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« Le désir est notre plus vivace ennemi. » [PM/Flashback] & August
ϟ celui qui lit ce titre est un elfe de maison. Ceci était la touche d'humour de Thor.
Stan A. Jablonowski
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Message Posté Lun 3 Juin - 0:42.




« Ce n'est pas par la satisfaction du désir que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir. »
Epictète

★ noms des participants: N. August Jones & Stan A. Jablonowski
★ statut du sujet: Privé
★ date: Milieu du mois de novembre RP Flashback
★ heure: Vers 18heures, vers la fin des cours et le début des cours du soir
★ météo: Il fait un temps terne, l'orage semble être sur le point d'éclater et la pluie de tomber
★ saison: saison 2
★ numéro et titre de l'intrigue globale en cours: 2x04
★ numéro et titre de l'intrigue en cours: 2x04
★ intervention de dominus: Merci, mais non!
★ récompenses: Non.




Stan A. Jablonowski
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Message Posté Lun 3 Juin - 1:00.

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    La plus douloureuse des trahisons qui s’imprègne sur ta peau, s’inscrit sur tes traits, se fige dans tes mouvements, se grave dans ta chair, dans tes veines, dans ton cœur. La plus douloureuse des trahisons qui pousse ton être à se glacer d’effroi, à se détruire lentement. La plus douloureuse des trahisons, la plus cruelle, la plus terrible…a été faite par ce misérable. Ta main droite se fige sur la petite boite de cuir vide, et tu observes ce qui n’existe plus, dans un espoir incertain que tes yeux se trompent, se moquent de ton esprit. Mais rien n’apparait. Rien. Sauf la colère qui s’installe dans le recoin de ton appartement, pour mieux t’envelopper. Pour mieux te nourrir, pour mieux te gaver, pour mieux te faire vivre. Cette chienne de colère qui ne disparaît plus, ne s’éteint plus. Elle est devenue ton ombre, ta fidèle amie, ta compagne. Tu l’embrasses avec plaisir, passion. Tu la savoures avec délice. Tu la serres avec amour. Tu la touches avec violence. La colère n’est plus dissociable de ce que tu es devenue. Vous formez une entité indéfinissable, un monstre, une chimère. La colère qui repeint les parois de ton corps. La colère…

    « J’vais l’tuer. » Ces mots seront les seuls que tu daigneras à prononcer. Ils se jetteront dans le vent, s’accrochant dans les airs pour mieux s’ancrer dans ton souffle, dans tes suffocations, dans ta respiration muette, dans tes poumons. Oui, ces mots ne se perdent pas, ne s’étouffent pas. Ils poussent en toi comme un arbre longiligne dont les racines se seraient glissées dans tes côtes, dans tes entrailles, pour ne plus jamais en sortir. Maintenant tu me fais comprendre que c’est toi le serpent que je vis autrefois sortir de mon ventre, celui qui brûlait ma terre et s’en prenait à moi. Il était le serpent, le fourbe, le traitre. Et seules tes mains, sur son cou blanchâtre, pourraient le briser, le réduire à néant pour satisfaire cette haine grandissante et impénétrable. Tu déchirerais ses entrailles, exploserais ses veines, t’abreuverais de son sang. Oui, tu pourrais boire le liquide comme un élixir précieux, comme un vin de qualité, comme une saveur indéfinissable. Il serait là à hurler ton prénom, à implorer ton pardon, à se tasser sur le sol comme un chien galeux, son regard se perdant dans le tien, neutre et impassible.

    Tu ne mis pas longtemps à savoir qui était le responsable du vol de ton collier de diamants. Aussi étrange que cela puisse paraître, tu avais passé quelques moments avec un jeune garçon, une sorte d’énigme au cœur battant. Il n’était ni agréable, ni sympathique, mais il rendait ta douloureuse existence moins vide et moins monotone. Paradoxalement, il avait déclenché chez toi des frissons irrépressibles, brisant les barrières de ton insolence, pour mieux t’atteindre en profondeur. Cette tension pleine de désir vous avait entrainés vers des chemins sinueux, où la violence du passé était signe de perdition. Il n’y avait pas de rédemption chez les morts et Antonin n’accepterait jamais tes pardons. En effet, aussi humaine que tu pouvais l’être, tu avais voulu voir revivre tes sens, ton désir dans les bras de cet homme que tu ne connaissais pas, que tu ne voulais pas connaître. Tu te contentais du silence, ne voulant te perdre dans des vaines paroles qui auraient fini dans l’oreille d’un sourd. Il n’y avait aucune réjouissance dans les discussions longues et ennuyantes. La brutalité de mains sur ton corps n’était que ce que tu voulais véritablement. Une brutalité pleine de souvenirs, pleine d’Antonin, pleine de ton amant, de l’homme qui étreignait ta vie. Même dans l’au-delà, il ne manquait pas de te battre. Pourtant, malgré toute cette envie, tu n’avais pu céder à ce garçon. Dès qu’une de ses mains, de son souffle, de ses lèvres s’aventuraient vers des lignes secrètes, ton corps se figeait dans une épouvante, dans le blizzard de la mémoire. Tu trahissais l’homme que tu avais aimé, tu le trompais et le fait de te donner à un autre, réveillait chez toi, des immenses plaintes et blessures que personne ne pouvait comprendre ni combler. Tu étais seule dans ton passé, dans ce putain de passé qui te faisait crever, qui éteignait le peu de vie qu’il te restait.

    Tu étais brisée en tant que femme, en tant que personne. Et ce vol était le signe ultime de son mépris. Bien entendu, tu n’avais aucune affection pour lui. Mais il avait été l’un des seuls à te voir nue, à sentir le poids de tes secrets sur ta peau. L’un de seuls à pouvoir déchiffrer les énigmes à la commissure de tes lèvres, à l’angle de tes yeux. L’un des seuls à pouvoir étudier l’imperfection de ton être, les fêlures de ton âme. Te voir nue, était un présent, un cadeau précieux, car tu acceptais de te délivrer dans les symboles et le langage du corps. Et même si cela n’était pas une évidence pour tous, elle l’était pour toi. Tu ne t’étais offerte qu’à un seul et cela jusqu’à sa mort. Alors, en effet, la trahison ne s’en faisait que plus prégnante et impardonnable. Elle devenait ton obsession, ta quête, le combat vers l’apaisement. Tu devais le briser, le voir ramper, le voir étouffer. Tu devais assouvir ta haine, la faire exploser, pour pouvoir respirer avec plus de tranquillité. Sinon, tu ne pourrais plus dormir et la nuit se ferait hôte de la folie.

    Ta décision fût prise rapidement et ton départ vers Poudlard apparut comme une évidence. Deux jours après avoir réalisé le vol de ton bien, tu prenais tes affaires et transplanais au cœur de Pré-au-Lard. Evitant de te faire remarquer dans ce lieu que tu ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam, dans la mesure où tu n’avais été dans aucune école, tu pris soin de dissimuler tes marques et tatouages pour éviter les regards accusateurs qui ne feraient qu’attiser les commérages. En Pologne, là où tu vivais, ce genre de regard n’existait pas. Les Néo-Mangemort étaient intégrés au paysage. Ils étaient l’âme vivante et révolutionnaire d’un peuple qu’on avait opprimé, brisé. Ils étaient la réponse aux souffrances et aux maux. Ils étaient le cri et le souffle, la tempête et l’orage. Mais ici, on ne connaissait pas la saveur de la vie. On se contentait d’y croire pour satisfaire sa conscience. Mais en réalité, ce n’était qu’une supercherie qui te faisait sourire. Profondément sourire.

    Tu ne savais exactement où tu pourrais trouver l’énergumène que tu voulais achever. Tu avais le vague souvenir qu’il travaillait à l’université. Pourtant, ces informations s’étaient perdues dans les synapses de ton esprit, pour éviter d’en ressortir. Aujourd’hui, tu payais ton manque d’attention et d’intérêt pour l’homme qui avait partagé tes week-ends. Cependant, l’erreur serait vite pardonnée, une fois que tu verrais son corps languissant s’éteindre après ton passage. L’erreur serait oubliée…enterrée. C’était la magie des morts. Ils amenaient leurs secrets dans la tombe et déchargeaient les vivants de les garder pour eux, enfouis. Pourtant, il y avait des morts qui troublaient le reste de la vie. Des morts qui s’installaient dans les consciences pour les pourrir et les noircir. Oui, des morts comme le tien. Antonin t’avait pervertie jusqu’à la moelle, pour accumuler tes souffrances et te punir de tes péchés. Antonin, c’était le désir et le vice. Le plaisir et la douleur.

    Après avoir eu quelques informations par diverses personnes, tu découvris bientôt la fameuse université de Poudlard. Tu resterais nuit et jour s’il le fallait, en face de cette bâtisse. Mais tu voulais le voir, l’entraîner dans un coin plus sombre, lui faire révéler la vérité et enfin, le saigner comme un porc. Tu n’hésitais pas à rentrer dans l’enceinte du bâtiment, usant de ton art de la dissimulation pour te faufiler parmi les étudiants. Soudain une silhouette attira ton attention. Ton regard s’éveillant, une étincelle éclatant dans tes pupilles, tu suivis avec obsession cette ombre. Elle se dirigeait vers un parc, en compagnie de quelques autres élèves. A la hauteur d’un petit pavillon, cachée derrière quelques arbres, tu analysas la situation pour éviter tout événement compromettant. Et la surprise fût de taille quand tu compris que c’était lui. La haine devint insurmontable, et tu te dirigeas vers le groupe qui repartait doucement. Il était dernier de file…August.

    Tu l'attrapes par le col de son pull, tee-shirt, tu n’en sais trop rien, rapidement et l’entraines dans un pavillon qui semble vide. Tu le jetes au sol, verrouilles l’endroit : « Alors ‘spèce de connard, t’voulais me baiser comme ça ? Tu croyais qu’j’pouvais pas voir ? Merde qu’tu es ! » Tu l’observes avec colère, haine, ta fureur s’échappant de tes pores, suintant de ta bouche. Et c’est seulement à cet instant, que tu comprends combien tuer l’objet d’un désir sera difficile. Rien n’avait changé finalement…tu le haïssais toujours autant et le désirais avec la même force. C’était terrible, c’était humain. C’était cruel.
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Message Posté Lun 3 Juin - 12:28.



don't come closer.
or i'll have to go.

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J'avais toujours su que ce moment arriverait. Peut-être même qu'à un moment, j'ai fini par l'attendre. La sentence avait plané tellement longtemps au dessus de moi que c'était presque une délivrance. Elle s'était emparé du col de mon pull et m'avait attiré dans le pavillon de chasse. L'ironie, c'était que j'en avais rien à foutre qu'elle me frappe, qu'elle m'engueule, qu'elle me tue. Tout ce à quoi je pensais, c'était qu'elle finirait par déformer mes vêtements. Et que j'aurais jamais assez d'argent pour m'en racheter. Je regardais sa colère, j'observais les mouvements. Je contemplais ma perdition sans savoir comment rattraper tout ce qui tombait en même temps que moi. Mon dos heurta le sol froid du pavillon, mais ça ne ferait jamais aussi mal que la souffrance que je pouvais lire sur son corps, sur la contraction de ses muscles, sur les mouvements de ses prunelles, sur le tremblement de sa voix. A la place du cœur, elle avait toujours eu des débris. Les restes d'une guerre qu'elle avait toujours perdu. Elle avait gravé la douleur dans sa peau un peu trop pâle. Elle avait dessiné les outrages et les combats en espérant y trouver des réponses. Et nous, on n'était pas les artisans de la paix. On vivait pour les conflits. On assistait au carnage sans pouvoir contrôler le chaos.

Parfois, on se demande pourquoi, et on espère vraiment qu'il existe une raison. J'aurais pu blâmer mes mains. C'étaient toujours elles qui acheminaient l'alcool jusqu'à ma bouche et qui condamnaient mes organes à brûler, brûler jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres. C'étaient elles qui avaient choisi de corrompre mes poumons avec toutes ces cigarettes. C'étaient elles qui me menaient à ma perte parce que je ne résistais jamais. C'étaient elles qui avaient volé son putain de collier. C'étaient toujours elles qui trompaient mes désirs et manipulaient les autres comme de vulgaires poupées de porcelaine. Et puis c'étaient mes yeux qui constataient l'étendue des dégâts. Qui remarquaient les failles sur les visages, la colère dans les iris, les cris déjà perdus, les éclats de verre sur le sol, les soupirs qui tombaient délicatement dans la poussière, comme les trophées d'une guerre oubliée. J'aurais pu blâmer mes mains, mais ça aurait été un mensonge dégueulasse, et j'y croyais déjà plus. J'avais même pas essayé d'y croire, parce que la vérité, je la connaissais. Peut-être qu'elle n'était pas aussi belle que toutes les histoires que je lui avais raconté. Que tous les mythes et les légendes dans lesquels j'avais perdu ses yeux. Mais j'étais pas un héros. J'étais ni Hercule, ni Ulysse. J'étais brillant, mais je reflétais l'obscurité. Petit prince dans la somnolence, j'esquissais les moutons sans y croire. Alors, c'était devenu une question de survie. J'avais vu le collier, je l'avais pris. Fin de l'histoire. Je ne m'étais pas demandé s'il avait une quelconque importance pour elle. Je ne m'étais pas demandé si ça la foutrait dans la merde. Je ne m'étais pas demandé si mes actes auraient des conséquences, parce qu'ils en avaient toujours mais, parfois, ça faisait trop mal d'y penser. Et le problème, c'était que j'étais égoïste. Je me réfugiais dans cette évidence pour excuser mes comportements. Ca avait toujours marché comme ça. J'avais simplement pensé à moi, et à tout l'argent que m'apporterait ce fichu collier si j'avais réussi à le vendre. Je venais de perdre mon boulot, la seule source de sécurité dans mon chaos. J'avais pas pensé. Personne ne m'avait forcé à le faire. Personne ne m'avait poussé, personne ne m'avait tiré. J'avais volé le collier, parce que quand il s'agissait de sa propre survie, de son propre honneur, les frontières s'effaçaient. Tout ce qui était mauvais devenait bon. Tout ce qui était faux devenait vrai. J'ai plus de frontières, j'ai plus de morale. J'ai plus de lois. C'était la seule chose qu'elle pouvait réellement comprendre. On était trop semblables pour être différent.

