Cette nuit là Calixte eu du mal à dormir. Comme souvent elle avait fait un cauchemar et puis sa blessure à la tête, qu'elle s'était fait lors de la nuit de pleine lune, la faisait encore assez souffrir. Et lorsqu'elle se réveilla pour la sixième fois aux petites heures du jour, elle décida de laisser tomber et de sortir prendre l'air. C'était le week-end et la plupart des élèves dormaient encore, profitant de l'occasion pour faire la grasse matinée et s'abandonner joyeusement à des rêves pleins d'espoir. La jeune fille s'habilla le plus silencieusement possible, veillant bien à ne pas tirer ses amies de leur sommeil réparateur et descendit voir si elle pouvait déjà prendre son petit-déjeuner. Aux cuisines elle essuya malheureusement un refus, on ne peut pas toujours avoir de la chance et cette journée s'annonçait bien pourrie ! Elle décida donc d'aller profiter de l'ai frais extérieur. Depuis sa fenêtre elle avait remarqué que le soleil brillait déjà dans un beau ciel immaculé.
A sa grande surprise, elle croisa deux ou trois connaissances dans le hall, elle s'empressa de cacher sa blessure avec quelques mèches de cheveux histoire que personne ne lui demande ce qu'elle avait bien pu faire pour aussi bine s'entailler la tête. Eh oui, elle qui normalement est si pointilleuse n'avait pas encore trouvé d'alibi valable pour transformer cet évènement en un petit incident bête et méchant. Je sais, cela ne lui ressemblait vraiment pas, d'habitude elle se débrouille toujours pour vite trouver quelque chose si la blessure est trop apparente ou met trop longtemps à cicatriser, comme maintenant, mais bon, peut-être est-ce la fatigue et son mal de tête qui l'empêchent de réfléchir de manière constructive. Toujours est-il qu'elle passa bien vite devant les quelques têtes qui lui étaient familières, leur lançant des petits sourires par-dessous ses cheveux et essayant de paraître la plus naturelle possible.
Malheureusement pour elle, une de ces amies pot de colle vint lui parler. Eh non, elle ne s'était pas échappée assez vite ! Et blabla-ci et blabla-ça, ça n'en finissait jamais avec elle ! D'ordinaire Calixte parvenait à écouter et à trouver deux ou trois sujets de leur conversation intéressante, histoire de ne pas avoir perdu du temps pour rien, mais hélas ce matin n'était pas le bon ! Plus elle parlait et plus la migraine lui venait, c'était un vrai calvaire ! La jeune fille tenta plusieurs fois de mettre un terme à la conversation, histoire d'enfin en finir et de pouvoir souffler, mais non, c'était peine perdue.
Et puis un miracle ce produisit. La délivrance ! Enfin, du moins, si Calixte arrivait à capter son attention et à se faire comprendre ... Ibrahim venait tout juste de passer la porte du hall, revenant de faire elle ne savait quoi dehors. Elle le fixa intensément dès l'instant où il entra dans son champ de vision. Certes ces derniers temps elle l'avait plutôt évité, fuyant la vérité et la fatalité de la situation, mais elle n'avait rien oublié de lui. Ses cheveux foncés légèrement décoiffés par le vent, ses yeux d'un vert aux reflets envoûtants, sa peau légèrement halée et si douce au touché, ses larges épaules carrés, ses bras musclés et puissant dans lesquels elle avait de plus en plus envie de se blottir, rien, elle n'avait rien oublié, tout était comme elle s'en rappelait, comme dans les rares rêves qu'elle faisait. Elle le fixa et le fixa encore, priant cette fois pour qu'il lève la tête et qu'il la voie, un air légèrement désespéré et suppliant au visage. Elle espérait et elle le redoutait tant en même temps ! Ah que c'est dur d'aimer quelqu'un que l'on ne peut pas approcher ! Elle se détestait tellement d'être ce qu'elle est et de ne pas pouvoir le lui dire ! Mais en même temps elle en avait tellement envie ! Qu'il sache et qu'il comprenne, qu'il l'épaule et la soutienne ! Ou alors il pourrait aussi la fuir, la dénoncer, la haïr et la faire renvoyer. Le simple fait de le perdre la briserait en mille morceau, mais ça, il ne le sait pas. Et il continu d'avancer vers elle, la tête baissée et l'esprit ailleurs.

Tourmenté, ça Ibrahim l'était. Calixte lui en faisait voir de toutes les couleurs, le fuyant dès qu'elle se rapprochait un peu trop de lui. C'était devenu très dur pour le jeune Polonais qui avait alors décidé de tout lui avouer, de lui dire ce qu'il ressentait vis à vis d'elle, afin d'y mettre un terme si cela se passait mal. Mais malgré tout, il n'arrivait à se dire que Calixte ne l'aimait pas, il y avait une part bien trop importante de lui qui lui affirmait que la magnifique blonde tenait à lui bien plus qu'un ami.
Ces derniers jours, Ibrahim avait appris que sa petite sœur avait été admise dans un hopital moldu pour une maladie dont ils ignoraient la cause. Ça semblait assez grave, et Ibra avait donc décidé de lui rendre visite. Heureusement, cette visite ne fut pas vaine, puisque l'état de cette dernière s'était amélioré dans les jours d'après. Le hibou que ses parents lui avaient envoyé avait d'ailleurs été très rassurant de ce coté. Mais Ibrahim avait été effrayé par cette nouvelle, sa petite sœur était bien trop jeune pour mourir ou subir de lourdes opérations. Mais peu importe, l'important étant qu'elle se remettait.
La nuit avait été courte pour le jeune Polonais, il s'entrainait maintenant presque tous les matins au quidditch, pensant à son venir dans l'équipe des flaquemares. Mais pour cela, il se devait d'être entrainé, et cela incluait le fait qu'il devait se lever tôt pour aller sur le terrain encore plongé dans les ténèbres. Pour un lève tard comme lui, ce n'était pas une chose aisée, mais le Quidditch était tout pour lui, et peu importe le peu d'heures de sommeil qu'il faisait, quand on aime, on ne compte pas.
C'est donc tout fatigué par son entrainement mais un sourire rêveur sur les lèvres ( le quidditch lui laissait toujours une sensation de bonheur après avoir joué) , qu'il pénétra dans le hall du château. Il ne devait pas être loin de six heures et il jeta un coup d’œil aux sabliers pour finalement reporter son attention sur le hall. Bizarrement, il entendait des gens parler, ce qui lui semblait assez fou, étant donné l'heure matinale. Il releva la tête et stoppa illico sa progression. Calixte. Son sourire se transforma en une sorte de grimace hébétée alors que cette dernière semblait lui lancer un regard suppliant. Il ne mit pas longtemps à comprendre, elle se trouvait être en face de la plus pipelette de ses copines. Ibrahim inspira donc profondément et se dirigea vers les deux jeunes filles d'un pas décidé. Il arbora son plus beau sourire et tenta en vain de remettre un peu d'ordre dans ses cheveux.

