ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
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Posté Sam 8 Fév - 15:24.
everybody hurts sometimes
sometimes everybody cries
informations particulièrement pas importantes
ϟ dénomination courante des participants ▬ Lula J. Parsons & C. London McCardle. ϟ étiologie du statut subjectif ▬ Privé. ϟ datation approximative du moment exact ▬ Fin février 2057, un samedi. ϟ cadran lunaire appréciable ▬ Début d'après-midi, après le déjeuner. ϟ météorologie sorcièrement acceptable ▬ Il fait encore frais, mais le soleil commence à nouveau à percer la barrière des nuages. ϟ saison saisissante et palpitante ▬ Saison 3. ϟ intrigue globalement intriguante ▬ Prélude. ϟ chatiment divin exigible ▬ Non, ça ira.
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Posté Sam 8 Fév - 15:48.
Everybody hurts sometimes
everybody cries
L’air, même s’il permettait de respirer, il pouvait aussi étouffer. Il pouvait nous étouffer, tout comme son manque le faisait. La vie pouvait nous étouffer. L’amour. La famille. Tout un tas de choses pouvait nous priver d’air, alors qu’on le respirait pourtant. Un rien pouvait nous faire étouffer, nous faire exploser, imploser. Devenir fou était devenue monnaie courante. Sortir de ses gonds était presque normal. Avoir un moment de perdition. Le monde, la vie nous le permettaient parce que nous avions toutes les excuses possibles et imaginables. Oh, il a perdu sa maman, laisse le s’énerver sur toi, il en a besoin. Ou bien Regarde, elle déchire les seules photos qu’il lui reste de ses parents décédés, mais t’en fais pas, c’est normal. Non. Rien de tout cela n’était normal. Rien de tout cela n’avait le droit d’être normal, et pourtant… Et pourtant, nous fermions les yeux sur les actes les plus vils parce que le contexte s’y prêtait. Il laissait le bénéfice du doute, laissait une marge d’erreur, offrait carrément ce droit à l’erreur. Mais pourquoi ? Pourquoi quelqu’un venait de tel ou tel milieu avait-il le droit d’agir de telle ou telle manière plus qu’un autre, venait d’un autre milieu ? Pourquoi une personne ayant vécu telle ou telle expérience plus ou moins choquante aurait-elle le feu vert pour faire quelque chose qui serait puni en temps normal ? Le monde était en train de se dérégler tout autant que ses habitants semblaient perdre la tête et la notion de ce qu’ils appelaient jadis normal.
Cet air, j’en avais besoin. J’avais besoin d’évacuer tout ce qui me remplissait la tête en ce moment. J’avais juste besoin de souffler. Alors au lieu de taper contre un mur, pleurer comme une folle, m’énerver contre quelqu’un qui ne le méritait pas, ou avoir une attitude s’apparentant à la folie, j’avais décidé de sortir, et de faire ce que je faisais le mieux dans ces cas-là : courir. Pourtant, j’étais habillée en jean, pull-over et ballerines. Rien dans ma manière de m’habiller ne pouvait laisser penser que j’avais l’intention de faire un footing. La vérité, c’est que ce n’était pas vraiment la vérité. J’avais bien quitté le château pour courir, oui, mais sûrement pas pour un footing. J’avais entamé ma petite marche en direction de la forêt, alors que mon envie de décompresser urgeait à chaque pas un peu plus. Enfin arrivée à une lisière, plus ou moins au cœur de l’endroit, je respirai l’oxygène que me procuraient les arbres : un oxygène pur, sain, délicieux. En moins de deux secondes, je n’avais littéralement plus l’air d’être moi-même. Intérieurement, j’étais toujours présente, mais physiquement, j’avais tout simplement pris la forme de quelqu’un d’autre. De quelque chose d’autre. Et pour cause, puisque toute personne posant dès à présent les yeux sur moi ne verrait rien d’autre qu’une biche. Absolument magnifique, rousse, au poil brillant de mille feux sous le soleil timide du mois de février. Et puis je m’étais mise à courir.
