Aujourd'hui, les premiers rayons s'étaient levés et s'étaient jetés sur les façades du Manoir des Granace. Il n'y avait pas beaucoup de nuage en ce début de journée, et quelques heures passèrent avant que les deux seuls habitants ne se lèvent pour commencer une nouvelle journée.

Les deux habitants en question étaient Kebinus et Henri Granace, les deux seuls propriétaires des lieux. Henri était beaucoup plus vieux que Kebinus, même si la barbe que portait l'ancien professeur d'Histoire de la Magie se faisait plus grande que son frère aîné. Les deux frères se haïssaient, dans le monde de la sorcellerie, c'était bien connu. D'un côté, le vieux politicien, toujours derrière le dos du Ministre, de l'autre le professeur, toujours en train de soutenir les élèves du mieux qu'il peut, de les protéger, et d'enseigner les valeurs que Dumbledore enseignait autrefois, des caractères, des centres d’intérêts, des vies bien différentes faisaient le présent de ces vieux hommes, ne se supportant plus du tout.
C'était donc pour cela, que, après la mort des parents et derniers occupants du Manoir Granace, les deux frères avaient décidé à tout jamais de se séparer. Kebinus décida d'aller s'installer dans le jardin du Manoir, dans un petit pavillon d'un vingtaine de pièce avec un tour en plus, pour y vivre tranquillement, alors que son frère vivait tout seul dans le grand manoir, entre fêtes politiques et tous rassemblement inutile et chiant. Kebinus passait ses vacances et quelques week-end au Manoir, mais la plupart du temps, il avait des appartements à Poudlard, puisqu'il y enseignait, enfin, jusque maintenant. Après de nombreuses années à enseigner à Poudlard, presque cinquante, il décida de prendre un peu de repos pour pouvoir en apprendre plus sur l'origine des Reliques de la Mort, non pas pour les posséder, mais pour découvrir les moindres détails de l'origine du mythe.

L'endroit où vivait Kebinus était un magnifique et en même temps étrange endroit. Le pavillon était simple, accueillant, chaleureux. On y entrait par une porte au centre du petit bâtiment, et on se trouvait dans une petite pièce circulaire, avec un tapis en son centre. Quelques tableaux étaient accrochés, et un lustre pendait. De cette salle circulaire, trois possibilités de marche s'offrait aux visiteurs. A gauche, cela donnait sur un salon, puis une salle à manger. En face de la porte d'entrée, on pouvait voir un petit couloirs avec quelques portes. Pour finir, à droite, on avait accès à un lieu assez unique, où Kebinus passait la plupart de son temps. On y voyait des piles de livres un peu partout. Les murs étaient cachés par de grandes bibliothèque, et au centre de la pièce, se trouvait un bureau, avec de nombreux parchemins, livres et objets posés dessus. De nombreuses objets étaient posés partout, sur plusieurs tables, sur le sol, dans les bibliothèques. On voyait quelques signes des Reliques de la Mort, des repliques de la Baguette de Sureau, la cape d'invisibilité et de la Bague des Gaunt étaient posés sur une des tables. Les fenêtres donnaient sur le parc du Manoir. On savait qu'il y avait d'autres pièces mystérieuses, Kebinus possédait aussi une chambre et un observatoire dans son pavillon.

Kebinus, avec son habituelle robe de sorcier fluide, son chapeau pointu et sa barbe grise tournait en rond dans son bureau, en réfléchissant à beaucoup de choses. Quelques fois, il s'arrêtait devant la fenêtre, contemplait le manoir, puis repartait dans ses pensées. Il ne fit pas un geste, ni un bond quand son chat, Virgule, venait de faire tomber une bonne centaine de livres par terre venant de la bibliothèque. Cela faisait bien des mois que Kebinus n'était pas revenu à Poudlard. Il était parti durant les vacances d'été, un nouveau professeur, surement beaucoup plus jeune que lui, avait été nommé professeur d'Histoire de la Magie, et la rentré fut sans Kebinus en Septembre.

Tandis que le vieil homme s'était assis derrière son bureau pour lire un livre, on entendit des voix venant de l'extérieur.

- Monsieur le Ministre, vous êtes sûre et certain de la décision que vous prenez?vous pourriez prendre quelqu'un d'autre...

- C'est la seule solution Henri!

- Mais...

