À la signature du traité de Durmstrang, Michael avait retrouvé ce qui comptait le plus au monde pour lui, son père. Durant des mois, il avait suivit les quelques informations filtrant jusque dans l'école à propos de la résistance. Durant des mois, il avait servit de cible, lui, le digne fils de son père, têtu comme une mule et incroyablement loyal. Résistant. Il avait découvert que sa maladie soit-disant mortelle s'avérait n'être qu'une capacité qu'il s'ignorait posséder, léguer par une mère qu'il n'avait pas connue et qui était présente chez l'un de ses cousins, dont il ignorait même l'existence. Ça avait de quoi chambouler quelqu'un. Spécialement quelqu'un d'aussi influençable et facile à égarer que Michael. Trop d'heureuses nouvelles d'un coup et trop de jours passés avec les jumeaux Bellamy. Trop de jours d'été à attendre la rentrée, les matchs de Quidditch, et Phoebe.
Redoubler ne le gênait pas. C'était un an de gagner, avant de devoir partir pour la froide Russie. Ironiquement il avait tant désiré s'y rendre pendant un temps et maintenant il rechignait à partir. A abandonner son école, sa petite vie tranquille et devoir aller affronter l'hiver et la soupe immonde qu'ils mangeaient tous les soirs en Russie. Ce n'était pas pour lui, et pourtant, sportilége c'était tout ce qu'il désirait faire plus tard. Il voulait être joueur professionnel, mais pourquoi partir aussi loin.
Septembre était arrivé et la rentrée également. Il s'était fait discret, le plus possible, et avait même éviter de la croiser. Il avait réussi, plus que prévu même. Si le voyage s'était effectué avec succès, caché sous la forme d'un chat, le sien, la cérémonie de répartition elle, c'était plutôt passée de façon... Regrettable, puisque ne réussissant pas à reprendre forme humaine, on l'a fait déguerpir de la grande salle. Tout ça parce qu'il avait peur de sa propre réaction face à elle. Il était un peu trop content de la retrouver. Un peu trop content de retrouver toute cette école, ces élèves et ces professeurs pour arriver à se canaliser, lui qui se trouvait débordant d'une énergie inconnue... Peut-être le fait de savoir qu'il allait vivre. Qu'il allait pouvoir suivre ses études correctement et enfin délaisser son père d'un poids énorme, le sien, boulet qu'il traînait depuis l'âge de dix-sept ans seulement. Il allait lui dire n'importe quoi, faire n'importe quoi et s'en voudrait ensuite d'avoir été si stupide. C'est comme ça que ça marchait et comme ça qu'ils n'imaginait leurs retrouvailles.
Michael ne s'attendait sûrement pas à ce que cela arrive si tôt. Son cours de soins aux créatures magiques fini, il était prêt à partir s'entraîner dehors ou faire n'importe quoi d'autre que ses devoirs, évidemment. Sauf que Phoebe était là, et que tout lui remontait en tête. La caste trois, l'essence de dictame, leurs disputes à répétitions sur des sujets insignifiants...sa première transformation, en chat, totalement incontrôlée. Ils étaient bien nombreux à savoir qu'en plus de ça, Michael avait un gros faible pour la Serdaigle, ça crevait assez les yeux. Il lui devait beaucoup, puisqu'elle jouait pour lui le rôle d'une conscience qu'il ne possédait pas. Puisqu'elle l'avait aidé, comme il l'avait fait en se dénonçant à sa place. Tout ça parce qu'ils étaient de la même caste. Tout ça, parce qu'ils étaient les moins que rien de Poudlard, pendant un temps. Ils n'avaient jamais vraiment discuté avant, et n'ont jamais vraiment discuté depuis d'ailleurs. Mais il y avait eu une amélioration, puisqu'il ne songeait plus à prendre la fuite autant qu'avant...ça n’empêchait pas le malaise de s'installer, souvent. Mais ça, c'était avant l'été. Avant qu'il soit confronté à tous ces changements, à cette nouvelle "vie" et cette dose infinie d'espoir qui venait avec. Ça allait mieux, son père était rentré, il n'allait pas mourir dans les prochains jours, avait une sorte de famille et une nouvelle maison. Passé le choc de la voir, tout son énergie revint d'un coup, contrairement à elle qui avait encore l'air surprise.
«
Phoebe ! » dit-il, tout sourire, comme si tout était normal. Michael s'était presque exclamé trop fort, heureusement couvert par tout le bazar du hall à l'heure de la fin de cours, si bien que les seules personnes relevant furent celles passant à côté d'eux. Il avait presque envie de la prendre dans ses bras, mais voilà : c'était pas naturel. C'était pas eux, qui avaient déjà du mal à se parler. C'était pas lui, qui timide préférait éviter un maximum d'approcher les autres. Cela n’empêchait pas l'idée de lui avoir traversé l'esprit, mais heureusement, n'avait fait que le traverser, alors qu'elle s'interrogeait sur sa présence. «
Euh... Et bien j'étais en cours. J'ai redoublé ma septième année. » dit-il tout naturellement, puis que c'était alors le cas. Une certaine moue au visage, puisque redoubler n'était pas glorieux en soit, il voulait à tout prix éviter qu'on l'interroge sur ces motivations, alors qu'il avait eu des aspics corrects étant donné la situation de l'année scolaire passée. L'université lui faisait simplement peur. «
ça a été l'été ? » dit-il sans la moindre conviction, à la recherche de quelques choses à dire pour éviter le sermon probable qu'il allait recevoir de la Serdaigle. «
Ho Attends, regarde ce que je peux faire ! »
Il s'était empressé de trouver un autre sujet, tout trouvé avant même qu'elle n'ai eu le temps de lui répondre complètement. Ses transformations, sa nature de métamorphe. Se moquant de la rendre encore plus officielle (puisqu'il était recensé et qu'il se transformait à tout bout de champs durant ses cours depuis la rentrée sans maîtriser quoi que ce soit), c'est en plein milieu du hall qu'il le transforma en un instant en un petit oiseau bleu qu'ils venaient d'étudier en cours : le jobarbille. Sans un son, l'oiseau flotta dans les airs pendant quelques instant, se permettant un tour du hall sans emmètre le moindre son avant de revenir à elle et de reprendre sa forme Initiale : celle du septième année. «
C'est génial non ? Je ne maîtrise pas tout encore, loin de là mais je ne peux pas m'en empêcher, j'arrête pas d'essayer dès que je croise un animal, n'importe lequel ! » Pour changer de forme, ça, il essayait souvent. Passant sa journée à regarder à la fenêtre plutôt que de suivre un cours.... Et c'était très agaçant.
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