Jey avait froid. Froid parce que le vent lui fouettait le visage, amenant avec lui l'air vif et humide de Novembre. Mais froid aussi car il ressentait un immense vide intérieur depuis la cérémonie d'ouverture des JO. Cette chose qu'ils avaient vue, et qui avait détruit tout sur son passage ... ce n'était pas croyable. Depuis, il ne cessait de penser aux multiples événements qui se précipitaient, qui tombaient les un a la suite des autres comme des dominos. Qu'est ce qui était a l'origine de tout ceci ? Un retour de l'organisation secrète, ou alors était ce bien plus grave que cela ? Il frissonnait. Les sorciers n'avaient eu aucun répit. Une crise économique sans précédent, et depuis deux ans, la terreur permanente. Des personnes qui se battaient entre elles, tuant leurs amis et leur famille sans discernement, comme des molosses enragés jetés dans une fosse pour un combat a mort. Mais qu'est ce qui leur arrivait ? Ne pouvait on pas simplement se être content de vivre, sans vouloir la fortune et la célébrité, sans vouloir en déposséder les autres ? Pourquoi désirait on toujours trop ?

Il poussa un long soupir, tentant de chasser ces sinistres pensées. Ce n'était pas le moment de se morfondre. Pas maintenant que Kendall était venue a Poudlard et qu'il allait pouvoir passer un peu de temps avec elle. Il ne voulait pas avoir l'air triste ou abattu devant elle. Il devait au contraire se montrer fort, protecteur, comme il l'avait toujours été. Il se redressa du mur où il s'était adossé, se donnant mentalement du courage et de l'énergie, et il entra dans le magasin. De tous, honeydukes avait toujours été son préféré. Même zonko n’était pas aussi important pour lui, même s’il devait reconnaitre qu’il y avait dépensé quelques galions. Non, il aimait honeydukes car les friandises et le chocolat étaient sans aucun doute les meilleurs remontants possibles. Quand il était petit, et qu’il avait peur de tout, sa mère lui donnait une patacitrouille quand il réussissait a maitriser sa peur. Il voyait donc dans les bonbons la une récompense autant qu’une valeur refuge qui lui permettaient de penser a autre chose qu’a la peur elle même. C’est la peur qui nous fait peur, si on considère l’objet de notre crainte, on s’aperçoit souvent qu’elle n’est pas si terrifiante.

Kendall n’était pas encore arrivée. Il lui avait donné rendez vous dans le magasin, se disant qu’il devait être assez facile a repérer pour quelqu’un qui n’avait pas été élève de Poudlard. Il savait que c’était l’un de ses regrets, et il pouvait la comprendre. Poudlard fait rêver, et devoir aller ailleurs alors qu’on s’était déjà imaginé y entrer, ça fait mal. Le père de Jey, Alaric, avait lui même dut aller étudier a Salem, sur un autre continent, pour fuir la réputation de son propre père. Jey pouvait comprendre ce que ça impliquait, ce que ça coutait. Les mains dans les poches, il déambulait dans les allées, les yeux levés vers les innombrables et succulentes préparations. Enfin, succulentes, c’est vite dit. Il fronça du nez en passant devant les sucettes au sang. A part un vampire, qui peut vouloir acheter ça ? Il n’avait jamais trop compris l’intérêt de ces sucettes.

Dès que la clochette de l’entrée tintait, il jetait un œil pour voir si c’était Kendall. Vus les récents événements, il était sur ses gardes, tremblant a l’idée qu’elle ne subisse elle aussi un sort funeste. Qui pouvait dire ce que l’avenir réservait ? Rien n’était sur, de nouveau, et encore une fois, alors que l’été précédent leur avait ramené de l’espoir, les sorciers avaient peur pour leurs vies et celles de leur famille. Quelle époque vivons nous. Jey secoua la tête, essayant de s’empêcher de regarder en direction de la porte d’un air inquiet. Kendall est une grande fille, elle peut quand même retrouver son chemin toute seule dans un petit village. Il fallait qu’il arrête de la voir comme une petite fille sans défenses. Elle allait finir par trouver ça lassant.

Il commençait tranquillement a remplir un petit panier de ses futurs achats. On était jeudi, donc peu de risque de tomber sur un élève. Et, de toutes façons, Jey se moquait qu’ils sachent qu’il mangeait des bonbons. Avoir un tiroir de son bureau remplis de sucreries faisait peut être pas très sérieux pour un adulte, mais c’était bien le cadet de ses soucis. Et il présumait que, comme lui, les élèves avaient mieux a faire que de stalker les petites manies des professeurs en ce moment. Les événements rendaient un peu le sens des priorités aux gens. Il était si plongé dans ses pensées qu’il ne l’avait pas entendue arriver. Ce fut son odeur qu’il repéra, mais elle était déjà derrière lui. Elle dit quelques mots pour le faire réagir. Il faillit en laisser tomber son panier. En se retournant, il prit un air sévère.

