« Mademoiselle Blackburn?! Je viens vous chercher pour votre entraînement dans le labyrinthe! Vous avez terminé votre ronde?
- Oh bonsoir professeur! J'allais justement retourner aux cachots, puisque j'ai terminé mon travail pour ce soir!
- Bien alors suivez-moi jusqu'au parc! »

A présent Préfète-en-chef, j'étais chargée de veiller à ce qu'aucun élève ne traine dans les couloirs après le couvre-feu. Faisant habituellement partie de ces élèves séchant le couvre-feu, la situation était plutôt ironique. Mais cela me plaisait bien plus de me balader dans les couloirs à cette heure en toute légalité en sachant que je pouvais sanctionner les élèves qui eux le faisaient en toute illégalité!! Même si c'était bien plus excitant de le faire sans autorisation! Bien qu'une fois minuit passée, je retournais dans la meute des élèves clandestins, si je me baladais hors de mon dortoir!

En attendant, il était temps que je suive mon professeur de Défense Contre les Forces du Mal. En effet, le directeur avait mis en place des entraînements spéciaux afin de nous exercer à la survie, suite à la demande du ministère. Le labyrinthe du Tournoi des Trois Sorciers du temps du célèbre Harry Potter avait ainsi été mis à notre disposition pour nous entrainer. Aujourd'hui, c'était le premier jour que je m'y rendais et je ne savais pas quel élève m'accompagnerait dans ce dédale. Mais je verrais bien une fois sur place. Je ne savais pas non plus ce qui m'attendait à l'intérieur du labyrinthe, mais là était tout le principe de l'entraînement. Après tout, en situation réelle, nous ne saurions jamais ce qui nous tomberait dessus - autrement, il ne serait jamais arrivé tout ce qui était arrivé il y a deux mois...

Arrivée devant l'imposant labyrinthe, j'aperçus deux autres élèves : Ray Montgomery, un camarade serpentard et Jordyn Wright, ma cousine. J'espérais alors que nous n'aurions pas à nous battre, car je n'avais pas spécialement envie de lancer des sortilèges contre ma cousine. Mais je restais tout de même suspicieuse, quelque chose me disait que ce genre de chose pourrait nous arriver une fois à l'intérieur... D'ailleurs, minuit arriva très vite et tous trois nous dirigeâmes vers une entrée différente. A peine avais-je mit un pied à l'intérieur du labyrinthe, qu'un mur de végétation vint refermer aussitôt l'ouverture que je venais d'emprunter. A présent, j'étais livrée à moi-même. Seul ma tête et mes compétences m'aideraient à sortir de ce dédale sinueux et obscur.

Ray ferma le dernier bouton de sa chemise, enfila sa cape de sorcier et quitta les dortoirs le tout sur la pointe de pieds. Il ferma la porte sans faire le moindre bruit, monta les quelques marches qui le séparaient de la salle commune. Sans même murmurer l'incantation nécessaire, Ray secoua sa baguette qui s'illumina aussitôt. Il s'approcha du passage, le poussa d'un léger coup d'épaule, et sortit de la salle commune des verts&argents. En face de lui se trouvait son professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

Ray ne daignait même pas répondre à son professeur. Depuis quelques temps déjà, le ministère avait mis en place des entraînements. Entraînements qui se déroulaient au sein-même du labyrinthe ayant servi lors du tournoi des trois sorciers de 1994. Un honneur ? Certainement pas. Ray ne voulait pas participer à ces entraînements. Ils ne leur serviraient strictement à rien en période de crise. L'organisation secrète était trop entraînée, de simples élèves ne pouvaient pas luter. Ce n'était pas deux heures dans un labyrinthe une fois dans l'année qui changerait quelques chose à cela …

Les hommes arrivèrent au labyrinthe. Après avoir compris que d'autres participants le rejoindraient, Ray alla s'adosser contre un arbre. Reprenant son attitude désinvolte, presque négligée, le jeune homme ferma les yeux et attendit patiemment le retour de son professeur. Après quelques minutes d'attente il revint, accompagné de Jordyn. Poufsouffle, sixième ou septième année. Ray se contrefichait totalement de la jeune femme. Il ne lui avait jamais parlé et ne comptait certainement pas lui parler ce soir. Ou, du moins, pas tant qu'ils ne serraient pas entrés dans le labyrinthe. Ray se servait de ses camarades et n'avait aucun scrupule. Pour le moment la jeune femme ne lui servait à rien, alors, il n'irait pas lui parler.

Une nouvelle fois, son professeur partit chercher une nouvelle personne. Ray attendit, sans dire un mot. Il ignorait délibérément Jordyn. Après quelques instants d'attente, il revint en compagnie d'Hayleen. Ray esquissa un rictus empli de mensonge à l'égare de Hayleen. Fille de bonne famille, Ray, pourrait un jour ou l'autre, tenter une quelconque approche auprès de la belle miss Blackburn. D'autant plus que, les deux jeunes gens étaient en même année et dans la même maison. Il était donc plus simple, pour le prédateur qu'était Ray, se tisser un quelconque lien -amoureux ou non- avec Hayleen.

