Cette journée avait été plus qu'épuisante. Même mes jambes me faisaient mal. Ma cape ne semblait pas avoir réussi à protéger mon pull ni mon pantalon, puisque tout mes vêtements se trouvaient être mouillés. Le plus agréable, c'était les chaussettes trempées. Un cours s'était déroulé dans le parc, ce qui m'aurait ravi en temps normal, mais pas sous une pluie torrentielle. Enfin je pouvais aller me changer dans ma chambre après toute une après-midi dans ce triste état. Je m'imaginais déjà redescendre et aller dans la grande salle, déguster une tasse de thé. Teinté d'un léger voile rose, tourbillonnant dans le sens des aiguilles d'une montre, suivant avec discipline le mouvement de ma petite cuillère. Sans le savoir, je m'éloignais de plus en plus de cette petite utopie temporaire.

Alors que je marchais à grands pas à travers les nombreux couloirs qui me séparaient de l'aile Ouest du château, j'eu la surprise d'entendre un cri de panique. Continuant avec l'allure à laquelle je marchais, j'empruntais un autre passage que mon chemin habituel, afin de vérifier que tout allait bien. Mais ce n'est que quelques secondes plus tard que je vis un élève plaqué contre le mûr, maintenu à la paroi par le bras d'un autre. Ne cherchant pas un seul instant à comprendre, ma main sorti ma baguette de la poche intérieure de ma cape et d'un mouvement circulaire, je lança un sortilège qui frappa de plein fouet le dos du fauteur de trouble. Le visage soulagé de l'autre garçon me rassura quelque peu, puisque j'eu un instant, peur de mal avoir jugé la scène et de m'en être pris à la mauvaise personne. Sans m'expliquer ce qu'il s'était passé, le jeune élève, manifestement en deuxième ou troisième année me remercia et parti dans la direction opposée de là où je venais.

Le corps de l'autre se trouvant toujours par terre et ne bougeant plus, un second vent de panique parcouru tout mon corps. Je pouvais voir qu'à l'inverse de l'autre, celui-ci était beaucoup plus vieux, peut-être même plus âgé que moi. Et là, ce qui pouvait m'arriver de pire arriva. Je connaissais mon éternelle poisse. Cette mal chance perpétuelle qui me suis et qui me colle aux chaussures. Celle qui m'empêche de vivre ma vie comme je l'entends et celle qui me rappelle que, peu importe où je suis, je peux être certain qu'il m'en arriverait une. En effet, des pas se firent entendre. Plus les secondes défilées, plus le bruit se rapprochait de moi : c'était sur, j'allais croiser cette personne. Et ce, avec l'autre imbécile étendu sur le sol. L'idée de le déplacer, grâce à ma baguette ça va sans le dire - je n'allais pas me péter le dos non plus - me traversa l'esprit, mais je risquais d’aggraver mon cas, ce que je ne jugea pas du tout nécessaire. Je décida alors de repartir de là où je venais, comme si de rien n'était. C'était peut-être là meilleure des solutions. Me retournant alors, je commençais à marcher. Je l'avais échappé bel. La personne que je croisa portait l'insigne de préfet. Encore quelques secondes et je me faisais coincer en train de jeter un maléfice à un autre élève. Je pensa alors que je n'avais même pas regardé de quelle maison il était ici, celui qui faisait une 'sieste' sur le sol froid. Serpentard me vint à l'esprit, bizarrement. A chaque fois que quelque chose de négatif se produisait, j'avais tendance à imaginer qu'il devait s'agir de l'oeuvre d'un Serpentard. Je n'aimais que trop peu cette maison, ce qui ne m’empêchait pas d'avoir quelques amis qui s'y trouvaient. Louve par exemple. L'une des mes trois meilleurs amis. Mais peut-être était-ce une exception.


- Eh !? Toi, là-bas.