- Salut les filles. Calixte, tu pourrais venir avec moi, j'ai un problème avec un de mes cours, et c'est trèèèès urgent...

Il jeta ensuite un regard à l'autre fille dont il ne connaissait en fait même pas le prénom, un regard qui se voulait suppliant, du genre "j'ai vraiment besoin de cette aide précieuse pour ce cours archi important", et cette dernière, surement un peu naïve obtempéra rapidement en s'éclipsant. Ibrahim se retourna alors vers la belle Calixte et son regard se fit si doux qu'il aurait pu en être attendri lui même.

- Comment vas tu ?

Il remarqua cependant quelque chose d'étrange dans les cheveux de Calixte et il crut qu'elle avait une brindille ou quelque chose du genre. Il fronça les sourcils, avançant une main vers ces derniers et les écarta un peu pour dévoiler une grosse cicatrices pas très belle. Il se mordit la lèvre inférieure, son regard se faisant plus sombre.

- Qui t'as fait ça ... ?

Il était certain que ce dernier allait passer un sale quart d'heure. On n'abimait pas celle qui faisait battre son coeur sans en subir les conséquences.

Dieu soit loué il l'avait enfin remarqué !! Et en plus il avait compris ! Décidément il est vraiment parfait celui-là ! Lorsqu'il sorti son excuse, tout à fait valable, mais tout à fait mensongère à l'autre pipelette, elle s'en alla enfin, laissant les deux tourtereaux ensemble et un peu de repos à la jeune blonde. Lorsqu'elle fut assez loin pour ne pas l'entendre, Calixte en poussa même un énorme soupir (c'est pour dire !). Lorsque son attention revint sur l'élu de son coeur, elle remarqua enfin le regard des plus tendre qu'il lui lançait, ce qui la fit même légèrement rougir. Elle qui d'ordinaire était franche et droite fuyait légèrement son regard, gêné par ce qu'elle ressentait. Son coeur battait tellement vite maintenant dans sa poitrine qu'elle croyait que tout le hall aurait pu l'entendre.
"Comment vas-tu", quelle question des plus idiotes ! Comment pourrait-elle aller mieux ? Sa simple présence, son regard pausé sur elle, son souffle tout près de sa peau et son odeur légèrement acidulée, agrémenté d'un peu d'herbe fraîche, tout ça venait tout juste de relayé son mal de tête à un pauvre petit souvenir enseveli sous des montagnes de joie et d'amour. Alors oui, je crois que ça peut aller, même plutôt bien ! Mais il ne lui laissa pas le temps de répondre car, malheureusement pour Calixte, il remarqua sa blessure à travers ses cheveux ... Il faut dire qu'une grosse entaille encore rouge et légèrement pleine de croûte, même sous trois tonnes de cheveux blonds, ça se remarque ... Et puis on peut avouer que le beau brun à l'oeil plutôt affûté. Il passa délicatement sa main dans ses cheveux et le contact de ses doigts contre sa peau la fit légèrement frissonner. Lorsqu'il vit la cicatrice, son attitude changea du tout au tout. Il semblait énervé et sincèrement inquiet. En colère, oui il l'était mais visiblement contre celui qui aurait hypothétiquement fait ça à Calixte ... Comment lui expliquer qu'elle ne s'en souvenait strictement pas et qu'en fait il était fort possible qu'elle se le soit fait toute seule ? Très dur hein ! Elle prit son courage à deux mains, tandis que son mal de crane revenait et lui faisait légèrement plisser le nez, comme quand quelque chose la contrarie légèrement et qu'elle sait pas quoi faire.

"En fait ... C'est moi ... Peut-être ... C'est compliqué à expliquer. On pourrait aller s'asseoir, je suis un peu vannée là ..." Il semblait plutôt dubitatif face à cette trèèèèèès vague réponse alors elle tenta de le convaincre de poser ses jolies petites fesses sur un banc. Bizarrement, maintenant qu'il était là, elle ne voulait plus qu'il parte, alors qu'il n'a jamais été aussi proche depuis qu'ils se connaissent de savoir la vérité ... L'amour, ça rend dingue ! "Promis on s'assoit et je te dis tout !"

Mon Dieu qu'il était beau, même vexé et en pleine réflexion, il ne perdait pas de son charme. Pour un peu qu'il lui aurait servi son irrésistible sourire de serial lover, elle aurait répondu à toutes ses questions et lui aurait même peut-être sauté dessus ... Pourquoi ne pas pousser le vice tant qu'on y est hein ?!!

- En fait ... C'est moi ... Peut-être ... C'est compliqué à expliquer. On pourrait aller s'asseoir, je suis un peu vannée là ...

Le malaise de Calixte était facilement visible. Ibrahim ne comprit pas vraiment ce qu'elle voulut dire, tant elle bafouait. Elle lui proposa d'aller s'assoir, ça tombait très bien, avec tout ce qu'il avait à lui dire.

- Ok, viens par là, j'ai des choses importantes à te dire ...

