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‘‘ IF I SHOW YOU THEN I KNOW YOU
WON'T TELL WHAT I SAY
CAUSE TWO CAN KEEP A SECRET
IF ONE OF THEM IS DEAD ’’

Une jeune blonde jeta un coup d'œil sur sa montre. 19h30. Parfait. Toute l'école devait être en train de déguster un délicieux mais néanmoins plus que calorique repas, confectionné par les grands soins des elfes de maison. Personne ne devrait trainer dans les couloirs. Encore moins au septième étage.
Elle jeta un coup d'œil, à droite, puis à gauche, par simple mesure de sécurité. Non, personne n'était en vue. C'aurait été nettement plus simple si elle avait en sa possession une carte du Maraudeur. Ou qu'elle était aidée. Mais non, Krystal aimait mieux tout faire toute seule. Ainsi, elle n'était jamais déçue. Jamais trompée. Jamais accablée. Même avant que son père ne décède, elle avait apprit à être autonome. Il n'était pas souvent présent pour elle, et sa mère, elle, était trop occupée à tenir sa maison, à sortir avec ses amies, ou à se pavaner. La blonde tenait d'ailleurs une grande partie du caractère de ses parents. Sa force, sa ténacité, son courage et son orgueil lui avaient été légués de son père. Son égocentrisme, sa joie de vivre, son adresse et son assiduité, venaient eux, de sa charmante mère. Leur seul trait de caractère qui n'était présent chez eux, c'était ça. Son individualisme. Son autonomie. Sa capacité étrange, à n'offrir sa confiance qu'à la crème des crèmes, ceux qui la méritait le plus. C'est à dire personne.
Personne jusque là n'avait poussé son amitié au point de non-retour, celui où Krystal révèlerait tout, rien, et même trop. Personne n'avait été si proche d'elle. Personne n'avait réussi à percer cette carapace de défis, de sentiments à outrance, et de fourberies qu'était sienne. Elle n'en avait que faire. Après tout, elle avait toujours vécut de cette manière. Gardant ses secrets dans l'ombre, se mettant à la lumière. Elle vivait comme ça. Elle vivait de ça.
Un grognement se fit entendre, résonnant dans les couloirs jusque là vides. La jeune femme sursauta, avant de se rendre compte que ce bruit ne venait de nulle part ailleurs que de son propre estomac. Elle était affamée. Son dernier repas remontait au petit déjeuner du matin même. Elle aurait très bien pût aller déjeuner à l'heure prévue, mais une altercation avec un élève au sourire pervers de Durmstrang l'en avait empêché. Elle n'aimait pas aller dans la Grande Salle, plus maintenant. Plus depuis qu'elle avait été envahie pas ces élèves étrangers, ceux qui se croyaient meilleurs qu'eux, les élèves de Poudlard. Entre ceux de Beauxbâtons qui se pavanaient jusque dans leur sommeil, et ceux de Durmstrang, qui étaient non seulement rustres, mais aussi sans intérêts qu'un Scroutt à Pétard, elle préférait sauter les repas. Ça ne la dérangeait pas plus que ça au final. Elle pourrait toujours descendre à la cuisine, et demander quelques provisions aux elfes, qui se feraient un vrai plaisir de la servir.
Bien sûr oui, elle était "ravie que son école soit terre d'accueil, c'était un exemple de bonne foi pour montrer que Poudlard remontait la pente et retrouvait sa gloire d'antan." Ou pas. Petite, elle avait été longtemps absorbée, omnibulée par les histoires de Poudlard, d'Harry Potter et du Tournoi des Trois Sorciers. Avec l'âge cependant, cette obsession c'était peu à peu transformée en un véritable mépris. « Le Tournoi des Trois Sorciers... Quelle belle connerie ! » s'était-elle dit lors de la grande annonce. Elle qui était à Poudlard depuis six ans déjà, elle pensait être habilitée à dire que non, Poudlard n'était pas prêt à recevoir autant de monde. Mais bon, ce n'était pas elle qui faisait les règles. Si le ministère britannique voulait montrer à quel point de la débauche était tombé Poudlard à toute l'Europe, c'était son problème, et pas le sien. Alors oui, d'abord, elle avait été réticente. Puis, entourée par l'excitation générale, elle avait commencé à émettre un intérêt poli, ni plus ni moins. C'est seulement quand le noms des trois champions -championnes en l'occurrence- sortit de la coupe de feu, qu'elle se surprit à être excitée à l'occasion de la première tâche. Pourquoi donc? La championne de Poudlard, Zazy-Timy, était une grande amie de Krystal. Enfin, autant qu'une personne saine d'esprit pouvait être amie avec elle, cela va sans dire. Elle voulait soutenir son amie. C'est ce qu'elle avait fait depuis lors.
Krystal retint sa respiration en se tournant vers le grand mur de pierre. Elle était passée devant cette endroit maintes et maintes fois, mais aujourd'hui, il l'intéressait plus que d'ordinaire. D'ordinaire gardée par les Gryffondors qui se l'étaient appropriée, cette fois, la porte d'entrée de la salle sur demande était libre. De tout les Serpentard, c'était elle qui s'était proposée pour venir y faire un tour, pendant que tout le monde mangeait, pour faire un mauvais coups à leurs condisciples rouges et or. Officiellement, c'était ce qu'elle devait faire. Officieusement, elle s'était proposée dans un but strictement personnel. Elle voulait récupérer un objet qui lui appartenait.
