Rencontre incongrue - CSS candids

Depuis le couloir on entendait l’écho des rires au loin, le couloir désert donnait une impression de froideur, mais dès qu’on passait à travers les rideaux aux couleurs chaudes l’atmosphère était changée. C’était une des choses qui caractérisait le mieux le château anglais, la joie de vivre, le partage, et cette flamme qui semblait éclater dans le regard de chacun.

Lila était en position de lotus, -loin de la sagesse des bouddhistes- elle rigolait faisant sonner un million de carillon du doux son tout droit sortie de ses lèvres. Depuis que Zeus était à Poudlard, elle avait rencontré de nouvelles personnes, et tous les soirs, ils se retrouvaient dans une ancienne salle de cours –pourvus pour les visiteurs- qui faisait lieu d’une salle commune.
Les chaises avaient du s’envoler dans les airs, pour être remplacer par de nombreux fauteuils confortables aux imprimés tantôt liberty, tantôt uni pourpre. Les objets étaient répartis dans la salle principalement sous forme de cercle, délimité par le centre : une flamme dansante. Lila aimait ce qui émanait de cette salle, surtout le feu faisant un aimable clin d’œil à la magie française, souvent jugé de délicate et somptueuse.

Lila avait oublié tout ses soucis, au milieu du groupe, elle s’adonnait avec entrain au jeu. Toute sorte de pastilles avaient été regroupés en un tas, dans un palmarès qui retracés sans nul doute la totalité des couleurs de l’arc en ciel. La soirée était bien avancée, après avoir mangé mainte friandise, et gouter les friandises démentes anglaises. Lila se laissa tenter par une petite pastille orange, tout droit sortie de chez Weasley farce et attrape, une vieille entreprise si on en croyait la boite. Dans un brouhaha et une cohue immense ses proches lui conseillèrent de s’abstenir, Buckley joueuse posa la pastille sur la langue. Quand la pastille fondue Lila eut un haut les cœurs, c’était surement le bonbon de trop, la main plaquée contre la bouche, elle déguerpit.

Lila claqua la porte d’un toilette désaffecté, s’agrippa contre le robinet, en rendant son diner. A cours de souffle, la belle faillit s’écrouler sur le sol. Elle n’avait jamais eu une crise de la sorte. La BeauxBâtonnienne serra la boite de toutes ses forces, quand elle sentit une petite pastille. Un message y était inscrit : stop douleur. Lila n’hésita pas entre deux goulées, elle enfonça le cachet au fond de sa gorge. Aussi vite que son malaise avait commencé, il fut stoppé. A bout de souffle, Lila ouvrit le robinet, un grand jais aspergea ses vêtements, avant qu’elle ne boive pour faire disparaitre le gout pâteux. Lila s’aspergea le visage d’eau, arrangea ses cheveux du bout des doigts, et d’un coup sec de baguette fit disparaitre le carnage.
La jeune file attrapa la boite dans les airs, et avant de la jeter elle aperçut en grosse lettre « pour sorcier feignant, n’aimant pas les cours, sécher les sans représailles ». D’un rire moqueur elle envoya valser la boite.

La belle se laisse tomber le long d’une porte, le temps de se reposer. L’amertume tinté ses pensées, d’une nature joyeuse rien ne venait entraver sa bonne humeur, mais les événements derniers faisaient de sa vie une de joie pour ensuite chuter toujours plus bas. Des monter de doux moments qui la faisait littéralement planée, pour ensuite mieux descendre en enfer.

Lila battit des paupières, quand elle entendit des bruits de pas proches.

*Pourvu que la personne ne vienne pas me déranger*

A l’interpole de ses souhaits, la porte s’ouvrit, et quelqu’un se glissa à l’intérieur de la pièce. Dans la semi prénombre, Lila essaya de reconnaitre un visage familier, mais sans grand succès. L’élève de Zeus se releva en soupirant, et fit mine de s’arranger devant le miroir. Elle se retourna pas et lanca d’une voix amusée :

- Je n'ai pas regardée sur la porte j'espère ne pas me trouver dans les toilettes désaffectes des messieurs.