- Ca va pas ? j’ai faillit faire une crise cardiaque !

Traduction des paroles a écrit:

Spoiler:

Aussitôt, elle le chambra, lui reprochant avec malice son ton ronchon et son visage sévère. Et ensuite, elle vint se blottir contre lui. Il l'entoura de ses bras, lui offrant un refuge chaleureux. Quand ses parents étaient morts, elle avait neuf ans, et lui en avait dix neuf. Il était en première année de défense des nations, il était jeune, et il se sentait prêt a se battre comme un enragé pour défendre tous ceux qu'il aimait. Bien que la différence d'âge ne les aient pas incités a être très proches avant, de même que le fait qu'ils vivent loin, il n'avait pas hésité une seconde a prendre sous sa protection ses deux cousins, et surtout la petite Kendall. Il était fils unique, et avait toujours eu envie d'avoir des frères et sœurs, une grande famille soudée. Cette fratrie était arrivée tard, mais elle était arrivée. Kendall, Edouard ... et l'on pouvait aussi compter Cedric. C'était son petit monde a lui, les personnes les plus importantes au monde. Jey avait l'esprit de clan ... d'ailleurs il se voyait bien père de famille dans quelque temps, et pourquoi pas grand père plus tard. Non non, ne ricanez pas, c'est un but très louable dans la vie, même si en ce moment, les circonstances ne l'incitaient pas a fonder une famille stable.

Il s'écarta un peu d'elle, après un moment qui lui sembla infini et trop court a la fois. Il scruta ses traits, inquiet d'y percevoir de la peur ou quelque autre expression qui trahirait des mauvaises nouvelles. Mais non, juste la joie des retrouvailles a première vue. Il se força a sourire un peu, et se débarrassa tout de suite des questions qui font mal.

- Comment ça se passe a Londres ? On a beau lire le journal, les nouvelles ne passent pas toujours bien. Comment va Edward ? Et mes parents ? Tu as eu des nouvelles de Cedric récemment ?

Voila ... il avait fait le tour des personnes dont il voulait être sûr qu'ils n'avaient pas de problèmes. Les autres, amis ou anciens collègues, étaient relativement moins préoccupant pour lui. Il lui revint en mémoire ce qu'il avait pensé plus tôt : "les événements rendaient un peu le sens des priorités aux gens". C’était diablement vrai. Son sourire se renforça. Il n’avait pas non plus l’intention de lui faire peur, ni de passer l’après midi a discuter des événements. C’était censé être une journée de retrouvailles et de joie, pas une réunion de dépressifs. Il jeta un œil dans son petit panier de confiseries. Les couleurs chatoyantes et l’odeur délicate de sucre lui redonna un peu de confiance. On allait bien s’en tirer quand même, de ça aussi, comme des précédentes catastrophes. Il ne fallait pas perdre espoir dans la capacités des sorciers de se battre pour leur survie.

- Tu veux acheter des bonbons aussi ? Sinon je t’en passe ?

Il resta pensif un moment, ne sachant plus très bien si sa cousine était du style a être obsédée par son poids. Après tout, beaucoup de filles, et même les plus intelligentes, faisaient attention a ce qu’elles mangeaient. Il ne voulait pas l’ennuyer en lui proposant de s’empiffrer de bonbons si elle avait prévu de surveiller sa ligne. Même si, si on demandant l’avis de Jey, Kendall était parfaite et n’avait besoin d’aucun régime. Mais bon, il n’était pas sur qu’elle avait besoin de son avis. Tant pis, ça ne le dérangeait pas de tous les manger seul. Il lui sourit encore, et se tourna vers un rayon pour saisir une boite de patacitrouille, définitivement ses bonbons préférés, pour la raison que j’ai exposée plus haut. Il avait constitué une belle petite provision ... ce qui était judicieux vue sa consommation habituelle de confiseries. Faudrait pas qu’il se retrouve a cours non ? Ca serait la catastrophe, l’apocalypse, la fin du monde.

Candide, il prit Kendall par la main pour l’entrainer vers un autre rayon, indifférent a l’idée que quelqu’un puisse surprendre le respectable professeur qu’il était main dans la main avec une jolie et jeune rouquine. Peut être que les villageois trouveraient louche de le voir avec autant de jolies et jeunes rousses a force ... a commencer par Rosaleen et Kendall. Non non, Jey n’est pas un fétichiste des rousses, rassurez vous. L’une était son amie, et l’autre sa cousine. Mais bon, quand les gens veulent jaser, ils trouvent toujours le moyen de le faire. Pour le moment, cette question ne traversait même pas l’esprit du professeur, trop occupé a ses retrouvailles avec sa cousine, et a la difficile activité de choisir des friandises.