Un dernier coup d'oeil de pars et d'autres du mur. Toujours personne. C'était le moment ou jamais. « Il me faut l'endroit où tout est caché... Il me faut l'endroit où tout est caché... » murmura-t-elle. Une porte se dessinait lentement. Elle sentit un flot soudain d'adrénaline parcourir ses veines. Elle n'était pas entrée dans cette pièce depuis cinq ans environ.

Krystal fit un pas. Un simple pas, et la porte se referma derrière elle, comme d'habitude. La dernière fois qu'elle était entrée dans la Salle sur Demande, elle venait d'arriver à Poudlard. Une chose s'était produite chez elle, un rebondissement, quelque chose qu'elle avait essayé d'oublier malgré tout le mal que ça aurait pu lui faire. Une photo. Une simple photographie. Elle était animée, comme toutes les photographies du monde magique, mais ce qui l'intéressait le plus ce n'était pas la photographie en elle-même, mais plus les gens qui y figuraient. Personnes qu'elle tenait plus que tout à retrouver maintenant, aujourd'hui. La jeune fille respira un bon coup, et se rappela ce pourquoi elle était ici. La raison officielle. Rien ne devrait pouvoir l'empêcher d'accomplir son geste...
« Toi ?! Qu'est-ce que tu viens faire ici ?! Tu n'as pas un garçon à aller embrasser ou un première année à aller terroriser ? »
La jeune blonde aurait presque sursauté tellement elle ne s'était pas attendue à rencontrer quelqu'un ici, à une heure pareille. Mais non. Elle jaugea la fille qui s'était adressée à elle d'un regard méprisant. La première chose qui lui sauta aux yeux fût sa cape, aux couleurs représentatives de sa maison : Gryffondor. Très vite, le venin monta dans sa bouche, mais avant qu'elle n'eût dit quelque chose, son regard croisa celui moqueur de sa condisciple. Kay Woodson. Krystal leva les yeux au ciel et ravala sa rage du mieux qu'elle pût. Une pointe d'indignation subsista tout de même. N'était-elle pas censée être seule? N'était-ce pas ce que les septièmes année avaient dit? Peu importe. Se promettant intérieurement d'aller leur régler leur compte, la blonde fit un sourire ironique à la brune. « Je pourrais te retourner la question Woodson. A part pour le garçon à embrasser, parce que bon, ça c'est pas vraiment ton genre il me semble. » Elle lui jeta un regard condescendant, et avança, comme si elle était seule dans la pièce. Ce n'était qu'une Gryffondor après tout.
En regardant autour d'elle, elle s'aperçut rapidement que la pièce n'avait pas vraiment changé depuis qu'elle y était entrée en première année. Quelques objets de plus y était entreposés peut-être, mais rien d'autre. Intriguée, Krystal passa devant Kay, les bras croisée, sans plus lui adresser l'ombre d'un regard. Elle était captivée. La magie de cette pièce était impressionnante, et un paquet tout aussi impressionnant de questions se bousculaient dans sa tête. Elle les mit de côté, et s'intéressa plus à ce qu'elle devait chercher. A ce qu'elle devait trouver. Elle l'avait mise entre deux livres, deux livres en très mauvais états, elle se souvenait. Ils était près d'un globe, un globe à l'allure étrange, qui tournait sur lui-même sans que personne ne l'ai touché... La jeune fille s'arrêta net, et passa une main dans ses cheveux impeccables. Il y avait bien trop d'objets dans cette salle, elle mettrait bien plus qu'elle ne le devait à chercher.
Elle devait être sortie à 20h, c'était primordial. C'était à cette heure là que les élèves les plus rapides remontaient vers leur dortoirs. Les Gryffondors notamment. Elle ne devait pas se faire prendre ici. Vivement elle se retourna vers Kay, et la regarda avec un regard noir, qui tuerai presque. « Si... » commença t-elle avant de s'arrêter tout aussi brutalement. Non. Elle n'allait pas dire à ses amis qu'elle était entrée ici. Et même si elle le faisait, elle n'aurait aucune preuve, et sa vengeance à elle serait terrible. Krystal était sûre que Kay le savait déjà. Un peu soulagée, elle avança de nouveau, vers une pile bancale de livres, qui tenait comme par magie. Les rouages de son cerveau tournaient à toute vitesse. Elle n'avait jamais pensé qu'un jour elle aurait voulu récupérer cette photo. Seulement aujourd'hui, c'était le cas. Elle en avait réellement besoin, c'était une question de vie ou de mort, ou du moins, ça l'était presque.
Krys' regarda sa montre. C'était parfait. Il lui restait encore du temps. Pas assez pour trainer cependant. Il lui fallait absolument cette photographie. Elle pensa soudainement à utiliser un sortilège d'attraction, mais cette idée fût détruite aussi vite qu'elle était apparue. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu'elle avait dût faire en sorte que cette photos soit inaccessible. Même pour elle-même. Elle devrait donc chercher à la main, comme le ferait un simple Moldus. Soupirant, la blonde s'avança de nouveau vers la pile de livres, et commença à les examiner. Aucun ne lui semblait familier. C'était déjà un bon départ. Elle se retourna et chercha d'autre livres. C'était comme chercher un Botruc dans une pile de petit bois.