Alors qu'il commençait à se perdre dans ses pensées, son professeur lui indiqua de rejoindre une entrée au hasard afin de pouvoir accéder à l'intérieur du labyrinthe. En calculant d'ores et déjà les nombreuses possibilités qui s'offraient à eux, Ray choisit de prendre l'entrée la plus proche d'Hayleen -qui, de par ce fait, n'était pas si éloignée de celle de Jordyn. Les buissons se séparèrent, signe qu'il était temps d'entrer et Ray sans même prendre le temps de regarder autour de lui entra immédiatement au sein du labyrinthe.

Les buissons se refermèrent aussitôt. Ray commença à trottiner, il ne fallait pas rester sur place. Rester immobilisé permettrait aux organisateurs -s'il y en avait- de s'attaquer plus facilement à lui. Les trois participants devaient à tout prix se retrouver. Ils se devaient de rester groupés. Seuls ils n'étaient rien. Regroupés, ils auraient plus d'impact.

«Vous êtes où les filles ? »

. Ray pouvait sentir une petite pointe d'angoisse naître au fond de son crâne. Quoi qu'il fasse, à chaque tournant, à chaque cul de sac, le jeune homme angoissait de plus en plus. Il n'aimait pas cette sensation d’oppression. Cette obscurité omniprésente. Cette sensation de vulnérabilité mais aussi de fragilité. Tout cela lui rappelait trop de souvenirs. Trop de mauvais souvenirs.

Aussitôt entrée, je me mis à avancer. Il était hors de question que je fasse du sur place dans ce genre d'endroit. Et puis, je l'avais bien compris lors de la bataille, rester immobile ne vous aidez absolument pas. Je commençai donc à me créer un chemin dans cet endroit lugubre. Il faisait nuit noir et le brouillard installé dans le labyrinthe ne nous aidait pas plus à y voir clair. Je sortis donc aussitôt ma baguette avant de murmurer un lumos afin d'y voir un peu mieux. Sur mes gardes, je continuais toujours d'avancer pas à pas, même si je n'avançais pas très vite. Au moindre bruit, à la moindre intersection, je m'attendais à voir surgir n'importe quoi. Depuis les combats, j'étais devenue quelque peu paranoïaque, dans le genre à sursauter au moindre bruit et à pointer ma baguette aussitôt en direction de l'objet ou de l'individu qui m'avait interpelé. Alors dans cet endroit, tous mes sens étaient aux aguets. C'est alors que j'entendis au loin, bien que assez proche de moi, une voix masculine. Ray semblait nous chercher. Pas idiot, ensemble nous aurions plus de facilité à contrecarrer ce qui serait amené à nous attaquer. Je me mis alors à marcher plus rapidement en direction de ce qui m'avait semblé être la voix de Ray. Habituellement, j'y aurais certainement beaucoup plus réfléchi et n'aurait peut-être pas foncé aussitôt sans être certaine qu'il s'agissait bien du garçon, car s'il ne s'agissait pas de lui je pouvais très bien me lancer tout droit dans un piège. Mais avec ce que nous avions vécu et avec l'atmosphère qui régnait ici, j'avais plutôt très vite envie de me retrouver en compagnie de quelqu'un que de rester seule.

Alors que je pensais me trouver dans le secteur où devait être le serpentard, je sentis quelque chose m'effleurer dans le dos. Je me retournai vivement en pointant ma baguette en face de moi et c'est alors que je vis plusieurs lianes sortir des murs végétaux du labyrinthe. Alors qu'une première s'élança dans ma direction, je lui envoyai aussitôt un stupéfix pour l'en dissuader. Malheureusement, ce sortilège, bien qu'il réussit à stopper la première liane, n'eut le don que d'énerver les autres qui se mirent aussitôt dans l'idée de m'attaquer toutes en même temps. Rester dans ce couloir n'était donc plus une bonne idée, et je courus alors le plus vite possible jusqu'à la prochaine intersection pour échapper à ces lianes folles. Tout en courant, je lançai différents sortilèges pour essayer de tenir les lianes le plus loin de moi, mais certaines réussir quand même à me blesser au visage, aux bras ou aux jambes. Mais bientôt je vis un carrefour apparaître à quelques pas de moi, je me mis alors à courir de plus belle, tout en ne perdant pas de vue ces maudites lianes. BOUM! A l'intersection, je percutai quelqu'un dans ma course. Persuadée qu'il s'agissait encore d'une attaque du labyrinthe, je braquai aussitôt ma baguette sur l'individu. Mais juste avant de lui envoyer un sort, je reconnus Ray et arrêtai mon geste. Contente de lui avoir enfin mis la main dessus, j'en oubliai les lianes, qui elles ne m'oublièrent pas et prirent un malin plaisir à venir s'enrouler autour de mes chevilles pour m'attirer à nouveau dans leur couloir. Prise par surprise et en même temps paniquée d'être prisonnière de ces lianes, je ne sus contenir un cri. Je lançai des sortilèges sur les lianes qui m'avaient agrippé aux jambes, mais d'autres vinrent aussitôt attraper mes poignets. Prise aux pièges, mon regard se posa sur Ray pour lui lancer un appel au secours. Sans ma baguette, je n'avais pas assez de force pour me défaire de ces plantes. Je n'avais donc pas d'autres choix que de demander de l'aide à Ray, même si cela en coûtait à ma fierté. J'espérais juste qu'il ne se ferait pas prendre au piège lui aussi. Et Jordyn? Comment allait-elle de son côté?? Cet entraînement était vraiment pourri...