« Alors ‘spèce de connard, t’voulais me baiser comme ça ? Tu croyais qu’j’pouvais pas voir ? Merde qu’tu es ! »

Les êtres humains sont comme des énigmes. Ils viennent en pièces détachées. Morcelés, fracturés, on doit rassembler les morceaux pour trouver les réponses. Le problème, c'est qu'on n'a jamais tous les indices. On n'a jamais toutes les cartes entre les mains, seulement les fragments d'un reflet parfois trop mensonger. Et dans tout ce brasier, j'avais du mal à distinguer les cendres des flammes. Sur son visage, la colère. Sur le mien, le défi. Les sourcils arqués, je la dévisageais en faisant comme si j'en avais rien à foutre, comme si elle n'avait aucun pouvoir sur moi. La vérité, c'était que j'assistais à ma propre déchéance. Elle m'enfermait dans le mouroir. Elle endossait le rôle du bourreau avec une perfection malhonnête. Elle se fondait dans le mépris et moi, je priais. J'avais toujours réussi à me sortir des situations délicates. J'avais toujours réussi à acheter ma liberté avec un sourire, un murmure, un compliment. L'être humain n'avait jamais été aussi compliqué qu'on le disait. Et il y avait toujours eu la masse naïve qui ne demandait qu'à être manipulée. Le problème, c'était qu'elle n'avait jamais fait partie de cette masse. Mes mots n'avaient jamais eu aucun impact sur elle. Et mes sourires, elle les jetait par dessus bord. Elle avait toujours été plus forte que ça. Mais elle n'avait jamais été plus forte que moi. Alors je me suis réfugié dans l'ironie, parce que c'était la première arme qui me venait à l'esprit. C'était celle qui me protégerait le mieux. Je calculais mes mots. Je calculais mes gestes. J'étais toujours sur le sol, à la regarder, toujours avec le même air qui lui disait clairement que je n'étais pas impressionné. Il était temps de faire semblant. Il était temps de mentir.

«  Bonjour à toi aussi. »

Je me suis relevé, droit, fier. Je la défiais du regard. Je lui adressai un sourire, tout en sachant qu'il n'aurait aucun effet sur elle. Le problème, c'était que mon honneur était toujours passé avant le reste. Il passerait avant elle parce que j'avais toujours refusé de perdre l'équilibre. J'avais toujours refusé de perdre l'avantage. Je marchais sur un fil, et j'avais aucun filet de sécurité. Je savais qu'elle finirait par me pousser dans le vide, et je savais que je ne lutterai pas. Peut-être que tout se terminerait là. Peut-être que c'était là que je tombais, et que ma tête s'écrasait contre le sol, dans un dernier élan désespéré d'incarner cet honneur que j'avais peut-être déjà perdu. C'était plus une histoire de promesses. C'était plus une histoire de conneries que j'avais fait, et que je ne pourrais pas rattraper. C'était plus une histoire de choix, d'alternatives, de tout ce qui aurait pu, ou dû se passer. C'était tout ce qu'on n'avait jamais su se donner. Et la confiance en ferait toujours partie.

«  Ravi de te revoir dans toute ta grâce. »

C'étaient des stratégies d'attaque. C'était la signature de mon arrêt de mort. C'étaient tous les morceaux de mon âme qui s'encastraient pour former un bloc, et j'attendais qu'une chose. Qu'elle le détruise. Au fil du temps, on s'était enfermé dans ce cimetière artificiel. On avait arrêté de compter les os qui se déposaient comme le sable et les rochers au fond de l'océan. Plus je me débattrai, plus elle pousserai ma tête dans l'eau. Je savais que je finirai par me noyer. La seule question encore valable, c'était quand.

«  Content d'apprendre ta venue avec une telle délicatesse.  »

J'époussetais mes vêtements, comme si ça avait encore une quelconque importance. Alors je continuais à écorcher tout ce qu'elle était avec mes mots. J'entrais dans la fosse aux lions sans savoir ce qui était juste et ce qui était dégueulasse. J'essayais de gagner du temps tout en perdant tout ce que j'avais. On rassemblait nos armes et nos défenses. On construisait des murailles en y laissant des failles parce que l'autre réussirait toujours à y pénétrer. Et plus on s'éloignait de cette évidence, plus on se mentait. J'ai relevé les yeux vers elle.

«   Que puis-je faire pour toi ?  »
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Message Posté Lun 3 Juin - 16:17.

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    L’embrasement de tes veines, l’explosion de ton sang, le déchiquètement de tes entrailles. Ton corps s’éparpille dans cet univers de rage et de souffrance. La raison s’est éteinte et tu luttes contre cette folie qui s’imprègne dans chacun de tes mouvements. C’est étrange parfois, de sentir que l’esprit lâche prise, qu’il fait tomber les barrières et abandonne l’âme à ce qui la rend la plus humaine et la plus dangereuse. Il l’abandonne à ses espoirs, à ses rêves, à ses sensations, à ses murmures, à ses cris, à sa propre réalité. Et cette âme en peine se complait dans ses propres chimères, ses propres monstres, dans les mythes qu’elle se construit, et qu’elle idolâtre. L’âme persiste au-delà des mots, du corps. Elle reste là, à contempler le ciel des idées, à se nourrir de ses expériences fanées. Elle reste là, dans le flot de ses mémoires et ne renait qu’à l’ombre d’un corps dont elle prend l’emprise. C’est alors que les mécanismes de l’esprit se remettent en marche et ramènent à la vie, ce monde indescriptible et fascinant qu’est le cerveau humain. Toi, tu ne renais jamais de tes cendres, ton âme reste accrochée à ton corps, naufragée et indolente…et l’esprit s’amuse de vous, de votre dichotomie mensongère pour vous entraîner dans les abysses de la folie, de la haine, de la rage. Et tu fais tes adieux dans une révérence, à l’humanité. Cette putain d’humanité. Cette salope, cette chienne…cette catin qui se plait à s’éloigner de toi pour te rendre plus forte et plus sévère et qui revient, langoureuse et délicate, pour te plonger dans des lieux dont on ne peut ressortir. Tu as perdu l’unité, tu n’es plus complète. Tu es l’objet qui s’explose, tu es le cri qui se perd, tu es le pleur qui s’étouffe, tu es le regard qui s’affole. Tu n’es plus que douleur et fureur.

    Ce défi inscrit sur son visage…il t’observe avec cette expression revancharde qui lui donne une contenance, peut-être une force disparue. Ce qu’il y a de terrible entre vous, ce n’est pas vos différences, les immenses fossés qui vous séparent. Ce n’est pas vos caractères distincts, ni vos réactions opposées. Ce n’est pas les antipodes de vos pensées. Non, ce qu’il y a de terrible, c’est vos ressemblances. Leurs puissances, leurs étendues. Ce défi inscrit sur son visage, c’est le reflet du tien dans d’autres lieux, d’autres époques, d’autres jeunesses. Ce défi inscrit sur son visage, c’est toi. Et s’il réagit ainsi, ce n’est pas par véritable révolte, provocation…c’est parce qu’il sait. Il sait que rien n’est plus étouffant que la culpabilité, que la réalité. Il sait que rien n’est plus douloureux que ses erreurs renvoyées au visage, alors que l’on reste les bras ballants, devant des événements qui s’enchainent et se détruisent. Il sait que rien n’est plus véridique que ce putain d’effet papillon. Un mouvement, un geste, un regard, un souffle et l’univers se trouble. Nous devenons les acteurs de notre propre déchéance. Nous sommes nos propres bourreaux. Si nous crevons, la gueule ouverte, les plaintes déchirantes surgissant de nos voix cassées, c’est que nous avons porté le dernier coup à notre cœur. Que nous avons tranché notre tête pour l’offrir en plateau : « Voilà la mort, nous avons accompli le dernier acte de cette tragédie. Ne recouvres pas mon corps…je suis le fils maudit d’Œdipe…La Thébaïde de Racine et le repos de l’âme n’existe pas ici. »


    « Bonjour à toi aussi. » Ses mots, son regard t’écorchent. Et quand son sourire se dessine sur ses lèvres, tu sens de profondes supplications en toi, des désirs inachevés de meurtre et de vengeance. Tu laisses le silence répondre pour toi et tes yeux se perdent dans ce qui vous entoure pour y trouver une réponse, une aide peut-être. Tu ne veux pas l’avouer et jamais tu ne l’avoueras, mais tu es fatiguée de ces combats. Tu es épuisée, éreintée. Tu suffoques souvent, il t’arrive même de pleurer, le poids des échecs s’accumulant sur tes épaules trop frêles. Et pourtant, rien ne t’amène à revoir tes vieilles illusions et tes croyances. Tu as trop lutté, trop ancré en toi ces anciennes paroles qui enchantaient tes journées et nuits…tu te souviens de sa voir tranchante qui te contait un temps révolu. Qui te contait les nuits noires et profondes lorsqu’il était au pouvoir. Qui te contait les sentiments, plus que les idées. Tu finissais par y croire, par le vivre et finalement, ton passé devenait cet ensemble de mensonges dont tu ne pourras jamais te défaire. Ces rêves deviennent inaccessibles et dépossédées de leur véritable nature. Ils deviennent tiens, entièrement. Cependant, tu te poses parfois les véritables questions. Celles qui ne naissent que lorsque nous nous détachons de nos histoires, de nos souvenirs. Alors, en ces instants précieux et rares, tu t’interroges sur le sens de cette vie. Pourquoi avoir passé son enfance à se façonner des idées, alors que seuls les actes vous guidaient véritablement ? Vous vous en foutiez de lire les récits historiques, de comprendre les intentions de Voldemort, de saisir la véritable profondeur de ses propres actions. L’important vivait dans autre chose. L’important c’était de croire, tout simplement. Pas en un Dieu qui ne pourrait jamais saisir l’ironie de votre existence. Pas en un Dieu qui ne s’occupait jamais des plus démunis. Pas en un Dieu, mais en une personne qui vous ressemblait. Lui, il avait connu la saveur de la misère. Lui, il savait que la fortune ne tenait qu’à un fil.

    « Ravi de te revoir dans toute ta grâce. » Prostrée près de la porte, le contemplant de toute sa hauteur, sans décrocher un mot, tu réalises alors combien tu as mal. Ton visage se fige dans une expression glaciale, et l’on peut déceler à la lisière de tes yeux, une peine, une souffrance. Le mépris…voilà l’attaque, voilà le serpent qui se jette sur toi. Il te méprise, te considère comme une moins que rien. Et cela te comprime les poumons, le cœur. Tu ne nies plus la tristesse de ses mots qui se propulsent en toi pour mieux te noircir et te déchirer l’âme. Bien entendu, tu n’as pas fait d’études. Bien entendu tu ne connais rien de ce monde intellectuel qui te fascine. Tu as appris à lire sur le tas, plus par nécessité que par envie. L’écriture est venue en second plan et tu n’as jamais trouvé le besoin de t’y plonger plus profondément…pour ce qui était de la culture, tu n’avais eu vent de son existence qu’à ton arrivée à Londres. Oui, tu n’étais pas une personne intelligente, n’est-ce pas ? Oui, tu n’étais qu’une moins que rien…Oui tu n’étais qu’une pauvre femme de ménage à Azkaban…qu’une pauvre serveuse. Et les jolies ornementations de ses phrases, la perfection de ses mots te claquaient toutes tes erreurs, toutes tes lacunes, tous tes manques au visage. La rage se teintait de tristesse et en relevant le regard pour le plonger dans le sien, il pourrait voir combien, il t’avait brisée un peu plus.

    « Content d'apprendre ta venue avec une telle délicatesse. » Il époussetait ses vêtements et c’est alors, que tu pris conscience que ce jeune homme n’était qu’un tissu de mensonge. Tu notas son allure élégante qui se liait avec perfection à ses paroles chantantes. Mais, toi, oui toi, tu savais qu’il n’était qu’un miséreux. Un minable qui n’aurait pas hésité à tendre les mains pour récolter un peu de cette précieuse passion qu’était l’argent. Tu savais qu’il était comme toi, et que derrière toutes ses fausses allures, il restait plus de pauvreté que de richesse. Maintenant tu voulais frapper là où cela faisait mal. Pour te venger de cette profonde peine logeait dans ton cœur, dans ton regard. Tu t’approchas de lui, ta baguette contre ton flan. Vous étiez encore quelque peu éloignés. Comme pour marquer tout ce qui vous séparait, toutes les choses qui vous distinguaient l’un de l’autre. Et soudain ses yeux qui se posèrent sur toi…le frisson qui te parcourut l’échine, et la haine qui revint redorer ton esprit jusqu’alors en souffrance, te bloquèrent sur place.

    « Que puis-je faire pour toi ? » Tu balanças ta tête en arrière et rire guttural s’échappa de ta gorge. Le mensonge, toujours le mensonge. Le pire dans cette histoire, était que vous aviez commis les mêmes actes. Tu avais volé ce collier, car tu avais les mains dans la merde et dans la sang. Mais il était devenu ta propriété, ta dernière chance de survie. Il fallait donc que justice soit rendue. Aussi rapidement que tu avais pu l’amener à rentrer dans la cage aux enfers, dans cet arrache-cœur, tu comblas les quelques pas qui vous éloignaient et ta main frappa sa joue, de ton revers. Rouge, elle était rouge, tu y avais mis toute ta force. Tes doigts se crochetèrent à son cou et tu avanças ton visage du sien. D’ici tu pouvais sentir les palpitations de son cœur, son souffle. Tu pouvais le sentir vivre. Et tu pouvais jouir plus vigoureusement de sa prochaine mort. Mais si tu devais être honnête avec toi-même, il y avait une chose qui naissait de nouveau dans tes entrailles. Une chose que tu avais cru, disparue après ces semaines de silence où vous n’aviez partagé ni week-ends, ni mots. Pourtant, elle était là, aussi cruelle et instable qu’au premier jour.