LILA R. BUCKLEY & K. ALEXEY BARANOV
rencontre incongrue

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Alexey ferma les yeux avec force jusqu’à voir de petits points lumineux sous ses paupières. Son corps fut parcourut d’un courant glacé tandis qu’une goutte de sueur glissait le long de sa nuque déjà luisante. D’un simple geste de la main, il l’écrasa contre sa peau et passa ses doigts dans ses cheveux ébouriffés de nature en même temps qu’il s’efforçait à respirer normalement. Encore une fois, il était hanté par ce souvenir ; toujours et encore le même souvenir. Il s’en souvenait malheureusement parfaitement, aucun détail n’ayant échappé à sa mémoire. Il la revoyait parfaitement, sa mère, allongée dans la baignoire remplie ; ses lèvres délicates et fines avaient pris une étrange teinte bleutée qui n’avait guère plu au garçonnet, son teint était anormalement pâle, cireux et ses cheveux bruns, semblables à ceux de son fils, flottaient au dessus de sa tête plongée dans les profondeurs de l’eau. Autour de sa gorge, on apercevait de larges lignes violacées presque noires, unique preuve des mains qui avaient férocement enserré ce cou blanc et fragile ; enfin, çà et là, on remarquait de petites coupures d’où émanait un petit filet de sang qui se mêlait déjà à l’eau. Alexey, alors tout jeune sorcier, s’était approché de la baignoire et s’était agenouillé à son bord – il avait ensuite attrapé la main dure et froide de sa pauvre mère en la sommant de se réveiller, de petites larmes roulant sur ses joues roses. Puis, son vieux père lui avait pressé l’épaule, poussé d’un geste brutal qui avait fait atterrir le petit garçon contre une étagère en bois et, tout en ricanant dans sa barbe épaisse et sale, une odeur de vodka parfumant l’air, il avait balancé son épouse sur son épaule et était sortit de la pièce en boitant comme un ivrogne. Voilà comme était morte la mère d’Alexey Baranov ; assassinée par son propre mari devant les yeux de leur fils unique. Le garçon avait été traumatisé par cette mort subite qu’il n’avait pas vraiment compris, à cet âge. Mais maintenant il savait, il savait que son père était un meurtrier. Il savait également qu’il serait incapable de lui pardonner un jour…

Les cauchemars de ce genre arrivaient fréquemment au jeune homme. En réalité, il rêvait de sa mère presque toutes les nuits. C’était devenu clairement une obsession dont il n’arrivait pas à se défaire, une hantise. Chaque jour il priait le Ciel pour que celui-ci lui permette d’oublier, chaque jour en ce levant il avait peur de l’heure où il devrait à nouveau se coucher, fermer les yeux. Mais prier était comme pisser dans un violon : c’était inutile et Alexey le savait bien. Il n’avait peut être pas le droit d’oublier un tel évènement ; il devrait le supporter jusqu’à sa propre mort, il sera gravé à jamais en lui. Le tatouage au nom de sa mère qu’il avait sur le torse en était le témoin.

Alexey rouvrit les yeux et fut éblouit par l’éclat d’une chandelle. Il se tourna, puis se retourna dans son lit. Non, il ne parviendrait plus à retrouver le sommeil maintenant. Jetant un coup d’œil à sa montre, il s’aperçut qu’il n’était pas si tard. Une courte nuit s’annonçait alors autant ne pas rester là à remuer le passé. Ni une, ni deux, le jeune homme se leva sans un bruit. Seules deux ou trois personnes dormaient, les autres étant réunis autour du feu à papoter doucement d’une voix rauque comme le faisaient les russes. Il passa un tee-shirt et sortit, sans écouter ses amis qui l’invitaient à les rejoindre.

La fraîcheur du couloir le frappa mais il passa outre ; ce n’était rien comparé au grand hiver en Russie. Le sorcier arpenta le château anglais sans vraiment savoir où il allait. Le cœur au bord des lèvres, pris de vertige, il s’arrêta un instant devant une fenêtre et respira profondément. Inspire. Expire. Inspire… Il se laissa glisser le long du mur froid jusqu’à s’assoir par terre. Devant ses yeux, le sol dansa dangereusement et il s’allongea, flanc contre terre. *Debout Alex’ tu es minable comme ça. Je ne te reconnais pas* Il espérait de tout son cœur que personne ne passerait par là et encore moins quelqu’un qu’il connaissait. Il détestait se voir ainsi, il haïssait ses faiblesses. Au bord de la nausée, il se leva néanmoins. De l’eau. Il avait besoin d’eau.

Après quelques minutes à chercher désespérément un endroit où il pourrait trouver un robinet, il tomba au premier étage. Il vagabonda encore un instant dans les couloirs en maudissant Poudlard et son labyrinthe avant de trouver la porte qu’il cherchait. Il poussa la porte des toilettes désaffectées et se glissa dans la pièce obscure. Il s’avança vers ce qui ressemblait à un large évier avant d’entendre une petite voix provenant d’un peu plus loin ; « Je n'ai pas regardé sur la porte j'espère ne pas me trouver dans les toilettes désaffectées des messieurs. ». Alexey baissa les yeux vers le sol et trouva non loin de là une jeune femme fort jolie au teint néanmoins maladif adossée à la porte d’un toilette ; elle se leva rapidement et se figea devant un miroir. Son accent français délicat le renseigna sur sa provenance ; Beauxbâtons. Le russe ne put s’empêcher de sourire. « Ahem, je crois plutôt que c’est moi qui me trompe et que tu te trouve bel et bien dans les toilettes désaffectées des dames. » dit-il, amusé. Il n’attendit pas qu’elle lui réponde et vint se poster en face du premier lavabo à sa portée. Il ouvrit les vannes et laissa couler l’eau quelques secondes avant d’en prendre dans ses mains en coupe et de s’en asperger le visage. Puis, il jeta un coup d’œil à son reflet d’en le miroir et étouffa une exclamation en voyant son visage cerné et fatigué par les nuits de cauchemars.