour y jeter un coup d'oeil. Le sang du garçon coulait par gouttelettes espacées au sol, touchant d'abord la peau foncée de la Poufsouffle. Cette dernière remua tout d'abord la tête, avant de sortir sa baguette, de la pointer sur la plaie ensanglantée du jeune homme, puis prononça la formule du Vulnera Sanentur trois fois d'affilée, puisque c'était ainsi que le sort devait être utilisé. Lors de la première fois que de la lumière jaillit de sa baguette et toucha la plaie, les gouttes de sang se rétractèrent, alors que lors de la seconde fois, les blessures se refermèrent petit à petit, et la troisième fois fit disparaître les cicatrices visibles. Après avoir rangé sa baguette dans sa poche, Jordyn relâcha délicatement la main du garçon, puis lui conseilla avec un tendre sourire:

« Si tu veux éviter les cicatrices, je te donne un conseil: applique de l'essence de Dictame assez rapidement sur ta main.
Mais ne t'en fais pas, on reparlera de cet incident fâcheux lors de notre prochaine entrevue, Petrus. »

Un hochement de tête, un dernier regard entendu, puis Jordyn tourna les talons, retournant sur ses pas, puis en direction des cuisines.