C'était un chaud dimanche de printemps, comme on en fait rarement. A peine les premières lueurs du soleil pointaient que ces dernières chauffaient à fond le château. Dans le dortoir, c'était intenable, alors pour un dimanche, Ibrahim s'était levé tôt. Au programme ? Farniente, au bord du lac. Il avait bien besoin de décompresser après les événements récents qui avaient bouleversés le château. Il avait cru comprendre que les salles secrètes des fondateurs de Poudlard avaient été ouvertes, et il ne pouvait cacher à personne qu'il aurait aimé en découvrir une. Surtout celle de sa maison à vrai dire... Mais il avait beau eu chercher, il n'avait rien trouvé. Il s'était même rendu à la bibliothèque pour essayer d'en apprendre davantage, mais sans grands succès. C'est donc l'esprit ailleurs qu'il traversa machinalement le hall du château de Poudlard, là où quelques jours auparavant, quelqu'un ou quelque chose avait torturé et tué les quatre animaux emblématiques des fondateurs de Poudlard : Un serpent pour Serpentard, un Aigle pour Serdaigle, un Lion pour Gryffondor et un Blaireau pour Poufsouffle. Ça n'avait pas été joli à voir, mais surtout, c'était très déroutant et cela ne présageait rien de bon.

Arrivé dans le parc, l'herbe était douce et chauffée par les rayons de l'astre jaune. Ibrahim enleva ses chaussures, adorant marcher pieds nus dans l'herbe. C'était un de ces petits plaisirs que l'on n'avoue pas forcément, et que les autres ignorent, bien souvent. Une satisfaction personnelle de bon matin, qui mettait le jeune Polonais de bonne humeur. Ce n'était pourtant pas grand chose, mais comme on le dit si bien "il en faut peu pour être heureux". C'était le cas ici. Marchant lentement, sans trop savoir où il allait, ses pas le menèrent naturellement vers le lac. Il s'assit sur le bord de ce dernier, se rappelant avec amusement et soulagement sa dernière mésaventure par ici. Il était avec cette élève de Serpentard, qu'il n'appréciait d'ailleurs pas forcément, mais sans savoir pourquoi, il lui avait sauvé la vie. Par faute d'inattention, elle s'était faite ligoter par une créature du lac, ce dernier ayant tenté de l'entrainer vers le fond. La pauvre n'avait pas sa baguette, alors c'eut été difficile pour elle de s'en sortir si Ibrahim n'avait pas été là. Heureusement pour elle, il avait su faire abstraction de sa rancœur envers la maison verte et Argent qu'il ne portait pas franchement dans son cœur.

Tout en fixant le fond du lac, Ibrahim, attiré comme par une force invisible, se laissa glisser dans l'eau rafraichissante du lac. Prenant bien soin de serrer sa baguette dans sa main droite, il se lança un sortilège de têtenbulle afin de pouvoir nager à sa guise dans les eaux hostiles de Poudlard. Il s'était bien entendu au préalable débarrassé de sa cape de sorcier et de toute affaire superflue, pour se retrouver seulement en caleçon. Il frissonna une fois dans l'eau, la fraicheur de cette dernière contrastant avec la chaleur au dehors. Il fit alors une petite pirouette dans l'eau et entreprit de nager vers les profondeurs du lac, attiré par quelque chose. Il n'aurait su dire pourquoi il faisait ça, c'était simplement une impulsion, une envie, un besoin presque. Quelque chose lui disait qu'il devait faire ça, son instinct peut être, et il suivait souvent son instinct. Il continua donc sa descente dans la noirceur du lac, ce dernier se faisant plus sombre à mesure que le Polonais s'enfonçait dans ses profondeurs.

