A Poudlard, on décomptait quatre maisons. Lily venait de la plus jaune d’entre elles, elle y avait beaucoup de ses amis et entretenait avec la grande majorité des membres de sa maison une relation cordiale, voir amicale. Ensuite venait la maison rouge, qui recelait de gens que la demoiselle appréciait tout particulièrement. C’était une maison vivante et forte que l’on opposait souvent à celle des Serpentards. La maison verte d’où venait sa cousine. Une maison que Lily n’appréciait pas beaucoup car elle trouvait la plupart des membres de cette maison froids et calculateurs. Ils étaient loins, très loins du caractère ingénu et franc de la petite Poufsouffle. La dernière maison était plus réfléchie et plus discrète. Et leur sagesse les plaçait légèrement à l’écart des trois autres maisons. C’était en tout cas ainsi que Lily voyait les choses.
Et c’était justement une Serdaigle qui lui faisait face.
Olympe de Balzàc et Lily avaient était proches. En faire des amies pouvaient sembler précipiter car les deux jeunes filles se voyaient rarement. L’une comme l’autre avaient été des habitués des dîners pompeux que les Blackburn avaient l’habitude de donner. C’était dans ce contexte bien particulier que les deux demoiselles s’étaient jadis rencontrées. Ensuite Olympe avait disparu, laissant Lily sans nouvelles. Si la Poufsouffle ne l’avait jamais vraiment oubliée, elle n’avait cependant jamais cherché à reprendre contact avec son ancienne partenaire de soirée.
Jusqu’à ce que Lily rentre à Poudlard et croise le regard de la Serdaigle, qu’elle avait immédiatement reconnu, lors de sa répartition. Ce qui avait étonné Lily qui avait toujours cru qu’Olympe était partie étudier à Beauxbatons… C’était en tout cas la rumeur qui avait circulé parmi les plus jeunes invités des réceptions. Mais il faut toujours se méfier d’une rumeur. C’était lors de ce premier échange de regard que la demoiselle s’était mentalement promise de reprendre contact avec la Serdaigle.

Lily profitait de son début d’après-midi. Comme tous les mardis, un trou avait été laissé béant dans son emploi du temps jusqu’à 15h, puisqu’elle ne suivait pas le cours d’Arithmancie. Elle s’était d’ailleurs toujours demandée qui pouvait sérieusement étudier ce genre de matières… Personnellement, elle n’y trouvait aucun intérêt, elle ne comprenait même pas le principe. Mais certains avaient l’air d’apprécier… Et il faut de tout pour faire un monde.
Elle ne savait pas trop pourquoi elle s’était rendue sur la tour d’astronomie. D’ordinaire elle préférait les endroits plus prêts du sol… Mais ses pieds l’avaient presque instinctivement mené ici. Comme un fait exprès. Depuis qu’elle s’était faite la promesse de renouer avec Olympe, elle ne s’en était jamais réellement donnée les moyens. Maintenant qu’elles étaient seules ici, l’occasion semblait parfaite. Elle accorda à la fatalité qui avait réuni en ce jour les deux demoiselles un sourire d’où perlait un cynisme à peine voilé.

« Salut Olympe. » Comme souvent avec Lily, lorsqu’elle arrivait dans un lieu vide et silencieux, elle se sentait obligé de parler, d’entretenir une conversation. D’ailleurs la présence d’un interlocuteur n’était même pas nécessaire, Lily était tout à fait capable d’entretenir une conversation seule. Elle entretenait bien une conversation régulière avec l’arbre cogneur alors… « Tu vas bien ? Ça fait longtemps qu’on s’était pas vu ! C’est bizarre, tu te souviens avant ? J’ai l’impression qu’on se croisait plus avant que maintenant. Avant que tu partes. Beauxbattons c’est ça ? C’était pas bien ? » Dans ses paroles, il n’y avait ni gêne, ni excuse, uniquement de l’intérêt qu’elle ne cherchait même pas à cacher. Les deux jeunes filles avaient grandi, évolué, changé. Mais Lily n’oubliait pas qu’un jour, elles avaient été proches. Seulement, elle ne savait plus vraiment quoi faire de ce passé. « Ta mère continue de t’emmener dans des réceptions ? Ça fait longtemps que j’l’ai pas vu à la maison… Elle va bien ? » Ni regret, ni remords. Juste de l’intérêt. Et son éternel sourire qu’elle offrait à Olympe en guise d’invitation à parler.