La liberté, enfin. La brise légère du jour me caressant le pelage. Mes yeux pleurant au contact de l’air encore frais et de la vitesse. Je dévalai les pentes, j’escaladai les rochers, je faisais exploser les reflets splendides des flaques dans lesquelles mes pattes se posaient. Je vivais à nouveau. Je m’amusais, riant intérieurement, et je croquais ce moment à pleines dents. Mes pattes longilignes trempaient maintenant dans l’eau froide du Lac Noir. Je pouvais sentir le sang couler dans mes veines, mon cœur battre. Je pouvais entendre les oiseaux chanter l’arrivée imminente du printemps, les insectes commencer à sortir de leurs maisonnettes. Je buvais la nature, je l’embrassais, la chérissais. Je l’aimais et j’aimais en faire partir sous cette forme, beaucoup plus que sous ma forme humaine. Je me délectais de ce moment spécial ne m’appartenant qu’à moi. Je narguais intérieurement tous les sorciers n’étant pas des animagus. Je les plaignais. Ils n’avaient, de toute évidence, aucune idée de ce qu’ils manquaient en n’ayant qu’une forme humaine. Ils ne savaient pas. Ils étaient ignorants. Et c’était bien fait pour eux. Beaucoup le méritaient. Et je m’amusais de leur bêtise tout en marchant lentement, les pattes toujours trempées dans l’eau, jusqu’au moment où… Aïe ! Immédiatement, alors que j’avais déjà baissé la tête, je vis une ombre s’éloigner dans les profondeurs du lac, et l’eau prendre une teinte inquiétante. Du sang… Quelque chose m’avait mordu, et ne m’avait visiblement pas manqué.
Tant bien que mal, boitant plus que marchant, je me dirigeais à nouveau vers la forêt, afin de me cacher pour reprendre ma forme humaine. J’avais rejoins la clairière où j’avais déposé mes vêtements après les avoir ôtés pour me transformer. « Aoutch ! » Nue. J’étais nue, et j’avais laissé des traînées de sang régulières jusqu’à l’endroit où je me trouvais maintenant. Inutile de remettre mes chaussures. J’avais déjà enfilé le reste, et prenait aussi normalement que possible la direction du château. Je devais aller à l’infirmerie afin de me faire soigner. J’avais bien deux ou trois idées de sorts, mais se lancer un sortilège à soi-même n’avait pas pour réputation d’être une très bonne idée. Je passais maintenant le pas de la porte de l’infirmerie, et m’assis sur un tabouret peu confortable. Aucun élève, et pas d’infirmière non plus. « Pffff… » J’attendis quelques instants avant de me décider à faire savoir ma présence : « Helloooo ! Y a quelqu’un de blessé ici ! Bain de sang en vue, si personne ne se bouge ! » Je ne paniquais nullement. En effet, cela m’était déjà arrivé de me faire mal lors d’une transformation, et j’avais presque un abonnement à l’infirmerie. Mes excuses étaient toujours bonnes pour couvrir la vérité, et ils me prenaient tous pour une casse-cou un peu immature, de toute évidence. Mais cela m’était égal. Cela avait été mon choix de ne pas me faire recenser, et je l’assumais complètement. De ce fait, je préférais passer pour une folle, plutôt que de laisser qui que ce soit connaître mon secret. J’appuyais de mes deux mains sur la plaie, mais je sentais déjà ma tête tourner. J’avais dû perdre plus de sang que ce que je pensais, et je sentais que j’allais finir par tourner de l’œil avant même que l’infirmière ne se décide à bouger. « Hum… Helloooo ! Je pense que je vais tomber dans les pom… » De tout mon poids, je tombais du tabouret sur lequel j’avais initialement posé mon derrière, inconsciente.