Il lui prit la main doucement et la mena vers des marches, un peu à l'écart du passage de tous les élèves, pour êtres tranquilles. L'air du couloir était frais, heureusement, car le pauvre Polonais sentait des bouffées de chaleur dans son corps. Il ne savait trop comment s'y prendre pour parler à calixte de tout ça, et il se répétait des phrases inlassablement dans sa tête, pour essayer de trouver les meilleures formulations. Mais tout lui semblait trop niais, trop stupide, trop pathétique. Ce ne serait pas aussi simple que ce qu'il avait imaginé, maintenant qu'il se trouvait au pied du mur. Il inspira donc profondément, s'asseyant dans une petite alvéole que formait le château. Par la fenêtre, on voyait la foret interdite, là ou Ibra avait passé un sale moment avec une autre gryffondor. Cette foret regorgeait de monstres en tout genre, et le jeune polonais avait décidé de ne plus jamais s'y rendre. Peu importe qu'on se moque de lui après ou pas, mais il avait eu une de ses pires frousses la dedans.
Il sortit de ses pensées, le cœur battant, posant son regard doux sur Calixte. Sa beauté était irrésistible, ses cheveux soyeux retombant en cascade sur ses épaules semblaient briller comme jamais. Ibrahim se demandait même s'il n'était pas sous l'effet de l'amortentia, mais il savait très bien que non. Il était juste éperdument amoureux de celle qui se trouvait face à lui. Il sentait son cœur battre si fort à l'intérieur de lui, et le silence installé entre eux était propice aux confidences. Quelque chose semblait tracasser Calixte, mais autre chose tracassait encore plus Ibrahim. Elle avait promis de lui dire la raison de cette cicatrice, mais Ibrahim n'y pensait presque plus, bien plus préoccupé par la beauté du visage qu'il avait en face de lui. Calixte dit quelque chose, il vit ses magnifiques lèvres bouger, mais la tête ailleurs, il n'entendit même pas. Il passa une main derrière la tête de la blondinette, en prenant soin de ne pas toucher la plaie qui lui barrait le crâne, et doucement, approcha ses lèvres de celles tant désirées de la belle demoiselle.
Une cascade d'émotion s’abattit sur le jeune Polonais, ce fut un feu d'artifice éclatant et éblouissant qui se déroula alors qu'il embrassait Calixte, sans trop penser à ce qu'il se passerait après. Elle ne sembla pas vraiment réticente à ce baiser, même si elle semblait encore et toujours le fuir. Finalement, Ibrahim finit par mettre un terme au baiser convulsif qu'il venait de lui donner et il appuya son front sur celui de Calixte, fermant les yeux, le cœur battant à tout rompre. Il se mordit la lèvre, gêné mais surtout inquiet de sa réaction.

- C'est de ça que je veux te parler..

Il lui prit la main pour aller s'asseoir, déjà rien que le fait d'avoir sa main dans la sien eu ses conséquences, Calixte eu l'impression de flotter jusqu'aux marches de l'escalier. Pourquoi fallait-il qu'il lui face un tel effet ?! Ça lui torturait le coeur parce qu'elle savait qu'elle allait devoir lui dire la vérité, lui avouer enfin ce qu'elle était ... Et ça la terrifiait au plus haut point. Quoi ? Lui aussi voulait lui dire quelque chose ? Non c'est pas possible ! Qu'est-ce qu'il peut bien avoir à lui dire ? Qu'il a remarqué comment elle le regarde et qu'il a deviné ce qu'elle ressent pour lui ? Bon sang elle s'était quand même fait la plus discrète possible ! Et puis quoi encore ? Que lui il ne ressent pas la même chose ? Ou alors il veut lui demander des conseils pour avoue à Daphné qu'il est amoureux d'elle ? Après tout pourquoi pas, elle lui a peut-être dit qu'elle ne le considérait que comme un ami, mais rien n'empêchait Ibrahim de l'aimer lui ! Ou alors il a tout découvert sur elle et il veut la faire chanter ...

*Non tu t'égare là Calixte, il est pas comme ça réfléchi un peu, tu le connais ! Il est adorable !! Et terriblement beau ... Hum ... Mais alors de quoi il veut me parler ?! *

Cela la torturait tellement qu'elle n'avait même pas remarqué l'air songeur accroché à son visage. Puis le sujet de la conversation lui revint et elle inspira profondément pour tenter de lui expliquer sans trop l'effrayer.

" Alors voilà, tu sais les gens me trouvent bizarre, ben c'est pas pour rien ... C'est parce que ...

Elle n'eut même pas le temps de finir, en fait elle n'avait pas non plus vue Ibrahim s'approcher parce qu'elle n'osait pas le regarder dans les yeux ... Et finalement elle fut totalement surprise par le baiser qu'il déposa sur ses lèvres. Elle resta un moment les yeux grands ouverts ne comprenant pas trop ce qui se passait. Et puis les connexions se firent dans son cerveau et elle réalisa qu'il était en train de l'embrasser, tout simplement. Le contact de sa main dans ses cheveux lui amena un frisson qui lui parcourut toute l'échine, et ses lèvres, si douces et tellement désirées, firent de ses os de vrais machmalos.
Mais malgré ça, elle essayait toujours de le fuir, un petit peu, juste assez pour qu'il arrête ... Elle ne voulait pas que quelque chose commence entre eux sans qu'il ne soit au courant ... Et ça c'était plus que difficile parce que ce qu'elle avait à lui dire pouvait le faire fuir, lui, à tout jamais. Lorsqu'il posa son front contre le sien et qu'il lui avoua, les yeux fermés et la peur dans la voie, que c'était de ça qu'il voulait lui parler, elle comprit. Elle comprit qu'il ressentait la même chose qu'elle et cela lui donna des ailes. Elle dut se retenir de ne pas l'embrasser à son tour parce que ce qu'elle avait à lui dire était beaucoup trop important. Elle se laissa aller doucement contre la tête de son aimé et pris une grand inspiration. Elle se sentait plus sereine et tout d'un coup elle eut confiance en elle, elle sentit qu'elle pouvait le lui dire, elle n'avait plus peur. Son mal de tête l'avait définitivement quitté et elle alla enfouir sa tête au creux de l'épaule d'Ibrahim, rassemblant tout son courage.

