I'm waking up to ash and dust

I wipe my brow and I sweat my rust

Le mois que je passais à Poudlard avait en quelque sorte changé l’état d’esprit dans lequel j’étais arrivée. Ce mois passé loin de Londres m’avait permis de faire le point sur ma vie, de réfléchir à ce que j’allais faire après tout ça, après mes études. J’avais réfléchi au fait de donner un nouveau sens à ma vie, de repartir sur de bonnes bases, de repartir sur une nouvelle moi en quelque sorte. J’en étais finalement venue à la conclusion que ce n’était pas moi qui devait changer, enfin pas l’ancienne moi. En fait, j’en étais venu à la conclusion que je devais faire le tri dans ma vie. Et ce tri allait commencer quand j’allais rentrée à Londres. J’allais repartir sur un bon pied ce qui voulait dire que j’allais éliminer tout le mauvais dans ma vie, enfin du moins, ce qui me ferait retourner en arrière. J’avais eu trop mal, j’avais vécu beaucoup trop de choses ce mois dernier pour ma santé mentale et il avait fallu que je m’éloigne de tout pour le savoir. J’avais pris la dure décision de ne pas retourner avec Griffin. Il pouvait avoir toutes les bonnes intentions du monde, je n’arriverais jamais à lui faire confiance à nouveau. J’aurais trop peur qu’il reparte sans rien dire encore une fois et cette fois, pour de bon. Il m’avait planté une fois, je m’en étais remise mais, la deuxième fois serait surement la dernière et surement pas parce que je ne le reprendrais pas mais parce que je ne survivrais pas d’être délaissée à nouveau. D’ailleurs, pour marquer le coup comme tout évènement important dans ma vie, j’avais décidé de me faire un nouveau tatouage. J’avais symboliquement décidé de me faire tatouer un phénix sur mon flan gauche. On dit souvent que le phénix renaît de ses cendres et, je trouvais que c’était très significatif de ma situation. Mais, ce n’était pas ce qui m’amenait dans ce parc aujourd’hui. Non, ce n’était pas pour faire à nouveau le point sur ma vie. C’était plutôt pour aider un ami qui en avait besoin. J’avais donné rendez-vous à Amadeus ici. Je voulais passer un petit moment avec lui avant de partir de Poudlard. Il allait me manquer. Nous n’allions pas souvent nous voir une fois que j’aurais quitté l’Ecosse et, je ne pensais pas aller souvent en France dans les prochains mois à venir.

J’étais assise à côté de mon ami au bord de la petite marre. J’avais les jambes repliées contre mon torse, mon menton appuyé sur mes genoux et je fixais l’eau tout en étant dans mes pensées. Je repensais aux derniers évènements qui avaient chamboulés le monde sorcier, la vie des sorciers, ma vie. Je me demandais comment après tout ça nous pouvions encore survivre. Le tournoi, la bataille, la cérémonie d’ouverture, la crue, le retour de Griffin… Tout ça, c’était trop de choses pour moi. Jamais je n’aurais pensé me remettre si vite de la crue. J’avais cru mourir dans ces rouleaux. Sentir l’eau remplir vos poumons sans pouvoir y faire quoique ce soit était une sensation horrible que je ne souhaitais à personne. Mais le pire n’est pas tellement le pendant de tout ça mais plutôt l’après. Vous avez l’impression qu’on vous a brûlé les poumons, qu’un camion vous est passé dessus, que tous vos os sont cassés ou encore, que tous vos muscles sont entrain de se déchirer. Je secouais la tête pour ne plus y penser. Je dormais déjà mal à cause de ça, de ces cauchemars qui hantaient mes nuits depuis un mois. Il fallait que j’arrête de me torturer avec ça, surtout la journée. Et puis, je me rendis compte qu’avec Amadeus, nous n’avions pas parlé depuis un petit moment. Nous étions là, tous les deux, à fixer la marre. Je décidai alors d’engager la conversation à propos du sujet majeur dont je voulais lui parler. Lui aussi devait se reprendre, redevenir le type bien que j’avais connu avant tous ces excès avec les filles. « Et sinon, tu comptes arrêter tes conneries quand ? » Bon, je pense qu’en entrée en matière, j’aurais pu faire mieux mais, pourquoi passer par quatre chemins pour ce genre de conversation ? Après tout, ça passe ou ça casse et je doutais qu’avec Amadeus, ça passerait.