    « Joues pas au con avec moi, t’bien compris ? Arrêtes d’faire le minot avec ta ptite gueule bien bâtie et ton sourire de merde qu’me donne la gerbe. Et t’moques pas d’moi. Tu t’es foutu d’ma gueule, hein ? Avec tes phrases péteuses qu’elles iraient enculer des mouches. Tu t’es foutue d’ma gueule connard. » Tu ne lui laisses plus le temps de parler. Une de tes mains libres vient de nouveau sur sa joue brûlante, au point que tu as des fourmillements sur tes jointures et au bout de tes doigts. « T’veux que j’leur raconte à tous…qu’tu t’es traîné comme une pourriture sur l’sol pour recevoir ta part du gâteau ? T’veux qu’je le raconte hein ? Ou tu préfères rester dans tes ptites saloperies de faux bourge ? Alors, t’as honte de faire parti des pauvres ? » Tu te reculas, ouvrant tes bras pour te présenter toute entière, pour lui montrer sa propre pauvreté dans les yeux. Tu te reculas et tu lui affichas des habits rapiécés, un regard fiévreux, un corps qu’on avait maltraité et malmené.

    « C’toi ça mon ptit gars ! C’toi là, que tu r’gardes ! Alors me prends plus de haut, espèce de pute. » Tu étais si fatiguée…si fatiguée…et pourtant, tu savais que tu ne pouvais pas te montrer vulnérable. Tu attrapas ta baguette, te rapprochas de lui, de ton désir. Et tu la plaças contre son torse, ultime espace entre vos deux corps. La tension était palpable. Mais la haine se figeait plus intensément dans l’atmosphère que tout autre sentiment. La haine qui vous rongeait tous les deux, car l’un n’était que le pâle reflet de l’autre…tu en étais persuadée.

    « M’tenant, t’vas m’dire où est l’truc qu’tu m’as volé…et si tu l’as vendu pour t’acheter les saloperies qu’tu portes, j’vais te saigner mon gars. J’vais t’faire goûter ma puissance…t’vois Doloris, j’aurai jamais honte d’l’utiliser…jamais… »

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Message Posté Lun 3 Juin - 21:16.



Where the last pain is gone
and all that's left is black

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Ca me faisait un mal de chien. Je sentais ma joue brûler alors que ses doigts étaient déjà partis. Je sentais ses ongles s'enfoncer dans la peau de mon cou. Je sentais son souffle se mêler au mien. Je plongeais mon regard dans ses prunelles si noires que ça me donnait l'impression de me noyer dans les abysses. Elle était allée trop loin pour pouvoir revenir en arrière. Elle empruntait le chemin de la violence, parce que c'était la seule façon qu'elle avait trouvé pour s'exprimer. Le problème, c'était que je n'étais pas effrayé par sa colère. Le dureté de ses expressions, la violence dans ses gestes, l'envie de me saigner, ça ne m'impressionnait plus. J'ai chassé la peur comme on chasse un démon, parce qu'au fil du temps, elle était devenu un luxe que je ne pouvais plus m'offrir. Je l'ai trouvée en train de dévorer mon esprit, il y a bien longtemps. Alors je l'ai attrapée par la peau du cou. J'ai plongé mes doigts dans sa chair. J'ai déchiré sa peau. Et je l'ai balancée contre le mur. J'ai contemplé l'écoulement lancinant du sang sur le béton. Je l'ai mélangé avec la poussière et les cendres. J'ai pris ses os. Et j'ai construit une cathédrale avec. J'ai construit un trône en or sur lequel pourrait reposer mon orgueil. C'était tout ce qui comptait. Garder la tête haute malgré les coups, malgré les mots. Se tenir droit, même dans la chute. Regarder le sol se rapprocher, mais le regarder dans les yeux. Ne jamais baisser le regard, ne jamais déposer les armes. Se battre contre la mort, même si elle avait toujours été destinée à gagner.

« Joues pas au con avec moi, t’bien compris ? Arrêtes d’faire le minot avec ta ptite gueule bien bâtie et ton sourire de merde qu’me donne la gerbe. Et t’moques pas d’moi. Tu t’es foutu d’ma gueule, hein ? Avec tes phrases péteuses qu’elles iraient enculer des mouches. Tu t’es foutue d’ma gueule connard. »

La garce. Encore une fois, sa main s'était échouée sur ma joue avec une violence qui me dépassait. Son corps était si frêle, maigre, presque squelettique, mais c'était justement ça, l'arnaque. Le piège dans lequel elle nous faisait tomber. Le pire, c'était qu'elle n'avait pas tort. Je me foutais de sa gueule et de tout ce qu'elle était. Je me foutais de ses exagérations et de ses besoins. Je me foutais de son envie de survivre. C'était chacun pour soi. On n'avait jamais eu la foi. On n'avait jamais eu la loi. On se démerdait, on inventait les règles au fur et à mesure et on finissait par souffler sur le château de cartes pour tout recommencer. Un pas en avant, deux en arrière. On trébuchait sur le passé et on tombait dans l'avenir sans y être préparé. On avait toujours manqué de temps. On tournait en rond. On attendait Godot. Mais il ne venait pas. Alors, on déterrait tous les moments qu'on avait voulu oublier. Toutes ces fois où on avait laissé nos différences nous séparer. C'était là qu'il fallait se montrer brave. Mais j'avais écoulé mon stock. Et tout ce qui me restait, c'était la colère et la frustration. Elle me poussait à bout, elle ne me laissait pas le temps de répondre, elle ne me laissait pas le temps de me barrer. J'étais pris au piège, et je détestais cette sensation, parce que, pour la première fois depuis longtemps, je ne savais pas comment toute cette histoire se terminerait.

« T’veux que j’leur raconte à tous…qu’tu t’es traîné comme une pourriture sur l’sol pour recevoir ta part du gâteau ? T’veux qu’je le raconte hein ? Ou tu préfères rester dans tes ptites saloperies de faux bourge ? Alors, t’as honte de faire parti des pauvres ? »

Elle avait ouvert les bras, comme pour me présenter l'étendue de ma lâcheté. Comme pour me faire entrevoir l'intégralité de mes mensonges. C'était ça, le fond du problème. Elle savait qui j'étais. Elle savait que ma couronne n'était pas faite de lauriers dorés, mais de ronces et d'épines qui m'écorchaient un peu plus chaque jour. Elle savait que mon royaume était fait de mirages et d'illusions. Les châteaux, les églises, les croyances, les richesses, dès qu'on les touchait du doigt, ils s'écroulaient dans une poussière dégueulasse. Mais cette poussière, c'était mon passe droit pour la survie. C'était ma seule chance de rester en vie. J'avais perdu le paradis. J'avais vécu l'enfer. Et je patientais dans son purgatoire effrayé malgré moi par la sentence. On n'était pas des anges. On était des gamins désespérés. On était les derniers de notre espèce. On avait sacrifié nos rêves sur l'autel de la pauvreté. Et juste comme ça, c'était comme si on avait passé un pacte avec le diable. C'était comme une société secrète à laquelle on ne pouvait jamais échappé. La pauvreté nous liait, mais elle nous déchirait, aussi. Elle nous étouffait parce qu'on croulait sous son poids, parce qu'on savait que la solidarité et la loyauté n'étaient que des mensonges. On connaissait tout de la nature humaine, on connaissait tout de l'égoïsme et de l'ubris. C'était peut-être ça, le problème. On n'avait plus aucun espoir.

« C’toi ça mon ptit gars ! C’toi là, que tu r’gardes ! Alors me prends plus de haut, espèce de pute. »

J'ai senti sa baguette se poser contre mon torse, mais mes yeux continuaient à suivre les siens et à espérer un miracle. Je ne demandais rien d'extraordinaire. Je ne demandais pas la foudre ou le sang. Mais un simple miracle. Un  miracle pur. Celui qui me sortirait d'affaire. C'était devenu trop dur de faire face à ce que j'étais. C'était trop dur de contempler la déchéance de l'ultime mensonge. Sauf que les miracles n'existaient pas, pas pour nous. C'était toujours difficile de regarder sa chute, de réaliser tout ce qu'on avait perdu sur le chemin. C'était toujours difficile de regarder derrière nous, et de voir que tout était trop rouillé pour que ça fonctionne. On cherche des solutions de secours. On fait des plans. On regarde les saisons changer. Le soleil se lève. Les feuilles rougissent. La neige tombe. Et les fleurs renaissent. Le monde continuera toujours de tourner, alors même que tout s'était arrêté pour moi. Le monde continuera de faire son chemin perpétuel, et il me regardera croupir sous mon égo. J'avais jamais été plus fort que ça.

« M’tenant, t’vas m’dire où est l’truc qu’tu m’as volé…et si tu l’as vendu pour t’acheter les saloperies qu’tu portes, j’vais te saigner mon gars. J’vais t’faire goûter ma puissance…t’vois Doloris, j’aurai jamais honte d’l’utiliser…jamais… »

On garde la tête haute, parce qu'on se dit que ça résoudra tous les problèmes. On garde la tête haute et on finit par se croire quand on se dit que tout ira bien. La vérité, c'était que j'en avais plus rien à foutre de son collier. Pour être tout à fait honnête, je m'étais senti trop coupable pour le revendre. Il pourrissait dans un tiroir de ma chambre miteuse, avec le reste des mes rêves perdus. Avant, j'en voyais tous les jours des colliers comme ça. Ils ornaient le cou de ma mère, comme des serpents dont on ne pourrait jamais se détacher. Alors, juste comme ça, c'était devenu plus qu'un objet volé. C'était devenu la réminiscence d'un passé que j'avais fini par regretter. C'était devenu le plus amer de tous les fruits. Et, puisque je m'étais toujours interdit de revenir en arrière, ça resterait à tout jamais une illusion. Un doux mirage qui se transformait en un violent orage, parce que je n'étais pas censé regretter mes décisions. J'en avais pas le droit. J'étais là parce que je l'avais choisi. Et je n'étais pas un lâche. J'affronterai ses regards. J'affronterai ses coups. J'affronterai tout ce qu'elle me ferait subir. Parce que j'étais sûr d'une chose : je finirai toujours par me relever.

« Ne me menace pas.  »

D'un geste de la main, j'ai dévié sa baguette. Mais je continuais à la regarder dans les yeux. Cette fois-ci, mon visage ne la défiait plus. Il était aussi dur que le sien, parce qu'elle avait appuyé là où ça faisait mal. Elle avait remué le couteau dans la plaie sans réfléchir aux conséquences. Peut-être que tout tombait en ruines autour de moi, peut-être qu'elle découvrait tous mes mensonges suintants de vérités. Mais la décrépitude ne m'aurait pas. Pas tout de suite. Alors je continuais à me fondre dans mes parades et mes jeux, je lançais les dés sans regarder le résultat, j'en avais plus le temps. La colère calcinait mes organes et bouillait dans mon sang. Même si je méritais ses coups, même si je méritais sa haine, je ne pouvais pas la laisser s'en tirer aussi facilement. J'essayais de prendre le rôle du bourreau. J'essayais de revêtir ce masque noir, celui de la mort qui approchait trop vite et qui filait entre mes doigts. Elle avait toujours été plus forte que moi à ce jeu-là.

« Tu crois que c'est aussi simple que ça, pas vrai ? Tu crois que tu peux te contenter de débarquer comme une furie et me frapper jusqu'à ce que je te donne la réponse ? Si j'étais toi, j'y réfléchirais à deux fois.  »

Je m'approchais trop près, et j'en étais conscient. Parce que je croyais encore que je pourrais l'avoir. Que je pourrais me sauver comme ça. J'avais jamais réussi à comprendre cette fille qui n'avait aucun scrupule à me montrer son corps nu, mais qui s'enfuyait dès que je la touchais. Celle qui s'interdisait de trembler lorsque j'étais dans son lit. C'était plus qu'une simple histoire de collier, c'était la guerre qu'on venait de se déclarer. On jouait pas sur les mêmes tableaux, mais on jouait quand même. Comme je l'ai dit, j'en avais plus rien à foutre de son collier. Je le lui aurais même donné si elle n'avait pas franchi la ligne rouge en blessant mon ego. Les enjeux semblaient complètment dérisoires, mais puisque je n'avais plus rien à perdre, je protégeais de toute mes forces et de toute mon âme la seule chose qui me restait. Et, au fond, aucun d'entre nous ne voulait voir le rideau tomber tant qu'on n'aurait pas fini de jouer. Alors, juste comme ça, j'appartenais à l'humanité stupide. Celle qui marquait son territoire et qui se battait aux frontières. Celle qui laissait sa fierté commander les armées et les croisades. Celle qui préférait conquérir plutôt que de protéger.

« Le problème, vois-tu, c'est que tu n'es pas en droit d'exiger quoi que ce soit.  »

Et je n'ai jamais su dans quoi je m'étais engagé.
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Message Posté Mar 4 Juin - 2:01.