Les bruits de conversations furent stoppés par de nouveaux, venant de la porte d'entrée du pavillon, qui venait de résonner suite aux coups de mains que venait de faire quelqu'un sur cette dernière.

- Monsieur le Ministre, Henri, quelle surprise! dit Kebinus sur un ton faussement amusé, juste après avoir ouvert la porte.

- Pouvons-nous entrer, professeur? dit le plus jeune des deux hommes, le Ministre de la Magie.

Les deux hommes entrèrent. Henri était habillé avec son habituelle mode des bureaucrates. Costume trois pièces, rayées, canne à peaumeau. Le Ministre entra dans le bureau de Kebinus, alors que le plus vieux des frères décida de rester dans le hall d'entée.

- Comment allez-vous Professeur Gra...

-...Evitons les inutiles formules de politesses Monsieur le Ministre, que me vaut cette honneur! Qu'est-ce que mon frère et vous avez encore préparer?

- Toujours en train de voir le mal partout, espèse ce vieux fou! Tu finiras comme Dumbledore un jour! hurla Henri.

- Et bien, nous venons vous demander de retourner à Poudlard.

- Vous voulez rire? Vous m'avez obligé de partir, vu qu'aucun Directeur ne l'avait fait avant, de toute façon, il n'y en avait pas...

- C'est justement la raison de notre venue , répondit le Ministre d'un ton gêné.

- Comment ça?

- Comment ça quoi ?

- Mais tu ne comprends rien espèce de Merlin sous polynectar?

Le Ministre de la Magie se retourna rapidement vers Henri, toujours en train de regarder furieusement Kebinus, qui lui était toujours calme.

- Oh pardonnez-moi Monsieur le Ministre, je ne parlez pas à vous, ne vous inquiétez pas.

- Si vous pouviez éviter de nous interrompre Henri...

Puis, durant le reste des minutes qui suivirent, le Ministre de la Magie demanda à Kebinus de prendre la direction de Poudlard. Après quelques heures de discussion, Kebinus accepta, il devait arriver le soir même.

Le vieil homme marchait sur le chemin qui menait jusqu'au château. On pouvait encore apercevoir les tours au loin, avec quelques lumières encore allumées, pour diverses raisons que Granace connaissait. A peine eut-il le temps d'enter dans le parc par le portail, qu'une personne s'approcha rapidement de lui, la baguette en Lumos tendue devant elle.

- Ne vous moquez pas de mes yeux, je suis mort de fatigue, et votre lumière les assassinent encore plus, dit alors Granace.

Crystal était tranquillement assise dans un coin de la salle des professeurs. Elle discutait avec ses collègues d’un peu tout et de rien, mais surtout de la première tâche. Les champions sélectionnés cette année étaient des championnes et tout le monde dans la salle des professeurs espérait que la championne de Poudlard ferait honneur à l’école. Crystal ne connaissait pas particulièrement Zazy-Timy, elle n’avait pas choisi l’option Soins Aux Créatures Magiques, mais on lui en avait déjà parlé. Zazy-Timy était une serpentard de septième année qui semblait être souriante et assez attentive en cours. On lui avait aussi dit qu’elle pouvait se montrer très impulsive, mais Crystal n’en savait guère plus. Bah, la meilleure championne remportera le tournois pour son école, en espérant que Poudlard soit vainqueur !

Néanmoins, la première tâche n’était pas la seule préoccupation des professeurs. Ils avaient effectivement passé le début de l’année sans directeur à Poudlard, chose qui n’avait encore jamais été vue. Il se trouve que le directeur qui devait prendre poste cette année avait eu un grave accident la veille de la rentrée. On racontait qu’il s’était énervé contre une tribu de géant et en avait payé les conséquences. Mais bon, cela n’étaient que des ragots de salle des profs, rien de tout cela n’était avéré. Il avait donc fallut trouver un remplaçant assez vite, mais à priori, cela avait quelque peu traîné. Le ministère avait fini par contacter un certain Kebinus Granace, ancien professeur d’histoire de la magie à Poudlard, qui avait accepté le poste à pourvoir. En tant que directrice de Poufsouffle, on lui avait demandé d’accueillir le nouveau venu. Elle s’était alors demandé pourquoi elle devait le faire elle. Elle avait connu monsieur Granace lorsqu’elle était encore élève à Poudlard. A l’époque, il lui enseignait l’histoire de la magie. Elle était dans la moyenne dans sa matière et ne faisait que très rarement des vagues durant ses cours. Cependant, la curiosité de Crystal pousserait sûrement la jeune fille à enquêter sur la raison pour laquelle on lui avait attribué cette tâche. Un rapide coup d’œil à la grande horloge de la salle des professeurs. Monsieur Granace devait arriver par transplanage au portail d’entrée dans une vingtaine de minutes. Elle avait juste le temps de s’habiller et de partir à la rencontre du nouveau directeur de l’école. Elle mit donc son manteau et sortit dans le vent froid du soir.

