Bran Aedh-llewyn regardait le grand escalier de Poudlard avec fierté et joie. Il était plutôt content de son ouvrage. Il faut dire qu'il y avait passé du temps, lancé sorts après sorts, utilisé des potions détergentes, fait frotter les brosses. Il avait été le chef d'orchestre de ce grand nettoyage. Oui, le chef d'orchestre était une métaphore qui lui plaisait bien. Plus tôt, l'équipe de quidditch de Serdaigle était rentrée de l'entrainement en laissant derrière elle des trainées de boue sur l'escalier. Il avait plu hier, et il fallait croire que le sol n’avait pas séché aux alentours du terrain. Pour des gens intelligents, ils faisaient beaucoup de désordre. Mais, loin de se démonter où de rentrer en colère, Bran avait discuté avec le capitaine de l'équipe pour lui expliquer qu'il valait mieux qu'il demande à ses coéquipiers de nettoyer leurs chaussures avant d'entrer dans le château. Bien sur, il était payé pour nettoyer, mais pas la peine d'en rajouter. Du coup, voila notre Bran frottant tant qu’il pouvait d’un coup de baguette magique. Et aux alentours de trois heures de l‘après midi, il avait enfin finit son travail. Voila pourquoi il se tenait en bas des marches avec ce petit sourire en coin au bord des lèvres. Poings sur les hanches, il contemplait son œuvre avec la satisfaction de l’artiste qui vient de vendre une toile. Ni plus, ni moins. Peut être penseriez vous que Bran est un peu excessif, et vous n’auriez pas tord. Ce n’est qu’un grand escalier qui vient d’être récuré, pas de quoi en faire un fromage. Mais pour bran, c’était plus que ça. C’était la marque de son utilité. C’était sa façon de prouver qu’il avait sa place, si infime soit elle, dans le monde de la magie. C’était, en résumé, une façon de faire un bras d’honneur mental à son père et à son sarcasme quand il avait reçu la lettre de Poudlard. Un sorcier ne sert à rien Bran, sinon à apporter du malheur. N’oublie pas ça. Il l’aurait giflé, comme il avait eut envie de le faire maintes fois avant, ou après, cet événement. Vieux cracmol aigri.

Bran détourna le regard de l’escalier. Il faisait un temps trop doux pour songer à son père. Son travail effectué, il pouvait s’autoriser de prendre du temps pour lui. ALors voyons, qu’allait il bien pouvoir faire en cette charmante après midi ? Il réfléchît un instant. Il pouvait aller observer des créatures dans la forêt interdite. Mouaip... A la réflexion, ça faisait un petit moment qu’il n’était pas allé saluer les êtres des eaux... et surtout son ami le calmar. Le monstre marin du lac avait il sentit qu’il était le digne héritier des Scamander et des Lovegood ? En tout cas, depuis la première année de Bran dans l’école, il semblait bien l’apprécier. Parfois il sortait un tentacule qu’il approchait de Bran comme s’il lui disait « tape m’en cinq mon pote ». Oui tiens, il allait faire ça. Il tourna donc les talons et sortit donc du grand hall en direction du lac. Il avait beau avoir plu, il faisait un joli soleil qui réchauffait un peu l’atmosphère. parfait, ça lui plaisait comme temps. il traversa la pelouse d’un pas trainant, prenant le temps de regarder autour de lui. Tout était calme. Chacun devait vaquer ses occupations dans le château. Devoirs, clubs, tout ça. Ou alors ils étaient frileux malgré le soleil. Petites natures. Bran continua vers le lac. Lui n’avait pas froid. Il avait mit un beau pantalon gris dans des bottes, ce qui lui donnait vaguement l’air d’un soldat, et portait un pull vert kaki. jusque là, rien de particulier. Ceux qui connaissaient Bran et ses gouts très ... voyants ... auraient put s’en étonner. Et si je vous précise que le pull avait un motif de dragon fait en sequins brodés, et que Bran avait un mini centaure sur sa boucle d’oreille. Là ça lui ressemble plus non ? Et de toutes façons, ses cheveux étaient bleus et ses yeux gris grâce son don de métamorphomage. Alors pas de quoi s’inquiéter qu’il ne passe pas assez inaperçu.

Autre chose qui ne passa pas inaperçu pour lui quand il approcha du lac. Une silhouette bien connue lui tournait le dos, perdu dans ses pensées, ou peut être dans la contemplation du lac. Souriant, Bran s’avança doucement et vint s’assoir dans l’herbe coté de lui.