"Avant qu'on en parle, je sais c'est aussi très important, mais avant qu'on en parle il faut que tu saches quelque chose d'encore plus important." Elle se redressa et le regarda droit dans les yeux. Ravalant tant bien que mal la boule qui lui obstruait la gorge, elle osa. A l'age de dix ans j'ai été mordu par un loup-garoux dans la forêt interdite.

Et voilà, la bombe était lancée, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Maintenant que c'était fait, elle se sentait bien vide, elle ne s'était pas rendu compte à quel point ce secret entre elle et Ibrahim pesait énormément sur ses épaules. Elle le laissa méditer sur la question, n'osant plus le regarder tellement elle avait honte de ce qu'elle était et peur de ce qu'il dirait. La balle n'était plus dans son camps maintenant. Elle n'avait plus qu'à attendre qu'il digère la chose ...

Elle prenait toujours ce petit recul qui faisait si mal dans le cœur d'Ibrahim. Mais s'il l'aimait c'était aussi un peu pour ça en fait, et il le savait très bien. Peut être que si elle lui était tombé dans les bras dès le début, il ne l'aurait pas autant désirée, et tout aurait été différent. Mais là encore, elle recula un peu, après s'être laissée embrassée. Perplexe Ibrahim était confus, inquiet.

- Avant qu'on en parle, je sais c'est aussi très important, mais avant qu'on en parle il faut que tu saches quelque chose d'encore plus important.

ça sentait le sapin. Les tripes d'Ibrahim se serrèrent, il n'était pas sur de vouloir entendre ce qui allait suivre. Il ferma les yeux, rongé par l'inquiétude et s'écarta un peu d'elle. Pourtant, elle vint se lover dans le creux de son cou, sur son épaule, et lui parla tout doucement.

- A l'age de dix ans j'ai été mordu par un loup-garoux dans la forêt interdite.


Un ange passa. Ibrahim crut que son cœur s'arrêtait de battre. Il ne savait réellement pas comment réagir à cette annonce pour le moins ... surprenante. Il releva la tête blonde qui était posée sur son épaule, et les lèvres pincées il prit les joues de Calixte dans ses mains à lui. Il sonda son regard, elle ne plaisantait pas, il le savait, et c'était d'autant plus inquiétant. C'est à ce moment là qu'Ibrahim se rendit compte que son regard avait peut être été dur envers calixte durant cette courte entrevue. Ses yeux se posèrent sur la cicatrice, elle disait se l'être fait elle même. C'était sûrement lors de l'une de ses transformations. Il déglutit, fermant les yeux, secouant la tête de droite à gauche, lentement, très lentement. Comme pour dire que c'était impossible, qu'il ne le voulait pas. Non, Calixte ne pouvait être un loup garou, c'était si ... déroutant, c'était injuste. Il leva les yeux au ciel, abattu par la nouvelle.
Il revint finalement à lui. Se dégoutant. Il n'était qu'un sale égoïste. Si lui trouvait cela difficile à accepter, qu'en était il d'elle ? La pauvre avait du vivre un tel enfer. Il se dégoutait d'avoir aussi mal réagit. Alors il lâcha la tête de Calixte, enroula un de ses bras autour de son cou et emmena la jeune fille près de lui, contre son torse. Il passa ensuite son autre bras autour d'elle et la serra contre lui, enfouissant sa tête dans son cou, sous ses cheveux blonds si doux. Il était difficile à croire qu'une si belle fille se transformait en un monstre assoiffé de sang les soirs de pleine lune. Mais si elle arrivait à vivre avec, ce dont Ibrahim était sur vu qu'il ne l'avait jamais remarqué, alors il le pourrait lui aussi. Il lui frotta doucement le dos avec sa main gauche, respirant son parfum, ne voulant plus la lâcher. Elle lui semblait être une petite chose fragile qu'il se devait de protéger, elle était si vulnérable sous ses airs de fille endurcie. Mais Ibrahim la connaissait mieux que ça, il avait su passer sa carapace. Tout doucement, il lui susurra à l'oreille :

- Je n'aurai pu le deviner. Merci de m'avoir dit la vérité ... Mais je reste là Calixte, je veux rester à tes cotés, je veux t'aider dans cette épreuve, je ne veux pas t'abandonner. Je ... Je ne veux plus que tu sois seule, l'idée que tu sois en danger me ronge, mais je serai là maintenant.

Il imaginait combien la transformation devait être douloureuse, combien la fatigue post-transformation devait être immense, et il voulait être là pour la soulager de tout ça, la bercer dans ses bras lorsqu'elle reprenait forme humaine, lui prodiguer les soins nécessaire si elle le lui demandait, veiller sur elle si elle était blessée.