Plusieurs fois, Ibrahim dut s'interrompre, persuadé que quelque chose le suivait. Il se retournait alors vivement, la baguette brandie, mais il n'y avait rien. Pourtant, les ombres trahissaient une présence qui ne pouvait être dans l'imaginaire d'Ibrahim seulement. Néanmoins, il continua sa quête instinctive pour finalement apercevoir ce qu'il redoutait le plus : Le calmar géant. Légendaire, puissant, imposant, il faisait la frayeur des élèves de Poudlard. Se cachant derrière un récif de coraux, ce dernier ne semblait pas se préoccuper du jeune Gryffondor. Non, il semblait captivé par autre chose, une chose probablement inhabituelle pour le captiver autant. Ibrahim sortit sa tête de derrière le récif et put apercevoir, non loin du Calmar une sorte de passage. De ce dernier émanait une lumière bleutée, presque turquoise, et il ne semblait pas aussi ancien que tout ce qui l'entourait ici, dans ce lac. En effet, il était fait de pierres grises, presque blanches, portant des inscriptions ressemblant à des runes. Ibrahim n'avait pas pris l'option des runes, et il s'en voulait en ce moment précis. Curieux au plus haut point, il s'approcha de cette entrée , tout en essayant de ne pas attirer l'attention du Calmar. Il avait bien deux trois sorts en réserve pour tenter de s'en sortir si ce dernier décidait de s'en prendre à lui, mais à vrai dire, Ibrahim n'avait jamais eu à l'affronter réellement. Son cœur tambourinait contre sa poitrine à cette idée, se demandant encore dans quel pétrin il s'était fourré. Il aurait pu abandonner, faire demi tour, repartir comme si de rien n'était, mais cette idée lui déplaisait. N'écoutant que son courage, il nagea jusqu'à l'entrée. Lançant un jet d'eau bouillante avec sa baguette vers la direction opposée, il fit exploser un récif de coraux, ce qui eut pour effet le but qu'il voulait. Surpris, le Calmar fonça vers le lieu de l'explosion, toutes tentacule en avant. Ibrahim profita de cet acte inattention de la part du monstre pour se faufiler dans l'entrée de ce qui s'apparentait à une grotte. Il fut surpris en pénétrant à l'intérieur de pouvoir respirer à nouveau normalement, un air qui sentait cependant une odeur d'algues. Toujours en caleçon, le Rouge et Or se hissa sur le sol rocailleux de la grotte, sur lequel stagnaient seulement quelques flaques d'eau croupies.

Regardant tout autour de lui, il fut surpris de constater qu'il ressentait une forte puissance dans cette caverne. Cela s'expliquait probablement par le fait de la présence d'un sortilège puissant pour éviter à l'eau du lac de pénétrer à l'intérieur. Avec toute la pression qu'il fallait repousser, ce sortilège était vraiment efficace, et donc d'une puissance hors du commun. Il inspira profondément, scrutant tout autour de lui. Il s'avança de quelques pas dans la pénombre de la grotte, pour finalement lancer dans un murmure, de peur de déranger le silence ambiant :

- Lumos ...

Sa baguette s'éclaira doucement, révélant la paroi de la grotte. Il s'approcha d'un des pans de mur à l'aspect rugueux et irrégulier, le touchant de sa main. Il en émanait une chaleur étrange , si étrange qu'elle semblait se transformer en fraicheur immédiatement. Retirant sa main, le cœur battant, il avait l'impression qu'un rideau de silence s'était abattu sur le monde. Seul le bruit régulier de gouttes qui se fracassaient sur le sol dans une sorte de ploc ploc régulier le confortait dans l'idée qu'il n'était pas sourd. Il marcha donc encore quelque mètre avant de voir sous le halo de sa baguette une ombre se faufiler derrière lui. Il fit rapidement volte face, mais rien. Une seconde ombre, mais toujours rien. Il se plaqua contre une des parois de la grotte, sentant la roche écorcher sa peau nue. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et il tenait fermement sa baguette. Il voyait distinctement des ombres aller et venir à toute vitesse devant lui, mais pourtant, aucune forme matérielle ne se dessinait. Il déglutit, avalant une salive amère. Puis, tout à coup, un bruit de pas. Il écarquilla grand ses yeux, le bruit venant de l'entrée. Il pointa sa baguette dans cette direction et hurla, d'une voix tremblante d'appréhension :

- Qui va là ?