- Salut Dakota

Tu sautilles, un sourire radieux collé sur tes lèvres. Un sourire injustifié, un sourire illégal. Tu prends des risques en montrant tes dents aussi largement et cela t’effraie. Tu te demandes si l'organisation pourrait de faire des bobos s'ils te croisaient au détour d'un couloir, te pavanant de cette façon. Oui, très certainement. Déçu de cette décision radicale, tu marques à présent ton visage d'une moue boudeuse. Toi qui voulais sourire ! Peut-être est-il aussi dangereux d'être triste... ? Tu ne sais vraiment, tu ne sais plus quoi penser. Si tu pouvais simplement disparaître pour rejoindre le lac, cela t'arrangerait grandement. Au moins, tu n'aurais pas à te demander quelle tête tu dois faire pour plaire aux capuches noires. Encore faudrait-il qu'il soit autorisé de se rendre au lac. Tu penches légèrement ta tête sur le côté et t'arrêtes au milieu du couloir, plein d'incompréhension. Pas le droit d'aller au lac ? Tu dévoiles d'énormes yeux qui donnent à ton visage un air démesurément niais, mais comme tu le porte à merveille, tu les ouvres un peu plus. Au fond, la situation aurait pu être bien plus désastreuse ! Imaginez ! Si cette scène s'était déroulée la nuit, là, il y aurait eu de nombreuses raisons qui justifieraient cette inquiétude maladive ! Évidemment, la nuit, les méchants fantômes des gens morts et les monstres des gens morts et aussi les voix des gens morts hantent l'école et ça... Oui ça, ça fait peur ! Tu regardes autours de toi pour vérifier qu'il fait bien jour. C'est bon. Tu reprends tes esprits et continues ta marche maladroite pour rejoindre l'extérieur du bâtiment. Tu ne sais pas pourquoi tu es décidé à rejoindre ce lac, mais tu as ressenti ce besoin qui t'a tiraillé en ce début d'après midi qui t'a finalement convaincu que c'était le bonne chose à faire. Bonne chose à faire... Bonne chose à faire... Bonne chose à faire. Tu fermes légèrement les yeux pour t'en convaincre tandis que tu descends les escaliers. Beurk. Tu tentes d'éviter la boue en sautant par-dessus les énormes flaques qu'elle forme. Le dégoût s'introduit sur ton visage, disparaissant aussitôt que tu as franchi cet obstacle effrayant. La boue, c'est grave dangereux. Enfin, ça peut-être relativement cool pour se camoufler, mais quand les horribles méchantes flaques se transforment en horribles méchants monsieur qui viennent arracher vos yeux pour les manger, broyer vos os pour donner un petit effet croustillant à la chose et brouter votre chevelure pour l'utiliser comme une salade, non, non, ce n'était pas agréable. Tu frissonnes légèrement en t'identifiant à l'une de leurs victimes et tu presses le pas. Lorsque tu sens le premier rayon de soleil frapper contre ton visage, tu retrouves ton sourire habituel et tu recommences à sautiller, saluant les rares personne que tu croises.

Plus tu te rapproches de l'endroit tant convoité, plus ton sourire s'amplifie et plus tes bonds gagnent en hauteur. Tu ne sais même pas pourquoi tu réagis de cette façon, mais tu trouves cela cool, de sauter. Puis sourire aussi, c'est cool. Mais tu le dis un peu trop souvent, petit lapin. Un petit cri lorsque tu te retrouves en face de l'eau. Tu aurais bien envie d'y plonger ta main pour fêter ces retrouvailles, mais non, tu as peur. Un monstre s'y trouve peut-être. Un monstre du genre énorme, qui sort de l'eau, qui mange les enfants, qui se cache sous leurs lit pour arracher leur boyaux à travers le matelas, qui va dans une autre chambre et qui mange un autre enfant, puis un autre, puis un autre. Pas plonger la main. Pas plonger. Pas. Tu tords ta bouche sur la droite pour réfléchir quelques secondes. Tu as oublié ce que tu voulais faire et c'est plutôt gênant. C'était d'une importance capitale te semble-t-il... Étrange. Tu tords ta bouche de l'autre côté, espérant que ce geste stimulera un nerf de ton cerveau qui parviendra à transmettre l'information correctement. S'ASSEOIR ! Tu viens de hurler, mais l'information était trop puissante pour ton petit cerveau de lapin. Tu devais donc t'asseoir. Souriant, tu te poses en tailleur devant l'eau. Pas trop près tout de même, tu risquerais de tomber et de te noyer et tu ne veux pas te noyer, parce que premièrement, c'est effrayant et ensuite, pour Jericho, pour Texas, pour Rebekah, pour mamie, pour maman, pour Shadowcat. Pas noyer ! Tu ajustes ton pull un peu trop court pour que l'on ne voit pas ton dos et tu tombes dans une contemplation imperturbable de ce lac. Tu as rêvé, l'autre fois, que tu étais un poisson. C'était cool. Tu aimes beaucoup les poissons en f...