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    « Ne me menace pas. » Il avait balayé d’un revers ta baguette et tu n’avais rien fait pour contrer son geste. Tu étais restée stoïque, ta main tombant lourdement contre ta cuisse, laissant glisser entre tes doigts ta plus grande force. Pourquoi ? Que s’était-il passé à cet instant précis pour que ton corps courbe l’échine devant lui ? Que s’était-il passé pour que ta robustesse s’éteigne ? Que s’était-il passé pour qu’un poids terrible et accablant t’encombre et te paralyse ? Que s’était-il passé pour que ton regard se teinte d’une douleur indéfinissable ? Oui, que t’étais-il arrivée Stan ? Malgré toutes tes revendications, toutes tes révoltes, il y avait dans ton cœur des soupirs et des achèvements qui ne te permettaient plus de lutter avec cette même fougue qui te caractérisait dans une autre époque. Cette fougue qui, jusqu’alors, s’échappait de tes pores, du moindre de tes regards et qui rendait les gens tremblants et fascinés sur ton passage. Tu étais la compagne de la mort et de la violence, l’amie fidèle des cris et de la misère. Même ta petite sœur frémissait parfois quand elle te voyait approcher, ton visage recouvert d’un rouge encore carmin, tes mains ouvertes. Oui, même ta petite sœur se tassait sous ton regard. Mais cela te semblait si lointain et si révolu. Tu réalisais alors combien tu étais vieille, malgré la jeunesse évidente de ton visage. Tu avais vécu des horreurs que les gens de ton âge ne pouvaient imaginer. Tu étais si âgée et si épuisée de toutes ces vaines lamentations. On t’avait appris trop jeune à mourir. On t’avait appris trop jeune le goût du sang, du fer. On t’avait appris trop jeune la saveur de la bestialité. On t’avait appris trop jeune la brutalité qui sommeillait en chaque homme. On t’avait appris trop jeune à vieillir, à t’enraciner dans le sol et attendre que des striures parsèment ton visage, ces rides des souvenirs. Pourtant, si le regard se faisait plus pressant sur ta peau laiteuse, on pouvait déceler tes obstacles franchis et tes déchéances dans ces minuscules traits qui se réveillaient dans la mouvance de tes émotions. Parfois même une cicatrice indélébile se logeait dans ta chair et apparaissait comme un symbole frappant et révélateur de l’inhumanité dont tu avais fait preuve ou même de l’inhumanité dont tu avais été témoin. Personne ne s’était interrogé à une époque de ces bleus qui coloraient ta peau amenant au ciel nuageux des rayons de lumière. On te pensait si forte et si courageuse que personne ne voulait se rendre à l’évidence. L’évidence criante que votre amour n’était qu’un tissu de violence et de réprimandes. Et toi, tu étais si lâche que tu affichais d’immenses sourires pour combler les plaintes de ta peau et foncièrement de ton cœur blessé et brisé. Il t’avait rendue vieille et mourante. Et maintenant, que le poids du temps éloignait les anciens maux qui remplissaient tes entrailles, l’apparente vigueur de ton corps s’échappait…tu étais éreintée de ton voyage sur Terre. Alors même si cela semblait inconcevable pour d’autres personnes, même pour cette partie étendue qui te voulait survivre, tu espérais parfois que la promenade se termine ici. Que tu attrapes une dernière fois la poussière de ta Pologne dans tes mains, pour te recouvrir le visage de cette douloureuse caresse, humant les odeurs de ton enfance, tes espoirs de gamine et que tout s’arrête aussi rapidement que cela avait commencé.

    Avec cette faiblesse dans les veines, qui te faisait crever plus rapidement que tu ne l’aurais souhaité, ta main s’obligea à ressaisir ta baguette plus fortement entre tes doigts tremblants. Il y avait dans son regard la fin de la provocation et le début de la haine. Tu aurais voulu le temps d’un seconde prendre son visage entre tes paumes et lui dire que la partie était terminée. Qu’ils échoueraient dans la même fosse commune et que personne ne se souviendrait de leurs combats acharnés contre l’existence. Oui, tu aurais voulu lui dire ses mots, le rassurer sur la misère des hommes, sur la pauvreté qui vous incombait. Tu aurais voulu faire preuve de compassion, d’empathie juste l’espace d’un souffle, d’une inspiration. Mais tu savais que ton instinct maternel était mort dès que ton regard s’était décroché de ta sœur, dès qu’il avait disparu de ce monde. Envolé les promesses, envolé les espoirs, envolé les illusions de famille unie et construite. L’explosion s’était toujours profilée devant tes yeux et quand elle était survenue, il n’y avait eu que le soulagement pour te soutenir. Le soulagement qui t’avait obligée à respirer profondément et à ne plus jamais poser ton regard sur l’homme brisé qui gisait au sol. Alors non, tu ne pouvais souffrir de clémence pour ce garçon. Sa haine ne faisait que raviver la tienne, rapportant à ton corps les pulsations manquantes qui t’avaient obligée à atténuer le feu ardent qui brûlait tes entrailles. Tu ne pouvais pas laisser ses paroles te blâmer, tu ne pouvais le laisser te mépriser, tu ne pouvais pas le laisser se croire supérieur. Tu devais le briser comme tu te l’étais promis avant ton départ à Poudlard. Tu n’oubliais pas les mots qui nourrissaient ta vengeance, l’engrossaient pour qu’elle éclate violemment pour le briser en une multitude de petits morceaux : « J’vais l’tuer. » Alors tu l’emmerdais lui et son regard rageur. Tu l’emmerdais, lui et sa fausse prestance sur laquelle tu crachais sans honte. Tu l’emmerdais et tu pissais sur ses paroles, sur ses gestes, sur ses attitudes bourgeoises qui faisaient frissonner les moindres carrés de ta peau. Tu l’emmerdais et cette idée réveillait ta fureur, ta rage et ta colère. Plus rien n’avait de place ici sauf ses sentiments. Plus rien n’avait de place, sauf vous, les échos de vos cœurs s’étreignant dans cette lutte acharnée et cruelle dans laquelle vous vous lanciez corps et âme. Cette expression prenait tout son sens pour vous. Il n’y avait plus de séparation entre conscience et acte. La dualité qui pouvait étreindre les hommes, les poussant à la quête de l’apaisement par l’unification, éclatait en milles morceaux ici. Vous ne faisiez qu’un.


    « Tu crois que c'est aussi simple que ça, pas vrai ? Tu crois que tu peux te contenter de débarquer comme une furie et me frapper jusqu'à ce que je te donne la réponse ? Si j'étais toi, j'y réfléchirais à deux fois. » Le jeu semblait commencer. Vous ne vous battiez plus pour ce collier et chacun de vous le savait. L’or, les paillettes, les diamants…quelle importance ! Vous vous battiez pour des idéaux, pour des valeurs, pour vos égos malmenés, pour ce qu’il vous restait : votre dignité. Ah ! Cette dignité qui pousse les hommes aux vices, à la guerre. Cette dignité si fragile et délicate, et pourtant la seule qui reste lorsque les jours se font sombres et les nuits glaciales. Il n’y avait plus qu’elle pour vous réchauffer le cœur, pour vous redorer l’âme. Le reste n’était que foutaise. Mais lui, semblait encore croire au superficiel. Tu ne connaissais pas son histoire, et tu ne voulais surtout pas la connaître, pour ne pas t’encombrer de ses futilités d’enfant, de ses espoirs écrasés. Et pourtant, tu le devinais coincé, à une époque de sa vie, dans une jolie cage dorée, un arrache-cœur qui n’apprendrait jamais de la réalité, ne la montrerait jamais sous son véritable aspect et qu’un jour, il avait décidé de se libérer de cet étau perverti et malsain. Peut-être te faisais-tu des illusions. Peut-être t’inventais-tu une histoire que tu aurais aimé entendre, comme dans ses livres que tu feuilletais dans ces librairies trop pleine de savoir. Oui, tu avais l’espoir qu’il était le héros d’un roman tragique, d’un récit poétique et que la fin se finissait par la mort du protagoniste, écrasé par le poids cinglant de l'existence. Tu espérais qu’il t’apporterait cette satisfaction-là : de pouvoir l’identifier à ces personnages névrosés et détruits qui ravissaient ton imagination silencieuse. Il endossait le manteau idéalement. Dans son regard, dans sa gestuelle, dans cette fêlure que tu voyais parfaitement, car vous n’étiez finalement pas si différents. Et c’était peut-être cela qui le rendait désirable ? Qui animait les quelques nerfs encore capables de survivre sous le torrent de ton corps luttant, luttant, luttant avec ferveur ? Oui, il y avait quelque chose chez lui qui le rendait mystique, comme une chimère dont tu pouvais effleurer le visage. Et le fait même que tu n’avais jamais accepté cet homme dans le creux de tes seins, dans les secrets les plus profonds de ton intimité, dans les lignes mouvantes de ton corps, rendait la personnification plus saisissante. Il semblait inaccessible…et cela parce que tu le voulais, non pas parce qu’il l’était véritablement. Tu le voulais inaccessible, pour ne pas devoir lutter contre toi-même indéfiniment. Pour ne pas céder, pour ne pas tromper, pour ne pas te repentir par la suite. La rédemption, le pardon…Antonin les jetterait au sol et t’humilierait plus que jamais.

    Il s’approchait de toi, semblait vouloir jouer sur les timbres vibrants de vos aventures inabouties. Il connaissait tes frissons, il connaissait une misérable partie de tes peurs. Il savait toucher là où ça faisait mal. Naturellement, tu te reculais ton regard se détournant du sien, tes lèvres entre-ouvertes conjurant le mauvais sort et implorant silencieusement le pardon…« Tu sais que cela n’a plus aucune importance maintenant que tu es au-delà…tu es ma pierre de patience, ma syngué sabour, et si tu persistes dans mes pensées et dans mon cœur, ce n’est que pour entendre mes lamentations, comme un mur qui se déchargerait de mes maux trop puissants. Comment pourrais-je oublier la saveur de notre amour, aussi violent était-il ? Je n’ai pas perdu la mémoire, au contraire…elle se fait prégnante et obsessionnelle, me ramène inlassablement mes erreurs au visage. ô ma syngué sabour, comme j’aurai aimé que tu ne puisses plus voir, que tes yeux soient écorchés vifs et que tes sens s’éteignent dans la douleur…ainsi, j’aurai pu vivre sans avoir le fléau de tes reproches accrochés à l’âme. Tu m’empêches de respirer ma syngué sabour. » Et dans cet instant, les paroles du garçon se faisaient plus profondes…oui, pouvait-elle se battre indéfiniment par la force de son poing ? Pourrait-elle hurler à s’en cracher les poumons et obtenir ce qu’elle voulait ? Il avait raison…rien n’était simple. Rien.

    « Le problème, vois-tu, c'est que tu n'es pas en droit d'exiger quoi que ce soit. » Tu ne sus pas en quoi cette phrase était décidément celle de trop. Tes yeux se relevèrent vers cet énergumène, ce misérable et ta baguette cingla l’air, un sortilège silencieux brisant les barrières dont vous sembliez vous protéger. Plusieurs objets tombèrent des murs et se brisèrent sur le sol. Tu ne contrôlais pas bien les sortilèges, les techniques. Tu avais appris la magie noire et c’était la seule chose que tu maîtrisais vaguement. Voir ici le résultat de ton ignorance, l’adversaire voulu n’ayant pas été touché, mais ce qui l’entourait, la rage explosa dans tes veines, écumant dans tes mouvements, dans ton regard…Tu avais besoin de le frapper, d’éclater sa face contre le sol et de le voir baigner dans son sang. Tu pouvais oublier les sortilèges, tu n’avais plus la force pour cela, plus la concentration suffisante. Tu ne répondais qu’à ton instinct, qu’à l’animal sauvage qui sommeillait en toi.

    « ESPECE DE CONNARD ! C’MENT CA J’PEUX PAS EXIGER QUOIQUE CE SOIT ?! C’MENT CA HEIN ? » Tu te jetais contre lui, tes mains s'agrippant violemment à son cou, dans l’espoir qu’il succomberait. Tu ne lâcherais pas prise. Il pourrait te foutre à terre, t’écorcher la gueule, tu ne lâcherais pas prise. Tu ne vivais que par ta rage. « RENDS MOI C’QUI M’APPARTIENT ENFLURE ! J’VAIS T’BUTER ! PUTAIN J’VAIS T’BUTER ! » Ta voix se brisa soudainement, ton corps aussi, et tu enfonças sans gêne tes ongles dans sa peau pour t’agripper à lui, pour ne pas tomber, pour ne pas faiblir : Rends moi….rends moi ptain merde…j’vais t’latter la gueule…j’en ai latté des gueules salopard….j’vais t’latter la tronche, mais JE VEUX MON COLLIER. JE VEUX MON PUTAIN DE COLLIER ! MON COMBAT BANDE DE CONS ! MON COMBAT CONNARD DE MERDE ! J’me suis battue c’mme une chienne contre les gars c’mme toi ! PUTAIN, j’me suis battue ! J’les ai éclatées ces gueules d’enculés ! J’ME SUIS DONNEE BORDEL DE MERDE ! J’ME SUIS DONNEE ! » Finalement, tes cris étaient destinés à tous, à lui, à Antonin…Tes cris c’était pour les combats gagnés, perdus…tes cris c’était pour la rage des hommes.

    « Rends le moi… » C’était un murmure, ton ultime plainte…tu étais épuisée de cette guerre.
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Message Posté Mar 4 Juin - 15:52.



back to reality
oh, there goes gravity.

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Maintenant, elle faisait parler la colère et la haine. Elle laissait ses espoirs errer dans l'écume des vagues qui déferlaient sur la terre des dernières chances. Le dernier continent perdu à se tenir debout, entre nous, entre tout ce qui pourrait se passer et tout ce qu'on refusait de voir. Elle était comme une furie. C'était Hera qui déversait sa rage à travers un tonerre qui ne lui avait jamais appartenu. C'était le chant du cygne noir qui utilisait ses dernières armes tout en sachant qu'il ne contrôlait plus rien. On ne contrôlait plus rien. Mais il y avait quelque chose de magnifique dans la tempête qui l'habitait. Il y avait de la grâce dans les insultes. Il y avait de la prestance dans la chute. Peut-être parce qu'elle savait que je la rattraperais. Sa baguette envoyait les sorts à travers la pièce. J'entendais le verre se briser. Je sentais l'impact des livres sur le sol froid. J'entendais la chute de tout un monde auquel on renonçait. Mais tout ce que je pouvais regarder, c'était elle. Et elle se rapprochait, encore trop près, encore trop vite, encore trop violemment. Parce que déjà, ses mains serraient ma gorge. Ses ongles s'enfonçaient dans ma peau mutilée. Déjà, l'air se perdait sur le chemin de mes poumons. Déjà, je suffoquais, et je la laissais faire. Parce qu'on se regardait vivre, mais surtout, on se regardait mourir.