Bien qu'il aurait aimé lui poser plus de question sur les événements a Londres, et sur comment leur famille et leurs amis communs se portaient, il préféra ne pas insister. Ce n'était pas tellement qu'elle ait dit qu'elle préférait ne pas en parler ... en tant qu'ex auror, il était habitué a passer outre ces mêmes mots pour obtenir les informations qu'il désirait. Non, c'était d'avantage le ton qu'elle avait employé. Celui ci lui disait qu'il n'y avait rien a demander de plus. De fait, il laissa filer et répondit plutôt a son tour.

- D'un point de vue personnel, ça va. Maintenant, vues les circonstances, ça pourrait aller mieux.

Il se contenta de cela. Il n'avait pas besoin de préciser plus ce qui le perturbait. E puis, il n'était pas connu pour son défaitisme, et n'allait pas commencer maintenant a se plaindre. C'était d'ailleurs pour cela qu'il avait ensuite parlé des bonbons. Un moyen de détourner la conversation et d'éviter un silence embarrassé et un peu triste. Toutefois, il semblerait que sa tentative de remettre un peu de légèreté et de joie soit un échec. Après avoir expliqué qu'elle ne voulait pas de confiseries, Kendall s'éloigna un peu en le laissant avec ses pensées et sa confusion. Il ne la dérangeât bien entendu pas. Il savait qu'elle avait simplement besoin d'un peu de temps pour se calmer un peu. Il considéra tristement le petit panier et les bonbons s'y trouvant. Pouvait on réellement ne même plus trouver de réconfort dans les bonbons ? Du point de vue de Jey, c'était très triste. Il s'était toujours dit qu'il finirait rond comme une barrique dès le moment où sa condition physique ne l'autoriserait plus a faire du sport. Du coup, les bonbons, c'était quand même très important pour lui.

Refusant de se laisser abattre, il se dirigeât tranquillement vers les caisses, le nez en l'air. Au moins, payer et s'assurer qu'il aurait ainsi ses provisions serait un début de réconfort. Après cela, il faudrait qu'il se retienne de tut dévorer dans l'après midi. Une petite promenade suivie d'une pause au trois balais pourraient lui éviter de piocher dans ses récentes acquisitions. Kendall revient vers lui tandis qu'il se rendait aux caisses, manifestement d'humeur plus joyeuse, et Jey fit semblant d'ignorer que ce n'était qu'une façade qui masquait es vraies pensées. Ce n'était pas a lui de la pousser dans ses retranchements jusqu'a ce qu'elle avoue ce qui la rongeait. Ce passé d'interrogatoires était révolu pour lui. Tout au plus utilisait il ce talent pour démasquer celui ou celle qui ait lancé une bombabouse ou ce style de farce. Il sourit sa question, et répondit naturellement.

- Les élèves sont les élèves ... il y en a de très sympathiques et d'autres qui mériteraient un bon coup de pied aux fesses. D'ailleurs, c'est un peu pareil pour les collègues. J'ai plutôt de la chance remarque ...

Il resta silencieux quelques secondes, considérant quelque chose dans son esprit. Quoi ? Mystère. Une idée lui avait traversée l'esprit et avait filée. Jey était quelqu'un de facile a lire, mais parfois ses pensées pouvaient être un peu obscures, y compris pour lui même.

- Enfin, c'est bien quand même. le boulot me plait, c'était ce que je voulais. Et j'ai le sentiment que par les temps qui courent, ma matière devient de plus en plus cruciale si tu vois ce que je veux dire ... et sans vouloir paraitre prétentieux.

Jey n'était pas vraiment la définition de prétentieux, bien au contraire. Il considérait que toutes les matières avaient une raison d'être au programme, que lui même y ait été bon dans sa scolarité ou pas. Mais la défense contre les forces du mal, lentement mais surement, devenait importante, et il voyait de plus en plus de visages résinés mais concentrés sur ce qu'il disait. Au printemps, les élèves s'étaient retrouvés a se battre férocement pour leurs écoles contre l'organisation ... cette fois, ils avaient l'intention d'être prêts, quelque soit la menace. Jey frissonna un peu. Si jeunes, et déjà tellement conscient de la fragilité de l'existence et du dur combat pour la survie. Ca ne plaisait pas a l'écossais, pas du tout. Mais que pouvait il y faire ? Les événements forment les générations. Il sourit pour apaiser la discussion, et prit place dans la file pour payer. Il eut un petit hochement de tête courtois pour le jeune homme blond récemment engagé par la boutique, et qui était très sympathique. Il se tourna vers Kendall, sérieux.

- Tu veux te promener dans le village ou trouver un coin tranquille et chaud pour se poser ?