Merde. Je n'avais pas pensé au fait qu'en repartant dans cette direction, la logique aurait voulu que je vois le corps si il s'était passé quelque chose. Je me retournais, l'air de rien. Devant ma mine de fausse interrogation, je vis alors le préfet se relever (il avait alors un genoux au sol et l'autre plié) et se rapprocher de moi.


- Tu vas me dire que tu n'y es pour rien ?
- Disons que je n'ai rien dis du tout et que je n'ai pas l'intention de le faire.


Il s'empara alors de ma baguette, que j'avais toujours en main, ce qui m'avais, je dois bien le reconnaître complètement échappé. Et re-merde.


- Prior Incanto


Il ne fallut pas longtemps pour que je paraisse l'air d'un crétin, et il ne fallut guère plus de temps pour que je me prenne quatre heures de retenue dans la figure. La bonne nouvelle, c'est que quelque soit le temps Samedi, je serais occupé à faire quelque chose. La mauvaise nouvelle et que débordant d'imagination, le garçon qui se tenait devant moi, eu l'humour, si toujours est-il qu'on pouvait le prendre comme ça, de me dire que je devrais préparer à manger pour les élèves, et que je passerais donc mon Samedi matin dans les cuisines de l'école. L'idée me ravissais. Ironie, ça va sans le dire. Heureusement pour le gars qui s’étalait toujours sur le sol qu'il n'était pas à côté de moi, car ma jambe et mon pied me démangeait, et un coup de pied dans les côtes aurait pu traduire mon envie de communiquer avec lui.

J'adressai un sourire au préfet (un sourire de faux-cul, hein?) et me dirigeais enfin vers ma salle commune. Tout ça parce que j'étais venu en aide à un petit. Voilà ce qui arrive quand on essaie d'être gentil. La prochaine fois ça m'apprendra : je continuerai ma route comme si de rien était et tout se passera bien. Pour moi en tout cas.

La fin de semaine arriva vite. Le rythme des cours était effréné et les options que j'avais prises me demandaient énormément d’investissement, mais le jeu en valait la chandelle. Je m'épanouissais à apprendre de nouvelles choses. C'est simple tout le contenu des cours me rendais heureux, et rien était de trop. La lumière du plafond du dortoir venait de s'allumer. Lorsque je réussi enfin à ouvrir les yeux, je vis mon camarade de chambre me sourire en me lançant que j'avais intérêt de me lever si je ne voulais pas être en retard pour ma retenue et si je voulais avoir le temps de manger et boire quelque chose avant de la commencer. Il était torse nu, vêtu uniquement d'un caleçon, et sans savoir pourquoi, un sourire s'esquissa sur mon visage. Je me leva donc, comme il me l'avait suggéré, et me dépêcha de me préparer. Je jugeais inutile le fait d'arriver en retard à ma retenue. Si c'était pour m'en chopper une deuxième, autant ne pas y aller. Je repensais alors à mes retenues, peu nombreuses -heureusement-, que j'avais eu depuis ma première année. Descendant les escaliers qui n'en faisait qu'à leur tête, comme d'habitude, j'eu le temps de boire un thé, manger quelques muffins, et me rendit directement dans les sous-sols.

Je ne savais pas trop comment les quatre prochaines heures allaient se dérouler, d'autant plus que je ne savais absolument pas cuisiner. Le résultat allait être marrant je le sentais venir d'ici. C'est en poussant la porte des cuisines, que je reconnu tout de suite une fille que j'avais avait aidé quelques mois plutôt pour un devoirs sur les runes et qui se tenait là.


- CAMERON !! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Toi aussi tu es en retenue, ou tu aimes passer tes samedi matins dans les cuisines ?


A peine arrivé et je venais déjà de dire une connerie. Un sourire reprit place comme celui de tout à l'heure et je me rapprochais d'elle. Regardant sur le plan de travail, des feuilles y étaient éparpillées. Finalement, ce samedi matin n'allait peut-être pas être aussi horrible que ça.

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