C’est très curieux un tatouage, et assez personnel la plupart du temps. Lily trouvait ça plutôt sympa mais assez énigmatique, trop, beaucoup trop pour qu’elle ose elle-même y songer. C’était le caractère irrémédiable de la chose qui la gênait surtout. Une fois ajoutée, ces traits d’encre ne pouvaient plus jamais se séparer du corps. Quelque chose de discret et de personnel, de presque intime, soit, ça passait certainement, mais ce n’était pas ce qu’avait choisit Corey Sykes. Pas du tout. Son style a lui était plus dans le tapageur : Beaucoup de couleur, beaucoup de tatouage, dans des endroits plutôt pas discrets. Et Lily adorait ça.
Assis dans le parc contre un arbre, il lisait. Lily n’aurait certainement pas du mais elle n’arrivait pas à s’empêcher de déposer son regard sur ses traits. Il était énigmatique comme garçon, et certainement intéressant. Milles questions se posaient sans cesse dans sa tête, sorte de papillon enfermé dans une cage, il répétait toujours les mêmes gestes, les mêmes questions. Qui, quoi, ou, comment, pourquoi. Surtout Pourquoi d’ailleurs. Et quoi.
Elle n’aurait pas du, mais elle avait abandonné sa prime idée d’aller raconter ses malheurs au saule cogneur pour s’intéresser au garçon. Sa concentration peut-être lui avait laissé présager qu’un contact ne serait pas facile. Cependant, Lily trouvait Corey cool. Rien que pour ça, elle avait toujours eut envie de lui parler (et elle ne s’était pas gênée). Elle avait l’impression pour une raison x ou y mais toutefois encore inconnue, qu’ils se ressemblaient. Elle sourit à cette idée et s’approcha du bonhomme.
« Salut Corey, tu lis quoi !? »
Lily détestait lire. C’était une perte de temps. A contrario, par contre elle aimait écrire. Mais lire, ça, c’était toujours un enfer. C’était long de lire, et tellement chiant ! Si l’on voulait des aventures, il fallait les vivre et non les lires. Les découvertes naissaient de la même façon. Lire, c’était un truc de vieux, un truc pour quand on avait plus la force de se lever le matin, pas un truc à faire lorsqu’on avait 14, 15 ou 16ans ! Il était donc évident qu’elle n’attendait aucune réponse précise de Corey, ce qu’il lisait l’importait peu, seul le fait de lui parler l’intéressait vraiment. Ceci dit, cela ne l’empêcha pas de lui sourire, et de le laisser répondre le temps qu’elle s’asseye à ses cotés. Un sourire qui sonnait comme un encouragement. Ou peut-être comme une excuse pour son manque de gêne à son égard… Peu importait, elle avait envie de lui parler et attendait qu’il daigne soulever le nez de son bouquin, ensuite, les questions pleuvraient.
[Désolée, tout ce temps pour si peu, c'est... --']