« Rends le moi… »

Je regardais dans ses yeux, et je me demandais ce que j'y trouverais. Peut-être que ça serait quelque chose de sacré qui nous aiderait à vaincre tout ce qui était déjà écrit pour nous. Peut-être qu'on l'avait déjà trouvé, et qu'on l'avait déjà perdu. Parce que la vérité, c'était que j'avais arrêté de la contempler. La vérité, c'était que j'empêchais son murmure de m'atteindre. La vérité c'était qu'elle avait foutu un bordel monstre, qu'elle me faisait un mal de chien, qu'elle avait franchi la frontière et qu'à présent, tout était permis. J'ai laissé mes doigts s'enrouler fermement autour de ses poignets et j'ai poussé de toutes mes forces pour qu'elle me lâche. Peut-être que je lui ferais mal, mais j'en avais plus rien à faire. La réalité me dépassait. Les mensonges me dépassaient. La poussière de notre monde dévasté me dégoutait. L'empire des temps perdus n'attendait plus que nous, mais on n'était pas encore prêt à passer l'arche de triomphe. On laissait nos couronnes s'effriter avec tout le reste de nos illusions. Monarques déchus d'un monde qui avait toujours été trop imaginaire. Trop nécessaire. Alors, j'ai pas réfléchi. J'ai pas pensé. Ou plutôt, j'ai pensé au danger qu'elle me faisait courir en étant ici, en foutant tout le décor en l'air. Je pourrais jamais payer tout ce qu'elle avait cassé. Et tout ça, c'était pour un putain de collier. Un putain de collier à la con. Je tenais toujours ses bras, mais à présent je les maîtrisais, et je la plaquais contre le mur. Elle détesterait ça, mais elle n'avait plus le choix.

«  Arrête.  »

J'ai repris mon souffle sans jamais quitter ses yeux. C'était devenu un repère. Pour savoir où se trouvait la lumière, il fallait toujours connaître la localisation des abysses. Mais j'étais déjà dedans jusqu'au cou. J'étais déjà complètement perdu dans le désert du passé. J'hurlais l'angoisse dans un silence inquiétant. Je chassais la peur tout en sachant que je tournais en rond. J'ignorais la vérité parce que je savais que j'étais condamné. On était condamnés tous les deux, c'était ça le pire. On connaissait le début, et la fin, mais on n'avait jamais su de quoi serait fait le milieu. J'ai pris quelques instants pour regarder autour de nous. J'ai admiré le carnage qu'on avait créé. Tout était trop explosif. Tout était trop insignifiant. On se détruisait parce que c'était tout ce qu'on avait. Un putain de collier, et une envie de survivre qui serait toujours plus forte. Ca avait toujours été une histoire de dignité. Quelque chose que les riches ne pourraient jamais comprendre. Quelque chose qui resterait entre nous, parce qu'on avait toujours été plus semblable qu'on l'avait cru. On avait toujours été deux faces d'une même pièce. Mais comme je l'ai dit, c'était plus facile de se haïr, c'était plus facile de s'entretuer sans essayer de comprendre. C'était plus facile de se mentir, oui, c'était tellement plus facile que c'était la solution que j'avais fini par choisir.

«  Bon sang, regarde ce que t'as fait ! On n'est pas à Londres, ici, bordel, c'est pas toi qui fait les règles !  »

Si on nous attrapait, j'étais cuit. Si on nous attrapait, tout tomberait en fumée. Alors mon plan, mes stratégies, mes galères, ils n'auraient servi à rien. Je ne pouvais pas la laisser détruire ce que j'avais mis deux ans à construire, même si les fondations reposaient sur du sable, même si le temps avait fini par me manquer, même si rien n'était jamais acquis. Parce que j'avais pas envie de retourner dormir à la belle étoile contre le pavé froid des rues de Londres. J'avais pas envie de devoir voler ma nourriture parce qu'à la fin de la journée, j'avais jamais assez d'argent pour acheter quoi que ce soit. J'avais pas envie de retomber plus bas que terre juste au moment où j'avais réussi à atteindre la surface. Je me cachais derrière un masque, et le pire c'était que le sourire qui avait été peint dessus ne suffisait plus à faire avaler mes histoires. Je me cachais derrière mon propre reflet et sans le savoir, je creusais ma propre tombe. Parce que je finirai par m'approcher trop près du Soleil, et la chute ferait mal. Le problème, c'était que moi aussi, j'étais compromis. Moi aussi, j'avais du sang sur les mains jusqu'aux coudes. Oui, si on nous attrapait, j'étais cuit. Mais j'avais des choses plus urgentes à régler.

«  Je l'ai pas revendu, ton putain de collier.  »

J'ai reposé mon regard sur elle. C'était froid et sec. C'était dur comme du bitume. C'étaient des dagues enfoncées dans sa peau jusqu'à ce qu'elle se vide de son sang. C'était la vérité. Simplement la vérité. J'avais pas trouvé le courage de la trahir une deuxième fois. C'était profondément stupide, parce qu'on n'était pas amis. On s'était jamais réellement fait confiance. On s'appréciait pas plus que ça. On était des diversions. Des beaux mirages qui nous détournaient de tout ce à quoi on n'avait plus le courage de penser. Dans l'histoire, j'étais le loup. J'étais le loup avide de sang parce qu'elle avait souillé mon honneur. Parce qu'elle me mettait en danger et qu'elle aimait ça. Parce qu'elle représentait le danger, celui que je fuyais, celui qui n'avait pas le droit de me suivre, mais qui continuait à se mouvoir comme une ombre collée à tout jamais à la pointe de mes pieds. J'étais le loup solitaire qui vivait sans attaches parce qu'il avait compris à quel point tout était superficiel. J'étais le loup qui hurlait, la nuit, en repensant à tout l'empire des alternatives déchues. J'étais le loup en colère, qui ne contrôlait plus ses gestes, qui serrait ses bras trop fort parce que la violence avait toujours été notre refuge. Mais elle, elle était la Lune. Alors, j'avais pas vendu le collier.

«  Mais tu crois vraiment que c'est là que tu vas le retrouver ? Tu crois vraiment que je l'ai sur moi ? C'est ça ton plan ? Faire exploser un pavillon de chasse pour un collier à la con ? Réfléchis, bon sang. Pour une fois dans ta vie, réfléchis !  »

Je lui en voulais pas autant que je m'en voulais. C'était comme si on était condamnés à brûler jusqu'à la fin de nos jours. A brûler jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien du tout. A brûler jusqu'à ce que le vent détruise le brasier, parce qu'on résisterait jusqu'à la fin. C'était ça le problème, on résisterait toujours, même si on ne savait plus contre quoi on se battait. Contre moi. Contre elle. Contre le monde entier. Contre tous nos mensonges. Et peut-être que c'était parce que mon visage était trop près du sien. Peut-être que c'était parce que j'avais enfin entendu le désespoir dans son murmure. Peut-être que c'était parce que j'avais plus la force de l'attaquer. Peut-être parce que je me rendais compte qu'en fin de compte, c'était moi le danger, c'était moi qui ruinait son monde et toutes ses chances. Peut-être que c'était parce que je ne voulaispas qu'elle me voit comme un voleur. Je voulais qu'elle croit aux mensonges, elle aussi. Mais peut-être que c'était trop tard. J'ai fini par lâcher ses bras. Par reculer, un peu. Un regard, dégoûté.


«  C'est bon, tu peux l'avoir. J'en veux plus, de toute façon.  »
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Message Posté Mar 4 Juin - 22:58.

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    Tu avais le vif sentiment que tu détruisais son existence comme la tienne. Tu éclatais les barrières, les murailles. Tu entassais les carcasses de vos vies sur le sol et tu explosais le tout dans un immense feu de joie. Oui, tu finissais par vous tuer. Mais le pire dans cela, c’était que tu ne regrettais rien. Tu n’étais aucunement gênée. Tu n’arrivais pas à l’être, tu ne voulais pas l’être. Car en réalité, cette colère, cette haine, c’était la seule façon qui te permettait de parler. Les phrases qui avaient du sens, les mots qui brillaient de par leur signification, tu ne les connaissais pas. Tu n’avais jamais appris à les connaître, à les croiser. Et les seuls que tu avais lu, ne pourraient jamais dépasser tes lèvres….ils sonneraient comme une insulte, ils seraient dépossédées de leur beauté. Oui, ils ne seraient que des mots de plus dans tes phrases impures, indélicates. Ils seraient jetés au sol et personne ne les retiendrait. Les mots n’étaient qu’une faiblesse de plus. Qu’une douleur à rajouter. Alors, tu répondais par tes poings, par tes fracas, par le murmure assourdissant de ton corps qui se déchire, qui crève. Le sang était éparpillé sur le sol, les os se fracturaient, les entrailles se vidaient…et tu étais là, écumante de rage, à bout de souffle. Tes poumons seraient la dernière chose à survivre dans ton organisme déjà trop malade. Tes poumons qui continueraient à respirer, à humer, à sentir…ton cœur était déjà mort depuis si longtemps, que tu avais abandonné la partie, tu avais laissé le trépas l’emporter pour ne plus jamais revenir. Mais tes poumons…eux, ils continuaient de s’ouvrir furieusement dans ta poitrine pour te rendre plus vivante, plus solide. Tes poumons s’étaient ta rage de vivre. Ils hurlaient toujours, encore, à jamais. Ils hurlaient….

    Hélas, ils ne seraient jamais aussi robustes que ses mains sur ta peau. Elles étaient froides…trop froides. Un frisson te parcourut, et tu ne sus plus le temps d’une seconde si tu ne voulais pas tout lâcher et juste attendre qu’il te frappe, qu’il t’éclate sur le sol et qu’il te fasse bouffer toutes tes erreurs. Tu en avais tellement commises, et tu voulais en commettre d’autres, pour te persuader que ton existence ne s’arrêterait pas là. Sauf que dès ta naissance, elle avait signé son arrêt de mort. Ta mère n’avait pas voulu te prendre dans ses bras…peut-être avait-elle l’espoir que ce dernier geste manqué, t’amènerait à te laisser mourir ? Peut-être que tous ses coups qu’elle s’était donnée sur son utérus, sur son ventre n’étaient qu’une ultime façon de t’éjecter de ses entrailles et d’attendre ton décès sans en ressentir la moindre peine ? Peut-être que finalement, tu n’avais rien à foutre sur cette chienne de Terre ? Tu aurais eu vent de tout cela, tu aurais su les actes commis à ton encontre, tu n’aurais pas attendu si longtemps pour t’égorger, pour qu’on t’assassine…mais on t’avait fermé les yeux, bouché les oreilles et tu avais attendu muette et innocente, de comprendre ce message inscrit depuis l’enfance dans ta chair. Le destin n’avait été qu’un ensemble de choses pour te renvoyer la douloureuse vérité au visage : tu n’avais rien à foutre sur cette chienne de Terre. La vie en Pologne, ta pauvreté, Antonin…tout cela n’était que le décor pour te mener aux enfers, pour t’indiquer la sortie, sans aucune subtilité, sans aucune délicatesse. Oui, tu n’avais rien à foutre sur cette chienne de Terre. Mais tu avais lutté, vainement sans doute. Tu t’étais écorchée le visage, les mains, le cœur. Tu t’étais écorchée les jambes, les yeux. Tu t’étais écorchée toute entière, sans jamais laisser paraître une décadence, une chute quelconque. Tu avais été plus forte que la mort. Sauf qu’elle frapperait plus tard, pour mieux te faire sentir le goût âcre de la défaite. La mort c’était une salope qui n’attendait jamais le bon moment, l’instant suprême…elle ne s’exécutait que selon, son bon vouloir, seule maîtresse de l’univers.

    Il te fait mal. Depuis les premiers jours, il t’a faite souffrir. Et il ne s’arrêterait sans doute jamais. Tu sentais toute sa puissance se resserrer sur tes maigres poignets et une plainte s’échappa de tes lèvres, sans que rien ne puisse la retenir. Et quand ton corps vint se cambrer contre le mur, griffant ton dos avec tous les objets coupants qui avaient éclatés dans ta folie, des larmes vinrent perler à tes yeux. Il venait de tuer tes poumons, le dernier organe encore en vie. Tu suffoquais…et il continuait d’exercer son étreinte sur tes membres malingres. Tu n’étais plus qu’une pitoyable, mise dos à sa vie, contemplant sans supplication, son bourreau. Il était magnifique dans ce rôle. Il mettait enfin le splendide manteau pour jouer le dernier acte : « Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable ; Je péris la dernière et la plus misérable. » (Phèdre). Impuissante, brisée, tu n’avais plus que cette folle rage pour te soutenir dans ce dernier instant. Cette rage qui luttait contre la pression, qui te faisait résister. Tu acceptais la mort, mais à la seule condition que tu aurais ta part de vengeance. Il ne devait pas rester impuni, son regard accusateur se posant sur tes yeux. Non, il ne devait pas sortir victorieux de cette guerre…Ah ces guerres qui sont commanditées par les plus rangs et qui ne touchent que les innocents ! Pourtant, vous n’étiez ni l’un ni l’autre. Vous, vous n’étiez que les animaux, les sauvageons, les crevés de ce monde. Vos mouvements, vos gestes n’étaient que contrôlés par cet instinct bestial qui vous remplissait le cœur et faisait tomber les résistances décharnées de votre humanité. Vous aviez perdu votre statut d’hommes, dans vos batailles. Lui comme toi. C’est en cela, que vous vous ressembliez. Dans l’horreur de ce monde, vous n’étiez que les bêtes, que les charognards. Vous voliez l’argent, comme les âmes. Et parfois, vous vous mélangiez les pattes dans le filet d’un chasseur, vos ailes se rétractant près de votre poitrine, votre souffle s’affaiblissant petit à petit…Tu étais le charognard pris au piège et tu abandonnais en cet instant. Tu resterais bloquée contre ce mur et tu continuerais à le contempler dans l’espoir incertain que justice allait être faite.