« Salut Dakota »


Le monstre ! La boue ! Il est là ! Enfin elle est là ! Tu en es certain. Par conséquent, tu mets quelques secondes à te convaincre qu'il faut te retourner pour affronter cette malheureuse apparition. Tu serres les poings et tu comptes jusqu'à trois dans ta tête. Un... Deux... Trois... Bon. Quatre... Cinq... Tu te retournes et tu laisses échapper un nouveau cri en apercevant le monsieur du ménage. Il est vraiment cool, lui.


« Yo ! Coucou ! Hello ! Salut ! Comment tu vas bien mon enfant ? »


Tu te mets à quatre patte et t'approches de lui, salissant par la même occasion ton joli pantalon crème, mais ce n'est pas grave. Tu lèves la tête dans sa direction et lui lance un grand sourire.

Dakota est... bondissant. Il y a pleins de mots pour le décrire, mais bondissant convient bien. On pourrait dire aussi expressif, sautillant, optimiste, étourdi. Et ainsi de suite. Malgré qu'il soit déjà grand et que son corps se virilise de plus en plus au fil des jours, il a encore l'esprit d'un enfant. Doux, innocent, confiant. Les autres le traitent surement de naïf, d'idiot. Mais étrangement, cela attendrissait Bran. Dakota aurait il été juste un peu plus dégourdit et conscient sur la vie, Bran n'aurait sans doute pas adopté la même approche avec lui. Il y serait allé comme son habitude, sans faire dans la dentelle. Bran le gros lourd, tel était son surnom. Mais, non, Dakota n'était vraiment pas dégourdit, et donc Bran ne se permettait pas un tel comportement. A dire vrai, et il aurait préféré se tirer une balle que de l'avouer, mais il trouvait le petit Dakota très attendrissant. heureusement que personne ne savait ça, sinon adieu la réputation de vicieux qu'il s'était forgée avec amour. Et la réputation, du point de vue de Bran, ça n'a pas de prix (pour tout le reste, il y a eurocard sorciercard). L'adulte se passa une main dans ses cheveux bleus, les yeux rivés sur l'étendue, également bleue, du lac écossais. Il y resta concentré un instant, avant que Dakota ne parle.

- Yo ! Coucou ! Hello ! Salut ! Comment tu vas bien mon enfant ?

Bran eut un rire peu discret, sans toutefois tourner son attention vers l'élève.

- Alors Dakota... tu fais quoi ici ? Tu n'as pas de devoir à faire ou d'activités scolaires ?

Il eut un sourire indulgent. Il savait que lui même n'aimait pas particulièrement faire ses devoirs quand il était élève au château. Il s'arrangeait pour les faire le plus vite possible pour ensuite aller observer les licornes dans la forêt interdite. Il en avait prises des retenues pour ça. Mais là n'était pas le propos. Car c’est la qu’il décida de se retourner enfin vers l’élève. Et il faillit s’étouffer. Pourquoi ? Parce que Dakota était a quatre pattes devant lui et le regardait avec un de ses grands sourires. Et que malgré ses efforts, Bran ne pouvait ignorer que Dakota était quasiment un homme maintenant. Et ... um ... un pas mal en plus. Mais qu’est ce que tu racontes Aedh-Llewyn, c’est un gamin. Il secoua imperceptiblement la tête et répondit au sourire de Dakota comme si de rien était. Sans doutes celui ci n’avait rien vu dans le comportement de l’adulte. Encore heureux. Bran aurait été bien en peine de s’empêcher de lui expliquer la vie. et pourtant, mieux valait qu’il n’en fasse pas trop sur ce coup la. Mais, difficile de freiner instinct pervers de Bran Aedh-Llewyn. N’oublions pas qu’il est un Lovegood, et qu’il lui est donc difficile par nature de se retenir de dire tout ce qu’il pense, même les choses que tout le monde trouve stupides et invraisemblables. Lourdes conséquences de la génétique les enfants. On ne s’en rend jamais vraiment compte, mais elles sont bien la.