Et puis finalement la révélation fit mouche. Ce fut plus dur que ce qu'elle pensait, il venait bien-sûr d'avoir une réaction tout à fait normale, la peur, un peu de dégoût, le refus, tout ça elle s'y était préparée, mais visiblement pas assez bien. De voir tous ces sentiments passés dans les yeux de celui qu'on aime et que l'on désire depuis des années, c'est la pire épreuve que la vie lui donna à surmonter. Son coeur, elle eut l'impression de le sentir se déchirer, en mille morceau, mais pour de vrai, elle eut vraiment l'impression que la vie la quittait petit à petit tandis qu'Ibrahim réalisait ce qu'elle était. Elle lui avait dit, d'accord, mais maintenant qu'elle en souffrait le martyr, elle se disait que peut-être elle n'aurait pas dû, après tout comparé à ça, lui mentir était beaucoup plus facile à porter sur ses épaules qui n'en pouvaient plus de lutter.
Et puis finalement la réaction se fit tout autre. Elle ne sait au juste ce qui se passa à cet instant dans la tête d'Ibrahim, mais il sembla accepter. Elle n'osait y croire tandis qu'il la prenait dans ses bras. Elle resta les yeux écarquillés, savourant sans s'en rendre compte le contact de sa peau contre le T-Shirt du garçon, empli de son odeur. Cette odeur elle l'aurait reconnue entre mille, certes elle a un nez un peu plus développé que la normale, mais pour lui c'est différent. Elle le sent comme elle n'a jamais senti personne au part avant. Si c'est ça l'amour, alors elle s'y abandonnerait volontiers pendant des heures. Finalement il ne la rejetait pas, peut-être qu'il avait peur d'elle, de ce qu'elle était, mais peut importe, il ne la rejetait pas et c'est tout ce qui comptait. Emplie d'une joie qu'elle pensait perdue dans les abîmes de son enfance, elle se laissa aller doucement contre le torse du jeune homme. Sans même qu'elle ne s'en aperçoive les larmes lui vinrent aux yeux, mais elle s'en fichait, elle était heureuse. Cet instant restera à jamais gravé dans sa mémoire comme un des plus beaux et des plus doux qu'elle eut jamais vécu. Certes elle avait dû en baver pour en arriver là, mais finalement, le jeu en valait la chandelle, parce qu'il l'aimait et qu'elle en était folle ! Dans ce moment de pur bonheurs, les yeux fermés et les larmes roulant toujours sur ces joues, elle ne put réussi qu'à murmurer un petit mot qui avait tout son sens pour elle. "Merci !" Petit à petit, elle reprit ses esprits et elle se sentit tellement légère qu'elle crut un instant être morte, ou au paradis comme vous voulez. Et puis le contact de sa joue contre le torse d'Ibrahim lui fit comprendre que non, elle était bel et bien en vie. Elle se déplaça agilement dans les bras de son aimé pour venir se remettre face à lui. Et puis elle ne réussit à faire rien d'autre que le regarder tendrement et lui sourire sincèrement. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas sourie aussi librement, de peur que quelqu'un ne remarque ses dents un peu trop pointues et un peu trop affûtées. Mais là, elle s'en foutait complètement ! Elle n'avait personne pour la juger en face d'elle, juste Ibrahim.

" Tu sais je suis plus costaud que tu le crois, j'ai de la ressource. Bon je sais, on dirait pas tellement ... Pourtant je mange pour trois ... Chui un peu bizarre non ?"

Eh oui, elle fait un peu d'humour quand elle est d'humeur ... Oui oui, ça lui arrive de temps en temps ! Surtout quand elle est complètement amorphe parce que des os se liquéfient et que son cerveau ne fait plus les bonnes connexions ! Après tout, c'est ça non l'amour ?

- Tu sais je suis plus costaud que tu le crois, j'ai de la ressource. Bon je sais, on dirait pas tellement ... Pourtant je mange pour trois ... Chui un peu bizarre non ?

Un petit rire s'échappa de la bouche d'Ibrahim. Calixte est un peu bizarre, tout le monde se l'accordait, mais c'était vraiment ce qui avait plus au Polonais dans un premier temps. Mais maintenant qu'il savait tout, il comprenait pourquoi il l'avait trouvée si bizarre, justement.

- Je mentirai si je disais que non... Mais ça fait ton charme.

Il déposa alors un doux baiser sur son front. Calixte avait surement pris beaucoup sur elle pour lui avouer ce qu'elle était, et pour ibrahim, cela valait toute les déclarations d'amour du monde. Oh bien sur, il se doutait qu'il n'était pas le seul au courant de son secret, et a vrai dire, ce dernier l'effrayait un peu, mais qu'importe, il l'acceptait telle qu'elle était, même s'il savait que ses soirées de pleine lunes ne seraient plus jamais les mêmes. Il ne pourrait plus dormir tranquillement sur ses deux oreilles en pensant à elle qui se trouvait probablement dans la foret, en proie à sa transformation, face aux bêtes dangereuses. Quand il y repensa, il eut un frisson. La foret était loin d'être accueillante, et il s'était promis de ne plus jamais y aller. Il avait cependant une question qui le taraudait, l'inquiétait, mais qu'il était difficile de poser. Il ne voulait pas la vexer, la mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit, mais il espérait qu'elle comprendrait.

- Si jamais tu te trouverai en face de moi en étant transformée, tu ne me reconnaitrais pas n'est ce pas ? ...

Ce qu'il voulait savoir, c'était s'il risquait de se faire attaquer si sa princesse se transformait en monstre sanguinaire. Il pensait que oui, mais une confirmation était de rigueur, aussi douloureuse soit elle. Le jour et la nuit pour ces seconde nature qui faisait d'elle un être tiraillé et blessé. Il resserra un peu plus son étreinte sur elle.

Le bonheur, c'est tellement bon ! Comment avait-elle pue s'en passer jusqu'à aujourd'hui ? Parce que oui elle s'en rend compte maintenant, tout ce qu'elle avait vécu jusqu'à lors n'était pas vraiment du bonheur. Elle se demandait vraiment comment elle avait pu se retenir de tout lui avouer plus tôt. Après tout il l'avait plutôt bien prit !
Bon d'accord elle est un peu bizarre, mais bon tout le monde le sait non ? Et puis apparemment ça plait à Ibrahim alors pourquoi se plaindre ! Elle était tout à fait consciente qu'ils allaient devoir parler de beaucoup de choses, qu'elle allait devoir le mettre en grade pour mieux le préserver en vie et lui dire des choses pas très attirantes sur elle pour qu'il soit préparé au mieux. Alors lorsqu'il lui posa sa question, elle ne fut pas tellement surprise. Elle réprima tant bien que mal une grimace car elle savait qu'elle devait lui dire, il devait tout savoir.

"Je ne sais pas vraiment. Pour tout te dire, à part la transformation en début de soirée, durant les nuits de pleine lune c'est le trou noir dans ma tête. Mais je crois bien que non en effet je ne te reconnaîtrais pas. C'est pour ça que je vais dans la forêt interdite tu sais ! Comme ça c'est moins de chance de faire du mal aux personnes que j'aime ..."

Le simple fait de penser à tout ça la rendait habituellement très triste alors d'en parler, ça la minait. Mais Ibrahim était là, tout contre elle et elle n'aurait jamais pu espérer meilleur réconfort. C'est pour ça qu'elle se décida à lui parler de toute l'ampleur de son secret.

"Il n'y a que le professeur de potion qui le sait, en plus de ma mère. Daphné se doute de quelque chose, mais je n'ai jamais réussi à lui avouer complètement. Et puis maintenant il y a toi ..."