    « Arrête. » Il ne lâchait pas ton regard et toi, tu ne voulais pas qu’il le lâche. Pas maintenant. Il était la dernière branche à laquelle t’accrocher. Tu voulais le saisir, pour te relever, pour te sortir de ce foutu merdier. Cependant tu savais qu’il serait celui qui te soutiendrait et te tuerait. Tu ne pouvais donc sciemment t’agripper à lui comme à un espoir. Mais comme la conscience est cruelle ! Tu avais perdu la raison et l’honneur dans ces derniers moments, et tu oubliais le poignard qu’il enfoncerait sûrement dans ta peau. Tu tenterais le diable pour encore un peu, de secondes, pour survivre quelques jours, quelques mois, quelques années même. Tu le tenterais et tu te vendrais…la rédemption, le pardon, qu’importe ! Tu ne pourrais que te désoler de tes choix quand la balance choisirait là où elle souhaiterait t’exiler…et tu connaissais déjà la réponse à ce calcul insensé : ton cœur serait dévoré. C’était d’une logique imparable. Sauf que cette logique s’était perdue à mesure que tu avais avancé, tes petites mains battant l’air de la vie, le souffle des enfers…Mais tu sentais depuis longtemps le brasier des abysses lécher tes mollets pour t’emporter dans les bas-fonds de l’horreur… « Rentres ici, avec ton cortège funèbre, rentres ici et prosternes toi devant la sentence originelle. » Tu savais déjà que tu ne te prosternerais jamais et que même brûlée vive, tes yeux lanceraient leur dernier courroux.


    « Bon sang, regarde ce que t'as fait ! On n'est pas à Londres, ici, bordel, c'est pas toi qui fait les règles ! » Quelles règles ? Il n’y avait pas de règles, pas de lois. Vous n’étiez que des animaux qui espéraient survivre, et qui avaient perdu les notions du bien et du mal…alors, quelles règles ? Tu emmerdais les principes, les valeurs. Tu emmerdais les lois, les règles. Le monde fonctionnait selon une liberté indescriptible et silencieuse, qui finissait par contrôler les hommes. Eux, qui croyaient que nous avions la main sur le reste de nos années passées. Mais ils se trompaient. On n’avait le choix de rien, sauf de crever. Encore fallait-il croire que nous pouvions choisir notre mort. Tu voulais lui cracher cette précision au visage, mais tes lèvres restèrent sceller dans un silence pesant. Tu n’arrivais plus à rien, sauf à l’observer, à attendre, tes mains se recroquevillant petit à petit. Tu avais l’impression de revivre une scène qui s’est déjà déroulée...tu aimerais sourire, tu aimerais te ravir de ce souvenir vivace…mais il ne te montre qu’une chose : ta profonde soumission pendant tant d’années. Il écrasait ses lèvres sur les tiennes, tu tentais de mordre cette bouche que tu haïssais et aimais. Il maitrisait les moindres parcelles de ton existence, de ce que tu étais. Tu n’étais qu’un pantin. Et il pouvait te prendre à sa guise, déchirer ta peau sous son irritation. Il t’avait déjà plaquée contre un mur, et tu n’avais jamais pu bouger. Vous ne faisiez pas l’amour, c’était trop violent pour cela. Il te baisait, tout simplement. Il t’arrivait même parfois de pleurer tellement la douleur était lancinante, tellement ton corps était transpercé par sa force. Ton seul mouvement était ce poing qui frappait, frappait encore ce dos trop musclé, trop impénétrable. Sans doute croyait-il que c’était une lubie de ta part…il n’avait pas compris que tu hurlais intérieurement.

    « Je l'ai pas revendu, ton putain de collier. » Ton regard s’illuminq. Ta curiosité se tendit. « Mais tu crois vraiment que c'est là que tu vas le retrouver ? Tu crois vraiment que je l'ai sur moi ? C'est ça ton plan ? Faire exploser un pavillon de chasse pour un collier à la con ? Réfléchis, bon sang. Pour une fois dans ta vie, réfléchis ! » Malgré cette nouvelle, il n’y avait aucun soulagement en toi. En y pensant bien, tu t’en fichais de ce collier. Tu avais eu juste besoin d’exprimer ton deuil, ton passé, ta haine. Et il fallait trouver un coupable. Il était le candidat idéal. Il démontrait d’une telle facilité à rentrer dans ton jeu, dans ta parfaite colère. Il se mouvait parfaitement dans la cruauté de tes gestes, dans ta comédie funèbre. Il te ressemblait tellement que le détruire, te permettait de t’au-flageller et de te repentir. Ça te haïssait de le dire, mais il avait pu décharger une maigre partie de ta frustration, de ta tristesse aussi. C’était ton exutoire. L’homme qui avait libéré les maux qui te rongeaient depuis peu, qui finirait par libérer le reste peut-être…il était l’homme qui avait éveillé des sensations oubliées, des désirs enfouis. Et même s’il était d’une froideur implacable, c’était sans doute cela qui te faisait revenir à la même profondeur, à cette envie néfaste et irrépressible. Tu détestais la chaleur, tu n’aimais que le froid. Tu détestais la gentillesse, tu ne vivais qu’à travers la férocité. Tu détestais l’empathie, seule la souffrance t’enjolivait l’âme. Pire encore tu détestais l’amour, la passion étant l’unique réponse à ce manque profond et douloureux de ton corps, de ton âme, de tes sens endeuillés. August -aussi horrible était la sensation de poser un prénom sur cet ensemble devant toi, sur tous les sentiments contradictoires et mélangés que tu rejetais sur lui- était le vide immense dans lequel ton âme pouvait s’échouer le temps de quelques secondes, de quelques minutes, de quelques heures. August était le chemin vers le soulagement vif et court…mais un soulagement tout de même. Tu étais persuadée de cela. Mais cette idée n’avait pas encore cheminé à l’ensemble de ton esprit et te contenter de le haïr et de lui démontrer ta colère, te suffisait. Les réflexions, les interrogations, l’auto-détermination de son être…tout cela viendrait après. Quand le feu ardent serait atténué.


    « C'est bon, tu peux l'avoir. J'en veux plus, de toute façon. » Ce qu’il y avait de terrible dans cette histoire, c’était cette fin…il avait lâché tes bras, qui étaient retombés lourdement le long de ton corps, tes poignets rouges, presque bleus par endroit, tellement sa fermeté avait été concentrée sur cette partie efflanqué de ton corps. Pour ce qui était du reste, c’était son regard dégoûté qui te remuait…qui te donnait envie de crever. C’était horrible ce regard…pire que les autres…pire que toutes les atteintes….ce regard tu le connaissais déjà trop bien et il te blessait si profondément. Il te rendait si vulnérable et si peinée. Tu restais immobile, figée dans une expression douloureuse. Tes doigts se relâchaient et resserraient incessamment, comme si plus rien n’existait sauf ce mouvement. Alors tout cela pour simplement cette dernière phrase ?...Il y avait encore trop de colère en toi, trop d’émotions mélangées pour le laisser là, juste comme ça, te contemplait avec dégoût…

    « M’regardes pas comme ça. » Tu t’approchas de lui, doucement. Tu vas faire éclater la dernière limite. Tu vas faire éclater toutes les barrières. Toutes les murailles. « M’regardes pas c’mme si j’tais juste… t’sais pourquoi t’veux me haïr… ? c’que je te montre qu’t’es qu’une merde. » Ton corps se colla au sien, ton visage s’avança doucement, près de ses lèvres. Son souffle près du tien, tes yeux mi-clos, cherchant l’ultime aveuglement avant de tomber dans la cage, dans l’enfer sur terre. Une main s’accrocha à ses habits, près de son torse. Elle se voulait aguicheuse, presque sensuelle. Mais en réalité, elle ressemblait plus à une âme en peine qui se suspendait désespérément à sa dernière chance de survie, à sa dernière chance d’espoir même. Cette main remplissait une immensité de souffrances qu’elle en devenait pathétique. Puis tes lèvres évitèrent les siennes, les effleurent à peine, comme le poison dont nous n’aurions pas encore le courage de goûter, la mort se profilant à une vitesse troublante. Tu te glissas vers son oreille et tu déclaras les derniers mots qui clôtureront cette vie, la tienne :

    « T’même pas capable de vendre un collier…t’même pas capable d’me baiser…même crever, tu l’ferais comme une merde.. » Dans le fond cette provocation criait ta solitude et ton mal-être. Tout était redevenu si monotone et déprimant depuis son départ. Tu restais humaine, trop humaine, profondément humaine…T’avais besoin de te sentir moins seule. Et même si tu étais morte depuis longtemps, ton cœur recherchait chaque jour, son dernier battement.

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Message Posté Mer 5 Juin - 16:24.



tout disparaîtra mais
le vent nous portera.

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Je pensais que ça serait plus facile. De partir. De la laisser là, en train de se réjouir parce qu'elle avait enfin retrouvé son collier. Je pensais que ça serait plus facile d'arrêter de la regarder, de la haïr. De laisser la colère et la honte prendre le pas sur tout le reste. Je pensais que ça serait plus facile de lui dire adieu. Parce que c'était là qu'on allait, pas vrai ? On avançait dangereusement vers nullepart. La cité qui a les morts pour princes. Là bas, on était les rois. Les monarques déchus d'un empire de poussière et d'os. Et parfois, on se plaisait à rembobiner. On marchait à reculons, on effaçait les gestes, on regardait la colère s'envoler aussi vite qu'elle était arrivée, on décriait les cris, on attrappait les paroles par la peau du cou et on les assassinait, on faisait le chemin inverse, on sentait nos os se ressouder, on remontait sur les nuages, parce que la vue était un peu plus belle là-haut, on sentait la douleur s'atténuer et on finissait par retrouver deux gosses qui ne demandaient qu'à vivre leurs rêves. Ils se perdaient dans des histoires insensées, ils prononçaient des mots dont ils ne saisissaient que le quart, ils se prenaient pour des héros sans comprendre que le rideau était déjà tombé et que la salle était vide. Et plus on leur disait qu'ils ne se réaliseraient jamais, plus ils y croyaient. La différence entre elle et moi, c'était que j'avait toujours refusé d'abandonner mes rêves. J'avais toujours choisi de contempler les doutes s'envoler en pensant à tout ce qu'ils n'avaient pas encore ruiné. Je ne regardais jamais derrière moi, mais droit devant pour admirer le monde que les regrets n'avaient pas encore fini d'oxyder. J'avais toujours refusé de laisser mes espoirs tomber dans les abysses. Alors je m'y accrochais, je m'y accrochais si désespérément que j'avais jamais vu que ce que je tentais de saisir, c'était rien d'autre que de l'air. Du vent. Rien. Alors, je finissais toujours par laisser la gravité me rattraper. Mes ailes s'effritaient. Les plumes devenaient des cendres froides qui se désagrégeaient dans l'air du plus froid des monstres froids. La réalité s'offrait à moi de la façon la plus dure qui soit. Elle broyait mes os, elle dévorait mon esprit. Elle me tuait.

« M’regardes pas c’mme si j’tais juste… t’sais pourquoi t’veux me haïr… ? c’que je te montre qu’t’es qu’une merde. »

Un rictus et la haine était de retour. Elle avait raison. Je vivais dans un monde qui ne m'appartenait plus. Je me fondais dans le décor en espérant qu'on ne me découvrirait jamais. Mais j'étais pas un caméléon. J'étais l'intrus. J'étais l'imposture la plus cruelle et la plus destructice. J'essayais de trouver ma place dans un univers qui m'avait déjà chassé depuis longtemps. J'essayais d'appartenir à ce monde où tout brillait trop fort, et plus je m'enfonçais dans les mensonges, plus c'était difficile de faire comme si la rouille était une pierre précieuse. Je trompais le monde avec mes sourires et mes costumes. J'avançais masqué, parce que c'était toujours comme ça que je m'étais protégé. Tout s'accumulait sur mes épaules, le poids de toute une illusion que j'avais créée et qui me dévorait. J'étais l'auteur de ma propre malédiction. J'étais l'orchestrateur de ma propre perte. J'étais l'origine de ma propre chute. Parce que j'étais à la croisée des mondes, incapable de choisir entre celui qui serait toujours trop grand, et celui qui serait toujours trop petit.

Elle s'approchait. Elle s'approcha trop près. Je pouvais sentir son corps contre le mien. Son cœur battre contre mon torse. Encore une fois, elle froissait mes habits. Sauf que cette fois, j'y accordais pas la moindre importance. Parce que son visage vint se coller contre le mien. Et moi, je luttais. Je luttais de toutes mes forces contre tout ce qui me poussait à rester. Je luttais contre mes yeux mes envies, mes pulsions. Je me récitais ma colère et ses outrages comme une poésie qu'on a tellement bien appris qu'on n'en comprend plus le sens. Je la laissais prendre un contrôle que je ne lui avais jamais donné. Elle jouait avec moi. Elle faisait danser ses lèvres autour des miennes. Elle jouait avec moi, putain, et j'étais pas capable de résister. Parce qu'elle avait raison. On était des crevards. On était ceux qui finiraient comme des chiens, dans la pauvreté et la misère. On était ceux qui ne vivaient pas. On était des morts qui marchaient, des morts qui respiraient, des morts qui savaient. On était des squelettes qui se battaient contre toutes les forces qui voulaient les réduire en cendres. Moi, je mentais. Elle, elle affrontait la réalité avec une force que je ne possèderai jamais. Tout ce qui nous rendait humain, tout ce qui nous laissait vivre, tout ce qui laissait nos poumons se soulever, nos cœurs battre, c'était l'honneur. Ce sentiment qu'on valait plus que tout ce qu'on avait. Ce sentiment qu'on n'était pas que des animaux. On était pire. On était humains. Sa bouche contre mon oreille. Et un murmure assassin.