Ray courait à toutes allures dans le labyrinthe. Il ne comptait pas s'arrêter avant d'avoir trouvé Hayleen, sa camarade. Lorsqu'ils étaient entrés le méandre, Ray avait eu le temps de reperer la position de Leen. Elle se trouvait à vingtaine de mètres sur sa droite. C'était donc dans cette direction là que le jeune homme s'était orienté. Déjà, il sentait son souffle qui se faisait rare. La panique, le stress mais aussi la peur le saisissaient déjà. Ray avait été marqué au fer rouge par cette guerre. Être enfermé ici-même lui rappelait tous ces mauvais souvenirs.

Il secoua sa baguette qui s'alluma aussitôt. Ray tourna à droite, puis à gauche, une nouvelle fois à droite et continua de courir droit devant lui sur une dizaine de mètres. Le parcours était semé d’embûches, de tournants à tout va. Un carrefour s'offrait à lui. Sans réfléchir une seule seconde Ray tourne à droite et percute violemment Leen. Avant même d'avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, sa camarde se faisait déjà attaquer par des lianes. Elle s'écrasa au sol, se fit pieger de toutes parts par ce guet-apens. Un cri de peur s'échappa de ses entrailles. Elle posa alors un regard empli de peur sur Ray. Il fallait agir.

Ray chuchota une incantation. Instantanément les derniers centimètres de sa baguette se transformèrent en une lame acérée dont il se servit pour couper les lianes. Le vert&argent, accroupi dans la boue s'acharnait sur ces plantes ensorcelées. Il ne les laisserait pas faire de mal à Leen. Lorsqu'il eut terminer d'en couper plus de la moitié, il saisit Miss Blackburn par la taille et la souleva de toutes ses forces. Le jeune homme faillit s'affaler au sol, mais d'une force et d'une agilité qu'il ne se connaissait pas, il réussit à conserver son équilibre. D'avoir porté Hayleen avait arraché les dernières lianes.

Alors qu'il s'apprêtait à la poser au sol, Ray sentir une odeur de braise. De feu. Ni une ni deux, il partit en courant en portant son amie telle un sac à patates. Le jeune homme tentait de mettre un maximum d'écart entre les flammes et eux. Après avoir couru ainsi sur une bonne centaine de mètres il déposa Hayleen au sol.

Ray la fixa droit dans les yeux. La peur s'envahissait de tout son être. L'an dernier Poudlard avait été embrasé. La grande salle avait été ravagée par un feudeymon. Les flammes grossissaient de plus et se propageaient à toute vitesse. Ray secoua sa baguette et un fin filet d'eau en sortie. Il but goulûment, se mouilla les mains et se les passa sur le visage pour se rafraîchir.

« Tu devrais te rafraîchir aussi … avec cette température. Ne restons pas ici, il faut qu'on trouve une solution et vite, ce n'est pas un simple aguamenti qui éteindra ce brasier. En attendant, partons et vite. »

Ray pointa sa baguette en direction de son visage et lança un sortilège de tête-en-bulle. Il fit de même sur Leen. Sans même crier gare, il saisit la main de la jeune femme et l'entraîna dans sa folle course. Il avait besoin de sentir la présence de quelqu'un avec lui. Il avait besoin de ce contact, de cette chaleur humaine qui lui rappelait qu'il n'était pas seul. De plus, tenir Hayleen lui permettait de savoir qu'elle le suivait, de ce fait il n'avait pas besoin de se retourner pour vérifier que Leen ne s'était pas perdu.

Le cerveau de Ray était en ébullition. Il n'avait que très rarement vu un tel brasier. L'éteindre lui semblait impossible. D'où ils étaient, le jeune homme ne pouvait pas distinguer si ce feu en était un simple ou un feudeymon. Il priait de tout son être pour que ce soit un simple incendie.

Nous faisons donc comme si Jordyn n'était pas là puisqu’elle change de personnage.