Les lumières du château éclairaient quelque peu le chemin, mais bientôt ce ne serait plus le cas.

« Lumos »

Le sortilège éclairait bien mieux la route qu’elle devait emprunter pour rejoindre le portail d’entrée de Poudlard. Elle marchait rapidement, elle ne voulait surtout pas être en retard, cela ne se faisait pas. Pendant qu’elle parcourait la distance, elle se demandait si monsieur Granace se souviendrait d’elle. D’un autre côté, elle ne voyait vraiment pas pourquoi il se rappellerait d’une élève moyenne parmi tant d’autres. Elle essayait de se souvenir de lui, son visage, la façon qu’il avait de lui enseigner ses cours, mais elle ne se souvenait quasiment de rien. Comment un professeur avait-il put passer si inaperçu à ses yeux à tel point qu’elle n’arrivait pas à se rappeler comment il était lorsqu’elle était plus jeune ? Bah, tout cela remontait à si loin maintenant, cela faisait déjà neuf ans qu’elle n’était plus élève ici, que le temps passait vite ! Et puis, elle n’avait jamais été trop intéressée par l’histoire de la magie. C’était toujours utile de savoir les grandes lignes de l’histoire afin de ne pas paraitre trop idiot dans les discutions ou les réunions de famille mais elle se fichait pas mal de toutes les nuances et de tous les petits détails de l’histoire de tel ou tel mage qui avait vécu il y a plusieurs centaines d’années. Ce qui l’intéressait elle à l’école, c’était les cours de soins aux créatures magiques. Elle adorait ça. Elle avait même fait parti du club de SACM dans sa jeunesse. Elle était une des meilleures de son année, toutes maisons confondues. Et c’est d’ailleurs pour cela que lorsqu’elle obtint son diplôme supérieur de magie, elle se consacra aux animaux magiques et devint professeur de SACM à Poudlard. C’était celui qui deviendrait son futur mari qui lui avait obtenu le poste. Il s’était d’ailleurs fait muter et avait quitté son poste de professeur de sortilèges à Durmstrang pour intégrer le corps enseignant de Poudlard afin de rester auprès de sa bien-aimée. Puis ils s’étaient mariés et avaient continuer d’enseigner. Ils possédaient également un élevage de fléreurs et une clinique pour tous types d’animaux. C’était la vie idéale pour deux passionnés d’animaux comme eux. Bien sûr, Matthew avait des défauts, mais la jeune femme aussi en avait. Elle ne le critiquait pas, et ne le jugeait pas non plus. Ils s’entendaient de toute façon très bien donc il n’y avait aucun problème entre eux.
Elle se rendit compte qu’elle était à quelques mètres du portail d’entrée. C’est fou comme le temps passe plus vite lorsqu’on pense à autre chose. Monsieur Granace était déjà là, mais ne paraissait pas avoir attendu trop longtemps.

- Ne vous moquez pas de mes yeux, je suis mort de fatigue, et votre lumière les assassinent encore plus, dit alors le nouveau directeur.
- Oh excusez-moi Monsieur Granace, répondit Crystal avant de diminuer l’intensité de son sort.Je me présente, Crystal Jane Denforth, professeur de Soins Aux Créatures Magiques et directrice de Poufsouffle. J’espère que vous avez fait bon voyage, mais je suppose que vous êtes impatient de rentrer vous réchauffer et manger quelque chose. Je vois que vous avez apporté vos affaires, j’envoie de ce pas en elfe de maison vous les apporter dans votre chambre. Suivez-moi je vous prie.

La jeune femme ouvrit la marche. Le sort réduit laissait bien moins apparaître le chemin mais il suffisait pour voir par où se dernier passait. Crystal ne connaissait pas du tout les capacités de direction de monsieur Granace, mais elle espérait qu’il serait à la hauteur du prestige de Poudlard.