« T’même pas capable de vendre un collier…t’même pas capable d’me baiser…même crever, tu l’ferais comme une merde...  »

C'était comme une décharge électrique qui remontait le long de mon échine. C'était quelque chose qui brûlait à l'intérieur de mon être. La honte et la colère se mêlaient dans une envie que je n'avais jamais connue auparavant. Elle me provoquait, et je tombais dans le piège. Elle me disait mes peurs à voix haute, et ça suffisait à déclencher la tempête. Elle me confrontait à mes cauchemars. Elle les laissait me dévorer juqu'à ce qu'il ne reste plus que du désespoir. Et le désespoir, chez moi, avait cette incroyable capacité à se transformer en violence. En une fougue brutale et impulsive qui prenait le contrôle de tout mon corps, comme un poison ou un des sortilèges dont on connaissait tous le nom, mais dont on ne prononcerait jamais les mots. Rien ne pourrait l'arrêter. Peut-être que c'était beau, de se perdre l'un dans l'autre, d'enterrer la peur juste l'espace d'un instant parce qu'on trouvait enfin la force d'y faire face à deux. Peut-être qu'il y avait de la beauté dans la violence de mes gestes. Dans ma main qui empoignait sa gorge et qui la plaquait contre le mur. Dans mes lèvres qui se posaient sur les siennes et qui en prenaient possession. Dans ma langue qui forçait le barrage comme si ça n'avait plus d'importance. Dans mes mains qui, déjà, s'aventuraient sur sa peau, déjouant les ruses de ses vêtements.

« Tu sais pas de quoi je suis capable.  »

C'était ça que ça faisait, d'être tellement brisé que rien ne pourrait jamais vous réparer. C'était une guerre constante, une bataille qui ne s'abandonnait pas, parce que l'issue avait toujours été la mort. Mes yeux se logeaient dans les siens, à la recherche des peurs et des regrets. A la recherche du futur, mais je ne trouvais rien. Mes yeux, ils prenaient l'apparence d'un défi. Un défi présenté les nerfs à vif, parce que j'avais plus rien à perdre, et j'étais sûr qu'elle non plus. C'était dangeureux, et je jouais avec le feu, parce qu'elle avait toujours refusé auparavant. Mais depuis le début, je regardais les murailles tomber, les défenses s'écrouler. Les lames étaient de moins en moins affutées. Les coups étaient de moins en moins fatals. Alors ma main glissait depuis son dos jusqu'à sa taille, depuis sa taille jusqu'à son abdomen. Et elle est descendue d'un coup pour se loger là où on lui avait toujours refusé le droit de cité. C'était brutal. C'était impulsif. C'était trop rapide. C'était violent.

« Tu sais rien.  »

Mais cette violence, personne ne la comprendrait à part elle.

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Message Posté Mer 5 Juin - 19:41.
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    Tu te demandes les raisons qui t’ont poussée au vice, à cette damnation, à ce non-retour. Tu cherches, tu te questionnes, mais rien ne vient sauf cet infatigable désir. Il n’y avait rien de plus violent que cette envie, rien de plus aliénable que cette crevante inclinaison. Tu aurais aimé ne jamais ressentir cela. Ne jamais en avoir besoin. Tu aurais aimé porter l’habit noir toute ton existence et ne jamais goûter à nouveau aux plaisirs charnels qui finissent par être plus douloureux qu’agréables. Oui, tu aurais aimé avoir cette force, avoir cette patience, avoir cette vertu. Mais tu n’étais ni la Princesse de Clèves, ni bonne sœur. Tu te contentais d’être humaine et d’écouter tes sens et tes pulsions, tout en tentant vainement de les réfréner. Ce qui était terrible, c’est que dès ce premier jour, dès qu’il t’avait croisée, tu savais que la descente aux enfers finirait par arriver. Il t’attirait avec une bestialité affolante, tu le désirais jusqu’à te perdre dans ses soupirs. Pourtant, tu aurais apprécié que les événements se déroulent autrement. Qu’il ne te percute jamais dans l’Allée des Embrumes, que jamais il ne puisse te revoir, que jamais vous ne passiez des moments ensembles, que jamais il ne te voit nue, que jamais il ne frôle ta peau, que jamais ses lèvres se posent sur les tiennes avec l’amertume et la colère que vous mélangiez dans vos baisers trop furieux. Pourtant, tu ne pouvais continuer à nier l’évidence : tu avais tout fait pour en arriver là. Maintenant que les barrières étaient brisées, tu ne pouvais retourner en arrière. Le monstre qui poussait en toi et dévorait tes entrailles, n’attendait que ce dernier plaisir…tu devais lui céder.

    Sa main s’agrippa à ton cou, ta tête se pencha légèrement en arrière, décrochant sa dernière inspiration. Tu suffoquais, tu te tuais. Ton dos cogna le mur, tes lèvres s’entrouvrirent sous l’impact. Et puis il y avait sa bouche trop exaltée sur ta tienne…Tu étais abasourdie, stupéfaite, perdue dans une étrange léthargie, te contentant d’oublier et de te perdre dans cet échange silencieux. Tes yeux se fermaient et se rouvraient, dansant au rythme de vos baisers, de vos souffles qui se mélangeaient, de sa langue qui frappait contre tes lèvres, contre ce lieu impur et impuni. Tu avais oublié cette saveur…tu avais oublié, au point que ton corps restait pétrifié, tes mains se raidissant pour ne pas rompre ce moment puissant, ce moment délicieux. Puis il y avait les siennes qui caressaient ton être, ton âme, tes blessures, tes sens…les frissons de ta peau, les crispations de ton cœur. Deux entités finissaient par se nourrir en toi. Il y avait Stan, celle qui ne voulait que cela. Celle qui voulait tomber dans ces abysses, dans les enfers. Et il y avait l’autre, l’ancienne toi, qui criait, qui hurlait…elle ne voulait pas de lui contre ta peau. Elle ne voulait pas de cet homme près de ta bouche, près de ton corps. Elle ne voulait qu’un autre, qu’un mort, qu’une saloperie de mort. Sauf que ce mort-là, elle l’aimait si profondément qu’elle aurait donné corps et âme pour ne pas salir son image, pour ne pas le trahir.

    « Tu sais pas de quoi je suis capable. » Non, tu ne savais pas. Tu ne connaissais rien de lui, sauf des bribes de son existence, des déchirures qu’il avait traînées au sol pour les écraser à jamais. Mais tu les avais attrapées entre tes mains et tu avais recollé quelques morceaux, reconstituant un puzzle incomplet et difficilement compréhensible. Non, en effet, tu ne savais rien. Tu voulais juste découvrir cela, juste sentir un peu de cette chaleur humaine contre ta peau, juste te laisser mourir le temps de quelques secondes, quelques minutes. Tant pis si la chute en serait terrible par la suite. Tant pis si tu te sentais si coupable. Ton esprit n’était plus que cette immensité de confusion et de frustration, qui t’amenait à choir. Tu ne voulais pas savoir de quoi il était capable…tu voulais le voir. Même si cela signifiait que tu reniais une part de ton passé, de tes erreurs, de tes promesses. Tu lui en avais faites des promesses ! Tu l’avais chéri de ton amour, vos corps se mélangeant, ses mains épousant tes formes. Tu en avais dit des « je t’aime ». Tu lui avais tout donné, absolument tout. Tu lui avais promis que même dans la mort, tu resterais fidèle à cet homme adoré. Mais finalement, tu n’étais qu’une belle salope non ? Oui, tu n’étais qu’une belle salope qui allait te laisser prendre par un parfait inconnu, pour le seul plaisir du sexe. Quelle ignominie ! tu avais envie de chialer, mais rien ne te poussait à stopper le début de cette aventure lancinante, obsédante, douloureuse. Rien. Tu fermas les yeux pour arrêter de penser, pour empêcher tes larmes de couler, pour t’empêcher de vivre. C’était si délicieux et si saumâtre à la fois. Tout hurlait en toi, tout. Mais qu’importe, vous veniez de franchir le dernier pas.

    « Tu sais rien. » Ton dos se cambra, tes lèvres se décrochèrent des siennes et ta main vint se suspendre à sa nuque dans l’espoir qu’il te retiendrait, qu’il ne te laisserait pas t’effondrer. Tu n’aurais jamais la force de te relever. Tu n’aurais jamais le courage d’affronter cette perdition. Tu n’aurais jamais l’honneur, la dignité suffisante pour résister. T’étais en soins palliatifs, t’étais dans la dernière ligne droite avant la mort. T’étais sur la ligne verte. Ton cœur explosa dans ta poitrine, tes larmes finirent par émerger, traitresses. Elles s’échouaient sur ta peau, symbolisant tous les souvenirs enfouis. Antonin…tu te ressassais son prénom inconsciemment et il t’arrachait les entrailles. Il jurait contre toi, te frappait, te jetait au sol. Antonin…il ne pouvait disparaître. Sentant le liquide sur tes joues rougies, par vengeance contre cette impuissance, contre ce destin, contre l’homme que tu avais aimé, tu l’embrassais de nouveau avec colère. Cela avait un goût acerbe, mais tu continuais. Tu voulais faire éclater les limites, briser ton âme. Et tu n’avais pas trouvé meilleur moyen. Tu le laissas te toucher, déjouer les secrets, déjouer la terre. Tu le laissas te toucher même quand sa main atteint les illusions et les mystères, l’intimité de ton corps, les crispations de tes mains. L’une d’elle s’était enroulée autour de son poignet, et enfonçait ses ongles dans sa chair. Il était ton dernier secours et paradoxalement, l’horreur absolue.

    « J’te hais…j’te hais. » Tu prononçais ses quelques mots entre deux baisers, usant de ta rage, de ta violence. Tu prononçais ses quelques mots pour te sentir moins coupable, plus humaine. Tu prononçais ses quelques mots pour oublier. Mais le mal était fait. Tu avais accepté ses mains sur ta peau, sa bouche près de la tienne. Et même si tu étais épuisée de toute cette violence, il y avait encore une part de toi qui voulait se battre. Le combat n’était donc pas terminé ? Tu n’en savais rien. Tu voulais croire le contraire. Tu en avais l’espoir. Un espoir de fou, sans doute. Mais c’était là, l’ironie de ta vie : tu refusais les espoirs, tu refusais les désirs et tu y tenais toujours avec autant de ferveur. Tout n’était qu’une merveilleuse tragédie. Tu sentais ton souffle sur ta peau et tu voyais chacune de tes murailles tomber devant tes yeux. Tu avais mal. Tu avais si mal. C’était le baiser interdit, le baiser maudit. Il était Adam et tu étais Eve : tu venais de croquer le péché mortel. Et ça t’effrayait. Tu étais morte de peur, tu tremblais, tu frissonnais…pourtant pour la première fois tu ne le repoussais pas. Au contraire. Tu le voulais plus encore.

    « Me laisses pas… pas tomber maintenant» L’ultime supplication, ce murmure, pendant que ta tête venait choir dans le creux de son cou, tes lèvres n’ayant plus la force pour l’embrasser. Tu semblais si faible, si femme, si humaine, si triste ainsi. Pour la première fois depuis votre rencontre, tu t’avouais vaincue. C’était abominable, humiliant, mais c’était la réalité. Tu te dévoilais faiblement. Tu montrais les écailles de ton passé. Tu avouais à demi-mot les souffrances et les peines. Tu avouais que l’on t’avait malmenée en haletant, en tremblant pour décrocher tes vêtements, pour te révéler à lui, pour donner ton corps. Tu t’étais reculée et chacun de tes mouvements devenaient une torture. Tu crevais…tu crevais. Alors, tu abandonnais cet obstacle. Ta peau était presque dénudée, tes tatouages visibles, les stigmates de ta vie criant sur les parcelles de ta chair. Mais tu n’avais plus le courage pour te faire aguicheuse, pour user de tes charmes, pour enlever le reste de tes habits pour jouer avec les siens. Tu te laissais tomber, ton corps se collant au sien, tes lèvres recherchant encore la chaleur tueuse de sa bouche, tes mains se tenant à son dos, sa nuque. Tu allais mourir.

    « Oui…j’te hais. » Mais ton corps disait l’inverse. Tu ne vivais qu’à travers un dernier désir, un dernier souffle…
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Message Posté Jeu 6 Juin - 15:27.



dig up her bones
but leave her soul alone

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Les contradictions devenaient de plus en plus dangereuses.Je sentais son visage humide contre le mien, mais elle continuait à m'embrasser. Je goûtais à ses larmes en même temps qu'à sa salive. Elle enfonçait ses ongles autour de mon poignet, mais son dos se cambrait pour m'encourager. J'avais de plus en plus de mal à saisir la vérité dans tous ses mensonges. C'était comme un fantôme, elle me glissait entre les doigts, et plus je la chassais, plus elle s'éloignait. C'était comme un fantôme, elle était morte mais elle était là. Cette fille, c'était pas une énigme. C'était pas un mystère. C'était un tas d'os qui se battait pour sa survie. Un squelette qui construisait des forteresses que personne ne pourrait jamais pénétrer. Elle dansait dans la tempête, elle luttait contre le vent qui emportait tout le reste. Et à la fin, il ne restait plus qu'elle. Elle et les débris. Elle et les lambeaux de rêves. Elle et les éclats de rage qui s'imbriquaient à nouveau pour affronter la prochaine tornade. Et au fond, c'est là que j'ai compris qu'on n'était pas si différents. Le monde était une pierre tombale et on essayait de fuir ce moment inévitable et pourtant si lointain où la terre nous recouvrirait tout entier. Le monde était fait de marbre, et on retardait le moment où nos noms rejoindraient l'infinité des autres dans des gravures minables. On essayait de dessiner l'épitaphe tout en sachant que personne ne la lirait jamais. Et les barreaux tombaient sur les fenêtres de l'Hôtel Paradoxe. On s'enfermait. On s'enfermait sur une île et on envoyait le monde entier se faire foutre. On laissait la violence de la misère prendre le dessus sur les conventions. On laissait le désespoir se loger au creux de nos reins. Au fur et à mesure que les murailles tombaient, on oubliait pourquoi on faisait ce qu'on faisait. Peut-être parce que ça faisait trop mal de se rendre compte qu'on avait besoin l'un de l'autre. Peut-être parce qu'on se rendait compte que l'indépendance ne servait à rien si on la vivait seul. Peut-être qu'on s'avouait enfin combien on était faibles tout en essayant de se montrer fort. Parce que la violence était l'arme des faibles. De ceux qui n'avaient plus le choix.