Lorsque les premiers rayons du soleil s'aventurèrent dans ma chambre, le buste de Luka montait et descendait avec une telle lenteur qu'il laissait comprendre qu'un paisible sommeil s'était emparé de lui. C'est avec l'estomac bruyant qu'il se leva. Dans le dortoir, ces camarades dormaient encore et la lumière claire du soleil n'était que lointaine et douce. Dans la sale commune, seulement quelques élèves se tenaient debout, échangeants des propos inaudibles avec le visage contracté. La nuit lui avait presque fait oublier les récents événements qui étaient tombés sur le châteaux. En passant par le hall, les images des quatre animaux gisants morts sur le sol lui revint en tête. Quelle genre de personne avait pu commettre un tel crime et qui. Depuis, une rumeur parcourait chaque recoin de l'école. Des salles créées par les fondateurs eux mêmes auraient vu le jour, suite à la colère qui s'était emparée des quatre personnes les plus connus de l'Histoire de Poudlard. Si seulement cette histoire était vrai. Si seulement la légende de ces pièces n'était pas de simples inventions. L'excitation gagné le jeune Serdaigle, s'imaginant alors s'entrainer au combat dans une pièce gardée secrète, comme l'avait voulu des centaines d'année plus tôt, Rowena Serdaigle.

Il était encore très tôt et toute la journée s'offrait à Luka pour pouvoir se détendre avant la reprise des cours. Celui n'aimait que peu ce jour, car il était synonyme de stress du fait qu'il débouche sur le Lundi. La plupart du temps, il se rendait alors à la bibliothèque afin de vérifier que la majeur partie des connaissances qu'il lui fallait acquérir étaient bel et bien ancrées dans sa tête. La bibliothèque était certainement un des endroits avec le parc, où le jeune blond aimé par dessus tout se trouver. Il s'y sentait bien, dans son élément comme on le dit si bien. L'idée d'être enfermé dans une pièce avec des livres par milliers en dégoutait plus d'un, ce qui lui échapper complètement.

C'est quand le soleil se montra un peu moins timide que Luka rangea ses affaires avec soin et se décida d'aller faire un tour dans le parc. C'est avec quelques livres blottis sur sa poitrine avec ces bras, qu'il avançait dans l'herbe qui semblait peu à peu retrouver sa plus belle des couleurs, après un hiver rudement froid. La chaleur à l'extérieur devenait prononcée d'autant plus pour un dimanche de printemps. Une longue journée à passer dehors se dessinait alors. C'est avec étonnement qu'il aperçu à quelques mettres un élève se mettre en caleçon et plonger dans l'eau. Luka voulait bien admettre que la température était au dessus des moyennes, mais de là à aller nager dans l'eau du parc.. Le lac avait toujours effrayé le blondinet. Nul ne connaissait toutes les horribles créatures qu'il renfermait. C'est intrigué que Luka pressa le pas, surement afin de vérifier que le soleil n'avait pas trop tapé sur la tête du garçon qu'il voyait ; on ne sait jamais. Arrivé au bord de l'étendue, il remarqua un insigne rouge et or. Lorsqu'il releva la tête, le garçon avait alors disparu. Seules quelques ondes d'eau prenaient vie, rompant la surface plane. Une panique sembla s'infiltrer à l’intérieur même des veines de Luka, se mélangeant à son sang, comme un cocktail explosif. Tout s'enchaina très vite. Il lança ses livres à terre, et se déshabilla en une fraction de seconde. Ne disposant plus que son caleçon et de sa baguette, il jeta un regard autour de lui pour voir si quelqu'un était susceptible de pouvoir l'aider. Personne. C'est avec la peur que l'eau soit gelée qu'il donna un coup de baguette sec en direction de sa tête. Une bulle d'air apparu alors autour de celle-ci et il plongea sans réfléchir une seconde de plus. Ses yeux s'ouvrirent comme jamais sous l'effet intense de froid quand sa peau rentra en contact avec l'eau. Pointant sa baguette vers l'avant, il nageait instinctivement dans une direction que même lui ne semblait pas connaître. S'enfonçant alors dans les profondeurs du lac tant redouté, certaines lignes de livres qu'il avait pu lire au fil des années sur les créatures susceptible de le peupler. En regardant vers le haut, Luka jugea de la profondeur en s’apercevant que la lumière à la surface s'atténuée de plus en plus. Soudain, un courant d'air chaud lui passa sur le côté et sans un seul instant de répit, un des monstres les plus redoutés des eaux nageait pattes en avant, en sa direction. Aucun sort ne lui venait en tête. Enfin, si, une tonne justement, mais aucun ne semblait pouvoir avoir quelconque effet sur le géant Calamar.. Il faut dire que l'on a peu l'habitude de se battre dans l'eau. Ne disposant plus que d'une seule solution, il nagea à toute vitesse derrière une pierre. Mais comme il l'avait deviné, le monstre le suivi et une tentacule manqua de le toucher.