Pris d’une impulsion, il allongea le bras et passa sa main dans les cheveux de Dakota. Doux et fins, encore plus ébouriffés après le passage de la main de Bran dans leur texture. Quelle sensation agréable. Il aurait volontiers passé sa main dans les cheveux de l’adolescent indéfiniment. D’ailleurs, il continua un peu. Juste comme ça. Il avait entendu dire que Dakota était assez câlin. Il espérait que ça soit vrai, sinon il allait l’effrayer. Et ce n’était pas du tout dans ses intentions. Loin de la. Il voulait juste ... um ... il voulait quoi d’ailleurs ? On s’en fout après tout. C’est une belle journée. Il jeta de nouveau un coup d’œil vers le lac, songeur. On aurait put croire qu’il était obsédé par cette eau. Il faut dire qu’elle était limpide et fraîche. Il aurait fait plus chaud, Bran se serait sans doutes baigné dedans. Mais il faisait trop frais, et pas question d’attraper un rhume. Et surement il y aurait il eut quelqu’un de cette organisation pour venir l’en sortir. Et il faisait bien trop beau pour un duel qu’il savait perdu d’avance. Alors il se contenta de regarder le lac en pensant.

- Tu l'as déjà vu ... le calmar géant ?

Il eut un autre grand sourire.

- Moi oui ! Il m’a même touché avec son tentacule.

Il avait l’air d’un petit qui décrit une expérience miraculeuse. Expérience qui n’impressionne que lui mais qui fait sourire les adultes tellement il y croit avec ferveur. Tout le monde a besoin de rêver. Il se tourna vers Dakota. Et lui ? Qu’est ce qui lui donnait ce besoin de rêver perpétuellement ? Bran s’allongeât dans l’herbe, sur le flanc, tout en scrutant le visage de Dakota. Bof, il était pas psychomage hein, c’était pas a lui de dire qui était fou ou sain d’esprit. Et puis... les plus sains d’esprits ne sont as toujours ceux que l’on croit. Rien qu’a voire cette Organisation Secrète. Ils se drapaient dans leur volonté de combattre l’injustice créée par le tournoi. Soi disant. Alors qui était le plus fou ? Pa sur que ça soit Dakota au final. Bran se gratta le menton. Pas si sur que ça ...

Tu sondes l'homme qui se trouve devant toi pour réaliser que, même s'il est cool, il te semble vraiment étrange. Normalement, ses cheveux bleus t'auraient très certainement effrayé et tu aurais couru te cacher dans un coin ou sous ta couette pour fuir cette personne semblable à un ogre dévoreur d'enfant, ou quelque chose dans le genre. Mais avec le monsieur, c'était plutôt différent. Tu pouvais toujours déceler un charmant sourire plaqué contre son visage, illuminant le tiens d'un éclat similaire. Puis, tant que l'on te souriait, rien de mauvais ne pouvait ressortir d'un échange avec cette même personne. Vraiment rien. Certes, ta naïveté ne te permettait pas d'interpeller un sourire malhonnête ou moqueur, mais tu n'avais jamais eu de problème à cause de cela, tu te contentais donc d'ignorer ce genre de choses et de trouver chaque personne souriante d'un cool exemplaire ! Ta tête toujours levée en sa direction, tu attends patiemment qu'il te réponde et ton expression est fixe. Néanmoins, tes poings commencent à frapper le sol car tu es pris d'une impatience inexplicable. Tu sens ton sourire s'amplifier lorsque tu entends à nouveau le son de sa voix. Vraiment trop cool, le ménageur ! Tu te rapproches légèrement de ton ami et fais un signe de tête négatif pour répondre à sa question. Tu as déjà fait tes devoirs, tu en es certain. Pour les activités scolaires, là, tu n'es pas sûr de savoir ce que cela veut dire, tu te contentes donc de hocher la tête. Tu avances toujours plus en direction du monsieur du ménage qui ne daigne pas tourner sa tête en ta direction. Peut-être es-tu devenu invisible, qui sait ? Ce qui voudrait dire que l'homme détecte ta présence parce qu'il est également doté de pouvoirs fantastiques ! Tu es certain de ce que tu avances intérieurement jusqu'à-ce qu'il te regarde et ton sourire retombe immédiatement. Pas pour longtemps, en revanche, car le voir aussi surpris pour une raison qui t'es inconnue t'enchante. Tu montres à nouveau ta belle rangée de dents et tu avances un peu plus, jusqu'à te retrouver pratiquement à la hauteur de ses genoux. Tu frissonnes en sentant sa main dans tes cheveux : tu n'es pas habitué à une telle tendresse de la part des autres et tu ne peux cacher à quel point ce geste te fait plaisir. Tu te lèverais bien pour le serrer bien fort dans tes bras, mais tu as la flemme, finalement.

