• Cher Journal,
  
  Le parc de Poudlard est vraiment un endroit magnifique. Je ne me lasserai jamais de venir écrire-comme je le fais maintenant d’ailleurs- à l’ombre d’un arbre, ou bien écouter les oiseaux chanter pendant des heures. C’est tellement beau et calme. Je devrais peut-être déménager mon lit ici tient ! Dormir à la belle étoile, ça doit être sympa, surtout avec ce temps. L’été a été chaud cette année, et je sens que l’automne va sur la même voix. Ce n’est pas plus mal. Même si j’adore l’eau, la pluie c’est plutôt déprimant, alors qu’un grand soleil, ça met tout de suite de bonne humeur ! Et j’aime être de bonne humeur. Bon, c’est pas pour autant que les gens vont venir vers moi, ou que je vais aller vers eux, mais c’est déjà ça. Il faut vraiment que je règle ce problème de sociabilité Journal. Mais les autres élèves me trouvent trop bizarre et loufoque. J’en entends même parfois me traiter de malade quand je leur passe devant. Cette situation me blesse, même si je ne le montre pas.

La jeune fille se redressa subitement. Des bruits de voix s’élevèrent derrière elle, et Daisy cacha son journal comme s’il s’agissait du saint Graal. Elle ne voulait pas qu’une personne mal intentionnée tombe dessus, et propage les états d’âme de l’adolescente dans tout Poudlard ! Elle ne saurait plus où se mettre, et s’enfoncerait probablement six pieds sous terre. Déjà qu’elle n’était pas vraiment apprécié, là elle se ferait flageller à coup sûr ! Non elle ne pouvait pas prendre ce risque. En bonne ninja qu’elle était, Daisy se dissimula derrière le tronc de l’arbre qui se trouvait non loin d’elle.

• Désolé Journal,
  
  Mais une situation de crise se profile à l’horizon. J’entends des voix, je me sens encerclée ! Que faire ? Je n’ose pas me retourner pour voir à qui j’ai à faire. Avec un peu de chance, ils partiront sans m’avoir vue. Ou bien, ils lâcheront peut-être un petit commentaire désagréable, mais rien de plus, et je pourrai continuer mon glandage.

Les voix continuaient de se rapprocher. L’impact était inévitable. La jeune fille devait se résoudre à l’affronter. Elle en sortira peut-être indemne. D’un mouvement furtif, Daisy passa la tête sur le côté du tronc, pour essayer d’apercevoir ses adversaires. Il s’agissait d’un groupe de filles que la demoiselle n’avait jamais vu auparavant. Enfin presque. En effet, une des adolescentes se détachait dans sa mémoire, mais la Gryffondor n’arrivait pas à se rappeler de qui il s’agissait. Ce ne fut que lorsqu’elle entendit la voix de cette dernière, que cela fit tilt dans la tête de la rouge et or. Rose ! Elle s’appelait Rose ! Daisy le savait car elle avait entendu l’une de ses amies le dire dans la grande salle, alors qu’elle passait juste à côté de la table des Serdaigles. Ce prénom l’avait marqué. En effet, la jeune McBerry avait un petit faible pour les prénoms de fleur ou de fruit. Elle devait absolument l’accoster. Elle ne pouvait pas passer à côté d’un truc pareil !

Telle un détraqueur –oui c’est une drôle de comparaison- l’adolescente sortit de sa cachette et vint se faufiler discrètement derrière la bleue et bronze. « Salut Rose ! Ca va bien ? » Bon, Daisy n’était pas la reine de la discussion et ne savait, par conséquent, pas quoi dire dans une telle situation. Elle se contenta d’afficher son plus beau sourire en attendant une réponse de sa camarade. Elle avait vraiment l’air d’une sacrée potiche comme ça !

La Serdaigle effectua un bond d’au moins un mètre lorsque Daisy posa la main sur son épaule. Oh non, elle faisait si peur que ça ?! La jeune fille ne se rendait pas vraiment compte que son comportement pouvait paraitre étrange aux yeux des autres élèves, elle était donc toujours surprise lorsqu’une personne réagissait de façon aussi spécial devant elle. Pourtant, Daisy était la fille la plus douce et gentille de tout Poudlard ! Cet écartement des autres sorciers était vraiment triste. Si les gens arrêteraient un peu de se cantonner à la première impression, le monde irait bien mieux ! Mais revenons à nos moutons. Rose venait donc de s’écarter d’une bonne longueur de bras de la Gryffondor et affichait une mine effrayée. La rouge et or se faisait déjà tout un scénario dans son esprit. La Serdaigle allait probablement lui jeter quelques insultes à la figure avant de tourner les talons, et de courir rejoindre ses amis, qui s’étaient éloignés. Et Daisy se retrouvera seule, comme à son habitude.

La lionne ne savait plus où se mettre. Elle se sentait terriblement gênée de son geste. Depuis quand on accostait les gens de cette manière ?! Il ne fallait pas s’étonner que toute l’école la prenne pour une déséquilibrée. Daisy allait marmonner quelque excuse, lorsque Rose la coupa. Le sourire revint immédiatement sur les lèvres de la demoiselle lorsqu’elle comprit que la bleue et bronze n’avait pas l’intention de la jeter comme un boulet. Elle lui parlait même du temps ! Sujet sur lequel, Daisy était intarissable. « Oh, je suis désolée de t’avoir effrayé, c’était pas vraiment mon intention… » La rouge et or regarda à droite à gauche, comme pour s’assurer que personne ne se trouvait dans les alentours. « Moi aussi j’adoooore ce temps ! Le soleil est tellement magnifique quand aucun nuage ne le couvre. Et les arbres, ils sont tellement verts par ce temps. C’est vraiment chouette. Oh et, je ne te parle même pas de l’eau. Pfiou, elle est d’un bleu éclatant. J’ai même vu des poissons sauter ! »

Ah oui, une fois qu’on la branchait nature, la jeune McBerry ne s’arrêtait plus. Pauvre Rose, elle devait probablement en avoir marre, et elle regrettait surement d’avoir engagé la conversation ! « Enfin bon, je ne vais pas trop t’embêter ave… » La Gryffondor avait faillis avoir une crise cardiaque en voyant cette image. Juste derrière la Serdaigle, non loin d’un buisson, se trouvait une petite marmotte. Jusque-là tout va bien. Le seul problème concernant cet animal, était qu’il était recouvert de sang ! L’inquiétude monta d’un cran chez Daisy. On pouvait presque voir une petite larme perler sur sa joue. « Nooooooooon !!!! » Sans plus d’explication, la rouge et or se précipita vers l’animal. Que pouvait-elle faire pour le sauver ? Etait-il au moins encore en vie ? En posant sa main sur l’abdomen de la bête, Daisy put sentir son ventre bouger. Ouf, c’était déjà ça. Mais il n’y avait pas une minute à perdre…