- Impedimenta !


La créature poussa un cri, mais ne sembla pas être très affecté par le sort. C'est alors qu'un lumière bleutée attira l'attention du garçon. Les yeux rivés sur la créature, il ne l'avait pas remarqué, et quand il s'en approcha de plus près il aperçu comme une sorte de passage. Des pierres plus claires, formaient une entrée d'où la lumière émanait. C'est in extremis qu'il réussi à se faufiler à l’intérieur et n'ayant d'autre choix à défaut de se heurter à un mur de pierre, il remonta autant qu'il pu et déboucha alors sur un espace rempli d'air. Luka sorti de l'eau, son corps frissonnant à cause du froid. Ses poils blonds se dressaient le long de ses bras. Le noir et le silence se combinants ensemble, il avait peur de voir ce que l'endroit renfermer. Un timide son sorti de sa bouche, et sa baguette dégagea une lumière. Il pu alors constater qu'il se tenait dans une grotte parfaitement taillée dans la roche, surement par l'effet de l'érosion. Oubliant presque ce pourquoi il était là, il souhaita au fond de lui même que le garçon qu'il avait vu tout à l'heure avait lui aussi trouvé cette entrée. Il commença à marcher le long du mûr, mais la pierre lui faisait mal du fait qu'il soit pied nu. Le silence toujours aussi pesant, il distingua alors une ombre qui dégageait également une lumière. La baguette de Luka s’arrêta alors de briller, et il se rapprocha de la façon la plus discrète qu'il pu vers ce qui se tenait devant lui.


- Qui va là ?


Luka cessa tout mouvement, et fût un peu rassurer que la voix fut celle d'un homme. Il hésita une fraction de seconde, se demandant si il devait répondre ou non. Après tout, peut-être que cette personne n'était pas la même que tout à l'heure.. C'est alors timidement qu'il réclaira sa baguette et lança dans la pénombre qui séparait les deux garçons :


- Luka, je crois que c'est toi que j'ai suivi depuis le parc. Je m’inquiétais pour toi. Est-ce que ça va ? Tu sais où nous sommes ?


Les palpitations de son cœur étaient de plus en plus rapprocher, et il était persuadé, que si il avait été à la lumière du jour, on aurait pu distinguer sa peau se soulever sous le battement de l'organe. Il se rapprocha un peu de l'autre garçon et c'est alors qu'il vu qu'il s'agissait d'un de ces meilleurs, Ibrahim. Une envie de le prendre dans les bras parcouru son corps, et un énorme soulagement se fit ressentir. Une question demeurée, où étaient-ils ?