CALMAR ? Tu es émerveillé rien qu'en entendant ce mot. Pourquoi fallait-il toujours que tu découvres une nouvelle bestiole bizarre lorsque tu étais avec monsieur le ménage ? Tu penches ta tête sur le côté car tu viens d'oublier son prénom. Tu tentes de l'autre côté, mais il ne te revient toujours pas. Peu importe. Calmar ! Étant enfant, tu dois avouer que tu étais plutôt effrayé à l'idée d'en voir un pour de vrai. Jericho t'avait toujours raconté d'horribles histoires à propos de cette bête et tu te rappelles avoir fait quelques cauchemars à cause de celle-ci. Mais, au pire des cas, le... Bran ! Bran sera là pour te protéger si le gros monstre sort de l'eau, c'est certain ! Puis, c'est certainement mieux s'il se fait manger à ta placer, la bête ferait certainement une indigestion à cause de tes cheveux, tandis que ceux de Bran semblaient beaucoup plus comestibles... Si tu étais une vache, tu brouterais certainement les cheveux du ménageur...


« Non... Pas vu le Calmar. Je suis pas certain de vouloir le voir, tu me diras. »


Tu hausses tes sourcils à une hauteur impressionnante. Une hauteur que tu es certainement l'un des seuls à pouvoir atteindre car tu as des années d'entraînements en incompréhension derrière toi.


« Ça bouffe des humains, un Calmar ? Non parce que... Si ça mange des humains, moi je pars. Franchement... Regarde le groin d'un Calmar... Il est trop petit pour qu'il puisse avaler une personne entière, non ? Alors je ne vois pas pour quelle raison je devrais avoir peur. Puis, au pire des cas, je pense que le messie sera là pour me protéger, je me trompe ? Non, parce que les groins de Calmar je dois t'avouer, Bran-monsieur-du-ménage, que ce n'est pas vraiment mon truc. Ça s'appelle un groin, leur bouches, en fait ? »


Pendant tout ce temps où tu as parlé, tu observais l'homme en train de se coucher sur l'herbe en te demandant s'il portait un réel intérêt à tes paroles. À vrai dire, tu n'es plus certain de te souvenir de ce que tu viens de dire, sa réponse te rappellera certainement des choses... Ou pas. N'empêche que tu commences à avoir mal aux poignets, dans cette position. Tu décides par conséquent de t'affaler sur l'herbe et de rouler jusqu'à lui. Tu poses tes coudes contre son torse et tu attends impatiemment qu'il éclaire ta lanterne grâce à l'éclat de son savoir...


« Prends ton temps pour réfléchir, ça peut être difficile, je le sais bien... »


Un nouveau sourire illumine ton visage. Qu'est-ce qu'il était cool !

Bran fut surpris de sentir quelque chose buter contre ton torse et, en tournant la tête, il se rendit compte que c'était Dakota qui venait de rouler jusqu’à lui pour venir s'y blottir. Il avait son joli sourire de lutin et Bran eut un court instant de mort cérébrale avant de reprendre contenance et de sourire aussi. Comment pouvait on être aussi choupinet ? Il écouta patiemment ce que disait Dakota a propos du calmar. Il était drôle. Peur, non, il ne fallait pas avoir peur. Le calmar n'avait jamais mangé personne. Il se contentait de vivre au fond de son lac et de sortir un tentacule de temps en temps. d'ailleurs... ça faisait combien de temps que cette bestiole était la dedans ? Il réfléchit un instant. Ça vit combien de temps un calmar au juste ? Aucune espèce d'idée. Mais celui la avait au moins cinq siècles d'existence. Bizarre. Peut être les directeurs avaient ils pour mission d'en faire remettre un pendant l'été quand le précédent calmar mourrait ? Mais comment pouvaient ils savoir s'il était mort ? Peut être était il dans un fond du lac pour se reposer, jouer au tarot, ou un truc de calmar. Le directeur avait un radar magique a calmar peut être ? Au milieu des autres objets inventés par Dumbledore ou accumulés par les directeurs successifs. Qu'est ce qu'il en savait. Il était juste garde chasse lui. Il remonta le bras pour gratter le menton de Dakota, comme il l'aurait fait avec un chat. Ce petit était trop craquant avec sa petite bouille contente. Il semblait heureux d'entendre parler du calmar, intrigué même, bien qu'il reste réservé sur son envie de le voir. C'était drôle, et touchant en même temps. Bran secoua un peu la tête, puis répondit a l'inquiétude de l'élève.