« J’te hais…j’te hais. »

Elle mettait un prix sur mon âme, un prix sur mon nom. Elle me noyait dans le vide pour attraper ma main quand je commençais à couler sans se douter que c'était moi qui finirait par la faire tomber. Et la vérité, c'était que je la haïssais aussi. La vérité, c'était qu'elle avait tué ma fierté. Elle avait dévoré mon honneur. Elle m'avait montré mon reflet dans le miroir, celui que je ne pouvais pas fuir. Mais j'essayais encore, malgré tout. J'essayais de fuir cette image que j'avais toujours refusé de voir. Je valais mieux que ça. Je valais mieux qu'elle. Et pourtant j'étais exactement comme elle. J'étais un crève-la-faim qui tombait tous les jours un peu plus bas jusqu'à atteindre le centre de la terre. Je laissais la gravité m'attirer jusqu'au bout, parce que j'avais brûlé mes ailes et persone ne pouvait réparer ce qui était déjà tombé en cendres. Mais ici-bas, rien n'est flamboyant, rien n'est fulgurant, rien n'est fait de lave volcanique ou de flammes éternelles. Ici-bas, tout n'est plus que poussière et temps perdu. On se perd dans un labyrinthe de miroir, on essaie de briser les glaces mais elle se reconstruisent aussitôt. On ne peut pas fuir pour toujours, alors on fuit jusqu'au moment où on a fait le tour du monde. On laisse nos lèvres se perdre et se retrouver. On laisse nos paupières tomber, et on les ouvre à nouveau quand la vue de tous nos regrets n'est plus supportable. On laisse nos corps nous dépasser et le destin se tracer sans le suivre.

« Me laisses pas… pas tomber maintenant.»

Son murmure, c'était un beau naufrage. On contemplait le navire couler jusqu'au fond de l'océan. On assistait à la déchance de nos songes et on hurlait dans l'eau parce que personne ne nous entendrait, là bas. Sur le sol de nos regrets s'étalaient les épaves vides et les trophées égarés. Epargné par la fureur des vague, le paradis perdu s'offrait à nous dans toute sa splendeur et dans toute son horreur. Elle m'avouait ses secrets, son visage réfugié dans le creux de mon cou. Elle me dévoilait sa douleur tracée à l'encre sur sa peau. Elle exposait son passé dans un dernier élan désespéré. Elle démasquait ses peurs, et je me rendais compte qu'elles n'étaient pas si différentes des miennes. Elle me montrait sa colère dessinée dans un noir trop profond sur ses bras. Et je regardais tous les rêves qu'elle avait peint sur sa peau toujours avec le même frisson. Je savais ce qu'elle était. Je savais en quoi elle croyait. Elle faisait partie de ces gens qui pensaient encore que la magie noire était la solution. Elle attendait la victoire des ténèbres comme on attend un prophète. Peut-être que, dans ce monde-là, on aurait pu exister. Peut-être que, dans la terreur et la haine, on aurait pu vivre comme on le voulait. Mais le monde était déjà sombre. Le monde était déjà brûlé, brûlé jusqu'à l'os. La terre était déjà souillée par le sang. Les hurlements n'avaient jamais quitté le ciel. Parfois, dans la nuit, on pouvait même les entendre, les réminiscience de ce passé qui refusait de nous quitter. Et, si on regardait bien, on pouvait voir le nom des morts tracés dans les constellations, gravés dans des nébuleuses déjà salies. On se demandait ce que les étoiles pensaient de nos guerres. On n'avait jamais de réponse. Parce que l'être humain n'avait jamais trouvé la clé. Alors il continuait à s'enfermer dans des cages tout en croyant qu'il était libre. Il ne sentait jamais le regard désapprobateur de la Lune. Il n'écoutait jamais les avertissements du Soleil. Il suivait la voie royale vers les terres d'Hadès tout en goûtant au nectar des dieux. Et comme j'étais pas différent, j'ai enlevé mon pull et ma chemise, puis j'ai défait ma ceinture.

« Oui…j’te hais. »

Elle a repris possession de mes lèvres. Elle a laissé ses mains se promener dans mon dos. S'échouer sur ma nuque dans sa fragilité drastique. J'ai laissé les miennes continuer à jouer avec elle. J'empoignais ses cuisses pour la sentir contre moi. J'englobais ses seins pour arracher son cœur. Et soudain, tout n'était plus qu'une question de survie. Je prenais toutes les forteresses. Je faisais tomber tous les murs. J'égorgeais la peur et la douleur. Je les laissais crier, hurler jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien, pas même l'écho de leur douce agonie. Je me nourrissais de sa haine. Je me nourrissais de sa haine et de sa colère. C'était plus une guerre, c'était un duel. Un duel à la vie à la mort. Et une des alternatives avait toujours été impossible. Je m'abandonnais dans nos rêves perdus. Je m'abandonnais dans notre propre cupuditié, dans cette envie de vivre, de vivre juqu'à en crever. Dans ce dernier instinct, si pressant et si urgent que rien ne lui résisterait. Et ça serait un désastre, parce qu'on en reviendrait toujours au même point. Mais ça serait un désastre magnifique et éphémère. On savait mieux que personne combien le temps était précieux. Alors on avait décidé de ne pas le perdre à s'aimer, à trouver des raisons, des prétextes et des excuses à la con. On avait décidé de gagner du temps, d'ébranler toutes les étapes, d'évacuer tous les chemins et de couper par les champs désertiques. On n'attendait pas de miracle parce qu'on savait qu'ils n'existaient pas. On n'attendait pas la lumière parce qu'on s'enfermait volontairement dans les ténèbres et on jetait la clé dans le néant qui avait toujours composé nos existences. On n'avait pas de principes, plus de lois, plus rien. Alors on comblait tous les vides que la peur avait créés tout en sachant très bien que ça ne changerait rien, puisque demain, on en serait toujours au même point. Et le pire, c'était que je croyais encore que je contrôlais ce qui nous arrivait. Je croyais encore que je possédais la maîtrise du temps. Le mensonge ressemblait trop à la réalité.

« Fais le en silence. »

Une dernière tentative de conserver ma fierté. Un dernier mensonge pour me laiser croire que j'étais encore maître de mes mouvements. Mais déjà, ma main tirait ses cheveux en arrière pour révéler son cou dans lequel mes lèvres se perdaient. J'oubliais ses supplications. J'oubliais ses murmures et ses soupirs. J'oubliais tout ce qui me retenait, parce que je savais qu'elle en avait plus envie que moi. J'oubliais qu'elle était un cygne noir, j'oubliais que ses plumes dégageaient ce parfum toxique dont je m'ennivrais sans me lasser. J'oubliais que sa peau était hantée par des forces qui me dépassaient. J'oubliais. Je la poussais dans le vide sans penser aux conséquences. Je la jetais dans l'eau sans regarder l'onde se disperser. Je nous regardais tout détruire et tout casser. Je regardais nos ombres dépasser nos corps pour ne pas voir tout ce qui était interdit. J'oubliais. Puis j'ai plongé mon regard dans le sien. J'y ai cherché l'accord, ou les regrets. J'y ai cherché l'avertissement, ou l'autorisation. J'y ai cherché les erreurs et les solutions. J'y ai cherché l'aube et le crépuscule. J'ai compris que, peut-être, il n'y en avait pas. J'ai compris qu'elle était aussi perdue que moi, mais que tout prendrait son sens ici. La colère absurde, les battements de cœur, les rythmes effrenés, les cris, les larmes, ils ne se résumaient qu'à ça, à ce moment précis où tout se perdrait avec nous. Je continuerai à être odieux. Elle continuerait à me haïr. Mais on le ferait bien. Alors c'est là, enfermé dans un pavillon de chasse, les pieds dans le verre qu'elle avait brisé, contre un mur froid, au milieu des fruits de la colère et des sorts mal tombés, c'est là que je l'ai prise.

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Message Posté Dim 9 Juin - 17:13.
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    « Fais le en silence. » Tu abandonnes les espoirs, tu retrouves la haine et le ton acerbe. Et c’est ainsi que devait se terminer cette aventure. C’était une évidence, n’est-ce pas ? Rien n’aurait pu être agréable, rien n’aurait pu être douceâtre. Vous étiez sur un champ de bataille, répondant à des actes insensés, à des désirs intenables. Vous étiez dans une explosion qui n’avait pas terminé son œuvre. Vous ne viviez que pour cette agressivité qui allait déflagrer et envahir les parcelles de votre peau, les trous béants de vos entrailles, les crevasses de vos esprits. Et c’était la magie de tous vos mensonges. Espérer que tout allait finir par se combler. Vous inventiez des personnages, des phrases, des mots que vous lanciez pour vous donner plus de force, plus de véracité. Vous vous inventiez votre propre personne et vous mentiez. Encore. Toujours. Seulement parce que la vérité était impossible à croire, à imaginer. Simplement parce que la vérité était douloureuse. C’était tellement plus facile de se cacher derrière des fausses apparences, des fausses histoires. C’était tellement plus facile, que ce n’était finalement que la seule solution pour éviter le jugement dernier. C’était votre solution.

    Tu oublies un peu plus, à chacun de vos souffles, de vos murmures inavoués. Tu oublies et tu te jettes dans cette violence qui t’étreint le cœur. Ses mains sur ta peau, ton corps contre le sien. C’est terrible, c’est étourdissant. Tu aurais voulu que ce plaisir ne s’arrête jamais. Qu’il te maintienne encore un peu en vie. Parce qu’ainsi, tu te sentais libre de toutes ces pensées qui te ramenaient sur terre et t’étouffaient. Ainsi, là, ses mains jouant avec tes formes, ses lèvres usant des tiennes, tu avais le vague sentiment que tu étais amnésique et que rien, ne pourrait jamais raviver les souvenirs douloureux de ton existence. Ainsi…tu avais la simple impression que tu n’étais qu’un ensemble de nerfs, de sensations qui se tendaient sous cette envie, sous les effleurements. Ainsi…c’était tout naturellement agréable et délicieux. Pourtant, la chute allait être douloureuse. Tu savais que tu allais te torturer l’âme. Mais le mal était fait. Tu jouissais sans entrave de toutes ces erreurs et de tous ses sentiments perdus. Alors à quoi bon ressasser ? Tu aurais voulu réfléchir de la sorte et ne pas avoir cette petite voix dans le coin de ta tête qui vociférait inlassablement…Mais elle était là, et quoique faible, elle restait présente. C’était une forme d’acouphène, dont tu t’habituais, mais qui suivait chacun de tes mouvements, de tes essoufflements, de tes suffocations. Qui suivait tes lèvres qui se perdaient dans les siennes, puis venaient s’échouer dans le creux de son cou. Qui suivait tes mains qui s’agrippaient violemment à sa nuque. Qui suivait tout, jusqu’à en perdre la raison.

    Puis tout s’estompe, comme un dernier battement d’ailes. Tu restes un moment contre cet homme que tu hais si profondément, ta respiration haletante. Tu ne veux plus bouger, tu ne veux plus avoir à faire face à la réalité. Tu aimerais rester là, et continuer ce jeu enivrant pour que plus rien ne t’atteigne. Mais tu sais que cela est impossible. Tu sais que les Retourneurs de Temps n’existent pas pour ce genre d’acte. Tu sais que cela devait arriver. Tu le sais et tu l’as voulu. Pourtant rien n’enlève cette culpabilité qui grandit en toi, qui remplit tes veines comme un poison. Alors tu t’éloignes de lui, avec dégoût, tes mains tremblantes essayant désespérément de calmer la crise en prévision. Tu as besoin d’hurler, de crier ton désarroi, de te punir plus vigoureusement encore. Sauf que tu es si tétanisée, que plus rien ne peut animer ta haine et ta colère. Plus rien. Tu attrapes tes vêtements, enfiles le tout rapidement, comme si tu cherchais à rattraper ce temps perdu, ce temps que tu aimerais oublier.

    « Faut qu’tu casses. Vite. » Tu te retournes vers lui, tes yeux embués par les larmes, ta bouche légèrement entrouverte, tes lèvres rougies par l’effort, tes joues pourpres. Tu te retournes et tu as envie d’exploser l’univers. D’exploser le monde qui vous entoure. Tu te retournes et les limites se jettent sur toi et t’assaillent de leur reproche et de leurs cris stridents. Tu serres le poing et contemples ce qui vous entoure pour ne plus concentrer ton regard sur lui. Tu es morte de honte. Tu es la seule responsable et tu ne peux lui reprocher. Pourtant, tu aimerais l’inclure dans l’horreur de cette situation. Tu aimerais le blâmer et lui faire endosser le mauvais rôle. Tu aimerais qu’il crève. Oui, tu aurais aimé qu’il crève et tu t’étais contentée de baiser avec. Quelle ironie. Quelle cruelle ironie.

    « J’me casse moi. Faut qu’tu m’files le collier. T’m’envoies un truc pour que j’te retrouve. Puis…on s’oublie. » Tu attrapes ta baguette, fais un léger mouvement et quelques objets viennent retrouver leur place, se réparer. Pourtant tu n’arrives pas à laisser l’endroit tel que vous l’aviez trouvé. Tu ne maîtrises pas assez les sortilèges pour cela. Face à ce dernier combat que tu ne veux plus gagner, tu sors de ce lieu d’effroi et de damnation. La culpabilité te remplit déjà entièrement.

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