La solution qu'elle proposa en réponse était absolument idéale. D’abord la visite du charmant petit village, et ensuite une bonne boisson ... chaude de préférence ... dans le pub le plus connu de la région. Il suffisait d’y penser. Jey eut un sourire bienveillant, satisfait qu’ils soient parvenus a cette solution optimale. Il adorait l’Ecosse, pour en être originaire a plus ou moins 75%, et Pré au Lard était pour lui source de temps de souvenirs joyeux avec ses amis. Les batailles de boules de neiges avec Pio et Evinrude, les grogs avec Dorian a discuter de la vie, des études, ou autres, les promenades solitaires dans les ruelles mal pavées. C’étaient de très bons moments. Certes, c’était encore pendant la crise financière ... celle la même qui avait conduit Foreston a relancer le tournoi des trois sorciers, avec les funestes conséquences que l’on connait ... mais c’étaient de bons moments. Les sorciers qui avaient un travail et un toit en étaient satisfaits, et les parents de Jey avaient des moyens ... surtout vu que la crise ne touchait bien sur pas les moldus, et que la famille de sa mère n’avait donc aucun problème de trésorerie. Donc, l’un dans l’autre, il n’avait pas eu a se plaindre du tout, et cela n’avait pas entamé la joie de sa petite vie d’ado entre les murs du vénérable château.

Il passa son bras autour des épaules de sa cousine, son petit sac de bonbons dans l’autre main. Puisqu’ils allaient visiter, alors visitons. Il se posait la question de ce par quoi ils pouvaient commencer, quand elle lui posa justement la même question. Les grands esprits se rencontrent. Il prit un moment pour continuer d’y penser, avant de finalement répondre d‘un ton enjoué.

- On pourrait commencer par la poste. J’aime bien les hiboux et les chouettes, et ceux de la poste de Pré au Lard sont toujours tout pimpants. Ils ont le don de te regarder comme s’ils étaient la famille royale et que tu étais un paysan ... ça me fait beaucoup rire.

C'était vrai que les créatures ailés de la poste de Pré au Lard étaient particulièrement comiques. Peut être que cela les détendraient un peu de passer leur faire un petit coucou amical ? Il essaya de penser aux différents lieux intéressants du village. Ils pouvaient passer a proximité de la cabane hurlante aussi qui, bien que rénovée, avait conservé son aura mystérieuse qui avait fait frissonner des générations d'élèves. Ou peut être qu'un tour du côté de l'université serait instructif ? Jey avait eu quelques occasions d'y aller, même si son travail lui faisait passer la majeure partie de son temps dans le château. Il aurait d'ailleurs bien le temps de lui montrer celui ci pendant le mois qui allait s'écouler et où elle restait en Ecosse. Il réfléchit un moment a tout cela avant d'ajouter.

- Sinon, il y a d'autres boutiques intéressantes si tu as des courses a faire ... ou même juste pour admirer les étalages.

Il fallait dire que les boutiques reflétaient bien l'air ambiant et l'ancienneté du village, et qu'elles semblaient rivaliser pour paraître authentiques et vénérables. Certaines étaient très sérieuses, comme le papetier ou le libraire qui tout deux vendaient aux élèves et étudiants leurs fournitures, mais d'autres étaient plus loufoques, comme le célèbre Zonko, magasin de farces et attrapes qui donnaient depuis près de deux siècles du fil a retordre aux enseignants de Poudlard. Tout cela, associés aux cottages et petites chaumières typiquement britanniques, dans leurs ruelles mal pavées et zigzagant dans tous les sens, faisait un joyeux méli mélo. On aurait put penser que les bâtisseurs de ces maisons, ou le fondateur du village lui même, avaient déterminés l’emplacement des bâtiments en projetant des taches de peintures sur une toile, a la Jackson Pollock. Cétait, du point de vue de l’ex auror, bien plus intéressant que n’importe quel plan de ville tracé a l’équerre et au compas. Certes moins pratique, mais tellement plus pittoresque et authentique, et bien meilleur témoin des différentes évolutions et aléas de la vie de ses habitants, actuels mais surtout passés.

Oui, ils allaient visiter tout ça, se promener, et Jey espérait que cela atténuerait la tristesse de sa cousine de ne pas être venu étudier dans cette école. Il ne savait pas trop si cela réussirait, ou si cela la rendrait encore plus nostalgique de ce qu’elle n’avait pas connu ... ce qui est un oxymore mais on ne va pas chipoter. En attendant, il serait au moins ravi de lui faire partager son expérience et son opinion sur les lieux, et peut être cela les empêcherait de penser aux circonstances troubles de ces dernières semaines ... mouaip.

- Bon ... c’est partit.

Il avait a présent la main sur la poignée de la porte de la confiserie, et il se tourna un peu vers elle un moment, comme s’il attendait qu’elle se prépare moralement a leur petite balade comme on se prépare a un voyage initiatique. C’était un peu exagéré peut être, mais qu’importe. C’était important pour tous les deux.