- Non, le calmar ne mange pas les gens. Il est très affectueux. Un peu visqueux vu qu'il vit dans le lac ... mais gentil. Et il a pas de groin, c'est pour les cochons les groins. Il a une bouche... ou une gueule aussi. Oui, on peut dire une gueule.

Il regarda Dakota dans les yeux un instant, l'air pensif, puis il ajouta.

- Je suis sur qu'il t'aimerait bien. Mais la je crois qu'il dort. Ça dort beaucoup pendant la journée les calmars.

Et il lui fit un plus grand sourire. Il aimait les yeux émerveillés de Dakota. Le fait qu'il le trouve "cool", qu'il boive ses paroles d'un air attentif. Il se sentait pas mal intéressant quand Dakota le regardait. Oui, ok, il se trouvait toujours intéressant direz vous. Mais avec Dakota c'était quand même mieux. Enfin, le serdaigle aimait bien tout le monde, ça n'était pas forcément une nouveauté, et encore moins une preuve d'une quelconque valeur. Il ne voyait pas le mal, alors sans doutes ne voyait il pas que Bran n'était qu'un petit con prétentieux et égocentrique. Mais en tous les cas, il le regardait avec cet éclat d'admiration dans l’œil. Et c'était quand même agréable a voir. Autre chose que la commisération de grand frère moralisateur de Malcolm ou les remarques haineuses de sa famille. Ou les rires des gens quand il ouvrait sa bouche pour dire quelque chose ... que cela soient des rires moqueurs ou pour saluer une parole drôle. C'était plus sincère, plus indulgent. Alors que lui, Bran, était quelqu'un qui se moquait souvent des autres. Il se faisait un malin plaisir de pointer les défauts, les tics, les problèmes de chacun, et de s'en servir pour blesser. bran n'était pas quelqu'un d’indulgent. Bien au contraire. Mais avec Dakota dont beaucoup de gens se moquaient pour sa fragilité, et sa naïveté, il était plus doux. Peut être qu'au final Bran n'aimait blesser que des gens qui eux mêmes auraient put blesser les autres ? Peut être. Ou peut être pas. Qui pouvait dire pour quelles raisons ce petit con de gallois décidait systématiquement de se mettre tout le monde a dos ? Il pouvait tout aussi bien trouver drôle que tout le monde le déteste. Et alors il restait gentil avec Dakota car il savait que le petit aurait vite oublié la rancune et qu'alors, c'était moins drôle d'être méchant. Ou alors peut être qu’il appréciait réellement la compagnie de Dakota. Les raisons les plus évidentes sont parfois les meilleures. Il médita tout ça, et d’autres choses encore, son regard fixé sur les traits du visage de l’élève.

- Dakota ... c’est quoi ta matière préférée ? Tu aimes mieux quoi ?

Il fronça les sourcils. Ça pouvait sembler banal comme question, et pour sur cela l’était. Mais il aimait bien discuter avec les élèves. Discuter des cours, leur apprendre des trucs comme faire passer de la bieraubeure en douce ou trouver derrière quelle tapisserie se trouvait un raccourci pour atteindre tel cours. il avait une théorie. Soit sympa avec les élèves, fait leur comprendre que tu es de leur côté, devient même leur pote : ils te respecteront et éviteront de mettre le bazar dans ton ménage. Et comme Bran était fainéant comme une couleuvre, moins il avait a faire, plus il était content. Alors il était sympa, il s’intéressait aux élèves, et il écoutait leurs problèmes. En ce moment, c’était l’Organisation qui était en tête du top five des préoccupations. Alors il s’arrangeait pour leur changer les idées.