Sur ces mots elle lui offrit un petit sourire timide avant de lui déposer un léger baisé au coin des lèvres. Depuis qu'il l'avait pris dans ses bras son cœur s'était calmé, mais le seul contact de sa bouche sur la sienne lui fit reprendre sa course effrénée. Elle avait tellement attendue ce moment qu'elle n'osait à peine y croire. Après tout peut-être qu'elle rêvait encore d'une chose inaccessible. Pourtant, les bras du jeune garçon autour d'elle semblaient bel et bien réels.

- Je ne sais pas vraiment. Pour tout te dire, à part la transformation en début de soirée, durant les nuits de pleine lune c'est le trou noir dans ma tête. Mais je crois bien que non en effet je ne te reconnaîtrais pas. C'est pour ça que je vais dans la forêt interdite tu sais ! Comme ça c'est moins de chance de faire du mal aux personnes que j'aime ...

C'était bien ce dont il se doutait. C'était malheureux à entendre, mais il allait devoir s'y faire. Une idée un peu saugrenue lui traversa cependant l'esprit, mais il ne voulait pas en faire part à Calixte de suite. Après tout, elle venait à peine de germer dans son esprit, et rien ne pouvait affirmer qu'il la réaliserait. Il semblait que c'était vraiment très très douloureux.

- Y a-t-il des animaux qu'il est certain que tu n'attaquerai pas sous ta forme de... loup garou ?

Il avait faillit dire monstre. Il se mordit la lèvre, la pauvre devait en souffrir déjà, ce n'était pas non plus la peine de lui rappeler qu'elle se transformait en monstre, détesté de tous. Elle déposa un baiser au coin de ses lèvres et le jeune polonais sourit. Ils s'étaient cherchés si longtemps, leur amour lui semblait si pur, que pas même sa transformation ne pouvait venir l'atténuer.

- Il n'y a que le professeur de potion qui le sait, en plus de ma mère. Daphné se doute de quelque chose, mais je n'ai jamais réussi à lui avouer complètement. Et puis maintenant il y a toi ...

C'était vraiment un lourd secret. Il prit sa main et l'enroula dans la sienne, multipliant les marques de tendresses envers celle qu'il aimait.

- Je suis content que tu t'entendes aussi bien avec daphné. D'ailleurs, elle arrive à Poudlard dans quelques jours, c'était son anniversaire il y a peu.

Mais il n'était pas question de Daphné maintenant. Bien qu'ils avaient encore beaucoup de choses à dire sur la transformation de Calixte, Ibrahim voulait aussi sa part de réconfort. Il avait plus ou moins tout avoué à Calixte en l'embrassant, mais rien n'était réellement clair. Ni sa réponse, après tout, ils agissaient de la sorte depuis longtemps. Certes, ils ne s'étaient jamais réellement embrassés, mais c'était tout comme. Il posa alors une main sur le cœur de la jeune fille et sourit tendrement en sentant l'organe vital battre à tout rompre.

- C'est pour ma présence qu'il bat si fort ?

Y avait-il un animal dont elle avait peur étant loup ? A vrai dire elle n'en savait pas grand-chose ... En général elle s'abstenait d'attaquer les centaures pour leur puissance, enfin c'est ce qu'ils lui avaient dit. Mais aux vues de ce qu'elle avait fait la dernière fois plus rien n'est sur ... Et puis d'abord pourquoi cette question, cela inquiéta légèrement Calixte, mais elle se refusa à le harceler de question. Elle était trop bien et rien ne devait changer ça !

"Je sais pas trop ... Il faudrait se renseigner sur les loup-garou en général si tu veux le savoir parce que je pensais ne jamais m'attaquer à un centaure par exemple et pourtant je l'ai fait, pas plus tard qu'à la dernière pleine lune alors ..."

Daphné, oui elle l'aimait bien, en quelque sorte elle la comprenait, après tout elle est elle aussi différente et en ça, elle sait qu'elles ressentent la même chose. Et puis c'est une fille vraiment sympa. Bon d'accord elle use plutôt bien de son dont de vélane et ça a fait un peu peur à Calixte pendant un moment, à propos d'Ibrahim bien-sûr. Mais elles ont appris à se connaitre par leur correspondance et finalement la crainte de la jeune Gryffondor s'est dissipée. Au finale elle pense maintenant que Daphné est vraiment une personne digne d'être connue et appréciée pour ce qu'elle est au fond d'elle.
L'annonce de sa venu fit sourire Calixte. Cela faisait vraiment longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues. Elle appréhendait un peu ses réactions lorsque Ibrahim et Daphné se retrouveraient, parce qu'ils étaient de très bons amis. Mais elle ferait tout pour ne pas laisser naitre encore une fois la peur et la jalousie. Maintenant que tout va bien, elle ne se laissera pas tout gâcher aussi vite !

"Ah oui c'est vrai qu'elle m'avait dit qu'elle venait ! Trop bien on va bien s'amuser !! Et puis je voulais lui dire en face à elle aussi. Par lettre c'est pas terrible. J'ai hâte ! C'était son anniversaire ?!!? Oh mince j'ai complètement oublié ! Faudra que je lui achète un ptit cadeau pour quand elle viendra, en espérant qu'elle me pardonnera !...

Eh oui, Calixte est la reine des boulettes ! Quoi ne me dites pas que vous aviez oublié que c'est la Gryffondor la plus maladroite qui soit ?!!? On va juste prier pour qu'elle ne face pas une maxi boulette et qu'elle n'en rajoute pas quand Daphné sera là !
Le seul contact de la main d'Ibrahim sur la poitrine de la jeune fille fit repartir encore une fois son coeur qui semblait vouloir éclater. Oh oui elle l'aimait et même plus que sa propre vie, mais comment vraiment le faire comprendre au jeune garçon ? Parce que certes le baisé qu'ils avaient échangé voulait dire beaucoup de choses, mais il n'était pas non plus une réelle réponse, ou déclaration, en soit. Il était donc temps qu'elle le lui dise. Ou si elle n'y parvenait pas à cause de sa timidité maladive en la présence d'Ibrahim, alors il fallait qu'elle se débrouille pour le lui faire comprendre plus que clairement.