Un immense sourire se colle sur tes lèvres lorsque tu sens la pression des doigts de Bran contre ton menton. Dans un de tes rêves, tu étais un chat. Étonnamment, tu te souviens du rêve en question avec une précision déconcertante et tu pourrais en conter les moindres détails. Peut-être ce rêve n'était-il pas seulement un phantasme, mais bien quelque chose tu avais vécu ? Dans le cas suivant, tu t'empresserais de découvrir la chose, la personne, qui t'avait aidé à effectuer ta transformation puisque, sur le coup, tu n'étais plus sur de comment il fallait procéder. Un chat... Comme catwoman ! Comme ce serait bien... Mais un chat blanc de préférence, les chats noirs, tu n'aimais pas vraiment cela. Ils t'effrayaient, à vrai dire. Peut-être as-tu la phobie des chats qui pourraient possiblement t'observer... ? Tu avais entendu parler de ce genre de phobie, mais il était question de canards, penses-tu. N'empêche que ton sourire ne parvient à quitter ton visage malgré le fait qu'aucun doigt ne le caresse à présent. Tes songes cessent lorsque la voix de Bran s'immisce dans tes réflexions, t'expliquant des choses que ton imbécillité te faisait ignorer. Alors, comme ça, les groins, c'était les cochons... ! Tu aurais pensé aux poules, aux hippocampes, mais les cochons ! Ah ça non ! Le monsieur du ménage était-il en train de te mentir ? Probable. Passons. La dernière phrase prononcée par ton ami attira ton attention. La bouche du calmar pouvait donc être appelée une gueule... Intéressant. Tu l'ignorais. Du moins tu penses que tu l'ignorais, étant donné que tu oublies rapidement ce que tu apprends... Mais soudain, une incohérence te fait arquer un sourcil. Tu laisses le monsieur continuer de parler, néanmoins, ne souhaitant pas le couper parce que l'on t'a appris que c'était fort impoli.
Tu t'entendrais donc bien avec le calmar... Mais... Comment serait-il possible de t'entendre avec une telle chose ? Tu ne veux pas t'entendre avec des trucs effrayants, et là, c'était particulièrement bien placé dans la jauge d'horreur que tu matérialisais à chaque fois que tu te retrouvais face à quelque chose dans le genre... Après le ministre, bien évidemment, après l'organisation aussi. Ouais, le calmar allait bien après ces deux éléments effrayants. Tu as envie de partir parce que tu sens que la chose va sortir du lac. Et si elle te mangeait ? Et si elle mangeait des spaghettis dans ton ventre comme l'ont fait successivement le ministre et l'organisation ? Et si en plus de cela, ce charmant calmar en mangeait dans le ventre de ton frère sous tes yeux ? Tu frappes ton pieds contre le sol et tu attends avec impatience que le ménager change de sujet. Décidément, le calmar te mettait vraiment mal à l'aise et la sainte-vierge sait à quel point tu n'aimais pas cela !
Tu ne prends pas le temps de répondre à sa question que tu te décides à poser la question que te turlupinais depuis ses premières paroles. Tu prends une longue respiration et dit d'un seul trait :


« Quoi ? Les calmar ont une gueule ? Mais... Étant donné que Jericho me dit très fréquemment 'ta gueule', est-ce que cela signifie que je suis moi-même un calmar ? Je ne suis pas certain de te suivre, Bran. »


Tu t'étouffes presque à la fin de ta phrase et tu lances un large sourire au monsieur, rassuré de pouvoir retrouver un semblant d'air. Tu réalises que tu viens de relancer le sujet de la bête et tu n'es pas certain que cela soit une bonne chose, tu enchaînes.


« Ma matière préférée, c'est la soie. J'en ai touché, une fois, et ce fut comme une révélation. La soie, définitivement. »


Tu ne penses même pas au fait que tes paroles vont paraître extrêmement ridicules au ménager et tu t'en moques, à vrai dire. Que voulais-tu répondre à cette question, mis à part la soie ? Tu ne connaissais pas d'autres matières et l'homme ne parlait définitivement pas de matières que tu étudiais... Tu rougis quant au fait que tu lui as menti. Tu n'as jamais touché de la soie. Honteux ! Comment as-tu pu être aussi infâme face à cette personne qui t'appréciait, qui te croyait, qui te faisait confiance ? Tu n'es qu'un horrible petit calmar, Dakota Jersey De Ravin. Un horrible poulpe !