"Non ... C'est pas pour ta présence ... C'est juste pour toi. Je sais pas pourquoi à chaque fois que je dois te dire quelque chose ... J'arrive pas à trouver les mots. Je crois que tu me perturbes un peu en fait." *Pourquoi est-ce que je rigole comme-ça, on dirait une folle !* " Tu sais, depuis le premier jour où tu es venu me parler je me suis rendu compte que tu n'étais pas comme les autres. J'avais jamais ressenti ça pour quelqu'un ... J'ai même été jalouse de Daphné !" *Mais arrête de rigoler espèce de débile !!* "Désole, c'est un peu pathétique comme déclaration, surtout que tu as certainement dû le remarquer depuis un moment ! Mais bon voilà ... Je suis ... Amoureuse de toi ..." *Pourquoi tu fermes les yeux crétine !*

Décidément l'amour c'est vraiment bizarre ! Elle l'aime, ça c'est sur, mais elle n'est limite pas capable de le lui dire ! Et si elle ne l'avait pas fait, si elle l'avait laissé partir en pensant que ce n'était pas le cas, elle se serait lamentablement effondré et il aurait fallu la ramasser à la petite cuillère ! Ah la la, la jeunesse !

- Je sais pas trop ... Il faudrait se renseigner sur les loup-garou en général si tu veux le savoir parce que je pensais ne jamais m'attaquer à un centaure par exemple et pourtant je l'ai fait, pas plus tard qu'à la dernière pleine lune alors ...

Et bien ,les profs allaient être bien surpris de voir Ibrahim trainer à la bibliothèque maintenant. Il comptait bien se renseigner sur les loups garou, mais cela en toute discrétion, bien évidemment. Il grimaça à l'annonce de Calixte. Attaquer un centaure, c'était tout de même grave. Il adorait ces créatures en plus, il se remémorait souvent avec amusement le rêve où il s'était pris pour un centaure dans la forêt interdite. Il sourit à cette pensée, mais ce fut de courte durée, après tout, Calixte en avait attaqué un.

- Il s'en est sorti ...?

Pourvu que oui. Daphné arrivait bientôt et Ibrahim s'en réjouissait vraiment. La pauvre semblait mal vivre à Durmstrang, et il comptait bien lui changer les idées. Il avait donc bien plus hâte que de raisons qu'elle vienne le rejoindre. Et si Calixte était de la partie, c'était encore mieux !

- Ne lui prends pas de maquillage, elle n'en met pas !

Et il rigola doucement. Dans le petit cadeau qu'il lui avait envoyé, il y avait joint un kit de maquillage. Helas, elle lui avait gentiment glissé dans sa lettre suivante qu'elle n'en portait pas. Ce n'était pas bien grave, il avait vu juste pour les bijoux. C'était déjà ça. Quand il posa sa main sur le coeur de Calixte et lui posa la question fatidique, sa réponse fut plutôt surprenante dans un premier temps.

- Non ... C'est pas pour ta présence

Coup de poing dans le ventre fictif. Ce fut l'effet qu'Ibrahim ressentit. Il écarquilla grand les yeux et soupira. Il s'était trompé. Fort heureusement, Calixte enchaîna sur la suite de sa phrase, rigolant en même temps, et Ibrahim trouva cela assez bizarre comme façon de réagir. Mais il l'écouta et elle finit par lui avouer qu'elle était clairement amoureuse de lui. Il n'en fallait pas plus pour rassurer le Polonais qui déposa alors à nouveau un baiser sur les lèvres délicieusement sucrées de Calixte.

- J'avais tellement peur que tu me rejettes..

Bien-sûr qu'il s'inquiétait pour le centaure, tout le monde les aime ces créatures. Elles sont tellement majestueuses, fortes et belles ... Et Calixte aussi les aimait beaucoup. De temps en temps elle leur rendait visite pour s'excuser et s'excuser encore des dégâts qu'elle aurait pu causer. Et puis elle s'amusait beaucoup avec les jeunes aussi, toujours partant pour un trap-trap ou un cache-cache ! Cela lui avait fait beaucoup de mal de savoir qu'elle en avait attaqué un qui aurait pu être son ami. Heureusement qu'elle était allée aider le clan à le soigner, elle avait amassé quelques bases pour soigner ceux qu'elles avait blessé.

" Il devrait être sur pied à présent. Son père est venu me chercher quand je me suis réveillé parce qu'il savait que je cachais des bandes soignantes avec mes habits. Il mangera juste un peu plus cru qu'avant ... Je l'ai griffé au dos ... Je m'en suis tellement voulu tu sais ! Je les adore les centaures ! J'ai sympathisé avec quelques clans dans la forêt. Mais ça n'empêche pas que je suis toujours une menace ..."

La discussion sur Daphné coupa court aux énormes remords qui lui rongeaient le coeur. Certes elle n'oublierait jamais, mais il allait falloir qu'elle apprenne à vivre avec comme elle l'avait fait depuis des années.
Bon très bien, pas de maquillage, ça tombe bien, elle n'y connait pas grand-chose elle non plus donc bon ... Il allait falloir qu'elle se creuse un peu la tête, mais elle trouverait bien, après tout elles étaient toutes les deux des filles, s'entendant plutôt bien et ayant à peu près les mêmes goûts donc elle devrait y arriver.

"D'accord, merci."

Et tout en le contemplant, elle lui sourit. Elle ne pouvait s'empêcher de le regarder sous toutes les coutures et de garder collé au visage ce doux sourire aimant. Après tout, elle l'aimait non, alors elle avait bien le droit de le regarder comme ça ! Et puis maintenant la seconde bombe était lancé, il ne manquait plus qu'à attendre la réaction d'Ibrahim par rapport à la déclaration, quelque peu maladroite, de la jeune fille.
Ce second baisé elle l'accueillit comme un cadeau tombé du ciel. Elle avait tant désiré pendant toutes ces années à lui tourner autour, pouvoir un jour gouter au doux plaisir de ses lèvres légèrement humides.
Elle, le rejeter ? Jamais !! Il aurait fallu ... Qu'elle soit transformé oui, pour le rejeter ! Comment aurait-elle pu lui dire non alors que tout son être disait OUI !! Elle rigola légèrement et l'embrassa de nouveau.