« J'AIME PAS LA SOIE, C'EST MOCHE. J'en ai jamais touché ! Pardon ! Pardon ! Pardon ! Pardon ! Sainte Marie, pardonnez-moi vous aussi ! »


Tu ne sais même pas qui est Sainte Marie, mais ta grand-mère disait souvent ton nom, alors depuis, tu lui demandes pardon à chaque fois que tu commets une erreur comme celle-ci. Un pêché que ça s'appelle. Tu te demandes pourquoi on a donné un nom d'arbre à cette chose et tu ne te souviens même plus de la raison pour laquelle tu pensais à cela. Tu reposes ta tête contre le torse de Bran et tu lui souris à nouveau.

Après avoir prononcé ses paroles sur le calmar, Bran vit dakota changer de couleur. Il passa du rose au blanc, puis au gris, un peu au jaune. Enfin bref, son visage prit des teintes inhabituelles. Il avait peur des calmars ? Peut-être après tout. Dakota était très impressionnable. …

- Mais... Étant donné que Jericho me dit très fréquemment 'ta gueule', est-ce que cela signifie que je suis moi-même un calmar ?

Bran se mordit la lèvre inférieure pour éviter d’éclater de rire. Sa naïveté était tellement drôle. Un calmar ? Il avait peur d’être un calmar ? Il n’y avait que lui pour inventer ce genre de chose. Bran prit une inspiration par le nez, essayant de calmer le fou rire qui montait en lui. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas entendu quelque chose d’aussi absurde et amusant en même temps. Etre un calmar. Bran réussit à se calmer, et prit son temps avant de répondre … mais Dakota ne lui en laissa pas le temps. Alors que Bran ouvrait la bouche pour dire que, non, Dakota ne pouvait pas être un calmar, le garçon répondit à la précédente question sur la matière. Et, là encore, Bran n’était pas au bout de ses surprises. De la … soie ? Sa matière préférée était la soie. Bran mit un petit moment à remettre les informations dans le bon ordre et à comprendre ce que le serdaigle avait voulu dire. La matière comme la matière que l’on touche, dans laquelle on fait des choses. Voilà ce qu’il avait compris donc, alors que Bran parlait de matière scolaire. Bran ne put pas s’empêcher d’émettre un petit ricanement indiscret à cette réponse farfelue. Mais il s’arrêta quand Dakota se mit à crier pour revenir sur ce qu’il avait dit. Un peu abasourdi, voire même vaguement abruti, Bran cligna lentement de ses longs cils violets. Euh … okay. Et il était censé répondre quoi à ça ? Il ne répondit pas donc, ne sachant comment réagir. D’autant que dakota semblait avoir immédiatement oublié ce qu’il venait de dire et reposait de nouveau sa tête sur le torse du concierge en souriant. Eh bien, si quelqu’un comprend, qu’il envoie donc une explication par hibou au bureau du concierge de Poudlard, Bran lui en sera fort reconnaissant. Parce que lui, il n’avait pas tout suivit. Bon, vous me direz que bran n’est pas toujours vif d’esprit, et vous n’auriez pas tort, mais disons que peu de monde aurait compris quoi faire à ce moment-là. Il se contenta de passer de nouveau sa main dans les cheveux du serdaigle en essayant de changer de sujet.

- Et… euh… tu as déjà vu des dragons ? Si t’aimes pas les calmars, peut être que tu aimes les dragons ?

Il lui sourit avec douceur, espérant ne pas déclencher une autre mini tornade de peur et de folie. Et encore, peut-être était-il relativement normal là ? Il ne savait pas ; Il ne savait pas comment fonctionnait Dakota. Sans doutes personne ne savait exactement comment il fonctionnait ; Sans doutes quelqu’un avait pommé le mode d’emploi dès la naissance et depuis tout le monde cherchait comment on pouvait bien manœuvrer cet engin-là. Qui sait ? Bran leva le visage vers le ciel, et regarda les nuages passer au-dessus de leurs têtes. L’air était frais, mais le petit dakota contre lui le réchauffait. Un petit être innocent et virevoltant. Un petit lapin étonné de tout, mais qui oublie tout de suite. Une créature insouciante et joyeuse. Dans ce contexte, dans ces temps de crise et de guerre, avec l’Organisation et la misère… lui, il restait égal à lui-même, comme si le temps et les circonstances n’avaient pas de prise sur son esprit. Etait-ce tant pis ou tant mieux au final ?