" Je craignait la même chose de ta part. Et jamais j'aurais pu le faire !"

Le simple contact de leurs êtres suffisait à embraser Calixte toute entière. Elle l'embrassa de nouveau, passant une main dans les cheveux bruns de son aimé et laissant l'autre se balader sur son torse, redessinant du bout des doigts le moindre petit muscle. Elle était heureuse, elle planait dans un bonheur sans fin.

Ibrahim écouta attentivement l'histoire du petit centaure, et il en était très peiné. Seulement voilà, il était content que ces créatures n'en veuillent pas à Calixte, qui, il fallait le dire, n'y était pas pour grand chose. Il semblait à Ibrahim qu'il était impossible de se contrôler sous sa forme de loup garou, et il en avait maintenant la certitude. Il se blottit contre le corps de Calixte qui était si accueillant, tellement qu'il avait du mal à l'imaginer toute pleine de poils avec des dents pointues, en train de lacérer des animaux. Mais pourquoi pensait il à ça ? Il secoua la tête, il voulait s'y interdire, il ne voulait pas avoir cette image d'elle.

- Je craignait la même chose de ta part. Et jamais j'aurais pu le faire !

Elle était vraiment mignonne. Ibra passa sa main sur sa joue, tendrement, et il frissonna quand cette dernière entreprit d'effleurer son torse avec ses doigts. Il sourit, manifestement heureux de la situation, et enfouit à nouveau sa tête dans son cou, en soufflant doucement pour la chatouiller. Il regarda ensuite rapidement l'heure qu'il était. Il aurait aimé rester ici toute la journée, dans ses bras, mais il se devait d'aller en cours pour ne pas risquer une énième retenue. Et puis, il fallait aussi qu'il aille prendre une bonne grosse douche après l'entrainement qu'il venait de se taper ! Sur le ton de la plaisanterie, il lança à Calixte :

- On sèche les cours et on s'enfouit tous les deux de Poudlard pour aller vivre dans une maison de briques à Londres !

Il se mit alors à rire et colla de nouveau sa bouche contre celle de Calixte, qui embrassait délicieusement bien. A cet instant, rien ne pouvait couper court à son bonheur, et il aurait aimé que cela ne se termine jamais.

Calixte se sentait tellement bien dans les bras de son amoureux qu'elle n'avait même pas vu le temps passer. Et en effet, les premiers cours approchaient à grands pas ! Mais en même temps, quel déchirement que de devoir laisser partir Ibrahim ! Il faut avouer que sa proposition de s'enfuir en amoureux ne la laissait pas insensible. Après tout cela ne serait pas désagréable ... Mais non, le sort, si cruel soit-il, avait doté Calixte d'une conscience qui lui hurlait d'aller en cour comme une gentille fille bien sage. Ah l'amour !

" Hum ... C'est vrai qu'on a cours, crotte ! En plus j'imagine que tu dois aller prendre une douche toi non ? Vu que tu viens de t'entrainer. "

La jeune fille l'avait deviné à la légère odeur âpre de la sueur mélangée à celle de l'herbe encore pleine de rosée. Comme quoi, un odorat plus poussé ça sert aussi des fois ! Mais cela ne suffirait pas à consoler Calixte qui allait bel et bien devoir laisser son Ibrahim adoré s'en aller. Elle prit une grande inspiration pour se donner du courage et se leva.

" Bon ! Allé, sinon on va jamais y arriver. Mais promet moi qu'on se revoit à la pause déjeuné ! En plus là j'ai histoire de la magie et le prof m'a pris en grippe, si j'arrive en retard je risque d'être collée ... Et être collé signifie moins d'heures passées avec toi, alors on va éviter maintenant hein ! "

Elle agrémenta ces paroles d'un doux sourire joyeux, histoire de montrer au jeune homme que ce n'était pas si terrible que ça, que ce n'était pas la fin du monde et que dans quatre heures elle l'aimerait toujours autant. Pour finir elle lui tendit la main pour l'aider à se relever et lui voler un nouveau baisé au passage. Décidément, elle ne se lasserait jamais de plonger son regard dans ses beaux yeux verts !

- Bon ! Allé, sinon on va jamais y arriver. Mais promet moi qu'on se revoit à la pause déjeuné ! En plus là j'ai histoire de la magie et le prof m'a pris en grippe, si j'arrive en retard je risque d'être collée ... Et être collé signifie moins d'heures passées avec toi, alors on va éviter maintenant hein !

Elle était vraiment trop mignonne. IIbrahim prit sa main et se laissa relever, un peu mollement. Il prit ensuite délicatement sa chérie dans ses bras et la souleva à sa hauteur, pour finalement la pencher et l'embrasser tout en la tenant dans ses bras.

- Oui, promis, on se retrouve à la pause, mais file maintenant.

Il avait lui aussi un beau sourire, celui d'un homme amoureux, conquis et très heureux de sa vie. Il ignorait totalement le cours qu''il avait après, mais il devait avant tout se doucher de toute façon. L'entrainement avait été assez intensif, et il n'osait même pas se présenter en cours comme ça. Il espérait seulement qu'il n'aurait pas un prof chiant comme Darwin Blair , car à tous les coups, s'il arrivait en retard, celui ci ne l'accepterai pas en cours. Ça s'était déjà vu et l'humiliation publique que l'élève en question avait reçu par le professeur, Ibrahim n'avait aucunement envie de la subir. Il posa donc sa main sur l'épaule de Calixte et plongea ses yeux dans les siens, passionnément. Il lui serra brièvement l'épaule et lui sourit.

- A tout à l'heure !

Petit clin d’œil et il se retourna vers les escaliers du hall qu'il s'empressa de grimper rapidement pour atteindre les douches. En retard, il lle serait forcément, mais il voulait essayer de l'être le moins possible.